Stéphane Durand, Arlette Jouanna, Elie Pélaquier, Henri Michel et Jean-Pierre Donnadieu, en se fondant essentiellement sur le fonds d’archives des Etats de Languedoc conservé aux Archives départementales de l’Hérault, ont rédigé une nouvelle histoire de l’assemblée délibérative de Languedoc.
Ses séances étaient annuelles ; le vote était organisé par tête et non par ordre, originalité d’autant plus grande que le tiers disposait à lui seul du même nombre de voix que les deux premiers ordres réunis.
À partir du milieu du XVIIe siècle s’est affirmé le rôle politique et économique des Etats. Outre la prérogative du consentement de l’impôt, ils ont assumé des responsabilités croissantes dans le développement des voies de communication (routes, canaux, ports) et la mise en valeur du territoire provincial (manufactures, progrès de l’agriculture).
Leurs relations avec le pouvoir royal reposaient sur la négociation, le plus souvent déférente mais parfois traversée de tensions. Loin d’être des survivances archaïques d’un passé révolu, ils révèlent, par leur activité, un aspect méconnu de la monarchie, beaucoup moins centralisatrice et absolutiste qu’on ne le croit.
Avec les assemblées d’assiette qui géraient les diocèses civils, ils constituaient en quelque sorte les ancêtres du conseil régional et des conseils généraux.