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Intendance de LanguedocNombre de notices : 7303

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                          • C 4275 Lodève. 1748-1749
                            Description physique : Portefeuille. - 5 pièces, papier.
                            CONTENU ET STRUCTURE :
                            Présentation du contenu :

                            « Le 11e octobre 1745, il arriva une inondation si extraordinaire dans cette province, que les deux rivières qui coulent autour de la ville de Lodève, appellées Lergue et Solondres, grossirent à un tel point qu'elles entrèrent dans tout le bas de la ville et dans tous les fauxbourgs, avec une si grande abondance que plusieurs maisons furent abatues et que les habitans, qui à peine purent se garentir eux-mêmes de l'impétuosité des eaux, se virent enlever tous leurs biens et denrées ; plusieurs moulins et foulons furent emportés ; la plupart des terres qui confrontoient ces rivières et les rivages furent totalement ruinés, et ce qui fut le comble de la désolation, plusieurs habitans, surpris par la rapidité des eaux et dans l'obscurité de la nuit, y périrent misérablement et en furent étouffés » ; - « ces malheurs, qui renouvellèrent le souvenir de plus anciens, arrivés par la même cause, firent en même tems revivre le dessein, que la communauté avait toujours eu, de chercher les moyens de se mettre à couvert de pareils accidens et qui n'avoient été différés que par les dépenses qu'ils devoient entraîner » ; - « c'étoit de faire élargir le lit de ces deux rivières qui, se trouvant fort étroits, ne pouvoient pas contenir la grande quantité des eaux qui survenoient lors des grosses pluyes, surtout à l'endroit où ces deux rivières se joignent, l'une se jettant dans l'autre auprès de la ville, lors de laquelle jonction les eaux regonflent et s'élèvent comme des montagnes » ; - « la communauté prit donc la résolution de faire procéder à cet élargissement, quoy qu'il dût luy en coûter ;... tel fut l'objet de deux délibérations, qui furent prises successivement les 17 et 18 du même mois d'octobre, à la vue desquelles M. l'Intendant, touché des malheurs de cette communauté, nomma le sieur de Carney, ingénieur, pour procéder à la vériffication des lieux et dresser un devis des réparations et des ouvrages qu'il convenoit de faire pour cet élargissement » ; - « d'un autre côté, monseigneur l'évêque de Lodève ayant trouvé à propos, pour des raisons à luy connues, de transférer le service de la paroisse Saint-Fulcrand du dit Lodève dans l'église Saint-Sauveur de la dite ville, laquelle avoit besoin de grandes réparations, il auroit engagé la communauté à fournir aux fraix de ces réparations, en sorte qu'il fut également dressé un devis, par le dit sieur de Carney, des réparations à faire à la dite églize Saint-Sauveur » ; - « il fut question de trouver du fonds pour subvenir aux fraix de ces différens ouvrages, qui devoient se porter, suivant l'estimation du dit sieur de Carney, à plus de 36 000 livres ; la communauté n'en avoit aucun ; la voye de l'emprunt luy parut impraticable, attendu qu'elle devoit déjà des sommes très considérables ; elle crut devoir demander à Sa Majesté la permission de lever un droit de subvention pendant six années, pour le produit être employé aux susdits ouvrages ; ce fut à ces fins qu'elle prit une délibération, le 28 février 1748, contenant les denrées qui seraient sujettes au dit droit » ; - « le Roy, par arrest de son conseil, du 19 juillet 1746, permit la dite levée, laquelle a été du depuis adjugée par M. l'Intendant au prix de 7 500 livres l'année, ce qui produira dans les six années 45 000 livres » ; - « ensuite l'adjudication des susdits ouvrages a été également faite par M. l'Intendant, au prix de 39 000 livres, sans à ce comprendre les indemnités qui seront dues aux particuliers, desquels on prend les pocessions pour l'élargissement des rivières, suivant le devis du dit sieur de Carney » ; - « ces indemnités sont d'un objet très considérable, attendu qu'il y a des moulins à bled et à huille, des chaussées, des foulons, des maisons et jardins à abbatre, qui se portent, par l'estimation qui en a été faite, à plus de 60 000 livres,.... ce qui, joint au prix de l'adjudication des ouvrages, forme une dépense de plus de 95 000 livres, qui excède de 50 000 livres le produit de la subvention ; à quoy il faut encore ajouter les intérêts des emprunts que la communauté sera dans la nécessité de faire, pour payer l'entrepreneur, qui, devant avoir fini le tout dans une année et demy, doit être payéde l'entier prix ;... Sa Majesté a autorisé la communauté à faire ces emprunts, par arrest de son Conseil du 2 avril dernier, dont les intérêts formeront un capital de près de 6 000 livres » ; - requête de la communauté de Lodève « à Nosseigneurs les Commissaires présidens pour le Roy aux États de la province du Languedoc », à l'effet d'être comprise, « à proportion de ses besoins, dans le cahier des doléances qui doit, être porté au Roy l'année prochaine, pour obtenir de Sa Majesté la part des grâces qu'elle a la charité d'accorder aux communautés qui se trouvent affligées ».

                            « Arrêt du Conseil d'État du Roy, qui ordonne les réparations de l'église Saint-Sauveur, en même temps que celles des rivières (du 2e avril 1748) ». - « Extrait du bail [par l'intendant Lenain] des réparations de l'église Saint-Sauveur et des rivières, dont l'adjudication a été passée à Noël Asèmar, [maître] plâtrier [de la ville de Lodève], le 4° juin 1748, à 39 000 livres » ; - autres soumissions faites par « Antoine Viel, maître plâtrier de Montpellier », par « Jean Nougaret, maître masson de Montpellier », par « Jean-Baptiste Pélissier et plusieurs entrepreneurs d'ouvrages, demeurant à Bédarieux, » et par « Vidal Recouly, architecte de la ville de Cette » ; - « au devis des réparations de l'église de Saint-Sauveur », il y a lieu de retrancher les deux articles « qui contiennent des ouvrages concernant le sanctuaire, dont la dépence doit être suportée par les décimateurs, suivant les règlements ».

                            Lettre du maire de Lodève à l'Intendant (12 août 1749) : - la communauté de Lodève « a été admise dans le cahier de doléance ; sa misère augmente journèlement depuis les pertes causées par les inondations de 1745 ; la manufacture, qui fait l'unique ressource du diocèze, a presque cessé de travailler ». - « État du montant des dépenses que la communauté de Lodève est obligée de faire pour les réparations de l'élargissement des deux rivières qui se joignent au bas de la ville, pour garantir les habitans des inondations, en exécution du devis de monsieur de Carnei » (s. d.) [12 août 1749].