Emile Firmin Jules Aïn, négociant en grains à Béziers, fils de Firmin Aïn, également négociant en grains à Béziers (lui-même fils de Firmin Aïn, négociant en grains et conseiller municipal radical de Béziers) et de Marie Louise Eugénie Mas, naît le 5 avril 1891 à Béziers. Membre et secrétaire général du Sporting Club biterrois, Emile Aïn est également membre fondateur et secrétaire de l'Associaton sportive biterroise (ASB) en 1911. A partir de 1913, il effectue son service militaire, puis la Guerre 1914-1918 dans le service de santé, comme brancardier, et ensuite comme sergent (Emile Aïn est démobilisé en août 1919). Au retour de la guerre, Emile Aïn reprend son négoce de grains et fourrages à Béziers. Membre du Parti radical socialiste, il est conseiller municipal de Béziers à partir de 1929, puis maire de la ville de 1947 à 1953. De 1953 à 1971, il est de nouveau conseiller municipal de Béziers. Pendant la Guerre 1939-1945, Emile Aïn, membre du mouvement de Résistance "Combat", dirige clandestinement, sous les ordres de Joseph Lanet, le secteur Béziers-Ville de l'Armée secrète (AS). Le 22 août 1945, il épouse à Béziers Simone Sopéna, institutrice publique. Emile Aïn décède le 4 septembre 1971 à Béziers.

Simone Andréa Sopena, institutrice publique, naît le 19 juillet 1911 à Puissalicon, fille d'Antonio Sopena, entrepreneur de travaux agricoles, et d'Alice Rose Lagrange. Elle épouse en premières noces le 22 août 1935 Maurice Etienne Joseph Rodier, à Saint-Félix-de-l'Héras, puis Emile Aïn en secondes noces le 6 octobre 1945 à Béziers. Elle est institutrice à l'école George Sand de Béziers, puis sous-directrice du collège de La Dullague. Simone Aïn, membre du Parti radical socialiste fonde en 1949 à Béziers la section de l'Hérault du Rassemblement des femmes républicaines (RFR). Elle est élue conseillère municipale de Béziers de 1977 à 1983. Passionnée par l'histoire du Biterrois, elle rédige et publie également plusieurs monographies historiques locales au cours des années 1970-1980, les illustrant notamment grâce à sa riche collection de cartes postales. Simone Aïn décède en 1992.

Le fonds Emile et Simone Aïn est structuré en cinq parties : Emile Aïn (1891-1971), maire de Béziers (103 J 1-13, 188), Simone Sopena (1911-1992), épouse d'Emile Aïn (103 J 14-38, 189), dossiers thématiques de recherches (103 J 39-43), collection de cartes postales (103 J 44-187).

La première partie, Emile Aïn (1891-1971), maire de Béziers (103 J 1-13, 188), est organisée en trois ensembles permettant de documenter l'ascendance d'Emile Aïn (103 J 1), sa vie personnelle et professionnelle, et enfin, sa vie politique. Les dossiers concernant la vie personnelle d'Emile Aïn illustrent ainsi son engagement associatif et sportif dans le milieu du rugby, puisqu'il est l'un des fondateurs de l'Association sportive biterroise (103 J 3). Ils témoignent également de son engagement dans la Résistance au sein du mouvement "Combat" - et plus spécifiquement dans sa branche Action en tant que chef du secteur Béziers-ville de l'Armée secrète (103 J 5). Les activités professionnelles d'Emile Aïn sont documentées par quelques dossiers relatifs au négoce des grains et fourrages à Béziers (103 J 6). Enfin, les dossiers politiques d'Emile Aïn constituent le dernier ensemble des archives de l'édile radical biterrois. Ils permettent l'étude de ses activités de maire de 1947 à 1953, puisqu'ils comprennent de nombreux discours et dossiers documentaires illustrés retraçant les grandes affaires traitées à la mairie de Béziers pendant les six années du mandat, ainsi qu'un cahier de souvenirs personnels (103 J 7-9). Les 18 années de conseiller municipal d'Emile Aïn de 1953 à 1971 sont également documentées par plusieurs dossiers thématiques sur les élections, les travaux du conseil municipal et les événements locaux (103 J 10-11). Enfin, l'engagement politique d'Emile Aïn au sein du Parti républicain radical et radical socialiste peut également être étudié grâce à deux dossiers particuliers (103 J 12, 188).

La seconde partie, Simone Sopena (1911-1992), épouse d'Emile Aïn (103 J 14-38, 189), rassemble les archives de l'épouse du maire de Béziers : celles-ci sont organisées en deux ensembles, vie personnelle et professionnelle, et vie politique. La sous-partie vie personnelle et professionnelle, réunit quelques dossiers témoignant de l'activité d'institutrice, puis de directrice de CES de Simone Aïn (103 J 14), ainsi qu'un ensemble de dossiers relatifs aux centres d'intérêt variés de Simone Aïn (cartophilie, gastronomie, art, littérature, histoire, archéologie, voyages...) (103 J 15-18). Sont également conservés la plupart des ouvrages locaux et monographies, rédigés et publiés par Simone Aïn (103 J 19-25), ainsi que les dossiers de montages d'expositions qu'elle a organisées sur l'histoire du Canal du Midi ou le Biterrois (103 J 27-33, 189). La vie politique de Simone Aïn est documentée par un ensemble de dossiers témoignant de son activité de conseillère municipale de Béziers de 1977 à 1983 (103 J 34-35) et de son engagement au Rassemblement des femmes républicaines (RFR) et au Mouvement radical de gauche (MRG) (103 J 36-38).

La troisième partie, Dossiers thématiques de recherches (103 J 39-43), réunit des dossiers thématiques constitués par Emile et Simone Aïn, sur des personnalités locales (dont Jean Moulin) et nationales (103 J 39-40), sur de grands événements locaux et nationaux (103 J 41), sur Béziers et les vins du Languedoc (103 J 42-43). Un dossier consacré à l'inauguration du monument érigé à Béziers en hommage à Jean Moulin, illustre Biterrois, est à signaler particulièrement par la richesse de son iconographie (103 J 39).

Enfin, la quatrième et dernière partie, Collection de cartes postales (103 J 44-187), réunit l'ensemble de la collection de cartes postales du couple Aïn (à l'exception de celles concernant l'Hérault, qui ont été intégrées en sous-série 2 FiCP). Les cartes postales françaises sont classées par département, puis viennent les cartes étrangères, classées par pays. D'autres thématiques variées clôturent la collection (tauromachie, guerre 1914-1918...).

Le fonds Emile et Simone Aïn permet donc l'étude, des années 1930 aux années 1970, d'un homme politique local du Biterrois ainsi que celle de son épouse, également engagée en politique, mais aussi férue d'histoire héraultaise.