La Salle-l'Évêque avant l'inféodation aux Jésuites (1561-1633). En 1561, l'évêque Guillaume Pellissier inféode à un maître fournier, pour y édiffier maison et four, un petit patu, situé dans la bassecourt de la dicte maison épiscopalle, moyennant la redevance de un gâteau [sive fougasse] pour faire le royaume, jusques à la valleur de deux solz six deniers tournois, payable et portable chacun an, à la veilhe de la feste des Roys, en la dicte maison épiscopalle, ou là où sera le dict sieur, estant à son diocèze.

Inféodation, par l'évêque Antoine Subjet, à Pierre Cancer, bourgeois, du terrain, répondant à quatre rues, dans lequel s'élevait la maison épiscopale ; la dite maison ayant été ruinée et rasée par les guerres, n'y ayant plus pour le présent que le seul sol, sans aucune apparence d'esdiffice,.... ne servant que à recevoir toutes immondices des maisons des environs (1587). Démission du terrain de la Salle-l'Évêque à l'évêque De Fenouillet, par Pierre Maduron, héritier de Pierre Cancer, son aïeul maternel (1633).

Insuffisance et incommodité, pour les Jésuites, du Collège des Humanités, lieu de leur habitation ordinaire,.... n'ayant pas, dans l'enclos du dit collège, aucun jardin, ni mesmes un lieu pour faire batir une églize

Inféodation, par l'évêque Pierre de Fenouillet, aux Jésuites, de tout le lieu et place, où souloit estre anciennement la maison épiscopale, appellée la Sale, pour y faire bastir une églize, y faire un jardin ou autre édifice... (1633). - Bulle du pape Urbain VIII, confirmant la dite inféodation (1634) ; fulmination de la dite bulle. Lettres patentes autorisant la dite inféodation (1644).

Hommage des Jésuites à l'évêque, à raison d'une maison et jardin, avec un puids dedans, qu'estoit anciennement la Salle de l'Évêque (1671) ; reconnaissance [à l'évêque] pour diverses maisons que le Collège possède roturièrement, tant dans le voisinage du Petit-Scel que dans l'île de la Salle-l'Évêque (1671).

" Liasses contenant le procès avec Goudard, lequel faisant réparer sa maison, prit des veues sur le jardin de la Sale [et] y détourna les eaux de son toit. On plaida au Sénéchal [de Montpellier] contre luy. Il y eut appel au Parlement [de Toulouse]. [En 1638], Me [Jean de] Sartre, [conseiller à la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier], acheta sa maison.... [et] prit le procès sur soi..... L'affaire [fut portée] à Grenoble. - On transigea [en 1645] ".

- Vente, par " Messire François de Grilhe, chevalier, marquis d'Estoublon, héritier et donnataire contractuel de dame Delphine de Sartre, sa mère ", à " Messire Louis de Vignes, conseiller du Roy et son procureur général en la Cour des Comptes, Aydes et Finances du dit Montpellier ", d'une maison située rue de l'Aiguillerie vieille, confrontant de deux côtés les Jésuites, " et d'autre, les Révérands Pères de l'Oratoire, pour la maison à eux donnée par feu Monsieur Me Jean de Sartre, vivant conseiller du Roy en ! a dite cour " (1692).

- "Maison, jardin et portion de jardin", vendus par les Jésuites à Louis de Vignes (1696).

- " Acquisition faitte par Mr le Marquis de Graves, de la maison de feu Mr de Vignes, procureur général ", comprenant les maisons et jardins acquis par le dit de Vignes en 1692 et 1696.

- " Plan de la maison de M. le Marquis de Graves, dont partie est de la directe de l'Évêché de Montpellier, et le restant, de celle des R. P. Jésuittes de la dite ville " (1718).

- " Procès... devant le Sénéchal de cette ville, au sujet de la mouvance et droits de lods, deubs à cause de l'acquisition " susdite, faite par " Mre Henry-François de Graves, marquis de Sollas, enseigne des gendarmes du Roy " ; " il s'agit, dans cette cause, de savoir sy Monsieur le Marquis de Graves.... doit payer le droit de lods et vente à Monseigneur [Charles-Joachim Colbert, évêque] de Montpellier, quy le prétend, ou aux Pères Jésuites, quy se croient bien, fondés à le demander ".

Maison acquise par Jean de Sarret, conseiller à la Cour des Comptes, Aides et Finances, de Jean Caranton, bourgeois de Montpellier, en échange de différentes terres, sises dans le terroir de Cournonterral (1632). Vente de la dite maison par Jean de Sarret aux Jésuites (1653). Reconstruction et jouissance viagère de la dite maison par Madame de Flury. Bail à locaterie perpétuelle de la dite maison, par les Jésuites, à " Mr Me Honnoré Petiot, docteur en médecine de la Faculté de Montpellier " (1739).

- " Maison de Brun, où est à présent l'esglize " ; acquise, par les Jésuites, de " Mr Me Philipe-Brun, conseiller du Roy, correcteur en la Courdes Comptes, Aydes et Finances du dit Montpellier, fils et héritier universel de feu Me Pierre Brun, quand vivoit receveur des gabelles au grenier à set de Montpellier " (1632).

- Acquisition, par Jacques de Saint-Bonnet de Toiras, seigneur de Restinclières, Montferrier et autres places, d'une maison avec jardin joignant, et d'un autre jardin, avec les douze Pans et le Fossé vieux y contigus, faisant partie de la succession de noble Simon de Beauxhostes, et ayant appartenu à Marie de Saporta, mère du dit de Beauxhostes (1638-1639) ; revente par le dit de Saint-Bonnet, aux Jésuites, de la maison et jardin joignant, sis entre la rue du Petit-Scel et la rue de l'Aiguillerie vieille, et confrontant d'un côté le collège des dits Jésuites (1639) ; don aux Jésuites, par l'évêque De Fenouillet, du lods de cette vente (1639). - Don aux Jésuites, par le même évêque, du lods de la vente, à eux faite " par Messire Simon de Saint-Bonnet de Thoiras La Forest, baron de Chasteauneuf, le Crès et Salèzon, pour et au nom de Messire Jacques de Saint-Bonnet de Thoiras, sieur de Rastinclières, son frère ", du jardin provenant de la succession de Beauxhostes, confrontant avec " l'Esplanade de la Citadelle ", avec l'auditoire du Petit-Scel, et avec " le [jardin du] trésorier Girard " (1646).

- " Inféodation, par les Trésoriers de France à M. de Thoiras, de plusieurs vacants devant le Petit-Scel, fossé et Douze Pans " (1639) et lettres patentes " confirmant l'inféodation faite de[s] douze Pans [et] du fossé joignant le jardin de Beauxhostes, avec l'amortissement et don de lods et vantes du dit jardin " (1646) [1 pièce papier et 1 pièce parchemin scellée de deux sceaux de cire verte, conditionnées à part sous la cote D 58/1].

- " Procès entre les R. P. Jésuites et les consuls et communauté de Montpellier, au sujet de l'immunité des tailles, sur les maisons, acquises par les dits B. P., de Me Pierre Brun et de Me de Saint-Bonnet, sr de Restinclières, cy-devant de M. de Beauxhostes, pour y construire les classes du collège, maison et églize " ; arrêt de la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier, " qui déclare les dites maisons et jardin immunes d'impositions " (1641).

- Vente aux Jésuites, par Valentin Aymard, de la moitié d'une petite maison (l'autre moitié appartenant à Jean Angles), confrontant de deux côtés le collège des dits Jésuites ; la dite partie de maison " joignant la chapelle de Nostre-Dame " (1642).

- Vente aux Jésuites, par " noble Charles de Combes de Montagut, sieur de Combas ", de " deux escueries et un pattus qu'a esté jardin " (1648) ; " don du lods des escueries de Mr de Combas " (1649).

- Cession aux Jésuites, par " M° Jacques Poitevin, docteur et advocat, habitant de la dite ville ", du décret qu'il a obtenu sur " une maison de feu Grégoire Contanson, messager,.... Qui se trouve dans le plan et dessein de la maison du dit collège " (1647).

- Vente par Jean Contanson à " Mre Pierre-Baptiste de Joubert, scindic général du pays du Languedoc ", d'une maison située " sixain Saincte-Foy, isle de l'EscolIe Mage " (1652) ; " le dit sr Joubert ne faisoit que prêter le nom au dit collège ".

- Vente aux Jésuites, par Jean Angles, " cy-devant huissier en la Cour du Petit-Scel ", de " la moitié de la maison proche de la chapelle de Notre-Dame " (1656).

- " Achapt de la maison de Mre [Jean] Desparc, [faiseur de cordons] " (1679). Liasse contenant " les différentes quittances des sommes payées par les R. P. Jésuites à raison de l'acquisition qu'ils ont faite de Jean Esparc, d'une maison joignant l'église des dits R. P.... Cette maison est occupée par les classes du collège ". Papiers de famille divers : " Mathieu Fabré, précepteur de la jeunesse, habitant du dit Montpellier " ; " la chappelle de Notre-Dame de l'église du collège [des RR. PP. Jésuites] " ; " Jean Desparc, marchand brodeur " (1653, etc.).

- Vente aux Jésuites, par César Myot, ci-devant commis au greffe de la Chambre des Comptes, d'une maison confrontant le collège (1685).

- Procédure " pour le scindic des Révérendz Pères Jésuites de Montpelier, contre les consuls majours de la dite ville " ; arrêt de la Cour des Comptes, Aides et Finances, déclarant " immunes de cotisations " les maisons Desparc, Myot, etc., " acquises pour la construction du collège " (1691).

" Infeudation d'un angle de la rue du Petit-Sceau " (1675) ; " Arrest du Conseil d'Estat [et lettres patentes], portant don [de la maison] du Petit-Sceau, cour [en dépendant] et ruelle, [qui la sépare d'avec le dit collège] " (1680) ; enregistrements (1681).