CONTEXTE :
Présentation du producteur : Aimé Albert Larruat, cultivateur, fils d'Auguste Larruat et de Félicie Caillat, naît le 3 septembre 1876 à Drom (Ain, Rhône-Alpes). Conscrit de la classe 1896, il est inscrit sous le matricule n° 338 au recrutement de Bourg-en-Bresse (Ain, Rhône-Alpes). Aimé Larruat effectue son service militaire de 1897 à 1900 au 13e régiment de dragons (13e RD) de Lure (Haute-Saône, Franche-Comté) ; le 16 novembre 1897, il est cavalier de 2e classe, puis brigadier le 18 septembre 1898, et maréchal des logis, le 24 février 1900. Le 3 août 1900, Aimé Larruat se rengage pour 3 ans à la sous-intendance militaire de Vesoul. Il est nommé élève gendarme à cheval à la compagnie du Rhône le 11 août 1900 et est reçu le 4 septembre 1901. Aimé Larruat est définitivement gendarme à cheval le 11 septembre 1901. Il se marie le 28 novembre 1901 à Marie-Thérèse Briday (1878-1974), dont il a une fille, Edmée (surnommée Mémé). Le 1er juin 1903, il est affecté à la 14e légion de gendarmerie à la caserne Sala de Lyon (Rhône, Rhône-Alpes). En août 1914, il est détaché à la prévôté du quartier général du 14e corps d'armée (14e CA) jusqu'au 5 avril 1916. Aimé Larruat est rayé des contrôles militaires le 1er février 1923 et se retire à Vernay (Rhône, Rhône-Alpes) ; il devient ensuite expert-comptable à Villefranche (Rhône, Rhône-Alpes), où il décède le 24 août 1951. Aimé Larruat est décoré de la médaille militaire le 28 décembre 1921, de la médaille commémorative de la Grande Guerre et de la médaille de la Victoire.
CONTENU ET STRUCTURE :
Présentation du contenu : Le rapport est composé d'un "Première partie : causes qui ont amené la déclaration de guerre" [vues n° 2-3] et d'une "Deuxième partie : mobilisation de l'armée Française" [vues n° 3-11].
Le 3 août 1914, Aimé Larruat se rend à Lyon (Rhône, Rhône-Alpes) pour recevoir ses vivres de réserve et faire immatriculer sa jument "Capucine". Le 7 août, il arrive à Epinal (Vosges, Lorraine). Aimé Larruat mentionne que sur le trajet qui le conduit de Belfort (Franche-Comté) à Epinal, il remarque que la population est enthousiaste et acclame l'armée [vue n° 3]. Il est cantonné à Arches (Vosges, Lorraine), puis à Bruyères (Vosges, Lorraine) à la caserne Barbazan au quartier du 12e régiment d'artillerie (12e RA). Le 12 août 1914, il est en soutien des 21e et 7e corps d'armée (21e CA et 7e CA). Le 16 août, il part en cantonnement à Saint-Dié (Vosges, Lorraine), puis à Neuvillers-sur-Fave (Vosges, Lorraine), où les gendarmes de la prévôté réceptionnent 480 prisonniers allemands. Le lendemain, il est mis en alerte au cantonnement de Saint-Blaise, puis vers Saâles (Bas-Rhin, Alsace). L'armée allemande avançant avec force, il est obligé de se replier de Saâles vers le Ban-de-Sapt (Vosges, Lorraine) [vue n° 4, page de droite], puis de continuer jusqu'à La Bolle (Saint-Dié-des-Vosges, Vosges, Lorraine). Aimé Larruat soupçonne une erreur de commandement qui occasionne le jour même la relève du général et de son chef d'état-major [vue n° 4, page de droite]. Le 26 août 1914, il est envoyé à Saint-Dié à la disposition du commandement de la Place pour maintenir l'ordre dans les rues de la ville, car les Allemands avancent et la population fuit affolée. Aimé Larruat décrit l'état de peur généralisée qu'il découvre à son arrivée à Saint-Dié, mais aussi les soldats fuyards, qu'il arrête et conduit au Commandement de la Place [vue n° 4, page de droite] sous la mitraille allemande. Aimé Larruat et les autres gendarmes restent dans les rues pour bloquer l'avancée allemande et rassurer la population restée dans la cité. Un ancien maréchal des logis vient les saluer et leur dit : "Vous ne sauriez croire comme vous rassurez la population en restant impassibles sous le bombardement sans chercher à vous abriter". Aimé Larruat se fait la réflexion dans son récit, qu'il ne pouvait pas s'abriter "puisqu'il fallait surveiller tous les carrefours de la ville pour faire [son] devoir" [vue n° 5, page de gauche]. Le 27 août, le Commandement de la Place signale que devant quitter la ville de Saint-Dié en dernier, les gendarmes seront sûrement fait prisonniers. Ces deriers sont alors sous la mitraille et les canons allemands et Aimé Larruat est placé sous le croisement du feu des artilleries allemande et rançaise : "le 14e corps d'armée est démoralisé". Les troupes françaises quittent la ville et battent en retraite, toujours sous les salves de l'artillerie allemande. Aimé Larruat relate l'ordre qui lui est donné par le colonel d'artillerie de poursuivre et de ramener les soldats fuyards,et de tuer impitoyablement ceux qui n'obtempéreraient pas : "Gendarmes, vous savez ce que vous avez à faire, faites votre devoir" [vue n° 5, page de droite]. Les fuyards sont nombreux, des compagnies entières désertent. Par crainte d'être fait prisonnier, le 14e corps d'armée (14e CA) bat en retraite à l'ouest de la Bolle où est installé l'Etat-Major du quartier général. Aimé Larruat raconte l'horreur et la désolation qu'il trouve sur la route, le long des villages dévastés par les Allemands [vue n° 7, page de droite]. Le 21 septembre 1914, il embarque pour Clermont (Oise, Picardie). Le 7 octobre 1914, il est à Beaufort en renfort de la prévôté du 4e corps d'armée (4e CA) sur l'arrière des lignes. Le 15 octobre, il est détaché au service de ravitaillement de la commune de Bayonvillers (Somme, Picardie). Le 31 octobre, Aimé Larruat est rappelé au quartier général à Caix (Somme, Picardie), la ville est bombardée depuis deux jours par les Allemands. Du 25 au 31 décembre 1914, il reçoit la visite de sa femme. Le dernier jour, il part au cantonnement de Démuin près d'Aubercourt. Dès lors, il alterne entre le cantonnement et le quartier général. Le 16 avril 1915, les troupes essuient des bombardements aériens mais sans dégâts [vue n° 8, page de droite]. Le 30 avril, Aimé Larruat est en détachement à Marcelcave (Somme, Picardie) pour aider au ravitaillement de la 27e division d'infanterie (27e DI). Il fait alors fonction de brigadier car il est le plus ancien du groupe. Au début du mois de juillet 1915, il reçoit la visite de sa femme et de sa grande fille ; il les revoit début août 1915 lors d'une permission de quatre jours à Paris, accordée à tous les militaires comptant plus de 6 mois de Front. Le 19 septembre 1915, il cantonne à Somme-Suippes (Marne, Champagne-Ardenne) à proximité du camp "dit de Châlons-sur-Marne". Les gendarmes construisent des "cagnas" avec toutes sortes de matériaux (terre, tôle, bâches) pour servir d'abri en cas de bombardement ainsi qu'un tramway circulaire partant de la gare de Somme-Suippes permettant de transporter des approvisionnements (notamment de l'eau potable) [vue n° 9, page de droite]. Aimé Larruat décrit la construction et l'organisation d'un camp et des tranchées aux alentours [vue n° 10, page de gauche]. Il part tous les jours en tournée avec le capitaine Borot, en avant des batteries d'artillerie, ce qui lui permet d'observer tout ce qui s'y passe [vue n° 10]. Le 25 septembre, les troupes font une avancée au son de la Marseillaise, les premières lignes allemandes sont prises. Le même jour, il est envoyé à Perthes-lès-Hurlus (Marne, Champagne-Ardenne) pour accompagner le Commandant de gendarmerie Bonnet. Ils se retrouvent sous les bombardements allemands. Aimé Larruat détaille les avancées des troupes françaises aux environs de Somme-Suippes et de Perthes-lès-Hurlus [vues n° 10-11]. Le 16 octobre 1915, il part cantonner à Courtesols (Marne, Champagne-Ardenne), puis à Champagney (Haute-Saône, Franche-Comté) avec le 14e corps d'armée (14e CA). Il part le 15 novembre, pour Valdoie (Territoire-de-Belfort, Franche-Comté), assurer le ravitaillement de la 27e division d'infanterie (27e DI). Le 30 novembre 1915, Aimé Larruat rentre au quartier général à Champagney où il reste jusqu'au 28 février 1916. Il est ensuite orienté dans la région de Verdun, successivement à Ligny-en-Barrois (Meuse, Lorraine), Chaumont-sur-Aire (Meuse, Lorraine) et à Dieue-sur-Meuse (Meuse, Lorraine). Les 9 et 10 mars, il aide à l'évacuation de cette dernière ville ainsi qu'à celle d'Ancemont et Monthairons.
Aimé Larruat est relevé le 5 avril 1916 sur ordre, car il compte plus de 18 mois de Front comme gendrame prévôtal.
La dernière mention manuscrite postérieure d'Aimé Larruat porte sur l'entrée en guerre des Etats-Unis le 18 avril 1917 contre les "Empires centraux" [vue n° 11].
INDEXATION :
Indexation géographique : Ain (Auvergne-Rhône-Alpes, France ; département) ; Auvergne-Rhône-Alpes (France ; région administrative) ; Rhône (Auvergne-Rhône-Alpes, France ; département) ; Vosges (Grand Est, France ; département) ; Grand Est (France ; région administrative) ; Épinal (Vosges, France) ; Saint-Dié-des-Vosges (Vosges, France) ; Belfort (Territoire-de-Belfort, France) ; Territoire-de-Belfort (Bourgogne-Franche-Comté, France ; département) ; Bourgogne-Franche-Comté (France ; région administrative) ; Arches (Vosges, France) ; Bruyères (Vosges, France) ; Saales (Bas-Rhin, France) ; Bas-Rhin (Grand Est, France ; département) ; Neuvillers-sur-Fave (Vosges, France) ; Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin, France) ; Ban-de-Sapt (Vosges, France) ; Oise (Hauts-de-France, France ; département) ; Somme (Hauts-de-France, France ; département) ; Bayonvillers (Somme, France) ; Caix (Somme, France) ; Démuin (Somme, France) ; Marcelcave (Somme, France) ; Suippes (Marne, France) ; Souain-Perthes-lès-Hurlus (Marne, France) ; Valdoie (Territoire-de-Belfort, France) ; Verdun (Meuse, France) ; Meuse (Grand Est, France ; département) ; Ligny-en-Barrois (Meuse, France) ; Chaumont-sur-Aire (Meuse, France) ; Dieue-sur-Meuse (Meuse, France) ; Ancemont (Meuse, France) ; Monthairons (Meuse, France)