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Notice descriptive

138 W 1-25 Comité départemental de libération (1944-1946) 1944-1946

  • Répertoire numérique
  • par Elisabeth Perrier, travail coordonné par Marine Bourmaud ; sous la direction de Vivienne Miguet.
  • Archives départementales de l'Hérault
  • Montpellier - 2013
  • Contexte
  • Nom du producteur
    Comité départemental de libération
  • Présentation du producteur

    Les comités départementaux de libération (C.D.L.) sont créés à l'initiative du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) et ont été légalisés par le Comité français de Libération nationale puis gouvernement provisoire de la République française avec l'ordonnance d'Alger du 21 avril 1944 portant organisation des pouvoirs publics en France à la Libération.

    Le C.D.L. est une structure de la Résistance intérieure française. Dans chaque département, la Résistance a été unifiée en 1944 autour de deux structures :

    - une structure de résistance militaire : les forces françaises de l'intérieur (F.F.I.) ;

    - une structure de résistance civile : le comité départemental de libération (C.D.L.).

    Pour appartenir au C.D.L., il faut s'être fait remarquer par les risques courus et le refus de la défaite. Par conséquent, le C.D.L. regroupe les forces résistantes du département composées des représentants des différents mouvements de Résistance, des grandes organisations ouvrières, des représentants des grandes tendances politiques locales ou des partis, et éventuellement des personnalités locales non engagées dans un mouvement ou un parti, mais dont l'attitude patriotique aura été irréprochable.

    L'ordonnance du 21 avril 1944 stipule : " dans chaque département est institué, dès la libération, un comité départemental de libération chargé d'assister le préfet en représentant auprès de lui l'opinion de tous les éléments de la Résistance. Il est obligatoirement consulté sur tous les remplacements des membres des municipalités et du conseil général. "

    Un décret du 25 octobre 1944 renforce l'existence légale des C.D.L. en attribuant des indemnités de séjour et de déplacement à ses membres.

    Le C.D.L. de l'Hérault a commencé à se réunir dès le 21 juin 1944. Dans la clandestinité, il s'est attaché à préparer la libération, l'insurrection nationale et la prise de pouvoir, effective à compter du 23 août 1944.

    A partir de ce moment, le C.D.L., organisé en commissions, dans le respect des instructions arrêtées par le C.N.L., s'est chargé de nombreuses tâches :

    - l'organisation du ravitaillement,

    - l'épuration dans les administrations publiques,

    - la reconnaissance des comités locaux de libération et l'installation des nouvelles municipalités,

    - le règlement de toutes les questions urgentes, en tant qu'organisme consultatif auprès du préfet, dans divers domaines dont les questions agricoles, les salaires, le secours aux victimes de la répression,

    - l'étude du budget départemental pour 1945.

    En septembre 1944, le C.D.L. se compose :

    * d'un bureau avec :

    - M. Bène, représentant le mouvement de libération nationale (M.L.N.), président,

    - M. Gautier, représentant le front national (F.N.), proche du parti communiste, secrétaire,

    - M. Fillols, représentant le P.C.,

    - M. Bessède, représentant le P.S.,

    - M. Ainsa, représentant la C.G.T.

    * des membres suivants :

    - Mlle Atger, représentant les organisations féminines,

    - M. Bouys, représentant le comité des intellectuels,

    - M. Belmont, représentant les forces unies de la jeunesse patriotique (F.U.J.P.),

    - M. Chambeyron, représentant les catholiques et familles nombreuses,

    - M. le pasteur Cadier, représentant les protestants,

    - M. Fontaine, représentant le M.L.N.,

    - M. Vidal, représentant le comité de défense et d'action paysanne (C.D.A.P.).

    La mission du C.D.L. s'achève progressivement à partir de début 1946, son existence ne se justifiant plus à partir de l'élection du conseil général.

  • Historique de la conservation

    Versement effectué en janvier 1947.

  • Modalités d’entrées

    Versement.

  • Contenu et structure
  • Présentation du contenu

    Le fonds du C.D.L. de l'Hérault s'articule autour de 3 parties :

    - d'une part, les documents concernant son organisation et son fonctionnement,

    - d'autre part, les documents correspondant aux relations qu'il a entretenues avec les structures nationales et locales,

    - et enfin, les documents révélant son rôle et ses activités.

    Organisation et fonctionnement :

    Cette partie rassemble les documents relatifs à la création du C.D.L., à sa composition, aux réunions, aux commissions et à sa gestion administrative et comptable. Parmi cet ensemble, il faut noter : le rapport sur le C.D.L. (138 W 1) de septembre 1944 qui apporte de précieux renseignements sur ses débuts pendant la clandestinité et son rôle au moment de la libération du département et de la reprise du pouvoir, la collection de procès-verbaux et de comptes rendus de réunions (parfois, il s'agit de simples notes manuscrites) (138 W 3-6), plus anecdotiques mais révélateurs de la période des combats de la libération, les bons de réquisitions qui illustrent les besoins nécessaires à ce moment là (locaux, véhicules, carburant, nourriture, gabardines) (138 W 7), et pour finir les voeux émis dont certains sont précurseurs (droit de vote à 18 ans, interdiction des maisons closes et droit des femmes, 138 W 2). En revanche, peu de documents sont conservés concernant les commissions du C.D.L.

    Relations avec les structures nationales et locales :

    Il s'agit ici essentiellement d'échange de correspondance.

    La partie la plus intéressante concerne les relations avec les structures locales, notamment :

    - avec le comité régional de libération (C.R.L.). Se trouvent entre autres un rapport d'activité et les procès-verbaux dont celui du 6 décembre 1945 qui contient un historique du C.R.L. (138 W 9). Mais il faut souligner la faible quantité de documents.

    - les C.D.L. des autres départements. Les documents témoignent de l'intérêt porté par les décisions prises ailleurs et des échanges entre C.D.L. (138 W 9).

    - les comités locaux de libération (C.L.L.). Cette partie est révélatrice du rôle du C.D.L. dans leur constitution, et des liens directs entretenus entre le C.D.L. et les C.L.L. notamment dans la définition de leurs attributions (138 W 9). Il est intéressant de signaler parmi la correspondance diverse décrite dans la partie concernant le rôle et les activités du C.D.L., les nombreuses interrogations des C.L.L. sur leur rôle par rapport aux municipalités nouvellement élues en 1945 (138 W 15).

    Rôle et activités du C.D.L. :

    Les dossiers répertoriés dans cette partie sont le reflet des multiples compétences exercées par le C.D.L. notamment en matière de répression de la collaboration et d'épuration (138 W 10, 14, 18, 21-22), d'attribution de médailles de la Croix de Libération et de la Résistance (138 W 21), de secours apportés aux victimes de la répression (138 W 24), de ravitaillement (138 W 23), de presse (138 W 20) et de suivi de la vie politique locale (138 W 10, 15). A ce sujet, il faut préciser la présence de deux témoignages du député Barthe souhaitant justifier son attitude pendant la guerre (138 W 10). En ce qui concerne les victimes de la répression, il est nécessaire d'indiquer le tableau recensant toutes les personnes signalées par les proches comme non rentrées des camps (138 W 24).

    En outre, sont conservés les dossiers sur la participation du C.D.L. de l'Hérault à des conférences ou états généraux nationaux ou régionaux (138 W 12) ce qui montre l'intégration de son action au-delà des frontières du département.

    Enfin, il faut mettre l'accent sur toute la correspondance traitée qui révèle l'importance primordiale du rôle du C.D.L. à ce moment de la libération du territoire et de la restauration des institutions administratives et démocratiques et de celui qui deviendra une personnalité politique locale de premier ordre, son président Jean Bène. Cette correspondance constitue une source d'information essentielle à la fois par son volume impressionnant (138 W 13-19) et par la diversité des sujets traités. Les Héraultais faisait appel au C.D.L. pour les questions les plus diverses : recherche d'emploi, demande de renseignement sur une personne, question de ravitaillement, plainte de comportement excessif, dénonciation, problème de transport, de logement, demande d'intervention, etc. Il n'a pas été possible d'en effectuer une description précise et de rendre compte de sa diversité et de la richesse de cette source. Il a fallu se contenter de l'intitulé imparfait de " correspondance diverse " et signaler les sujets les plus significatifs. Mais cette correspondance constitue la meilleure évocation de l'atmosphère qui pouvait régner à la libération et des préoccupations des Héraultais jusqu'en 1946. En outre, il faut également rappeler que cette correspondance contient des enquêtes précises sur les agissements de personnes soupçonnées de collaboration et sur les résistants et permet, par conséquent, de retrouver trace ou preuve d'actes par définition confidentiels.

  • Accroissement

    Fonds clos.

  • Conditions d’accès et d’utilisation
  • Modalités d’accès

    Selon les lois et règlements en vigueur.

  • Sources complémentaires
  • Sources complémentaires

    • Les sources complémentaires présentes aux Archives de l'Hérault :

    Archives contemporaines (depuis 1940) :

    - Commissariat régional de la République

    - Préfecture, cabinet du préfet pendant la Seconde Guerre mondiale

    - Sous-préfecture de Béziers, mission cabinet du sous-préfet

    Cette liste ne prétend pas être exhaustive;

  • Bibliographie

    TREMPE (Rolande), La Libération dans le midi de la France : actes du colloque organisé par les Universités de Toulouse Le Mirail et Paul Valéry de Montpellier à Toulouse les 7 et 8 juin 1985, Toulouse, Service des publications UTM, 1986, 410 p.

    BAILLY (Jacques-Augusin), La Libération confisquée : le Languedoc 1944-1945, Paris, éd. Albin Michel,1993, 481 p.

    TOMBERLI (Béatrice) , Comité départemental de Libération de l'Hérault, Montpellier, 1994, 154 p.

Pour aller plus loin

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