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Notice descriptive

182 J 1-22 Fonds de l'Association Nationale des Anciens de la Résistance et Patriotes réunis (ANAR) 1940-2006

  • Répertoire méthodique de la sous-série 182 J
  • par Elisabeth Perrier ; sous la direction de Julien Duvaux
  • Archives départementales de l'Hérault
  • Montpellier - 2015 ; révisé en 2017
  • Contexte
  • Nom du producteur
    Association nationale des Anciens de la Résistance et des Patriotes réunis (ANAR)
  • Présentation du producteur

    L'association nationale des Anciens de la Résistance et Patriotes réunis (ANAR) est créée au lendemain de la Libération ; sa déclaration au bulletin officiel du Commissariat régional de la République date du 3 octobre 1944. Essentiellement philanthropique, cette association se propose :

    "a) de grouper ceux qui ont oeuvré dans la Résistance à l'ennemi ;

    b) d'entretenir et de développer les liens de fraternité entre tous les membres de la Résistance, sans distinction d'opinions politiques, religieuses ou raciales ;

    c) d'apporter aide ou protection aux adhérents [...]".

    A l'origine, il est prévu un bureau par région, des bureaux départementaux et cantonaux. Des sections sont constituées dans l'Hérault, mais également en Lozère, dans le Gard, dans l'Aude, et des ébauches sont envisagées dans la Loire, la Drôme, le Rhône, le Var et la Meurthe-et-Moselle. Il est même question d'instaurer une section dans le département de la Seine, puis de transférer le siège du conseil d'administration à Paris. Mais finalement, cette association a un rayonnement essentiellement héraultais.

    Au moment de sa création, le président d'honneur est Eugène Donati (alias "commandant Eugène" dans la Résistance) et le premier président de la section de l'Hérault est Henri Moligné. Parmi les fondateurs et premiers adhérents, figurent les noms les plus célèbres de la Résistance héraultaire : Antonin Balmès, Vincent Badie, Henri Glaser (alias capitaine Léon), Gaston Castang, Michel Chevalier, Ferdinand Paloc, l'abbé Paul Parguel, Albin Tixador pour n'en citer que quelques-uns.

    Cette association oeuvre pour la mémoire et la commémoration de la Résistance héraultaise, notamment en veillant à l'organisation et au déroulement des cérémonies commémoratives aux résistants fusillés à la Madeleine et en participant au concours national de la résistance et de la déportation. Elle est maintenant dissoute.

    Un article du fonds concerne les services de la direction générale des études et recherches (DGER). Peu après la Libération, en novembre 1944, sont mis en place pour la 16e région militaire qui comprend l'Aveyron, la Lozère, l'Hérault, l'Aude et les Pyrénées-Orientales, le centre régional de Montpellier, dirigé par le capitaine Delpech, et des "centres d'antenne" à Nîmes, Mende et Rodez.

    Ces services doivent assurer plusieurs missions :

    - le contre-espionnage (recherche et identification des miliciens, indicateurs de la Gestapo et collaborateurs) ;

    - la sécurité (recherche de tous ceux qui ont collaboré puis "jugé habile de retourner leur veste") ;

    - le renseignement politique ("vérifier si les membres composant les conseil municipaux et différents comités ont des garanties du point de vue de la Résistance, dévoiler les petites manoeuvres et combines des partis politiques") ;

    - le renseignement économique (lutte contre le marché noir).

  • Modalités d’entrées

    Don UDAC (entrée n° 4402, 18 décembre 2009).

  • Contenu et structure
  • Présentation du contenu

    Les dossiers de ce fonds sont répartis en cinq parties :

    - constitution, assemblées générales et conseil d'administration

    - membres

    - fonctionnement et activités

    - direction générale des études et recherches (DGER) et services de la France combattante

    - documentation, presse, photographies, objets.

    La première partie "Constitution, assemblées générales et conseil d'administration (1944-1992)" (182 J 1) comprend les statuts et la déclaration de création de l'association, des dossiers sur les réunions des assemblées générales et du conseil d'administration.

    La deuxième partie "Membres (1944-1992)" (182 J 2-4, 19-20) rassemble les demandes d'admission et quelques listes de membres. Ce sont parmi les demandes d'admission acceptées que l'on retrouve les dossiers des résistants héraultais parmi les plus connus, entre autres Vincent Badie, Antonin et Jeanne Balmès, Louis Baron, Raymond Chauliac, Michel Chevalier, Marceau Gitard, Henri Glaser, Ferdinand Paloc, l'abbé Paul Parguel, Albin Tixador...

    La troisième partie "Fonctionnement et activités (1944-2006)" (182 J 5-14, 21-22) est la plus importante. La vie de l'association est représentée dans des dossiers annuels qui rassemblent les documents qui concernent le fonctionnement de l'association (problème des locaux, subventions, congrès et repas annuels...), les membres (notamment au moment de leur décès et d'une remise de décoration), son rôle en matière de commémoration et de souvenir de la Résistance (cérémonies de la Madeleine par exemple). Les sections de Sète et du Gard sont évoquées. Enfin, certains dossiers sont le reflet de l'action de cette association pour soutenir les résistants ou leurs proches dans leurs démarches.

    La quatrième partie "Direction générale des études et recherches (DGER) et services de la France combattante (1940-1945)" (182 J 15) ne concerne pas l'ANAR à proprement parler mais les services de la DGER.On y trouve des documents qui touchent à la mise en place et au fonctionnement de ses services (à signaler le rapport du 9 novembre 1944 du capitaine Delpech), aux agents des réseaux des Forces françaises combattantes, et aux missions exercées par ces services (essentiellement recherches de miliciens et collaborateurs, surveillance des résistants). Il est intéressant de noter que figurent dans cette partie des "manuels" utilisés par la résistance intérieure française. L'un d'entre eux est un "manuel" de résistance et de combat contre l'armée allemande pour la libération du territoire français. Admettant que "toute attaque alliée en France ou en Belgique devait réussir si elle était accompagnée d'une grande série d'attaques françaises à l'intérieur des lignes ennemies", il établit les instructions en matière de notes d'écoute, de liaisons et manutentions, de secrétariat et renseignements, de reconnaissance, d'hébergement et ravitaillement, de modalités pour éviter le recrutement ennemi et le noyautage, de cachettes, de contre-espionnage, de protection contre la police, de sabotages. L'autre "manuel" concerne le sabotage. Il faut également souligner la présence d'un manifeste et d'une déclaration en faveur du général Giraud ("Disciplinés, résolus, les 300 000 officiers, sous-officiers et soldats de l'armée secrète, qui attendent l'arme au pied que leur chef, le Général Giraud, leur donne l'ordre de l'action, lui renouvellent leur serment de fidélité").

    La cinquième partie "Documentation, presse, photographies, objets (1945-1970)" (182 J 16-18) réunit des journaux de la presse résistante et le journal de l'ANAR, des publications concernant les atrocités nazies, le camp de concentration de Natzwiller-Struthof ou le témoignage d'un combattant, une partition d'un chant patriotique, l'insigne de l'ANAR et des pochettes vides de dossiers individuels de la Gestapo (saisies probablement à la Libération dans les locaux occupés par la Gestapo et réutilisées pour des raisons pratiques pour cause de pénurie de papier), un riche fonds de photographies (photographies diffusées par le ministère de la guerre révélant l'horreur des camps de concentration, photographies des manifestations de l'ANAR, de scènes et de défilés de la Libération, de commémorations, de corps de résistants exécutés...).

  • Mode de classement

    CONSTITUTION, ASSEMBLEES GENERALES ET CONSEILS D'ADMINISTRATION (1944-1992) : 182 J 1.

    MEMBRES (1944-2006) : 182 J 2-4, 19-20.

    FONCTIONNEMENT ET ACTIVITES (1944-2006) : 182 J 5-14, 21-22.

    - Administration générale (1944-1999) : 182 J 5, 21-22.

    - Vie de l'association (1944-2006) : 182 J 6-13.

    - Correspondance et dossiers suivis (1945-1987) : 182 J14.

    DIRECTION GENERALE DES ETUDES ET RECHERCHES (DGER) ET SERVICES DE LA FRANCE COMBATTANTE (1940-1945) : 182 J 15.

    DOCUMENTATION, PRESSE, PHOTOGRAPHIES, OBJETS (1945-1970) : 82 J 16-18.

  • Conditions d’accès et d’utilisation
  • Modalités d’accès

    Selon les lois et règlements en vigueur pour les archives publiques.

  • Sources complémentaires
  • Sources complémentaires extérieures

    Fonds privés complémentaires concernant la Résistance :

    - 79 J : fonds Michel Chevalier, réseau RPA Languedoc-Roussillon (1943-1973)

    - 91 J : fonds Gérard Bouladou (1927-1992)

    - 103 J : fonds Emile Aïn

    - 110 J : fonds François Pitangue (1897-1979)

    - 168 J : fonds de la Fédération nationale des déportés, internés et résistants patriotes (FNDIRP)-Hérault (1944-1982)

    - 173 J : fonds du colonel André Pavelet (1909-1967) et d'Antonin Combarmond (1891-1993)

    - 177 J : fonds Joseph Lanet (1912-1974)

    - 181 J : fonds de la section de l'Hérault de la Fédération nationale des déportés internés de la Résistance (FNDIR) (1944-1969)

    - 183 J : fonds de l'Union départementale des combattants volontaires de la Résistance de l'Hérault (CVR-Hérault)

    - 188 J : fonds de l'association des Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation - délégation territoriale Hérault (AFMD-Hérault)

    - 189 J : fonds René Poitevin (1943-1972).

    En ce qui concerne les autres fonds d'archives privées (1 J et 11 F) et d'archives publiques, l'ensemble des sources a été recensé dans le guide "La Résistance dans l'Hérault, relevé des cotes conservées aux Archives départementales de l'Hérault".