Convoquée chaque année par le roi dans une ville de Languedoc, l'assemblée des trois ordres des États de Languedoc peut durer plus de deux mois et donne lieu à de nombreuses cérémonies profanes et religieuses, où la musique prend une grande part.
Les États font appel pour les processions à des bandes de violons, et pour les messes quotidiennes au maître de musique et à l'organiste d'une cathédrale qui n'est pas toujours celle de la ville où se déroule la session.
Au milieu du XVIIe siècle, on note la présence fréquente de Paul de La Pierre et de ses compagnons violons (voir notamment les comptes de 1646 à 1661, C 8860-8877). En 1650 et 1656 la troupe de Molière joue pour les États (quittances autographes sous les cotes C 9060/1 et C 9065/1). En 1664 un sieur Jouve est désigné dans les comptes comme maître de la musique des États (C 8881).
En 1667, pour s'attacher les services d'Étienne Moulinié, les États le nomment à vie intendant et maître de musique, « désirans tesmoigner audit sieur Molinier la satisfaction particulière qu’ils ont de sa conduitte et de sa capacité extraordinnaire au fait de la musique […], luy ordonnant de se rendre tous les ans au lieu où sera convoqué l’assemblée et de composer une musique de seize meilleures voix de la province, sans à ce comprendre l’organiste qui y sera tous les ans ; pour raison de quoy il sera payé audit sieur Molinier à la fin de chasque tenue des Estats la somme de cinq mil livres, […] l’assemblée ne luy ayant accordé ledit employ que par la seulle considération qu’ils ont de son méritte personnel et de la réputation qu’il s’est acquise à la cour d’un des meilleurs maistres de musique du royaume » (C 7150).
Par la suite, les fonctions d'intendant et maître de musique des États sont confiées également à vie, l'assemblée se réservant le pouvoir de nommer à la survivance de cette charge. Jean Granouilhet de La Sablière, intendant de la musique du duc d'Orléans, reçoit ainsi en 1676 la survivance de la charge de Moulinié, alors « vieux et incommodé » (C 7186), et l'exerce dès la session de 1676-1677. Après la mort de Granouilhet, en 1684, les États organisent un concours auquel se présentent sept candidats, dont André Campra (C 9112).
Sans doute mal inspirés, les États lui préfèrent le maître de musique de la cathédrale de Montpellier, André Mallet. Jean-Baptiste Moreau est reçu à la survivance de Mallet en 1692 (C 7265) ; quand il démissionne en 1706, les États confient la charge à André Mallet fils (C 7332). Un sieur Cupidon en reçoit la survivance en 1770.
L'histoire musicale des États reste à écrire. Elle peut se baser sur des sources nombreuses et sans hiatus :
Des documents plus tardifs, sans doute des années 1730-1750, permettent de connaître la musique alors en usage aux États. Conservés dans les archives des États, une « Liste des motets à grand chœur dont on peut fournir les partitions » et un « Mémoire des motets que j'ay à vendre en partition à grand chœur » sont sans doute des catalogues de marchands de musique adressés aux États, qui permettent d'avoir une idée de la musique jouée lors des sessions (C 8144).
13 dessins des cérémonies funèbres pendant les sessions des États ont été numérisées et sont consultables en ligne via un formulaire de recherche (saisir service funèbre dans le champ texte libre).