A l’occasion de la journée pour la liberté de la presse mais aussi du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Archives départementales vous proposent de découvrir la presse quotidienne locale au sortir la Seconde Guerre mondiale.
Pendant la première moitié du XXe siècle et jusqu’en août 1944, les deux principaux quotidiens héraultais sont Le Petit méridional et L'Eclair. Supprimés à la Libération de Montpellier en août 1944, car proches du Gouvernement de Vichy, ils sont remplacés pendant quelques jours par L'Information en Languedoc
Dès le 27 août 1944, deux nouveaux quotidiens prennent le relais : le Midi-Libre et La Voix de la Patrie.
Dirigé par Louis MARDON, La Voix de la Patrie, journal des Milices patriotiques du Front national (mouvement de résistance créé par des membres du parti communiste) s’installe dans les locaux du Petit Méridional. Louis Mardon, instituteur de profession, a été dès 1943 à l’origine de La Voix de la Patrie qui était alors un journal clandestin. Dès 1940, la Résistance, partout en France, met progressivement en place une presse clandestine ; le département de l’Hérault n’échappe pas à la règle : on voit paraître sous le manteau les journaux Combat, Action, Franc-Tireur, Défense de la France, l’Avant-Garde, Résistance…
En février 1953, La Voix de la Patrie cesse de paraître faute de moyens financiers, mais aussi à la suite de nombreux procès intentés pour diffamation envers l'armée, ou incitation de militaires à la désobéissance.
Consultable en salle de lecture (PAR 894), la collection de La Voix de la Patrie conservée aux Archives présente d’importantes lacunes. Malgré tout, on peut consulter le tout premier numéro du 27 août 1944 (voir ci-dessous).
Fondé par Lucien Roubaud, chef régional du Mouvement de Libération nationale et président du Comité de libération, le Midi Libre occupe dès la fin du mois d’août 1944 les anciens locaux de L'Eclair.
Dans le premier numéro du 27 août 1944, on lit :
« Ce Journal quotidien attendu par les patriotes, reste ainsi comme le symbole de la résistance » […] : « la liberté de la presse est enfin rétablie et nous en userons dans l’intérêt général. Les journaux et les journalistes depuis quatre ans, ont fait l’objet de maintes critiques, hélas trop justifiées, dans la mesure où certains d’entre eux se sont compromis avec Vichy. Mais il faut le dire très haut : les professionnels et les journaux clandestins ont sauvé l’honneur de la presse. »
Nommé par Lucien Roubaud, Armand Labin dit Jacques Bellon, journaliste d’origine roumaine, devient directeur du Midi Libre dès 1944 et le restera jusqu’à sa mort en 1956.
Le Midi Libre est toujours aujourd’hui le principal quotidien de la région. Les Archives départementales conservent une collection complète de ce titre (Cote PAR 989) consultable librement en salle de lecture.