CONTENU ET STRUCTURE :
Présentation du contenu : P. 1. Il mesure 25 à 30 lieues de long et 11 de large de Pradelles au Pouzin. L'Erieu sépare le haut et le bas Vivarais. L'Ardèche est navigable depuis Salavas et flottable depuis le pont d'Aubenas. Les défrichements facilitent l'érosion et amènent la ruine. P. 5. Diminution des bois de sapin. On dénombre 350 paroisses, 47 269 familles, 203 594 habitants. A noter que 60 paroisses du diocèse de Valence, 80 du diocèse die Vienne ; Banne, Malbosc, Brahic tel Courry, du Vivarais, sont enclavées dans le diocèse d'Uzès. P. 9. État des communautés avec le nombre des feux, des habitants, le nom des seigneurs hauts justiciers. Viviers : 1 732 habitants, le Bourg-Saint-Andéol : 3 915, Villeneuve-de-Berg : 2 308, Largentière : 1408, Aubenas : 3 726, Privas : 2 236, Annonay : 4 333, etc. P. 25. État des bénéfices consistoriaux du diocèse à la nomination du roi : abbayes des Chambons, Mazan, Cruas, Charaix, Aubenas. Prieurés simples et affectation du droit de nomination. P. 39. Mémoire en réponse au questionnaire du comte de Périgord, commandant en chef (1783). Le Bas-Vivarais couvre les 3 cinquièmes de la totalité. 320 communautés divisées en 350 paroisses. P. 43. Justice. Le présidial de Nîmes « se retient toujours, sous différents prétextes, les causes ci-villes » de 400 justices ordinaires. Comme juges d'attribution, il existe le lieutenant du prévôt de la maréchaussée et les juges conservateurs de l'équivalent. Ressorts et sièges, 9 brigades de maréchaussée comptant 26 hommes à cheval. La côte du Rhône est dégarnie, la réputation du pays est mauvaise. Les deux juges de l'équivalent résident à Annonay et à Aubenas ; la sous-ferme de ce droit peut être portée à 100 000 livres Les juges des seigneurs sont peu exacts, les tarifs sont très divers, « les vexations des gens d'affaires sont la ruine et le désespoir du peuple..., il n'est guère dans le royaume de pays plus mal en ordre et plus malheureux dans ce genre, faute de juges supérieurs ». P. 51. Caractère des habitants. P. 53. Situation religieuse. Collège de Tournon où 60 élèves de l'école militaire sont élevés ; il jouit de 45 000 livres de rente. Séminaires de Viviers et du Bourg-Saint-Andéol. Chapitre de 22 chanoines dont les canonicals ne valent pas 1 500 livres, 12 couvents. P. 56. Il y a 4 natures de sol : terre noire douce et friable, graveleuse, mais un peu grasse et liée, sablonneuse et sèche, argileuse et compacte ; régions où elles se trouvent. P. 58. Productions : 50 000 sétiers de froment dans le Bas-Vivarais, 80 000 sétiers d'orge, 120 000 sétiers de seigle, etc... Au total : 350 000 sétiers de grains pour une consommation locale de 500 000, le peuple mange très peu de pain, les châtaignes, les pommes de terre et les raves y suppléent. Dans le Haut-Vivarais 200 000 sétiers récoltés pour une consommation de 300 000, calculée à raison de 4 sétiers par tête ; il est nécessaire d'importer de Bourgogne et du Velay. P. 60. Le midi du Vivarais produit 15 à 20 000 muids de vin pesant 12 à 1 500 livres, le haut récolte 10 à 15 000 muids ; l'excédent des 2 cinquièmes est vendu en Gévaudan, Velay, Auvergne. Les pays riverains du Rhône vendent leur vin jusqu'à Paris. Les vins de la côte du Rhône ont une réputation particulière, vins d'Ardoitït, Limoux, Chassaras, Tournon, Cruas, Saint-Péray, Fassemale près du Pouzin et Saint-Marcel ; on distingue aussi ceux de Villeneuve, Mirabel, Cétras près de Vogüé, Saint-Privas et Banne. P. 62. Les soies sont de qualité supérieure, égale à celles des Cévennes ; « la fabrique de Lyon les préfère même aux soies piémontaizes lorsqu'elles sont filées en organsin ». La production monte à 130 000 quintaux de cocons. La récolte des châtaignes est de 60 000 sétiers, celle de l'huile de noix et d'olives à 15 ou 20 000 quintaux, celle de foin à 250 000 quintaux, celle des légumes à 1 500 000 quintaux. Les bois sont dépeuplés. « le Vivarais est allarmé par la disette des bois, la consommation de ses fabriques en soye en absorbe immensément, (ce) sont des communautés d'habitans qui les jouissent en grande partie, et qui n'en prennent aucun soin ». On comptait en 1766 plus de 30 000 sélérées de terres abandonnées. P. 65. Prix ordinaire des grains, du vin, des marrons, pommes de terre, huile, légumes, bois à brûler, laine non lavée, cocons, bois de construction. P. 66. Les causes du renchérissement sont la culture en terrasses, la grêle, la surcharge des impôts, les redevances féodales « très fortes, soit à raison de la division des fiefs, soit parce que le sistème et l'esprit féodal se sont soutenus en Vivarais plus longtems que partout ailleurs et que tous les devoirs seigneuriaux s'i sont réduits en abonnement de denrées. La dixme est encore très forte par rapport à la variété des productions dont ce droit affecte presque toutes les espèces ». « Il ne reste point au cultivateur plus de deux cinquièmes de ses revenus pour les fraix de culture, pour les accidents imprévus ou pour sa subsistance ». P. 71. Commerce. Les soies sont mal filées ; filées en organsin elles suppléeraient en partie aux 4 millions de quintaux de soie que le commerce de Lyon retire du Piémont. Soies filées à trame tramettre ou soies grasses, en organsin, soies d'Aubenas. Ces dernières sont moulinées sur les moulins de Vaucanson dans la manufacture royale. Son échec relatif est dû à la lenteur de ces moulins. Le moulinier gagne 6 à 800 livres par an, les 6 ouvriers 30 à 40 sols par jour, une fileuse ou tourneuse 10 à 12 sols Au total dans le Vivarais les soies rapportent un million et demi sur lequel il ne revient à la main-d'œuvre que 2 ou 300 000 livres P. 78. 400 fabricants de draps du pays font œuvrer 350 métiers, draps de Tournon et de Chalencon, ratines de Privas, cadis d'Aubenas et de Villeneuve de Berg, draperie croisée façon de Hollande, fabriquée par Auresche à Viviers, manufacture d'Annonay d'un débit très considérable, manufacture de londrins d'Aubenas achetée par Goudard en 1738 et travaillant pour les échelles du Levant. Cette dernière manufacture qui expédiait anciennement en droiture à Marseille, doit faire voiturer aujourd'hui ses étoffes à Montpellier où elles sont sujettes au bureau d'inspection. P. 82. Ouvraison du coton à Annonay pour les bas et bonnets. Manufacture royale des toiles, indiennes et mouchoirs de coton à Aubenas, servie par 160 métiers battants et par 100, autres établis en Dauphiné, en 1765, par Ruelle. La manufacture des toiles de coton, et mouchoirs façon des Indes occupe 2 220 ouvriers ou fileuses. Celle des indiennes occupe 1 500 personnes à Valence pour les toiles blanches et 30 à 40 ouvriers pour l'atelier d'impression ou gravure. Celle des draps ou des teintures entretient 100 personnes. La production des trois manufactures de Goudard et Ruelle s'élève à 600 000 livres année moyenne dont 350 000 reviennent à la main-d'œuvre. P. 84. Préparation des cuirs en blanc et jaune, cuir fort ou simple. Les chevrolins d'Annonay sont fort estimés à Londres. « Les fabriques du papier d'Annonay sont réputées pour faire le meilleur et le plus beau papier du royaume », il y en a 4 qui exportent notamment en Espagne et en Italie. P. 85. Administration économique assurée par le baron de tour et le syndic. L'assiette ou les États sont réunis durant 8 jours, les commissions se réunissent le soir, la plus importante entend les comptes du receveur. P. 87. Composition des États. Liste des députés de la noblesse (1772-1783), des 13 villes qui ont droit de députer, des 8 villes qui députent aux États de Languedoc. P. 91. État des impositions, des dettes du pays. P. 93. Chemins. Chemins transversaux construits en hâte après P. 94. Ponts. Routes nouvelles du Pont-Saint-Esprit à Aubenas, du Pont-du-Pape à Saint-Agrève, de Sencères à Saint-Bonnet par Annonay. La route principale reste celle des bords du Rhône, mais les droits de péage et de douane sont beaucoup plus forts que sur l'autre rive. P. 97. État des chemins entretenus par le pays de Vivarais avec leur longueur. P. 105. Département militaire. Commandement du marquis de Lemps, en second du marquis de Gras et de M. de La Coste. Tableau des garnisons à loger le cas échéant, la cavalerie à Largentière et au Chaylard. P. 109. Lieux placés sous le commandement de M. de La Coste dans les montagnes du Vivarais, Gévaudan et Velay. P. 113. Domaine : 130 ou 150 bureaux de contrôle, 7 bureaux de postes, 4 entrepôts de tabac et 250 bureaux, 7 entrepôts de sel et 150 bureaux ou regrats. Le Vivarais consomme annuellement 36 000 minots qui lui coûtent 33 livres par minot, chaque famille consommant trois quarts de minot. Le droit sur les cuirs rapporte 25 000 livres perçu sur 60 tanneries ; il est excessif. Les péages rapportent 150 000 livres au roi, sans compter la douane de Valence. Il existe encore ceux de l'évêque de Viviers, du prince de Conti, du prince de Monaco, dits les « quatre gentilshommes », de M. de Jauviac, et le long du fleuve de la comtesse de Marsan, du prince de Soubise, du marquis de Vogué ; ces droits doivent être -encore évalués à 150 000 livres P. 118. La ville du Bourg-Saint-Andéol « détruit de fond en comble une forest superbe... (à) proximité du Rhône ». Le roi et la province perçoivent sur le Vivarais 3 057 415 livres par an, or « les frais de l'agriculture emportent tous les ans la moitié du prix des récoltes, ce païs-là doit retirer un produit annuel d'environ 7 millions de livres des fonds des terres cultivées... avant que les propriétaires y trouvent le bien-être..., ce produit ne paroit guères possible sur 300 lieues quarrées d'un terrain dont le tiers est inculte et presque abandonné et dont les deux tiers restants sont d'une stérilité singulière ». P. 121. Table.