CONTENU ET STRUCTURE :
Présentation du contenu : « Mémoire pour M. de St. Ange, ancien capitaine dans le régiment de Navarre, chevalier de l'ordre royal et militaire de St. Louis, habitant de la ville d'Alais » (impr. s. l. n. d.) ; - le dit mémoire présenté aux États de Languedoc, à l'effet d'obtenir un secours pour « l'entretien de ses moulins et du canal ».
« La ville d'Alais étoit anciennement dépourvue de moulins ; les habitants étoient obligés, pour faire moudre leurs bleds et leurs olives, de les transporter dans les moulins situés le long du Rhône, à Uzès et du côté du Pont du Gard ; les auteurs du sieur de Saint-Ange, propriétaires de trois domaines dans le terroir d'Alais, au voisinage de la rivière du Gardon, firent construire plusieurs moulins dans chacun de ces domaines, dont l'un, situé dans le tènement de Bonzac, n'est éloigné de la ville que de 7 à 800 toises ; l'autre, situé dans le tènement appellé Paradis, n'en est éloigné que de 50 ; et enfin le troisième, situé dans le tènement appellé Bertolle, est attenant aux murs de la ville » ; - les dits auteurs du sieur de Saint-Ange « furent obligés d'établir une chaussée transversale sur la rivière du Gardon, par le moyen de laquelle ils firent dériver les eaux dans un canal, qu'ils pratiquèrent sur le sable et sur le limon dans le terroir de Gournier » ; - « les moulins que ce canal fait mouvoir, et qui se trouvent aujourd'hui au nombre de douze, donnent de la farine aux deux tiers de la ville et de la campagne d'Alais » ; - « les eaux du canal font encore aller deux fabriques de soye : l'une, des héritiers du sieur Durand, et l'autre, du sieur Combe et compagnie ; .... ces deux fabriques, dont l'étendue est très grande, sont le plus puissant ressort du commerce des soyes, commerce qui fait la principale ressource des habitans du païs, dont la plus grande partie des revenus consiste en feuille de mûrier et qui donne à vivre à plus de trois cens familles » ; - « l'Hôpital royal ... se trouve placé au bord de ce canal, ... [dont] les eaux ... servent pour les latrines [et] pour le lavoir où on fait journellement la lescive ; elles entraînent toutes les ordures qui sortent de l'hôpital ; de manière que si l'eau venoit à manquer, on seroit obligé d'en faire sortir les pauvres malades et les soldats et de les transporter dans les hôpitaux de Nismes ou de St.-Hypolite » ; - « continuelles [dépenses] pour garantir ce canal précieux des inondations fréquentes, auxquelles l'exposent sans cesse le voisinage du Gardon » ; - « le 15 du mois de septembre 1741, le débordement des eaux du Gardon produisit une inondation si grande, que la chaussée et le Canal des Moulins furent enlevés ; les deux tiers de la ville furent submergés, toutes les possessions riveraines, les appartemens bas de la ville, les magasins des marchands inondés, la plupart des marchandises de toute espèce, des notes sacrées des notaires emportées ou gâtées ; et si heureusement l'inondation n'étoit arrivée de jour et sans pluye, plus de deux mille personnes auroient, par leur mort, mis le comble à cette désolation ; ..... cet accident amena dans la ville la disette de la farine ; ... les boulangers n'avoient d'autre ressource, pour faire du pain, que de transporter à grands fraix leurs bleds aux moulins situés le long du Rhône, à Uzès et au Pont-du-Gard, pour les faire moudre » ; - l'évêque d'Alais obtint du Roi « une somme de 80 000 livres, dont la moitié fut répartie entre les habitans de la ville et de la campagne qui avoient le plus souffert ; feu M. le chevalier de Planque, écrasé par la perte de son canal et de ses moulins, participa à ce bienfait pour une somme de 4 000 livres ;..... il lui en coûta bien près de 11 000 pour remettre ses moulins et son canal, dont il fut obligé de changer le lit » [voir C 4387] ; - devis de Pitot et ouvrages y contenus, autorisés par arrêt du Conseil du 21 janvier 1743 ; - secours accordés par les États de Languedoc au chevalier de Planque, « proportionnés à l'utilité de l'ouvrage et à l'intérêt qui en résultoit pour le public » ; - « le sieur de Saint-Ange, successeur du sieur chevalier de Planque, son oncle, est exposé, comme lui, aux mêmes inconvéniens et aux mêmes dépenses ; il ose réclamer, tout comme lui, les mêmes secours ... » . Lettre de D'Ormesson à l'Intendant (3 décembre 1773) : - le sieur Boutin de Saint-Ange « a obtenu 6 000 livres, qu'il a employées à réparer le canal ; ..... il y a encore 4 000 livres de dépenses à faire, outre les 6 000 qu'il a déjà employées et 2 400 qu'il a fourni de ses fonds ; il désirerait que les États lui accordassent un nouveau fonds ».