CONTENU ET STRUCTURE :
Présentation du contenu : La correspondance concerne la province de Guienne du 24 août au 4 décembre 1757, ensuite celle de Languedoc jusqu'au 2 septembre 1761.
A noter : Assemblées protestantes du côté de Bergerac (9 septembre 1757). Assemblées protestantes de 5 000 personnes du côté de Sainte-Foy (13 septembre). Mesures de défense difficiles à organiser pour le Médoc et Bordeaux (20 septembre). Nomination demandée de Ladevèze à Saint-Ambroix (5 décembre). Nécessité de faire peser les dépenses de la garde des côtes sur la province ; pourtant les communautés du littoral sont dépeuplées par le « mauvais air » et le service de mer (12 décembre). Uniformes de MM. de Manse, Dampmartin, Coderc, Beauteville, de Lemps, commandants (12 janvier 1758). Suppression demandée des jeux de hasard qui troublent même les paysans. Le parlement reproche au commandant en chef de s'en occuper, bien que celui-ci ait « la grande police » (22 janvier). Adjudication de la ferme générale de l'Equivalent de la province à Gouan, receveur des tailles de Castres et receveur du clergé, pour 1 112 000 livres (27 janvier). Avances pour le paiement des garde-côtes avant la tenue des États (29 janvier). Augmentation de 30 hommes de la compagnie du fort de Brescou menacé de la mer. Autorisation donnée de prolonger la tenue des États pendant 8 jours. L'ordonnance contre les jeux de hasard a « effarouché » le parlement (1er février). Evasions du château de Ferrières (4 février). Canons placés à la redoute de Saint-Raphaël sur la plage de Fréjus (30 juin). Nécessité de sonder la côte, ce qui n'a pas été fait depuis la carte gravée par Delisle en 1725 (3 juillet). Amendes pour n'avoir pas tapissé le devant des maisons lors de la fête-Dieu à Sauve, Montaren et Génolhac, appel des délinquants condamnés au parlement, on n'ose sévir dans les environs de Nîmes ; demande d'instructions pour la même fête l'an prochain (9 juillet). Rébellion à Florensac et à Vias lors du tirage au sort des garde - côtes, procès verbaux du subdélégué de Pézenas (28 juillet). Assemblées tenues près de Castres « des plus nombreuses et des plus publiques », information faite par le subdélégué, amendes (29 juillet). Emprisonnement de deux commandants sur les plaintes portées par l'électeur palatin pour les exactions commises par ces officiers dans ses états, tant qu'ils n'auront pas dédommagé les particuliers qu'ils ont laissé maltraiter (4 août). Il s'agit en réalité de M. de Merlet (10 août). Brigands poursuivis à Saint-Chinian mais soutenus par la population, désarmement (20 août-12 septembre). Emplois vacants dans les 5 capitaineries garde-côtes de la province (18 septembre). Amende imposée à « l'arrondissement de Castres » pour « une assemblée de protestants ». Démolition d'un nouveau temple au Collet de Dèze et pardon accordé aux maire et consuls sur la recommandation du curé, mais logement de grenadiers chez les notables (24 septembre). « Te Deum » pour la victoire du prince de Soubise sur les Hanovriens et les Hessois (3 novembre). Rey, capitaine au service de la Hollande, autorisé à passer 6 mois en Languedoc, sera surveillé à la demande du cardinal de Bernis (22 novembre). Le château de Ferrières n'en impose pas aux "Nouveaux convertis" des environs. Levée de 4 à 5 000 hommes de milice bourgeoise à Marseille « pour la sûreté de cette ville, comme il en fut usé en 1744 ». On formera 8 bataillons de 2 compagnies à 50 hommes, gens de métiers et artisans, un 9e bataillon de garçons marchands, levée à faire par les magistrats de la ville (28 novembre). Recrutement de 825 hommes pour les trois régiments de Minorque, soit à raison de 90 livres par homme, une dépense de 65 250 livres à prévoir ; l'argent est rare, les effets du roi inspirent peu de confiance ; on embarque à Sète et à Agde pour Port-Vendres (1er décembre). Mise en liberté de Duperron, fils de Mme de Vogüé, détenu à Brescou (2 décembre). Privas et son territoire ne connaissent ni soumission, ni autorité, ni décret de justice. Invalides demandés pour le chevalier de Vestric, militaire depuis 1720, peu favorisé de la fortune (5 décembre). Manque de récolte dans presque tous les diocèses ; blé et viande « y enchérissent tous les jours, ce qui pourroit tirer à conséquence dans un païs où la différence de religion occasionne toujours des discutions sur les moindres choses » (6 décembre). Saint-Priest estime qu'il faut empêcher les grosses sorties de grains de Guienne et de Provence « en permettant néanmoins les petites voitures... qui ne regarderaient que la subsistance journalière des habitans voisins de cette province » (9 décembre). Convois et troupes pour Minorque (27 décembre). A M. Berryer : « Je remarque plus de chaleur et de fermentation que jamais dans l'esprit des protestans. Ils regardent les Anglois comme leurs libérateurs... Les ennemis ont sur cette côte des points de descente d'où ils pourraient se porter en peu d'heures dans la Vaunage, de là à Nismes, à Uzès, puisqu'il n'est quasi habité que des protestans et qui avoisine les Cévennes » (5 janvier 1759). Postes d'artillerie sur la côte de Provence (14 janvier). Opposition au départ du courrier fixé trop tôt à 2 h (15 janvier). Arrestation à Nîmes de Rovera, suisse du pays de Vaud, relâché au bout de 48 heures ; il logeait « chez un gargottier, fameux protestant où logent les prédicans qui y passent ». Recherche de Carbone, réfugié français (5 février). Rassemblement des soldats des 5 capitaineries garde-côtes pendant 6 semaines à Montpellier, Lunel, Sète, Grange-des-Prés près Pézenas, Béziers et Narbonne (4 avril). Proposition pour envoyer les 19 prisonniers du château d'If à Tarascon (6 avril). Abus des jeux de hasard à Toulouse où Lafond, orfèvre parisien, fut volé de 2 600 livres en juillet 1758 (9 avril). Scandale causé par Daure, ancien officier, fils d'un ancien trésorier de France, qui veut épouser une comédienne nommée Durosay à Toulouse (14 avril). Projet de réunir quelques protestants de Nîmes pour établir une banque de 50 millions « en faveur du roi ». Saint-Priest et le commandant en chef estiment que c'est irréel et contraire aux lois (18 avril). Refus opposé à Dardouin, religionnaire, ancien capitaine, d'un passeport pour son fils âgé de 9 ans qu'il veut envoyer à Lausanne (24 avril). Exil à Aurillac par lettre de cachet d'Augustin Capua, cabaretier de Sète, et de Rose, sa femme, suspects (29 avril). Fort de l'île Sainte-Marguerite. Projet pour rétablir le chemin couvert (30 avril). On fait part à Saint-Florentin de l'envoi de 4 compagnies pour dissiper une centaine d'étrangers à Saint-Geniès de Malgoirès, parmi lesquels il y a une trentaine de ministres (4 mai). Flotte anglaise de 9 vaisseaux de guerre et de 2 frégates au large de Marseille le 1er mai. Chalandar des Croses, capitaine au bataillon de Privas, reçoit une pension de 30 qui n'a pu être augmentée de 100 livres, il est remplacé par M. de Chavigny (12 mai). Armement de 2 galiottes à bombes pour la défense de la rade de Marseille qui n'est assurée que par 2 galères. Armement d'une escadre à Toulon. Besoins de canonniers pour les mortiers nouvellement établis. Blindage de la citerne du château d'If. Désordres causés par les soldats blessés traités à l'hôpital des pauvres de Balaruc administré par les administrateurs de l'hôpital général (21 mai). Demande à Saint-Florentin de rétablir la pension de 1 300 livres pour l'éducation des 7 enfants du sieu Raymond, de Nîmes, sinon ils seront élevés dans la religion protestante (1er juin). Demande d'internement au fort de Brescou du fils de Vernon de Ginestas, ancien lieutenant au régiment de Belsunce (6 juin). 16 brigands vont être jugés par le présidial de Nîmes. « La présence des Anglais sur les côtes de Provence cause de [la] fermentation parmi nos religionnaires. Les assemblées se font à présent en plein jour, il y en a même qui y vont avec des armes ». Attaque anglaise près de Toulon le 6 (11 juin). Assemblées de protestants fréquentes à Calmont et à Gibel, diocèse de Mirepoix, malgré les amendes ; on y voit jusqu'à 3 000 personnes. L'intendant et le commandant envisagent d'envoyer Jean Bernard, perruquier de Calmont, aux galères, à titre d'exemple. On demande les ordres du roi sur cette punition. M. de Gardane devrait rentrer dans son gouvernement de Foix (13 juin). Assassinat d'un conducteur de bestiaux au Bouchet Saint-Nicolas, revenant de Marseille (6 juillet). Le ministre Saint-Florentin est informé des assemblées fréquentes tenues à Calmont et à Gibel, dioc. de Mirepoix, que signale le subdélégué Simorre. Les assemblées sont composées pour les 3/4 des protestants de Mazères, Saverdun et autres lieux du comté de Foix, elles atteignent 3 000 âmes. Le capitaine de Mongodin s'y rendit et les nouveaux convertis lui tinrent des propos séditieux ; il a ordre de ne plus y aller dorénavant ; on ne peut se fier aux milices ; le ministre est prié de prendre les ordres du roi (23 juillet). Bernard, perruquier de Calmont, est arrêté et envoyé au château de Ferrières ; les nouveaux convertis de cet arrondissement ont payé l'amende que leur a infligée le maréchal de Thomond et font baptiser leurs enfants à l'église ; les troupes y restent et on envoie en outre 80 hommes à Cintegabèlle, la fermentation étant grande parmi les religionnaires du comté de Foix (3 août). Le jeune Mirman sera maintenu à la citadelle de Montpellier et ne sera envoyé à Brescou que s'il ne se corrige pas (6 août). Examen de l'état des prisons de Ferrières par Mareschal (17 août). Émeute à Florensac lors de la levée de garde-côtes. Saint-Priest a reçu un arrêt d'attribution pour connaître de cette affaire et 2 officiers ont été condamnés à 10 ans de prison et aux frais ; on demande 20 sols par jour pour chacun pour leur subsistance (26 août). Figuières, ministre violent et dangereux de Foix, écrit à ses nombreux confrères des Cévennes et du Vivarais que le « temps est favorable pour une révolte » ; plusieurs ont rejeté cette idée et « ont répondu que, tant qu'ils ne seraient pas troublés dans les assemblées, il ne fallait pas y penser ». Les ordres du roi sont demandés à Saint-Florentin (31 août). Pension à Oflanagan, capitaine au régiment de Dillon (14 octobre). Nouvel envoi à Brescou de Rolland, fils d'un conseiller aux aides, pour libertinage (17 octobre). Envoi des convocations aux États. Bousquet, curé de Ste-Cécile d'Andorge, est exilé à Toulouse (26 octobre). Discussions et aigreurs entre le parlement d'Aix et la cour des aides et entre Tarascon et Beaucaire (2 novembre). Rassemblement de recrues et exercices pour l'armée d'Allemagne (19 novembre). Proposition par le commandant du sieur Pouliès, procureur au parlement, pour une place de capitoul (30 novembre). Rapport du subdélégué de Limoux sur Besombes, clerc du chapitre d'Alet (7 décembre). Casse de 2 capitaines à Nîmes et au Saint-Esprit pour avoir donné des congés moyennant argent et avoir vendu des effets. Il en est fait part aux commissaires des guerres qui ont la police des 15 bataillons de milice en Languedoc afin qu'ils en informent tous les officiers (18 décembre). Frais engagés par Charlary, subdélégué de Toulouse, pour l'arrestation en novembre 1757 d'un nommé Martin qui avait fait des levées de deniers en Guienne sur de fausses commissions (15 janvier 1760). Quintuple évasion de Ferrières (22 janvier). M. de Gudanes, commandant dans les pays de Foix, demande 4 compagnies pour réduire à l'obéissance les nouveaux covertis excités par le ministre Figuières. Il est inutile d'allumer un feu qui « seroit, comme l'expérience nous l'a démontré, fort difficile à éteindre », il vaut mieux « observer ces gens-là que sévir contre eux » (27 janvier). Punition de vols et assassinats dans le diocèse d'Uzès, après jugement par le présidial de Nîmes en vertu d'un arrêt d'attribution (24 janvier). Enquête discrète sur le sermon du P. Archange, accusé « d'avoir voulu désigner des personnes respectables » à Saint-Pons. Alexandre Claverol, chirurgien major du régiment d'Orange, natif de Saint-Hippolyte, vient « se perfectionner » (26 novembre). Approvisionnement de Minorque (4 décembre). Premier et second doublements de la capitation abonnés par les États (12 décembre). Envoi à Béziers et à Saint-Esprit de 8 compagnies de Béarn qui ont été faites prisonnières au Canada et ne peuvent servir contre les Anglais et leurs alliés (20 décembre). Libération, après 10 mois de prison, d'un nommé Rambert, nouveau converti, que l'évêque d'Uzès a été voir (22 décembre). Le comte d'Eu, gouverneur, reçoit des assurances sur la surveillance de sa réserve de chasse dont prend soin M. de Montferrier (29 décembre). Réduction à 30 hommes des compagnies des 3 bataillons de Provence. Absence de secours religieux ou médicaux aux 40 prisonniers du château de Beauregard (4 janvier 1761). Nomination de Farjon, lieutenant du maire de Castres, comme commissaire agréé par les États, par « lettres patentes sans aucun sceau ». Il en avait été de même pour M. de Cambacérès à la place de M. de Baillarguet en 1754 (12 janvier). Demande repoussée des consuls de Sommières pour la suppression du lieutenant de roi ; cette ville paie 1 700 livres pour le gouverneur, le major et le lieutenant, celui-ci n'ayant que 5 ou 600 livres d'émoluments. Besoin d'armes pour les 21 bataillons qui sont dans la province (19 janvier). Enlèvement par la force de recrues qui refusent tout argent (26 janvier). État de ruine de l'hôpital des soldats vénériens, on prépare une maison sous la place du Peyrou (30 janvier). Passeport d'un an ou 2 ans à Alexandre Manoël, n. c, négociant natif de Saint-André de Valborgne, pour Turin où il a un commerce établi, il demandait une validité de 10 ans (6 février). Levée des vingtièmes sur les moulins à bateau du côté d'Avignon et réponse dilatoire du vice-légat (20 février). Le capitaine de milice Du Buisson a épousé au désert la dlle de Montbartier, de Puylaurens ; avant son mariage il a refusé la croix de Saint-Louis (2 mars). Nomination du marquis de Saint-Geniès comme lieutenant des maréchaux à Béziers, « honnête homme, impartial et désintéressé à l'égard des lumières » (8 mars). Distribution en secret parmi les protestants d'une requête au roi et d'une lettre pastorale imprimées et écrites par Paul Rabaut et Paul Vincent. Le procureur général du parlement a été chargé de l'affaire, mais « il y a tant de protestants dans les magistratures des villes de Nîmes et des Cévennes qu'il est bien difficile de faire procéder par leur moyen contre les nouveaux convertis (20 mars). M. de Lasalle, conseiller au parlement, « donne à jouer chez lui depuis longtemps ». Les capitouls « le savent et en profitent » (25 mars). Discussion entre le chevalier d'Alais de Montalet, major d'Alès, et M. de Leyris, aide-major (30 mars). Mise en place de 2 bataillons de Montmorency et de 8 bataillons rentrés du Canada. Assemblées dans la maison Bourrel à la Bastide, diocèse de Mirepoix, où l'on fait baptiser au désert « ce qui ne s'est pratiqué que rarement dans ce diocèse ; ... il paraît que l'on ne veut point sévir » (1er avril). Condamnation de Lozeran et Nadal, protestants interdits de leurs charges ; il y a 12 ou 15 autres protestants de Nîmes qui ont charges ou offices au présidial et qui devraient subir la même peine (13 avril). Mauvais état des hôpitaux (20 avril). Cas de Dubuisson, capitaine au bataillon de milice de Carcassonne, marié au désert : « Les gens d'un certain état n'avaient pas encore osé faire pareille entreprise » (22 avril). Des navires de l'amiral Sanders croisent, le maréchal ne dispose que des 3 bataillons de Montmorency, et du Royal-Roussillon. Les religionnaires « n'observent presque plus de ménagement » (18 mai). Emprisonnement du capitaine Dubuisson sur l'ordre de Choiseul (25 mai). Il est demandé aux États tous les ans 22 000 livres pour entretenir 16 places fortes ou châteaux, 12 batteries et 48 signaux, tout est délabré (6 juillet). Réclamation du premier président aux aides contre les administrateurs de l'hôpital général qui lui devaient une visite lors de leur élection (24 juillet). Autorisation du mariage de M. de La Fare d'Alais, inspecteur des gardes-côtes, demandée à Choiseul (31 août). Inquiétudes que font courir 3 chébecks anglais pour la pêche, le commerce et pour Mahon (2 septembre).