Lodève occupe un territoire d'environ 2317 hectares, au confluent des rivières de la Lergue et de la Soulondre, et au pied du Causse du Larzac. Sous-préfecture de l'Hérault, chef-lieu de l'arrondissement et du canton de Lodève, la commune se trouve à 55 kilomètres à l'ouest de Montpellier.

Les premières mentions archivistiques de Lodève remontent au début du IXème siècle (Pagus Ludovensis en 804 dans les archives de Saint-Guillem, cité par Eugène Thomas dans son Dictionnaire topographique de l'Hérault paru en 1865). Toutefois, dès le premier siècle après Jésus-Christ, Pline l'Ancien, dans son Histoire naturelle, évoque les Lutevani, peuple de la civitas Lutevensis, qui devient un diocèse chrétien au Vème siècle, époque où une première cathédrale placée sous le vocable de Saint-Geniez est édifiée.

Au Moyen-Age, deux ensembles urbains bien distincts apparaissent. D'une part, la cité épiscopale se concentre autour de la cathédrale Saint-Fulcran, reconstruite et consacrée en 975, à l'emplacement du castrum romain. D'autre part, la ville populaire se développe au confluent des deux rivières et possède sa propre église, celle de Saint-Pierre (mentionnée dès 1162). C'est dans ce quartier que se tiennent la foire annuelle et le marché hebdomadaire ainsi que les boutiques des drapiers. Le développement économique et démographique de la ville, basé essentiellement sur l'industrie drapière, entraîne aussi la création de faubourgs qui disparaissent cependant avec la Guerre de Cent ans. Au XIVème siècle en effet, une nouvelle enceinte est construite englobant la cité épiscopale et la ville populaire mais limitant toute tentative de développement, si ce n'est à l'intérieur des remparts, où apparaît alors le Bourg neuf. C'est aussi au cours du XIIIème siècle que les citoyens de Lodève tentent de s'émanciper de leur seigneur l'évêque, essayant à plusieurs reprises d'obtenir une charte communale, et que la communauté de Lodève, avec à sa tête des consuls, se constitue.

En 1573, les protestants s'emparent de la ville, ruinant notamment la cathédrale. Sa réfection commence vingt ans plus tard pour être achevée vers 1640. A partir du XVIIème siècle, les faubourgs reprennent vie et la ville se transforme, enrichie par le développement de l'industrie du textile, favorisé par la politique économique de Colbert, la décision de Louvois de donner un uniforme à l'armée permanente et les guerres des règnes de Louis XIV et Louis XV. Sous le ministère du cardinal de Fleury (1726-1743), lodévois de naissance, l'industrie lodévoise obtient même le privilège exclusif de la fourniture des troupes royales. Les riches fabricants de draps se font alors construire de vastes hôtels avec portes cochères et sous l'épiscopat de Monseigneur de Fumel (1750-1790), dernier évêque de Lodève, la cathédrale est embellie, le palais épiscopal terminé et de nombreux travaux publics entrepris.

La commune, dotée d'un conseil municipal depuis 1790, traverse la Révolution française et les changements de régimes politiques au XIXème siècle sans difficultés particulières. La vie politique locale reste relativement stable et s'organise autour de maires d'abord nommés puis élus. Au cours du XIXème siècle, des chantiers concernant les bâtiments communaux, la voirie, l'adduction d'eau et l'assainissement sont entrepris afin de moderniser les équipements de la ville et se prolongent jusqu'à nos jours. L'industrie textile continue de prospérer, connaissant son apogée sous le Second Empire, notamment lors de la guerre de Crimée en 1855, période faste pour Lodève qui compte alors près de 12000 habitants. Cependant, dès la fin du XIXème siècle, cette activité, principale ressource économique de la commune, décline, parallèlement à la population de la ville.

L'histoire de la commune au XXème siècle reflète les événements majeurs de l'Histoire de France. Les hécatombes de la guerre de 1914-1918 sont rappelées au souvenir par le monument aux morts du sculpteur lodévois Paul Dardé. La crise de l'Entre-deux-guerres porte un coup fatal à l'industrie textile lodévoise et en 1936, la ville ne compte plus que 6135 habitants. La guerre de 1939-1945 voit Lodève occupée par les Allemands. Les Trente Glorieuses permettent à la commune de maintenir encore une activité industrielle textile et de se développer, notamment avec l'exploitation de mines, l'accueil des rapatriés d'Algérie et la construction d'HLM. Aujourd'hui, même si l'industrie n'est plus dominante, la commune de Lodève continue de profiter de sa situation géographique au coeur du Lodévois, de sa proximité avec l'A75, de sa position administrative et de son attrait touristique et culturel (cathédrale, ancien palais épiscopal, musée Fleury, manufacture nationale de la Savonnerie) pour se moderniser.

L'ensemble des archives anciennes de Lodève a été déposé aux Archives départementales de l'Hérault. La commune conserve ses archives modernes (1790-1982) et contemporaines (postérieures à 1982) qui ont fait l'objet d'un classement par la Mission Archives du Centre de gestion entre 2008 et 2011.

La cote 142 EDT 234 a été réintégrée en sous-série 2 C "Contrôle des actes, insinuation suivant le tarif et le centième denier 1693-1832" des Archives départementales de l'Hérault, sous la cote 2 C 798.

Dépôt de la commune de Lodève, complété le 22 août 2018 (entrée n°6689) et le 14 janvier 2020 (entrée n°6996).

Les archives anciennes de la commune de Lodève forment un ensemble particulièrement riche et complet.

Le fonds ancien des archives communales de Lodève s'est constitué à la Révolution par la récupération partielle des archives de l'administration consulaire et de la paroisse constituées sous l'Ancien Régime.

Fonds ouvert

Selon le cadre de classement des archives communales de 1926.

Selon les lois et règlements en vigueur.

Séries d'archives concernant l'Ancien Régime (Avant 1789)

L'Ancien Régime n'ignore pas les documents statistiques et l'on peut consulter, dans la série C (Administration de la Province de Languedoc) les enquêtes qui présentent souvent un aspect descriptif. La série C réunit les archives des administrations provinciales (intendance, subdélégations, etc.) qui ont régulièrement donné ordre de dresser des tableaux économiques, sociaux et administratifs de la province de Languedoc.

La série G (archives du clergé séculier) peut apporter d'utiles renseignements sur la vie de la paroisse notamment par le biais des visites pastorales (les procès-verbaux de l'inspection d'une paroisse par l'évêque ou un archiprêtre renseignent sur l'état des lieux et les objets du culte, mais aussi sur le nombre d'habitants des communautés et la situation générale).

Il est aussi possible d'obtenir une estimation de la population d'un village ou d'une ville à partir des registres paroissiaux (collection du greffe conservée en sous-série 3 E). Ceux-ci permettent d'étudier de nombreux aspects de la vie : noms de famille, choix des prénoms, domiciles, professions, instruction, choix des parrains et marraines...

Enfin, la justice locale et seigneuriale peut être abordée par la série B qui conserve, entre autres documents, les archives des justices ordinaires (sous-série 10 BP).

Séries d'archives concernant la période révolutionnaire (1790-1800)

Une étude portant sur la période révolutionnaire implique la consultation de la série L notamment celles des municipalités de canton, des comités de surveillance et des sociétés populaires.

En sous-série 1 Q (Domaines nationaux), on pourra identifier les acquéreurs des biens nationaux et on trouvera des listes d'émigrés, de prêtres déportés, de condamnés et de détenus.

Séries d'archives concernant la période moderne (1800-1940)

Pour cette période, il est essentiel de dépouiller les dossiers issus des bureaux exerçant la tutelle préfectorale sur les communes, classés en série O (Administration et comptabilité communale, 1800-1940).

La sous-série 1 O rassemble la comptabilité communale, la sous-série 2 O les travaux de construction et d'entretien sur les équipements communaux (mairie, école, église et presbytère, halles, etc.) et les acquisitions/aliénations des biens communaux, le bornage ; ces dossiers sont pourvus de pièces techniques et de nombreux plans ; ils peuvent compléter les éventuelles lacunes des fonds communaux.

En 3 O on trouvera des renseignements sur les chemins vicinaux et la voirie urbaine.

En 4 O, on peut retrouver l'origine de certains biens donnés ou légués à la commune, à la paroisse, aux établissements hospitaliers et de bienfaisance, aux établissements culturels (musées).

Pour la délimitation géographique, l'érection, la fusion de communes, il faut se reporter à la sous-série 1 M (administration générale) que l'on complétera avec la sous-série 3 P (cadastre) pour l'évolution de la propriété foncière communale (notamment sa répartition, la nature des cultures, les moulins, les maisons).

Pour l'étude de la population, les sous-séries 3 E (Etat civil) et 6 M (Recensement de population) sont incontournables. La sous-série 6 M est essentielle pour le chercheur en histoire locale puisqu'elle regroupe les recensements de population, les statistiques démographiques, les mouvements de population, les archives relatives à l'émigration, l'immigration et aux naturalisations.

La sous-série 1 R (Recrutement de l'armée) contient des listes d'appel des classes et les registres matricules militaires.

L'histoire politique d'une commune peut être abordée par la sous-série 3 M : on trouvera notamment les dossiers des élections municipales.

La série S Travaux publics constitue également une source essentielle en ce qui concerne les ponts, la navigation intérieure, les travaux hydrauliques ou bien les carrières et mines.

Les archives relatives aux établissements scolaires sont quant à elle conservées en série T. On trouvera aussi dans cette série les inspections et les récolements des archives communales ainsi que les monuments historiques et les affaires culturelles.

Enfin, les séries V (Cultes) et X (Assistance et prévoyance sociale) regroupent les fonds des conseils de fabrique et des bureaux de bienfaisance.

Série W concernant l'époque contemporaine (depuis 1940)

Les fonds d'archives des administrations qui ont versé leurs documents postérieurs à 1940 peuvent éclairer l'histoire de la commune au regard de leurs domaines d'activités respectifs.

Iconographie

Les documents figurés comprennent tout aussi bien des cartes et plans, des gravures et dessins anciens, des reproductions photographiques, des collections de cartes postales.

Archives privées

Les archives personnelles, familiales et seigneuriales sont regroupées dans les séries J et E. Les archives d'érudits locaux qui permettent d'éclairer l'histoire de la commune, sont regroupées dans la série F.

Archives notariales

Les Archives départementales conservent également les archives des études notariales. Conservés en sous-série 2 E, ces documents fournissent de précieuses informations sur la vie des habitants. On retrouve également parfois dans ces fonds des archives communales telles que des compoix ou des délibérations consulaires.

Bibliothèque des archives

Les Archives départementales peuvent également conserver des bulletins paroissiaux et des bulletins municipaux de la commune.

Sous-série 30 J. Archives concernant les communes de l'Hérault : 30 J 142/1-8

APPOLIS Emile. Le diocèse civil de Lodève : un pays languedocien au milieu du XVIIIe siècle : étude administrative et économique.- Albi : Impr. Coopérative du Sud-Ouest, 1951.- 675 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté CRC 745)

APPOLIS Emile. Le jansénisme dans le diocèse de Lodève au XVIIIe siècle.- Albi : Impr. coopérative du sud-ouest, 1952.- 324 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté CRC 250)

ALZIEU Gérard. Les églises de l'ancien diocèse de Lodève au Moyen Age.- Montpellier : P. Clerc, 1998.- 170 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté BRA 4703)

BALP Marguerite. Lodève sous la Révolution : étude urbaine, démographique et sociale.- [S.l. : s.n.], 1959.- (Archives départementales de l'Hérault, coté TAR 225)

BAYARD Marc, PAPIN-DRASTIK Ivonne. Lodève et la manufacture de la Savonnerie : une histoire à partager.- Paris : Mare & Martin Arts, 2014.- 105 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté BIB 6926)

BRINGUIER Elisabeth, PELLIZZARI Patricia. Démographie et subsistances à Lodève de 1787 à 1800.- [S.l. : s.n.], 1972.- 267 f. ; (Archives départementales de l'Hérault, coté TAR 117)

COOMAN Mentor de. L'industrie de la laine : Dans les régions de Lodève, Clermont l'Hérault-Villeneuvette.- Nice : Bénévent Editions, 2007.- 362 p. (Médiathèque départementale de l'Hérault)

DERRIEU Bernard. Lodève : au vingtième siècle.- Lodève : Charte Lodévois-Larzac, 2011.- 159 p.- (Cahiers du Lodévois-Larzac ; 38) (Archives départementales de l'Hérault, coté BIB 6388)

MARTIN Ernest. Cartulaire de la ville de Lodève dressé d'après des documents inédits pour servir de preuves à l'histoire de la ville de Lodève depuis ses origines jusqu'à la Révolution.- Montpellier : Serre et Roumégous, 1900.- 494 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté CRC 759)

MARTIN Ernest. Histoire de la ville de Lodève depuis ses origines jusqu'à la Révolution : tome 1 Des origines aux guerres de religion.- Montpellier : Serre et Roumégous, 1900.- 391 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté CRC 758-1)

MARTIN Ernest. Histoire de la ville de Lodève depuis ses origines jusqu'à la Révolution : tome 2 Des guerres de religion à la Révolution.- Montpellier : Serre et Roumégous, 1900.- 502 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté CRC 758-2)

MISSION ARCHIVES CDG 34. Archives de la commune de Lodève : répertoire numérique détaillé. Montpellier : Mission Archives CDG 34, 2011.- 366 p.

PARIS H.-G. Histoire de la ville de Lodève, de son ancien diocèse et de son arrondissement actuel. - Montpellier : Boehm, 1851.- 2 vol. (vol.2, 406 p.) (Archives départementales de l'Hérault, coté CRC 844-2)