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Intendance de LanguedocNombre de notices : 7303

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    • Police
        • Industrie et commerce
            • Commerce, industrie et artisanat
                • Réglementation, administration et contrôle des différentes productions
                    • Commerce des vins et eaux-de-vie, tonnellerie
                      • C 2682 Commerce des vins et eaux-de-vie. - Tonnellerie. - Édit : créant des offices de jaugeurs de futailles dans toutes les villes de France. Avril 1696 ; - supprimant des communautés de limonadiers, marchands d'eau-de-vie et de liqueurs en diverses villes, et créant des privilèges héréditaires de limonadiers, marchands d'eau-de-vie et de liqueurs : « Ordonnons que dans le 1er avril prochain les marchands limonadiers à présent établis seront tenus de fermer leurs boutiques ; et leur faisons deffenses, passé ledit jour, de vendre de l'eau-de-vie, esprit-de-vin, et autres liqueurs, à peine contre les contrevenants de mil livres d'amende, confiscation des marchandises et ustensiles servant à leur profession. Voulons que ceux qui auront acquis lesdits privilèges, ou ceux qui seront en leurs droits, puissent seuls, à l'exclusion de toutes sortes de personnes et communautez, vendre et distribuer par détail dans leurs boutiques, foires et marchez, ou porter dans les maisons de ceux qui demanderont du thé, caffé, chocolat, limonades, sorbec, et autres liqueurs composées avec de l'eau naturelle, sucre, fleurs et fruits glacez, rafraîchis ou autrement. Voulons qu'ils puissent vendre en gros et en détail des vins d'Espagne, Canaries, d'Alicant, Saint-Laurent, Lacioutat, Fronlignac, et généralement toutes sortes de vins de liqueurs, tant françois qu'étrangers, sans exclusion, néanmoins, de ceux qui sont en possession d'en débiter. Auront pareillement la faculté de vendre et donner à boire de l'eau-de-vie, de l'esprit-de-vin, ensemble les liqueurs qui en sont composées, fenouillette, Vatté, eau de Cete, de mille fleurs, de genièvre, orange, ratafia de fruits et de noyau, eau cordialle, et de toutes sortes d'eaux composées avec eau-de-vie, et esprit-de-vin, hypocras, d'eau et de vin, concurremment avec ceux qui sont en droit d'en vendre, et donner à boire. Pourront aussi les propriétaires desdits privilèges vendre en gros et en détail, du chocolat en pain, tourteau et en dragées, du thé en feuilles, du caffé en grain, cacao, vanille, aire et composer le chocolat, si bon leur semble, sans exclusion de ceux qui sont en possession d'en vendre en gros et en détail. » Décembre 1704. - Lettres-patentes, ordonnant que la contenance des barils à eaux-de-vie destinés au commerce de Bord aux soit désormais de « 50 verges ou 175 pots. » 10 février 1724. - Arrêt du Conseil : révoquant le brevet du 31 janvier 1665 par lequel le roi avait accordé à Durand le privilège exclusif de fabriquer de l'eau-de-vie de marc en France et dans les colonies. 4 février 1686 ; - commettant de Basville pour informer contre les commis aux fermes de Mèze et de Cette, qui, depuis l'année 1698, auraient, d'accord avec les négociants, omis d'inscrire les droits d'entrée et de sortie d'une grande quantité d'eau-de-vie. » 18 Mai 1700 ; - fixant les droits de sortie des eaux dites de la reine de Hongrie, de thym, de Cette, des sirops de grenade et d'autres liqueurs qui se préparent à Montpellier. 23 octobre 1703 ; - concernant la finance des offices de courtiers, commissionnaires en vins, créés par l'édit du mois de novembre 1704. 18 août 1705 ; - ordonnant que les droits qui frappent les eaux de thym et de la reine de Hongrie en bouteilles ne pourront dépasser ceux fixés par l'arrêt du 23 octobre 1703. 22 novembre 1719 ; - qui décharge du tiers des droits de sortie et du tiers du droit de fret les vins et les eaux-de-vie du Languedoc en destination de l'étranger, pendant l'année 1721. 26 novembre 1721 ; - qui suspend l'effet des règlements concernant la vente à Bordeaux et à l'étranger des eaux-de-vie provenant du Languedoc : « La maladie contagieuse qui s'est répandue en Provence, et dans quelques lieux de la province de Languedoc, a fait absolument cesser le transport des eaux-de-vie par le port de Cette, ensorte qu'il y en a dans cette province plus de quatre mille pièces qui deperissent, ce qui met les propriétaires des fonds de terre hors d'estat de payer les impositions, et empêche les négocians et marchants de satisfaire aux engagements qu'ils ont contractez : que jusqu'à l'année dernière ces eaux-de-vie ont esté recues dans la ville de Bordeaux, en toute saison, mais que les jurats de cette ville s'y sont nouvellement opposez, sous le pretexte d'une transaction passée en l'année quinze cens entre le sindic de la province de Languedoc, et les jurats de Bourdeaux, et d'un arrest du Conseil du 17 may 1701 qui néanmoins ne concernent que les vins, dont le passage est fixé par la ville de Bourdeaux depuis les fesles de Noêl jusqu'au premier may, temps qui ne peut même convenir pour le passage des eaux-de-vie, qu'on ne brûle qu'après la vente des vins ; ce qui autoriseroit le syndic-général de Languedoc à demander qu'il fût ordonné que les eaux-de-vie passeroient librement dans la ville de Bourdeaux en tout temps, suivant qu'il en a esté usé précédemment ; mais, comme pour l'interest de cette province, il s'agit d'obtenir une prompte décision qui empêche le coulage et le déperissement des eaux-de-vie, dont une grande partie est actuellement sur le canal ou sur la rivière de Garonne, il se rétraint à demander que par province, sans tirer à conséquence, et sans préjudice des prétentions respectives, il soit permis de faire passer à Bourdeaux les eaux-de-vie de la province de Languedoc pendant les mois de may, juin, juillet et aoust, en payant les droits dûs à sa majesté, consentant même qu'elles soient déposées du costé de Chartron dans des lieux où les futailles puissent estre rabatues, radoublées et rechargées pour l'étranger, et que les jurais de Bourdeaux prennent toutes les précautions justes et nécessaires pour en empêcher l'introduction dans leurs ville, et y aposent les marques qu'ils jugeront à propos, pour qu'elles ne soient confondues avec celles de la Guyenne ; ce qui produira plus de cent soixante mille livres de droits au profit de sa majesté, fera rentrer dans le royaume deux millions en argent, et causera un grand soulagement aux habitants du Languedoc, sans que ceux de la Guyenne en puissent souffrir aucun préjudice, les eaux-de-vie de Languedoc estant d'une qualité inférieure à celles de la Guyenne. » 12 juin 1722 ; - portant commutation des droits de courtiers-jaugeurs en droits locaux. 1er septembre 1722 ; - prohibant le transport dans les coches, carrosses et messageries des vins, eaux-de-vie et liqueurs qui n'auraient pas acquitté les droits de courtiers-jaugeurs. 22 novembre 1722 ; - modérant les droits d'entrée sur les vins de Languedoc et de Bordeaux en destination de Paris, de décembre 1726 à juin 1727. 19 novembre 1726 ; - interdisant la fabrique des eaux-de-vie de marc. 21 novembre 1727 ; - fixant les règles de la fabrication des barriques dans l'élection de Cahors : « Lesdites barriques seront fabriquées de mairrein de châtaignier, ou de chêne bien net et non verreux : le mairrein de châtaigner aura au moins neuf lignes, et celui de chêne au moins huit lignes d'épaisseur, avant que d'être travaillé ; les dites barriques seront d'une longueur égale et d'une grosseur proportionnée, sans être rehaussées à l'endroit de la bonde, ni enfoncé à l'endroit opposé, et les douves et les fonds seront bien exactement joints, sous les peines portées par l'article précédent, et, en outre, d'être le tonnelier qui les aura fabriquées garant et responsable depuis la vendange jusqu'à la Saint-Martin d'hyver, du coulage extraordinaire des vins, suivant les circonstances et exigences des cas. » 23 août 1729 ; - réglementant la fabrication des vins et eaux-de-vie, et créant une inspection spéciale de cette industrie en Languedoc. L'inspecteur devra se livrer à des essais sur les vins et esprits : « L'épreuve de l'esprit de vin se fera en mettant un peu de poudre à canon dans une cuilliere, laquelle sera ensuite remplie d'esprit de vin, et, si après y avoir mis le feu, le tout se consomme, en sorte que la cuilliere reste nette et sans aucune humidité, l'esprit de vin sera de bonne qualité : celle épreuve se pourra faire aussy en remplissant d'esprit de vin la moitié d'un verre ordinaire, et si en y faisant tomber une goute d'huille d'olive, elle se précipite à l'instant au fond du verre, l'esprit de vin sera de bonne recette. » 27 septembre 1729 ; - déchargeant les vins et eaux-de-vie de Languedoc du tiers des droits de sortie et de fret jusqu'au premier septembre 1732. 23 septembre 1731 ; - accordant une modération de droits sur les vins du Roussillon et du Languedoc à destination de Paris, du 8 avril au 30 juin 1737 : « La récolte des vins de l'année dernière ayant été très-médiocre dans les provinces d'où les marchands de vin de la ville de Paris les tirent plus ordinairement. » 19 mars 1737 ; - accordant une semblable exemption depuis le 21 décembre 1740 jusqu'au 31 mars 1741 : « La récolte ayant été peu considérable, tant par le deffaut de maturité des raisins, qu'à cause des gelées survenues avant les vendanges. » 22 novembre 1740 ; - pour remédier aux abus de l'exemption accordée aux vins et eaux-de-vie servant à l'avitaillement des corsaires. 6 avril 1745 ; - modérant les droits de sortie des vins et eaux-de-vie de Languedoc qui seront embarqués dans les ports de Cette, d'Agde, de la Nouvelle et d'Aigues-Mortes en 1751, 1752 et 1753. 15 décembre 1750 et 7 décembre 1751 ; - aux fins précédentes, pour l'année 1755, sur la sollicitation des États de Languedoc : « Parce qu'ils connoissent parfaitement la nécessité de la continuation d'une grâce aussi nécessaire pour soutenir cette partie du commerce qui est presque la seule ressource des habitants du Bas-Languedoc pour le payement des impositions ; que le bas prix ou l'abondance de la dernière recolte de vins a fait tomber cette denrée, est un nouveau motif d'en favoriser la consommation et le débit par l'exportation chez l'étranger. » 28 octobre 1754 ; - ordonnant que les esprits aromatisés et les eaux de senteur venant du Languedoc ou des autres provinces acquitteront à l'avenir à leur entrée dans Paris les droits dûs sur les eaux-de-vie triples ou sur l'esprit de vin pur. 30 décembre 1755 ; - prorogeant pour une année la modération des droits de sortie sur les vins et esprits de Languedoc : « Les États connoissent que bien loin que l'intérêt des fermes générales s'oppose à la continuation de cette grâce, il concourt au contraire à en faire prolonger la durée, puisqu'une longue expérience a fait connoître combien le produit des droits a augmenté depuis leur modération : A ces premiers motifs qui sont ordinaires, les États représentent que les circonstances d'une guerre maritime multipliant les difficultés et les frais d'exportation, il devient encore plus indispensable de mettre en pratique tous les moyens qui peuvent tendre à favoriser ce commerce. » 12 octobre 1756 ; - portant semblables prorogations pour les années 1764 à 1767, 1769 à 1775, 16 janvier et 8 novembre 1764, 21 octobre 1766, 10 décembre 1767, 9 décembre 1769, 17 novembre 1770, 13 octobre 1771, 28 décembre 1773, 16 mars 1775 ; - permettant la sortie des bois feuillards, ou cercles pour futailles, moyennant le paiement de certains droits. 10 septembre 1766 ; - relatif aux privilèges des courtiers-jaugeurs. 29 août 1775 et 9 juillet 1776 ; - exemptant les eaux-de-vie de tous droits de sortie et accordant la liberté de distiller les lies, les baissières de vin et les marcs : « Le roi étant informé que les droits qui se perçoivent sur les eaux-de-vie à la sortie du royaume, nuisent à leur exportation et en rendent le commerce languissant dans les provinces dont il est la principale richesse, a cru devoir sacrifier à l'intérêt de ses peuples une perception destructive de l'objet même sur lequel elle est assise. Sa Majesté a considéré en même temps que les anciennes défenses de distiller les lies et les baissières de vin, ainsi que les marcs de raisin, avoient eu pour principe l'opinion où on étoit que l'usage des eaux-de-vie qui en proviendroient seroit préjudiciable au corps humain ; mais que leur fabrication avoit depuis été permise sans inconvénients dans plusieurs provinces ; qu'il avoit même été constaté par les expériences des gens de l'art qu'elles ne sont pas plus nuisibles à la santé que les autres eaux-de-vie de vin, et qu'elles sont d'ailleurs très-convenables à la fabrication des vernis. » 21 juillet 1784. - Ordonnances de l'Intendant par lesquelles il réglemente : les conditions de la fabrication des tonneaux destinés à renfermer les vins et esprits. 4 août 1731 ; - le jaugeage des futailles fabriquées à Roquemaure, Montfaucon, Saint-Giniez, Saint-Laurens, Lirac, Travels, Orsan, Laudun, Codolet et Chusclan : « Le jaugeage des vins se fait avec si peu d'ordre et d'exactitude, que non seulement les particuliers qui s'en mêlent, ne sont ni commis à cette fonction ni assermentez ; mais qu'ils se servent aussi de bâtons de jauge, qui n'étant pas marquez en la manière susdite, ne se rapportent pas les uns aux autres ; de manière que dans un même lieu, il y a des verges qui donnent plus de vin et d'autres qui en donnent moins, ce qui occasionne plusieurs contestations préjudiciable au commerce des vins. Les verges dont on se servira à l'avenir pour jauger les tonneaux de vin et d'eau de vie seront conformes à la verge de Bourdeaux, et qu'elles seront marquées par le maître jaugeur de la ville de Montpellier. Il sera déposé dans l'hôtel de ville de Roquemaure une verge-matrice dont l'épreuve aura été faite à Montpellier en présence des maire et consuls de la dite ville qui en donneront, leur certificat ; et sera la dite verge marquée aux armes de Montpellier et de Roquemaure, ensorte qu'elle soit rendue authentique. » 10 décembre 1744 ; - la marque des eaux-de-vie de marc entreposées à Cette en destination de l'étranger. 12 septembre 1768. - Délibération du bureau de la police de Toulon instituant un magasin général pour les eaux de vie et réglementant le commerce des spiritueux dans cette ville. 30 Juillet 1717. 1696-1784
                        Description physique : Liasse. - 41 pièces, papier (38 imprimées) ; 6 pièces parchemin.

                      • C 2683 Commerce des vins et eaux-de-vie. Tonnellerie. - Correspondance entre Dodun, Rouillé et l'intendant relativement à un projet de règlement pour l'industrie des vins et eaux de vie et celle des futailles. 1724-1727. - Mémoire sur ledit projet de règlement présenté par les membres de la chambre de commerce de Montpellier. Ceux-ci exposent qu'ils n'acceptent dans ce projet que l'article les obligeant à répondre de leur eau-de-vie jusqu'à ce qu'elle soit livrée à l'acheteur ; elle pourrait être visitée aux lieux de l'embarquement aux risques et périls de l'acheteur ou négociant : « En Languedoc on fabrique des eaux-de-vie dans l'espace de trente lieues de pays depuis le Vivarais jusqu'à Narbonne, dans tous les lieux qui sont à portée de les faire embarquer sur le Rhône, sur les étangs ou sur les cannaux qui y aboutissent ; ces eaux de vie sont portées à Lyon, à Bourdeaux et principalement à Cette où il ne seroit pas possible d'avoir des magasins sufisants pour contenir la grande quantité des eaux de vie qu'on y porte, puisqu'on y embarque année commune dix mille pièces d'eau de vie de 50 à 60 verges. » Août 1726. - Lettre : de Le Peletier des Ports par laquelle il invite l'intendant à prendre l'avis de la chambre de commerce de Montpellier et des syndics de la province au sujet de la proposition faite par Grangent d'établir une inspection des vins et eaux-de-vie à Cette, dont il serait chargé, moyennant le paiement d'un droit de 20 sols par tonneau d'eau de vie embarqué dans le port de cette ville 8 avril 1728 ; - de l'intendant en réponse à la précédente : Il a reçu un mémoire des négociants de Montpellier et un autre de Grangent et conclut conformément aux propositions de ce dernier qu'il convient que l'inspecteur soit nommé par le roi et reçoive des appointements convenables « les inspecteurs mal payés seroient indolens ou fripons. » (Les marchands de Montpellier avaient dit : « Ces appointements doivent être modiques pour evitter que l'appas d'un grand produit ne fasse donner par faveur et par protection ces employs à des personnes incapables de s'en bien acquitter. ») Le droit de 20 sols par pièce est trouvé trop élevé : « L'on m'a assuré que les inspecteurs des eaux de vie a Marseille n'avoient que treize sols par pièce ; mais que l'on payoit indépendamment cinq sols pour l'entrepost dans les magasins, qui fait en tout dix huit sols. Comme je crois que les embarquemens y sont beaucoup moins considérables la plus grande quantité qui sera sujette aux droits dans cette province peut engager à quelque retranchement sur la cottité et l'on peut par ce moyen trouver une proportion raisonnable sur ce principe en accordant quinze ou seize sols par pièce à l'inspecteur, au moyen desquels il sera chargé de fournir gratis les magasins d'entreposts et de tous les frais nécessaires aussy bien que des appointemens d'un garde magazin et d'un contrôleur dans les magazins de Cette et des autres personnes qu'il commettra, en en repondant, pour les veriffications des embarquemens qui se feront pour Lyon et pour Bordeaux lorsqu'il sera occupé aux embarquemens pour la Hollande. Le produit de ces quinze ou seize sols sera suffisant pour l'indemniser de tous ces frais, et il luy restera des appointements très honnestes au moyen desquels on pourra toujours charger de cet employ un homme tel qu'il convient de le choisir ; l'étranger au surplus y trouvera bien son compte par le retranchement des frais de magasin, de recoulage et rabatage. Il n'y aura que les commissionnaires qui seront frustrés de ce proffit dont ils abusent quelquefois et le commerce en luy même n'en sera que plus assuré et meilleur. Il reste uniquement à savoir présentement si le sieur Grangent est aussy expérimenté qu'il le dit dans la fabrique des eaux de vie : c'est sur quoy je ne puis porter mon jugement n'en ayant aucune connoissance. Je sçais seulement en général que c'est un très honnête homme, et généralement approuvé dans la recette des tailles du diocèse de Lodeve qu'il exerce ; les députés de la chambre du commerce qui doivent le connoitre depuis longtems n'ont rien allegué dans le mémoire contre sa capacité. » 12 juin 1728 ; - d'Orry, pour demander des éclaircissements sur les plaintes que lui adresse Le Noir, juge-mage de Béziers, relativement au préjudice que celui-ci éprouverait de l'attribution aux juges des manufactures des procès dans lesquels le commerce des vins se trouve intéressé. 13 septembre 1730 ; - Mémoires de Le Noir dont parle la lettre précédente : « On nous dépouille insensiblement de tous nos droits sous prétexte de la faveur du commerce, mais vous vous apercevrez, monseigneur, de la faiblesse de ce motif dès qu'il vous sera permis de décider sommairement les cas qui s'élèveront, et de faire exécuter nos sentences, nonobstant et sans préjudice de l'apel en donnant caution ; si vous n'avez la bonté, monseigneur, de nous accorder votre protection, nous allons devenir inutiles, à cause des usurpations continuelles qu'on nous fait ; cependant nous avons été regardez dans tous les tems comme des juges très utiles à l'État ; si vous trouvez, monseigneur, qu'il n'y ait rien que de juste dans ma demande, je vous supplie de ne me pas la rejetter ; en me l'accordant vous ne ferez que me confirmer dans une attribution que j'ay naturellement par ma charge. » - Mémoire de Grangent, inspecteur des vins et eaux de vie à Cette, par lequel il demande que les états se chargent des appointements de ses deux commis à cause des frais considérables qui lui incombent : « S'étant embarqué cette année au port de Cette plus de douze mille pièces eau de vie, qui doivent avoir consommé environ cinquante mille muids de vin. » (Non daté). - Lettres des consuls de Béziers au contrôleur général et à l'intendant pour protester contre l'exécution du règlement du commerce des vins du 27 septembre 1729 : « Il s'agit de la ruine totale de ce pays, qui se voit à la veille d'estre privé de la plus solide ressource qui lui reste. » 4 juillet 1730. - Mémoire des mêmes contenant le développement de leurs plaintes : « Cet arrest porte une atteinte mortele au commerce, ruine les habitants du Bas-Languedoc, met un obstacle invincible au payement des impositions et va totalement depretier la seule danrée qui soutient le Bas-Languedoc, depuis la perte des olliviers. On voit fort souvent dans ce dioceze et ailheurs, surtout dans le temps des récoltes abondantes en vins, que les particuliers qui ne peuvent pas les vendre, les convertissent en eau de vie et quelque fois ils se joignent plusieurs pour en faire une seule piesse. Il faudrait donc suyvant l'arrest, non seulement une marque particulière du nom du propriétaire pour chaque toneau, mais encore plusieurs pour le même : ce qui renfermeroit des inconvénients infinis. Comment se peut-il que les toneaux soint marqués du nombre des verges qu'ils contienent ; pour si habile que soit un tonelier, il est impossible qu'il fasse les toneaux de la même capacité, d'où il suit, qu'il faudroit autant des marques que des toneaux, ce qui ne sçauroit estre mis en pratique. Autant qu'il est raisonable qu'un propriétaire soit responsable de ses danrées, jusqu'à la livraison faitte à l'acheteur, autant seroit il injuste et contre l'équité naturele de le charger des événements quand il les a livrées, ou qu'elles ont passé dans des mains étrangères : un charetier infidèle, un patron fripon, un commissionnaire prévaricateur, peuvent commettre des fraudes dans le transport, que l'acheteur fait faire luy même ; ne seroit ce point choquer diametralemant touts les principes d'en charger le vendeur. Il arrive des variations sur le prix des vins d'un jour à autre ; à la moindre diminution qui surviendra dans l'intervale de la vente, à la variation l'acheteur qui aura la liberté d'éviter cette perte, ne manquera pas de s'en décharger sur le vendeur, en altérant la qualité ou en diminuant la quantité des dits vins ou eaux de vie. Quoyque l'art. 12 de l'arrest porte qu'il sera commis un inspecteur à Besiers, qui est la ville de la province où il se fait une plus grande fabrique d'eaux de vie et où il se recueille une plus grande quantité de vins, qu'on regarde comme le centre de touttes les manufactures, qui a [le] port du canal royal le plus comode, où sont transportez tous les vins et eaux de vie qu'on embarque pour Bordeaux et pour Céte, cependant on n'a establi qu'un comis à Céte ; par la le commerce de Bordeaux est tombé et les marchants de Montpellier, qui se sont rendus les maîtres de celuy de Céte, sont parvenus a avoir les eaux de vie fabriquées au prix qu'ils ont vouleu. Depuis ces événements inouis, nous avons la douleur de voir touttes les manufacteures d'eau de vie abandonnées, les fabriquants se sont rebutez, les vins restent sans consommation, pas un marchant n'en achète dans les vilages et les habitants de ce pays qui n'avoint jusqu'à aujourdhui que cette seule ressource pour payer les deux premiers quartiers de la taille et pour fournir aux frais de leurs recoltes, s'en trouvent privés ; on s'apperçoit d'un changement si grand dans la ville et dioceze et d'une misère si affreuse que pour y remédier, il n'y a d'autre ressource qu'a déroger à l'arrest. Un propriétaire qui auroit cent barriques de vin muscat de mauvaise fabrique payeroit suyvant l'arrest dix mille livres d'amende, à raison de cent livres par barrique ; quel espoir pourroit il avoir contre les toneliers en corps pour la répétition d'une pareille somme. » - Lettres de Grangent, inspecteur des vins, à l'intendant, lui annonçant l'envoi d'un mémoire en réponse aux plaintes des consuls de Béziers. Il lui fait part de son mariage avec Mademoiselle Dasté. 25 octobre 1730. - Mémoire sur l'état du commerce des vins dans le Bas-Languedoc par Grangent : il n'a pas placé de commis à Beaucaire parce que le commerce des eaux de vie est presque « nul » dans ce port. Il n'y est entré que 75 pièces pendant le premier semestre de 1730. - Mémoire en réponse à celui des habitants de Béziers par Dufau, Isnel, Jean Caila, députés de la chambre de Montpellier : « Le Picardan n'est connu en Holande et dans le Nord que depuis environ trente-cinq ans ; il y a esté fort goûté, aussi n'a-t-on pas manqué d'en faire des gros achats toutes les années, de la les plantations considérables qu'on a faites dans la province, et qui sont les revenus les plus clairs et les plus certains des habitans des diocezes de Béziers, d'Agde et de Lodeve. Les muscats etoient connus auparavant ; mais depuis cette époque la quantité en a augmenté au millième. La vente de ces deux sortes des vins (presque toujours faites a des prix exorbitans) etoit un Perou pour les habitans du bas Languedoc ; heureux si les particuliers moins insatiables n'eussent point rebuté des gens qui leur apportoient des richesses. A la fin du dernier siècle il se forma une compagnie de nego cians du Nord à Hambourg, laquelle fit acheter une quantité considérable de vin en Languedoc ; on en enleva plusieurs centaines de muids à Saint-Gilles ; les vendeurs se chargèrent de les faire voiturer aux ports les plus prochains, ils meslerent ce vin avec de l'eau ; de deux barriques ils en firent trois, le vin s'aigrit en route ; on n'en retira pas les frais, et celte compagnie fut obligée de faire banqueroute. L'exemple a servi, personne n'a plus songé à faire acheter des vins à Saint-Gilles, et la mémoire d'une telle action ne s'effacera jamais de l'idée des négociants du Nord. La même chose a pensé arriver à Béziers et aux environs, et si les étrangers ne se sont pas tout à fait rebutés, c'est qu'ils se sont reposés sur leurs correspondans de Montpellier qui ont eu soin de veriffier le vin à Cette avant l'embarquement et de faire revendre celuy qui avoit été mélangé avec de l'eau. Cet expédient assuroit les étrangers à recevoir de bons vins ; mais les frais etoient si considérables qu'à quelque prix qu'ils les vendissent chez eux ils y perdoient presque toujours, à cause des altérations qu'on pratiquoit sur les vins au moyen des grapes de raisins, de la terre, de la lie de vin et autres mauvais ingrediens qu'on y mêloit, ce qui causoit des déchets épouvantables, sans parler des courtiges des tonneaux, en sorte que les étrangers après plusieurs pertes réitérées ne songeoint plus au commerce qui peu à peu s'aneantissoit ; a présent ils pensent à le reprendre à la faveur des reglemens et l'établissement des inspecteurs. » 13 septembre 1730. - Avis de l'intendant sur les précédents mémoires. - Supplique des maîtres tonneliers de Béziers, de Pézenas et de Paulhan, par laquelle ils exposent aux États que l'arrêt du Conseil du 27 septembre 1729 est ruineux pour leur industrie, en ce qu'ils sont rendus responsables des fautes des voituriers ; ils demandent la nomination d'un inspecteur de la tonnelerie sur les lieux de fabrication. 26 novembre 1731. - Mémoires par lesquels Barry, député des fabricants d'eau-de-vie du Languedoc, demande aux États de nommer un agent chargé de prendre à Cette la défense des fabricants vendeurs comme l'inspecteur de cette ville surveille les intérêts des acheteurs. - Projet de règlement auquel serait tenu de se conformer l'agent que les fabricants vendeurs d'eau de vie proposent d'établir au centre des lieux de production. - Réponse de Grangent, inspecteur des eaux-de-vie à Cette, aux mémoires des fabricants : « Ils peuvent remédier à tous ces inconvénients en travaillant de bonne foy et avec connoissance de cause ; ne point vendre les eaux de vie qu'ils n'ont point, ce qu'ils pratiquent tous les jours, jusques là qu'ils revendent quelque fois celles qu'ils ont déjà vendues, pour avoir par ce moyen plus d'argent pour les avances : en quoy ils ne prevoyent pas qu'ils font leur propre mal, par ce qu'ils sont forcez par les engagemens qu'ils ont pris, d'achepter les vins mêmes au plus haut prix, ce qui fait qu'ils ne sçauroint trouver leurs compte à la vente de leur eau de vie. » - Nouveau mémoire, du même, rédigé à la sollicitation de l'archevêque de Narbonne et de l'évêque de Béziers, en faveur des négociants en eau-de-vie de cette dernière ville : « monseigneur l'eveque de Béziers aura bien lieu d'être satisfait puisque les fabricans ne seront responsables que jusques au port des étangs ; et qu'ilz éviteront par la de faire des voyages qui les ruinoient. » 21 février 1732. - États de comparaison des quantités de pièces d'eau-de-vie exportées de Cette pendant deux années ; en 1732 : 6021 pièces ; en 1733 : 2251 pièces. La différence en moins est attribuée à la disette des vins. - Correspondance : entre Orry, l'intendant, ses subdélégués et les inspecteurs des fermes relativement à cette situation ; - entre de la Houssaye et l'intendant concernant une requête des habitants de Roquemaure qui demandent qu'il leur soit accordé une marqué pour leurs vins : « qui sont, à ce que prétendent ces particuliers, d'une qualité bien supérieure et dont le débit est d'une ressource infinie pour cette ville. » 1724-1747
                        Description physique : Liasse. - 61 pièces, papier.

                      • C 2684 Commerce des vins et eaux-de-vie. - Tonnellerie. - Nouveaux statuts des tonneliers, broquiers et barraliers de Montpellier dressés le 10 janvier 1739 d'après les statuts dudit corps de l'année 1603, homologués par lettres patentes de Henri IV, du 11 janvier 1610 : « suivant les anciens statuts de la confrérie dudit métier les maîtres seront tenus de faire célébrer une grande messe le jour et feste de Saint-Joseph dans telle église que lesdits maîtres trouveront à propos, attendu la ruine de l'église Sainte-Croix dans laquelle les maîtres dudit métier avaient accoutumé de faire faire le service divin. Les consuls dudit métier auront le soin de faire continuer ledit service divin, de faire dire une messe tel jour de dimanche de chaque mois que les maîtres trouveront à propos, suivant l'ancienne forme et autres dévotions qu'ils etoient tenus de faire en la confrérie ; auquel service de même qu'à la procession du Corpus Christi tous lesdits maîtres seront tenus d'assister à peine de cinq sols pour chaque messe qu'ils manqueront et de trois livres contre chacun de ceux qui n'assisteront point à la procession ; comme aussy seront tenus lesdits maitres, lors du decez d'un maitre du corps, de leurs femmes et enfans, d'assister à l'enterrement à peine de cinq sols d'amende contre chacun de ceux qui y manqueront, applicable à la boete du corps, pour faire faire le service divin et le second consul distribuera les chandeles alumées. Aucune personne autres que les maîtres dudit corps ne pourront vendre pour soy ny pour personne aucuns tonneaux, sceaux, farrats, seilles, barrals, barrils, broqs, cornues, boutertes, eminats et autres mesures : tabourieres, punieres, picotins et autres ouvrages appartenant audit métier de tonnelier, broquier et barrallier à peine de confiscation. Ne pourront aucunes personnes autres que les maitres jurés dudit corps vendre ny exposer en vente aucunes cornues, cornalières, cercles, amarines et autres choses concernant ledit métier. Ne pourront aucuns revendeurs et autres personnes que ce soit vendre ny exposer en public aucune esteve dantats, coularoux de bois, pales, bassels, lattes, gaudals, planches de chatanier, cercles, amarines et tonneaux, sabots ny galoches et autres marchandises appartenant audit métier. Il sera inhibé et défendu à toute personne d'acheter ny vendre aucune cornue et cuves menues, ny tenir aucune mesure de vin, moins vendre aucune pièce de bois dudit métier, bois de sapin de broquerie, ny aucune huille de cade. Ne pourront aucuns revendeurs et autres qu'il appartiendra vendre ny exposer en public aucunes cledes de pal, corbeilles appellées vulgairement banasles, fourches, cribles fais avec du bois apellé bridoulle, coulas ny autre bois concernant ledit métier. » - Requête des habitants de la rue de la Barralerie et des rues avoisinantes â Montpellier, par laquelle ils sollicitent de l'intendant l'expulsion des tonneliers de cette partie de la ville avec défense d'y exercer à l'avenir leur industrie : « pour éviter les insendies qu'ils causent ordinairement et pour les incommodités qu'ils donnent au publiq par le bruit qu'ils font et les embarras qu'ils occasionnent en travaillant leurs ouvrages. » Septembre 1739. - Observations du bureau de police de Montpellier sur le projet de statuts présenté par les tonneliers de cette ville. - Mémoire des maitres menuisiers de la même ville relatif au dit projet dans lequel ils exposent que les tonneliers ont modifié leurs statuts de 1603 pour enlever aux menuisiers le droit qu'ils ont, en vertu d'un arrêt du parlement de Toulouse, d'assister à la visite des tonneaux et pour exercer seuls leur profesion au détriment des ouvriers cevenols et autres qui sont autorisés à travailler « publiquement dans la ville de Montpellier dudit métier de barralier et tonnellier, depuis Nostre Dame 15e du mois d'aoust, jusqu'es à la délivrance de la ville, 20 octobre, temps donné par privillege pour les vandanges, affin que le public soit bien servy avec toute diligence, sans que lesdits barralliers leur puissent pendant ce temps la, leur donner aucun trouble ny empêchement ; il est aussy nécessaire d'observer que les mêmes ouvriers el tonnelliers font porter en cette ville des tonneaux, cournues, cercles et amarines et tout ce qu'il faut pour racommoder les tonneaux, cornues et autres choses propres à faire vandanges, ce quy est très considérable au public, quy procure aux particuliers les marchandises et l'ouvrage à bon compte, ce quy fait aussy un tort considérable aux dits barralliers, étant forcés, s'ils veulent travailler, de bailler leurs ouvrages sur le mesme pied, étant sujets les uns et les autres, pendant ce temps la, à la taxe du bureau de police. » - Réflexions de Baudouin, subdélégué à Montpellier, sur le projet de statuts des maitres tonneliers, contenant l'exposé des contestations survenues en 1701 et en 1734 entre les tonneliers et les menuisiers de cette ville. - Exposé des griefs de la ville de Montpellier contre la corporation des tonneliers dans lequel les maire et consul, insistent auprès de l'intendant pour que cette industrie soit éloignée du centre de la cité : « L'intérêt publiq ne permet pas que les tonneliers et barraliers puissent travailler de leur mettier dans la dite ville à cauze qu'ils sont obligés de faire du feu continuellement dans leur maison pour faire plier et redresser leurs ouvrages, au moyen de quoy ils ont occasionné très souvent des inconvéniens, des malheurs extraordinaires. La nécessité de leurs ouvrages qu'ils ont entrepris de relever, ne mérite aucune réponse : on peut s'en passer dans les occasions les plus urgentes et les plus nécessaires ; on peut d'ailleurs les faire appeler des faux bourgs où ils doivent loger toutes les fois qu'on peut en avoir besoin, et il est ridicule d'avoir allegué que s'ils etoient logés hors la ville, dont les portes sont fermées pendant la nuit, on ne ponrroit pas pour lors les apeler dans le besoin, comme si c'etoint des cas sy extraordinaires qu'on ne peut y remedier par une infinité de moyens connus à toute sorte de personnes ; puis qu'en effect pour fermer une fente, une transpiration à un tonneau la moindre femme en est capable. » - Répliques, requêtes, instructions et autres pièces adressées à l'intendant par les consuls de Montpellier et les tonneliers de la même ville relatives à l'ordonnance d'expulsion que l'on sollicite contre ceux-ci. 1741. - Lettre de Gilly, membre du bureau du commerce, relative à un nouveau règlement sur le commerce des vins entre le Languedoc et le Bordelais. Il se plaint des difficultés qu'opposent certains négociants à des prescriptions des règlements sur les étoffes : « ils doivent convenir que les honetes gens doivent se soumettre aux règles imposées pour contenir les fripons. » 1740. - Main-levée d'une saisie de cercles faite à la requête des tonneliers de Pezenas chez Jacques Caucanas, marchand de cette ville. - Procès-verbal d'une délibération de la chambre de commerce de Montpellier concernant les abus auxquels donne lieu le commerce des vins dans les localités de la côte du Rhône ; il y aurait lieu de conserver à Roquemaure l'emploi de deux sortes de tonneaux : les grosses pièces de 9 barreaux, les demi pièces de 5 barreaux et d'interdire à Beaucaire l'usage de vendre les eaux de vie au poids brut par la romaine au lieu de mesurer à la velte « comme dans tout le reste du Languedoc. » 6 juillet 1742. - Copie d'une lettre écrite à Serre, député de la chambre de commerce de Montpellier, par le conseil royal de commerce de Suède, pour remercier ce négociant d'avoir informé le conseil des mesures adoptées en Languedoc pour remédier aux fraudes qui s'étaient introduites clans le commerce des vins et eaux de vie. 19 juillet 1742. - Lettres des fabricants d'eaux-de-vie de La Vaunage par laquelle ils exposent que pour prévenir leur ruine il est urgent d'établir un inspecteur au port de Lunel ; leurs marchandises ne peuvent être vérifiées qu'à Cette et pendant le parcours elles sont exposées à de grands risques : « La ruine des fabricans entraineroit infailliblement celle de ce commerce dans cette partie du Languedoc, qui est la plus abondante en vins. » 13 décembre 1744. - Mémoire présenté par les fabricants de La Vaunage à l'appui de la précédente lettre. - Réponse et observations de l'inspecteur des eaux-de-vie de Cette et de la chambre de commerce de Montpellier à la supplique des dits fabricants. - Lettre du syndic général de Joubert contenant son avis sur la même affaire : « Si les fabricans d'eau de vie de La Vaunage avoient raison de demander l'établissement d'un inpecteur à Lunel, il faudroit par la même raison en établir aussi dans les différents endroits où l'on embarque les eaux de vie : du coté de Marseillan, de Meze et autres lieux et les appointements de ces inspecteurs seroient une nouvelle charge sur le commerce. Pour ce qui est de l'altération qui pourroit survenir à la qualité des eaux de vie dans ce même transport sur les étangs, on m'a assuré que celles qui sont de bonne qualité n'en peuvent recevoir aucune, ni par le froid ni par la chaleur à laquelle elles peuvent être exposées ; et que si elles en reçoivent par le mélange de l'eau que les patrons pourroient y substituer, ce mélange est si aisé à reconnoitre qu'il est inouï qu'un patron ait osé le faire. Le silence des autres fabricans d'eau de vie et l'exécution de l'arrest du conseil forment un préjugé contre la demande de ceux de Lunel. Le commerce de nos eaux de vie est très bien établi, il n'y a que la guerre qui puisse le diminuer ou le suspendre. » 9 juin 1745. - Mémoires relatifs à la jauge des vins de la côte du Rhône. Octobre 1744. - Lettres de Combes, subdélégué à Roquemaure, concernant cette opération : « Le commerce des vins qui se fait dans cette ville pour Paris, pour la Bourgogne et pour le Nord est très considérable, faisant entrer dans la province jusqu'à quatre ou cinq cent mille livres année commune, et dans les années de cherté comme en 1740 jusqu'à près d'un million. » Octobre 1744. - Mémoire de Antoine Assier, François Devilla, Vidal Puges, Paul Barral, Jean Sauret et Louis Calvet, tonneliers à Béziers, à l'intendant, par lequel ils protestent contre la qualité de corps de jurande que se donnent leurs confrères de la même ville et pour obtenir l'autorisation d'exercer leur industrie sans se soumettre à de prétendus statuts qui leur sont opposés par ceux-ci. La moindre somme demandée par les tonneliers de Béziers aux nouveaux maîtres s'élève à 500 livres, plus un repas très coûteux : « Les exposans démontrent la nécessité qu'il y a de favoriser la multitude des tonneliers dans la ville de Béziers, à cause du grand commerce qui se fait en vins muscats, vins blancs et vins rouges, eaux de vie et huilles, par la faculté du canal de communication des deux mers qui passe devant la dite ville de Béziers. Les prétendus maîtres tonneliers de ladite ville, qui sont au nombre d'environ 30, se prevaloint beaucoup de ce qu'ils pretendoint avoir le privilège exclusif de travailler dudit mettier dans ladite ville et ils profitoint de la bonne foy du public pour faire payer cher les tonneaux qu'ils fabriquoint. Ils ne pouvoint pas subvenir néanmoins à fabriquer tous les tonneaux qui sont nécessaires pour rembarquement des vins, eaux de vie et huilles ; les marchands et les commissionnaires etoient obligez d'en faire venir de la montagne et on oze avancer que deux cens tonneliers ne suffiroint point dans la ville de Beziers pour fournir tous les tonneaux nécessaires audit embarquement ; d'où il suit qu'il seroit de l'intérêt du public, qu'il n'y eut point de jurande de tonneliers. » Mai 1744. - Lettre de Boussanelle, subdélégué à Béziers, par laquelle il appuie la requête des tonneliers exclus de la jurande de cette ville : « Il seroit utile d'en augmenter le nombre ; ce qu'on ne peut mieux faire, qu'en laissant la liberté a tout le monde de donner dans un métier sy étandû ; le grand nombre les perfectionnera et pourra étendre les fabriques auxquelles ils sapliquent. La pénurie des ouvriers a mené la cherté des prix, ainsy que le juste prix des ouvrages est la suite du grand nombre des ouvriers ; mais la pénurie des ouvriers vient de l'établissement des maitrises et jurandes et du privilège exclusif donné à un certain nombre de particuliers de travailler de quelque métier que ce soit, par ce que ces particuliers par jalouzie ou par intérêt, ne sont jamais portés à communiquer leurs privilèges qu'à force d'argent. J'ay vu l'expérience de ces deux abus ou inconvénients. Toutes les années les propriétaires sont dans l'usage de s'assurer d'avance la quantité de tonneaux qu'ils jugent nécessaires pour loger leurs vins muscat, ou blancs ; l'apparence de cette récolte les trompe. Il n'y a que deux ou trois ans, ils furent obligés de demander d'antres tonneaux. Ils les eurent et personne n'en manqua, mais a un prix bien différent, le premier marché n'avoit pas passé 18 livres, le second fut porté à 40 livres. Le petit nombre d'ouvriers et le privilège exclusif dont ils jouissent leur donnèrent moyen de faire cette espèce de monopole avec impunité. La justice ordinaire a beau suivre les règles qu'elle puise dans les ordonnances royaux, les plaintes sont arrêtées par les longueurs et les frais d'un procès, par la crainte de s'attirer l'inimitié d'un corps et enfin tout aspirant se flate de se refaire avec ceux qui le suivront ; ainsy ce dernier abus et ces exactions restent dans l'impunité ; il seroit plus aizé de les prévenir en n'accordant pas de jurande aux métiers qui ne l'ont pas et de laisser à chacun la liberté de travailler du mettier pour lequel il se trouve du goût et du génie. » 9 juin 1744 ; - du ministre de Machault, par laquelle il charge l'intendant de faire connaître aux maîtres tonneliers de Béziers que le Roi refuse d'homologuer les statuts rédigés par eux en 1727 et autorisés par le présidial de celte ville. 15 décembre 1745. - Lettre et mémoire de Fleury Martin, tonnelier à Lyon, à l'intendant et aux négociants en vin du Languedoc, par lesquels il sollicite le privilège exclusif de fabriquer des tonneaux pour l'usage de cette province : il demande le titre de manufacture royale, la concession d'un emplacement convenable au bord du Rhône et l'exemption de tous péages sur ce fleuve pour le transport de ses bois, en revanche il promet une réduction sur le prix des tonneaux et un travail soigné et uniforme. Juin 1748. - Correspondance entre l'intendant et le syndic général Joubert concernant ces propositions. Ce dernier est d'avis qu'elles ne sont pas sérieuses et qu'il est impossible de dépouiller de leur industrie les tonneliers de Languedoc au profit d'un particulier qui ne parviendrait jamais à approvisionner suffisamment la province. - Mémoire de J. B. Grangent fils, inspecteur des spiritueux à Cette, par lequel il propose des modifications à apporter à l'arrêt du Conseil du 27 septembre 1729 réglementant l'industrie des vins et eaux-de-vie et celle des futailles : « Nos vins les plus recherchés et les plus chers sont ceux de la Côte du Rhône ; les territoires d'Orsan et de Saint-Ginieis fournissent à la Bourgogne de quoy doubler ses récoltes les plus renommées ; ensuite sont ceux de Tavele, de Lirac, de Roquemaure, de Laudun, de Chusclan et de Coudoulet : tous ces vins se vendent dans des futailles peu solides et presque toutes inégales. Nos vins muscats ne sont pas moins recherchés : on en recueille à Frontignan, à Lunel, à Montbazin et Béziers ; ce sont quatre classes du même vin toutes différentes, celle de Frontignan la meilleure et par gradation celle de Beziers la moins bonne, aussi le prix en est il différent. Ces vins se logent dans des futailles nommées tiercerolles ou tiers de muids, chacune de 30 verges. Le muid est composé de 90 verges, chaque verge de six pots et deux cinquièmes, ce qui fait qu'il y a au muid 576 pots chacun, du poids d'un peu plus de trois livres. Nous avons ensuite les vins de Saint-George qui tiennent le premier rang dans la classe de nos vins rouges ordinaires, ceux de Saint-Christol, Saint-Drezery et Assas forment la seconde classe et sont extrêmement recherchés ; le reste de nos vins rouges ne va point à l'étranger, les meilleurs se chargent pour Paris et en grande quantité pour l'Italie, surtout en temps de guerre et le reste se consomme dans la province, les moins bons pour l'eau de vie et les meilleurs pour la boisson. Nos vins blancs picardants forment une classe à part et sont fort estimés et recherchés de l'étranger. Dans les plus fortes années il n'y en a presque jamais de reste, pourveu qu'il soit bon ; nos clairettes de Calvisson sont aussi fort goûtées. Tous ces vins s'embarquent dans des futailles de demi muid ou de 45 verges qui se fabriquent en partie à Cette ; mais en bien plus grande quantité dans les Sévennes et du côté de Saint-Gervais. Il y a presque partout des fabriques d'eau de vie dans la province mais bien plus considérablement à trois endroits principaux qui sont Lunel, Pézenas, Beziers et leurs environs. Celles de Lunel sont d'un goût excellent : elles approchent beaucoup de l'amiabilité de celles de Coignac ; celles de Beziers sont plus rudes ; celles de Pezenas tiennent le milieu et empruntent de ces deux goûts : ce sont les différentes qualités des vins qui produisent ces différents goûts : les eaux de vie de la province sont beaucoup plus recherchées de l'étranger depuis l'établissement de l'inspection que celles de Toulon qui sont d'un rude affreux. Les eaux de vie s'achètent brut à la verge évaluée à 20 livres 1/2 à cause de la futaille et à tant le quintal, c'est à dire qu'une pièce eau de vie de 60 verges est censée pezer 1 230 livres. En temps de paix le port de Cette est le seul débouché des eaux de vie de la province ; pendant la guerre il en passe beaucoup à Bordeaux par le canal royal, qui s'embarquent au port de Beziers. Il s'en fait aussi une consommation raisonnable pour Lyon et pour la Savoye à la foire de Beaucaire. Les vins et eaux de vie y sont à un prix raisonnable ; qui est pourtant le double de ce qu'ils valoint autrefois. Il est vray que depuis trois ou quatre ans les récoltes sont si mauvaises que les eaux de vie qu'on a vu acheter anciennement à 5 ou 6 livres le quintal et qui ordinairement n'en valent pas plus de 11 ou 12 livres ont été poussées jusques à 23 livres. On peut compter qu'il s'embarque à Cette année commune 5 ou 6 000 pièces d'eau de vie et 9 à 10 000 muids de vin. La fabrique des futailles dans les Sévenes du coté de Saint-Gervais y est sujet à des abus très considérables. Ce sont à proprement parler les commissionnaires, surtout dans les Sevenes, qui sont la cause de mauvaises futailles qui infectent tout le pays : personne n'ignore qu'ils proffitent dans le tems critique de la misère des thonneliers et qu'à la faveur de quelque argent qu'ils leur avancent ils leur font passer des polices de vente d'un certain nombre de futailles à rendre dans la saison à 8 et 9 livres le muid, tandis que ces mêmes futailles valent 14 à 15 livres du tems de la récolte. Il se glisse encore mille fraudes dans la coupe, vente et employ des cercles qui font une partie essentielle de la fabrication. On ne fait point souvent les coupes des cercles dans le seul tems propre à cette récolte : ce tems doit être fixé depuis la vieille lune d'octobre jusqu'à la vieille lune de mars, qui est la plus favorable. La province manque essentiellement de bois : il ne faudroit pas négliger les expédiens les plus convenables pour tirer parti de celuy qui y est. Nos négocians font venir tous les ans du bois de Naples et de Caslellemar, très propre pour la fabrication et capable de nous guérir un peu de la crainte de manquer du bois de dougas ; ce bois a besoin d'être purgé avant d'être employé : pour cet effect les négociants qui le reçoivent l'exposent en pilles dans leurs basses cours à la pluye et à l'ardeur du soleil pendant plusieurs années. L'inspecteur a seû qu'il y avoit dans les Cévennes du coté de Saint-Martial un endroit nommé le col de l'Asclié où il y avoit une quantité de bois considérable ; mais que le païs etoit innaccessible et privoit par cette raison le commerce d'une ressource capable de répandre l'abondance dans toute la province. Ce bois réduit en dougas et en cerclieres seroit excellent pour la fabrication ; mais les voitures ont été si coûteuses à ceux qui ont voulu faire quelque expérience qu'ils s'en sont dégoûtés. Il n'en seroit pas ainsi si on pouvoit pratiquer un chemin qui facilitat le transport des cercles et des douelles qu'on pourroit en retirer ; ce chemin auroit paru avec juste raison un objet trop considérable avant la construction de celuy qu'on fait de Sumenes à Saint-Martial ; mais aujourd'huy le trajet de Saint-Martial au col de l'Asclié est trop peu de chose pour rebuter sur une si petite depence qui doit procurer un si nécessaire et si grand bien. Il ne seroit peut être pas inutille de consulter la dessus monsieur le président de Saint-Martial, qui doit être naturellement au fait de la carte du pais. Les tonneaux destinés aux vins du Rhône dont on se sert dans tout le pays sont de si mauvaise qualité que le vin, qui est sans contredit un des meilleurs et des plus chers de la province, est exposé à des coulages prodigieux, qui dégoûtent l'étranger de commercer avec nous sur cet article. » Août 1752. - Correspondance entre l'intendant, la Chambre de Commerce de Montpellier et Grangent fils, relative au mémoire présenté par celui-ci. - Observations de celte Chambre de Commerce pour réfuter, dans ledit mémoire, la conclusion relative à un supplément d'appointements que demande son auteur : « Comme les abus relevés dans le mémoire du sieur Grangent ne proviennent que de l'inexécution de l'arrêt du Conseil du 27 septembre 1729, il paroit de plus en plus essentiel qu'il le fasse exécuter selon sa forme et teneur et qu'il y tienne la main, moyennant quoi il y a lieu d'espérer que ce commerce se ranimera, et nous attirera la confiance de l'étranger. » 16 septembre 1732. - Lettre de Trudaine à l'intendant, pour lui demander un avis relativement à l'établissement de vergeurs jurés des futailles à eau-de-vie au port de Cette. 23 novembre 1752. - Mémoire contenant l'exposé dudit établissement qui serait analogue à celui de Bordeaux où se trouvent douze vergeurs jurés dont les charges sont héréditaires et qui servent en même temps de « médiateurs » entre les fabricants et les négociants. - Observations sur ce mémoire présentées à l'intendant par la Chambre de Commerce de Montpellier, laquelle estime « que cet établissement ne sauroit produire rien d'avantageux, qu'il est inutile au commerce et n'a été proposé que dans des vues particulières. » Les députés de la Chambre, auteurs de ces observations, sont : Duguiés, président, André Rey, Henri Rey, Gelly, Gabriel Bertes, Allut et Perier. - Avis de Pouget, subdélégué à Cette, sur le même projet. Il en fait l'éloge comme propre à remédier à de nombreuses fraudes ; les auteurs du projet qu'il désigne sont Lardut, notaire et Rousson, bourgeois, « qui rempliraient comme il faut ces emplois de vergeurs ; » il dit que le certificat ou déclaration de la vérification de l'inspecteur s'appelle « le bien être. » Il entre dans une foule de détails relatifs au commerce des eaux-de-vie : « Les marchands commissionnaires de Sete qui reçoivent des ordres pour faire passer des eaux de vie à l'étranger, ne les achètent point eux-mêmes ; il y a dans les endroits de la provinee où on en fabrique, particulièrement du côté de Pezenas et de Béziers, où on tient des marchés publics toutes les semaines, un certain nombre de personnes, qui font le métier de courtiers de celte espèce de danrée ; chacun a ses connoissances et ses pratiques. Les marchands de Sete écrivent à ces courtiers de leur acheter tel nombre de pièces d'eau de vie. Ceux-cy cachent soigneusement ces lettres, et font acheter sous main à bas prix, par petites parties et à differens intervales, afin que les achats trop pressés n'en fassent pas augmenter le prix ; ils écrivent en même temps aux marchands de Sete qu'ils ne trouvent pas les eaux de vie qu'ils leur demandent, du moins au prix qu'ils ont proposé. Ceux-cy leur marquent d'en donner quelque chose de plus ; et alors par certaines adresses, ils font en effet monter le prix des eaux de vie au jour de marché et font publiquement quelques achats sur cette augmentation de prix : en voila assés pour que tout ce qu'ils ont acheté auparavant sous main et dont ils peuvent disposer, soit compté au marchand de Sete sur le pied de l'augmentation. Ces mêmes courtiers profitent du besoin d'argent où se trouvent quelquefois les fabriquans, leur font des avances, au moyen de quoy ils leur font passer des ventes secrètes de leurs eaux de vie fabriquées ou à fabriquer, sur un pied où ces fabriquans ont toutes les peines du monde à gagner leur vie. Les courtiers ne manquent pas cependant de profiter envers les marchands de Sete, des augmentations de prix qu'ils font faire eux-mêmes dans les marchés de Pezenas et de Béziers. » - Mémoire de E. Daniel Laurens et Cie, François Peru fils, Rogé et Balguerie, Lagarde Flickcurier et Cie, Laporte, Jean Brousson et Cie, J. Grenier et Berail, négociants à Cette, pour combattre le projet d'établissement de vergeurs jurés des eaux-de-vie dans cette ville. - Lettre de l'intendant à de Trudaine dans laquelle il blâme ledit projet : « Je crois que ce seroit une gesne et une charge pour le commerce, que l'on doit d'autant plus luy épargner qu'il semble qu'il vaut bien mieux s'attacher à tous les moyens qui peuvent estre mis en usage pour le faciliter. » 1739-1753
                        Description physique : Liasse. - 85 pièces, papier ; 2 pièces, parchemin.

                      • C 2685 Commerce des vins et eaux-de-vie. - Tonnellerie. - Lettre : de Grangent fils, inspecteur des eaux-de-vie à Cette, par laquelle il se plaint des propos injurieux que tient contre lui Colombiés, fabricant d'eau-de-vie à Saint-Pons-de-Mauchiens. 6 janvier 1753 ; - du maire de Saint-Gilles, pour demander à être autorisé à saisir et à faire brûler pendant la prochaine foire de ce lieu les tonneaux mal fabriqués qui seront exposés en vente. 16 août 1754 ; - de l'intendant, en réponse à la précédente, par laquelle il demande en vertu de quelles ordonnances les précédents maires de Saint-Gilles ont pu agir comme se propose de le faire leur successeur ; - de Pierre Serre, négociant en vins à Montpellier, à de Saint-Florentin, ministre, sollicitant l'autorisation de mettre en vente une terre qu'il possède à Pignan ; il a besoin de cette permission en sa qualité de descendant de nouveaux convertis, le produit de cette vente devant lui servir au rétablissement de ses affaires, dans lesquelles il a fait des pertes considérables. 9 décembre 1754 ; - de Grangent fils, inspecteur des eaux-de-vie à Cette, priant l'intendant de le recommander à la Chambre de Commerce de Montpellier, pour qu'elle sollicite des États en sa faveur une augmentation d'appointements lesquels, en considération des frais occasionnés par ses tournées d'inspection, mériteraient d'être portés de 2 000 à 3 000 livres. « Le sieur Grangent fils doit paroitre d'autant plus propre à réussir que sa jeunesse a été sacrifiée à puiser dans le sein de son père, créateur de son employ, les lumières propres a le lui faire remplir. » 29 octobre 1754. - Deux mémoires adressés par Grangent fils, inspecteur des eaux-de-vie aux États de Languedoc : Il se plaint dans le premier que les négocians en appellent de ses opérations devant le parlement de Toulouse, le mettant personnellement en cause et l'obligeant à soutenir des procès longs et coûteux ; il demande que les États prennent « un arrangement qui puisse le dispenser d'une obligation sy capable de faire secouer aux tonneliers et aux fabricants le joug salutaire de l'inspection. » Dans le second il sollicite une augmentation d'appointements à cause des tournées annuelles qu'on le charge de faire dans les Cévennes et sur le bord du Rhône : « Le sieur Grangent père, qui a exercé cet emploi pendant vingt ans, en a fait dans cet espace de tems deux ou trois, à la suite desquelles il a toujours obtenu, comme on peut le voir, quelque gratification au moins proportionnée à ses dépenses, preuve évidente que la province n'a jamais pensé que l'inspecteur dut y suppléer de ses appointements et si le sieur Grangent, son fils et son successeur, n'a point, à la suite de celle qu'il fit il y a trois ou quatre ans, demandé la même faveur, c'est qu'il a cru devoir à la province dans le commencement de ses fonctions un hommage de sa reconnoissance pour paroitre à cette bonne mère autant par son zèle que par le sacrifiée de ses interestz également digne de son choix. » 1754. - Lettre : de l'intendant à son subdélégué à Roquemaure, pour lui demander des informations sur une révolte des habitants de cette ville occasionnée par « l'incendie de 106 futailles deffectueuses » ordonné par des officiers de la bourse de Montpellier. 17 juillet 1754 ; - de de Nantes, abbé général de Saint-Ruf, à Lyon, par laquelle il sollicite l'intendant en faveur de Jacques Verand, tonnelier de cette ville, auquel on a saisi à Coudolet et à l'Ardoise 144 futailles en destination du Languedoc. 12 octobre 1754. - Mémoire pour ledit Jacques Verand où il expose qu'il ignorait l'arrêt de 1729 concernant le commerce des vins en Languedoc ; il demande la main-levée de cette saisie par suite de laquelle « il se trouve réduit à la dernière misère. » - Lettre : de l'abbé Poissonneaux, de Lyon, à l'appui de la précédente requête ; - de l'intendant, en réponse, par laquelle il s'excuse de ne pouvoir rien faire, le Conseil ayant attribué la connaissance des contraventions en fait de tonnelerie à la Chambre de Commerce de Montpellier ; - du même à de Trudaine, contenant son avis sur un mémoire des fermiers généraux par lequel ceux-ci demandent un règlement pour prévenir les fraudes que commettent les marchands de Montpellier dans le commerce des esprits de vin aromatisés : « Les fermiers généraux prétendent qu'à la faveur de l'arrêt du Conseil du 22 novembre 1719, par lequel il a esté ordonné que les eaux de la reine d'Hongrie et de thin venant de Montpellier à Paris ne seroient point sujetes aux droits d'entrée, les distilateurs de Montpellier ont abusé jusqu'à présent de cette grâce en soutenant que toutes les autres eaux de senteur estoient dans le même cas de l'exemption, que sur ce fondement ils pratiquent l'abus de faire passer l'esprit de vin pour eaux de senteur en y mêlant une très petite partie de l'extrait de différentes fleurs aromatiques, odeur qu'il est ensuite aisé d'oster à l'esprit de vin pour l'employer à différentes liqueurs, qu'il est encore arrivé que l'on a etably des brûleries en Auvergne, en Bourgogne, dans le Blaisois et l'Orleanois, où il a esté fabriqué des esprits de vin qui ont esté chargés d'une légère teinture d'aromate, que l'on a imité par les roulleaux ou bouteilles les distillateurs de Montpellier en appliquant des étiquetes portant fabrique de Montpellier, que ces esprits de vin ainsy aromatisés ont été expédiés et envoyés à Paris accompagnés de lettres de voiture dattées de Montpellier sous le nom d'eau de senteur. » L'intendant est contraire à un nouveau règlement ; il réclame pour le commerce toutes les facilités possibles et voudrait le débarrasser des gênes qui lui sont préjudiciables ; il regarde l'arrêt de 1729 comme suffisant pour prévenir des fraudes qui avaient été discutées avant cet arrêt, par les fermiers généraux eux-mêmes. 27 août 1755. - Mémoire : de l'inspecteur des eaux-de-vie par lequel il signale à l'intendant la mauvaise qualité des esprits du Languedoc depuis qu'un arrêt a abrogé le privilège dont jouissait cette province et en particulier la ville de Montpellier d'expédier à Paris, à des conditions modérées, les eaux de senteur qu'on fabriquait avec des esprits de mauvais goût. Ces eaux de senteur payant aujourd'hui des droits d'entrée considérables, les Parisiens font leurs provisions dans les provinces limitrophes de l'Ile de France. L'industrie des esprits de vin en odeur et des eaux de Hongrie est ruinée à Montpellier : « On assure encore que la suppression de cette branche de commerce de cette province avec Paris porte sur d'autres objets très interessans ; que la cueillette de nos herbes aromatiques est abandonnée, et nos paysans frustrés du profit de cette récolte, que les verreries en souffrent et par conséquent nos salicors dont les plantations sont négligées. Tons ces objets sont bien capables de mériter l'attention. » - États des vins et eaux de vie entrés et sortis par le port de Cette de 1753 à 1760. Sorties : en 1753, vins, 18 212 muids ; eaux de vie, 12 128 barriques ; en 1760, vins, 11 365 muids ; eaux de vie, 4 804 barriques. Entrées du 1er octobre 1758 au 8 mars 1759 : vins rouges d'Espagne, 1 327 muids ; vins blancs communs, 4 leyrans ; vins du Roussillon, 1 056 muids ; vins de liqueurs, 18 muids 3 leyrans et demi. - États des eaux-de-vie portées en foire de Beaucaire en 1758 : 413 pièces pesant 458 000 quintaux vendues 70 832 livres ; en 1759, 461 pièces pesant 492 000 quintaux : « le prix des eaux de vie pures a été dabord à 15 livres le quintal et a diminué jusqu'à 13liv. 10 sols ; » en 1761, 513 pièces pesant 553 300 quintaux. Le prix des eaux de vie pures est tombé de 13 livres à 11 livres 10 sols ; en 1763, 291 pièces pesant 289 130 quintaux, du prix moyen de 17 livres le quintal. - Requête : des consuls de Caunes à l'intendant, par laquelle ils demandent la condamnation des brandeviniers dudit lieu à des amendes et dépens, pour avoir fabriqué des eaux-de-vie de marc, contrairement aux ordonnances de police : « Cet achat du marc de la vendange est une occasion de commettre une monopole très condamnable puisqu'on assure que cette année cy les fabriquants d'eau de vie ont délibéré entre eux de ne donner qu'un sol du marc de chaque charge de vendange, sous certaines peines pécuniaires contre ceux qui en donneroient d'avantage, or qu'est ce qu'un sol pour le marc d'une charge de vendange ? Sy le paysan connoissoit ses véritables intérêts et s'il n'etoit pas toujours pressé par le besoin d'argent il ne sacrifierait pas une chose qui réduite en fumier luy produiroit le centuple : aussy ne voit on pas que les habitants d'une certaine aisance vendent le marc. » Novembre 1767 ; - des brandeviniers de Caunes contre les consuls, pour se défendre d'avoir outrepassé leur droit en utilisant les marcs pour faire des eaux-de-vie et protester au contraire de l'utilité de cette industrie exercée depuis un temps immémorial dans le Narbonnais, ce qui ne saurait nuire à la vente des vins ; c'est à tort qu'on les accuse également de faire dans les rues des amas de marcs, lorsqu'on permet à nombre d'habitants d'avoir non seulement des fumiers devant leurs portes, mais encore des pièces et cartiers de marbre qui bornent les rues, au point qu'il est impossible d'y passer sans courir le risque de s'estropier soit le jour et plus encore la nuit. » - Mémoire des mêmes en réponse à de nouvelles requêtes des consuls de Caunes : « Il n'est pas conforme à la vérité que lesdits sieurs consuls scavent à ne pouvoir pas ignorer qu'il part des eaux de vie de Caunes pour les différents ports de la Méditerranée et de l'occean plus que de tout autre lieu de celle province et que celte dernière année les fabriquans de Caunes en ont fait partir un nombre infiny de barriques, soit pour Agde, pour Cette, pour Toulouse et Bordeaux et si le prétendeu arrêt du parlement de Bordeaux, que les consuls ont sans doute immaginé, avoit existé, ces eaux de vie auroint été arrêtées et confisquées, ce qu'on n'a pas veu ; au contraire elles ont été receues et payées, ce qui détruit totalement l'exposé des consuls. Il n'y a pas de lieu dans la province où il se fasse un debit plus considérable d'eau de vie que dans Cannes, où il y a cinq fabriquans qui ne cessent pas de bruller du vin pendant le cours de l'année : c'est donc une preuve évidente qu'il s'y fait une consommation considérable du vin qu'ils achètent dans la communauté et que les eaux de vie qui s'y font sont bonnes et de recette puisqu'elles ne demeurent pas invendues. » - Quatre autres mémoires ou suppliques des mêmes relatifs aux susdites contestations, ensemble un jugement cassant l'élection consulaire de Caunes rendu au nom de « André Hercule de Rosset de Rocossel de Fleury, duc et pair de France, marquis de Florange, gouverneur lieutenant-général de la Lorraine et du Barrois et Aigues-Mortes, mestre de camp du régiment du roy-dragons, capitaine de la capitainerie du château de Giroussens, sénéchal de Carcassonne, Béziers et Limoux. » 15 janvier 1768. - Lettre : de Boussanelle subdélégué à Béziers, à l'intendant, pour se plaindre de la conduite des négociants en vin muscat qui fixant arbitrairement le prix de cette marchandise et beaucoup au dessous de sa valeur, nuisent aux particuliers. Ceux-ci par suite de leur gêne acquittent lentement leurs impositions. 30 octobre 1768 ; - de l'abbé Terray, par laquelle il refuse de porter de 32 sols 6 deniers à 20 livres le droit d'entrée sur les lièges servant à fabriquer des bouchons ; contrairement à l'opinion de la chambre de commerce de Montpellier, il estime que les ouvriers étrangers ont à acquitter des frais de transport et de commission auxquels l'industrie française n'est pas tenue. 16 février 1770. - Correspondance entre l'intendant et de sartine au sujet des plaintes portées par des négociants de Brabant et de la Flandre autrichienne contre les marchands et commissionnaires en vins et eaux de vie des provinces méridionales de France. Les futailles sont de beaucoup inférieures à ce qu'elles sont annoncées devoir contenir ; c'est, ce que porte un mémoire que 50 négociants de ces pays ont remis au consul du roi à Ostende. Juillet 1780. - Mémoire de Le Blanc, inspecteur provincial des manufactures, relatif à la demande présentée par Argand, de Genève, d'un privilège pour fabriquer exclusivement toutes les eaux de vie en Languedoc au moyen des procédés nouveaux dont il est l'inventeur : « Que sous prétexte d'une distillation plus parfaite selon lui et qui ne consiste pourtant jusqu'à présent pour ainsi dire que dans des instrumens d'un nouveau genre ; que sous ce prétexte il s'attire toutes distillations ; qu'il occasionne par cette raison un renchérissement dans la matière distillée et une diminution de prix dans les vins, puisqu'on ne pourroit les vendre qu'à lui pour cet usage, c'est l'intérêt particulier plutôt que le bien général qui détermine l'auteur et qui ne doit point être écouté. Quand on a imaginé pour la conservation de la santé des hommes l'usage de la tôle ou fer étamé, a t-on proscrit l'usage du cuivre ou donné un privilège à celui qui le premier a mis au jour ce procédé, non sans doute, chacun a été libre d'acheter ou de ne pas acheter l'un ou l'autre. Si les instrumens du sieur Argand ont la propriété non seulement de rendre plus saines et plus douces les eaux de vie distillées ; mais encore de les travailler à moins de frais, il ne doit pas être inquiet sur l'avenir, il aura assez d'occupation pour repondre aux demandes qui lui seront faites sans chercher à rencherir par un privilège une denrée aussi utile en général, soit pour la boisson, soit pour les playes, soit pour d'autres objets qui semblent exiger ce point de médiocrité dans le prix qui lui assure un commerce solide et permanent. » 9 décembre 1778. - Lettres de l'intendant du commerce de Montaran fils, et des ministres Necker et Joly de Fleur y relatives aux propositions d'Argand que le gouvernement se montre disposé à accueillir. 1780-1782. - Observations de Ricard, négociant à Cette sur les notes remises par Argand où il traite ses procédés de charlatanerie et où il rappelle que des 1774, par des expériences publiques il a prouvé la supériorité du charbon de terre sur le bois a brûler pour l'alimentation des fourneaux dans les fabriques d'esprit. 25 janvier 1781. - Mémoire d'Argand sur ses procédés pour répondre aux critiques dont ils ont été l'objet ; il abandonne l'idée d'un privilège exclusif et demande des encouragements, pour mettre sur un meilleur pied toutes les fabriques d'eau-de-vie ; il s'est associé à de Joubert, syndic général, et offre comme modèle l'usine qu'il a fait construire à Mèze : « On se propose de faire servir ce nouvel établissement : 1° à fabriquer des eaux-de-vie de vin de la plus grande douceur, pureté et salubrité, totalement exemptes d'acide et d'huille empireumatique, avec une plus grande économie de combustible, de temps et de main d'œuvre qu'il n'en a apporté dans son premier établissement ; 2° de faire préparer, à cet effet, les vins, à l'époque de la vendange, de manière qu'ils soient plus forts et spiritueux après la fermentation, moins chargés de parties extractives et colorantes, lesquelles en se brûlant dans l'alambic, au moment de la distillation, donnent aux eaux de vie ordinaires de cette province, le goût de feu, la rudesse et l'apreté qui les rendent inférieures aux eaux de vie de Coignac, lesquelles ne sont pas mieux fabriquées, mais extraites de vins blancs très-légers et exempts de ces parties extractives nuisibles à la distillation ; 3° à tirer des marcs de raisins et lies de vins des eaux-de-vie aussi douces et saines que celles de vin, tandis que ces sortes d'eaux-de-vie fabriquées par les procédés ordinaires, sont d'un très mauvais goût et d'un usage dangereux, par la quantité d'acide et d'huille essentielle de vin que fournissent les lies et marcs de raisins, laquelle huile, par l'action du feu violent et longtemps continué auquel on expose ces matières dans les alambics, devient caustique et empireumatique, attaque et dissout le cuivre de ces alambics où il est à nud dans tous, encore plus puissament que les eaux-de-vie de vin et est la vraie cause des ravages qu'on reproche avec raison à ces eaux de vie. Il est reconnu que les eaux de vie perdent la première année 15 % dans les futailles où elles sont logées. Les fourneaux reconnus par Messieurs les commissaires pour économiser les 4/5 de la, matière combustible seront encore perfectionnés de manière à concentrer la chaleur entièrement dans la chaudière, qu'aucun atome ne s'en dispersera au dehors, et qu'il n'y aura de dépense excedente que la petite perte par la cheminée nécessaire pour y entretenir la raréfaction qui opère le renouvellement de l'air dans le foyer. La chaleur que dépose la vapeur du vin, lorsquelle se condense et se convertit en eau-de-vie sera recueillie et servira à rechauffer le vin destiné à la distillation suivante, laquelle sera conséquement mise plus vite en train et consumera moins de temps encore et de combustible. Cet attelier principal fournira de plus à toutes les fabriques, à tous les particuliers qui en auront besoin, des pompes de la plus simple construction et qui, mues par un foible animal, fournissent autant d'eau, qu'on peut en avoir généralement besoin. Plusieurs fabriques ont déjà de ces pompes établies par le maitre ouvrier de messieurs de Joubert et Argand et en avouent publiquement l'utilité. » 1753-1781
                        Description physique : Liasse. - 71 pièces, papier ; 1 pièce, parchemin.

                      • C 2686 Commerce des vins et eaux-de-vie. - Tonnellerie. - Lettres de Joly de Fleury à l'intendant, par laquelle il lui adresse un mémoire de Boniol, de Valros, qui propose la nomination à Pézenas d'un courtier royal commis par privilège à la vente des eaux de vie, fonctions que ledit Boniol s'offre à remplir ; le ministre n'approuve pas cette création ; mais désire savoir comment on pourrait remédier aux abus qu'on se proposerait de faire cesser par cet établissement. 25 septembre 1782. - Lettres de Mauclerc, inspecteur des eaux-de-vie à Cette, exposant les plaintes des propriétaires contre les commissionnaires et négociants en eau-de-vie : « Le négociant a toujours fait la loi au fabriquant qui n'a cessé d'être opprimé et qui ne cessera de l'être, si votre autorité et vos réclamations auprès du ministre ne le rediment de toutes les vexations dont il se plaint. Il y a plusieurs années qu'ils voulurent charger monsieur Bories, connu avantageusement par plusieurs mémoires qu'il a donné sur la construction des aerometres, de recevoir leurs eaux-de-vie en entrepôt moyennant un salaire qu'ils consentoient volontairement et par souscription de lui accorder pour les faire inspecter et réparer avant de les livrer et les négociants se liguèrent entre eux pour ne rien prendre de ce qui viendrait de cet entrepôt. Ils colorèrent cette resolution du beau prétexte de l'offense qu'on faisoit à leur probité et le projet fut abandonné. Voila, un tableau qui ne manquera de vous indigner contre les oppresseurs du commerce. » Octobre 1782. - Mémoire du même sur les abus qui se commettent dans les achats des eaux-de-vie par les commissionnaires de Pezenas, sur les moyens d'y remédier et sur la proposition faite au ministre de l'établissement d'un courtier royal. Ce mémoire blâme en termes fort vifs le projet de supprimer tous les commissionnaires pour les remplacer pour un seul courtier. 11 propose de donner une prime aux fabricants qui porteraient leurs eaux-de-vie à Cette et les vendraient directement aux négociants de cette ville : « Il est absurde de dire que les commissionnaires sont seuls maitres de fixer la valeur des eaux de vie et qu'ils se servent de toute sorte de prétextes pour la rendre trop modique. On a dit à la vérité qu'ils spéculent pour leur compte quand les eaux de vie sont au dessous du prix qui leur a été fixé par leurs commettans ; mais cela ne les empêche pas d'acheter : leur objet au contraire est alors de profiter de la première augmentation pour se défaire de ce qu'ils ont pour leur compte ; pourroit-on objecter sérieusement que les négociants leur fixant un prix ils devroient l'offrir aux fabriquants, cela seroit sans doute très généreux ; mais laissant à part le monopole qu'ils commettent, ne conviendra t-on pas qu'ils sont obligés de ménager les intérêts qui leur sont confiés, et que si les fabriquants se relâchent d'une partie de leurs prétentions, les négociants qui sont eux mêmes commis par l'étranger doivent lui faire compte de la diminution ? Le commissionnaire, nous le repetons, se rend coupable en faisant tourner à son profit la différence du prix de la marchandise achetée à un marché et qu'il vend à un autre ; mais il fait son métier et son devoir, s'il agit pour le négociant, de ne donner le prix qui lui a été fixé qu'au dernier moment. Il se fabrique annuellement 20 mille pièces d'eau de vie ou environ dans le Languedoc dont une partie est réduite en esprits. On estime que des 20 mille pièces cy dessus mentionnées il s'en fabrique moitié dans la contrée de Pezenas et moitié dans le Lavonage. Il n'est pas possible d'indiquer les villages ou l'on fabrique et encore moins la quantité d'eau de vie qui s'y fabrique dans le cours de l'année. Le négociant est dans l'usage de payer un pour cent au commissionnaire chargé d'acheter des eaux de vie pour son compte. L'étranger supporte ces frais. La pièce d'eau de vie vaut année commune 300 livres : ainsi le droit de commissionnaire est de 3 livr. Si on adoptoit le plan proposé dans ce mémoire, on pourroit payer 10 sols par pièce d'eau de vie que chaque fabriquant vendroit au marché qui seroit établi à Sete, pour l'indemniser de l'augmentation de ses frais de voyage, plus 20 sols pour chaque pièce qu'il apporteroit au marché, et, enfin, il resteroit pour les fraix de l'entrepôt 30 sols, ce qui seroit plus que suffisant pour cet objet ; de celte manière on feroit un bon employ de ce que coûtent les commissionnaires et le commerce ne seroit grevé d'aucune dépense nouvelle. » Novembre 1782. - Autres observations sur le projet de Bonniol : par le subdélégué de Pézenas : « Il se fabrique dans le diocèse de Béziers ou d'Agde aux environs de dix à douze mille pièces d'eau de vie, savoir dans celui de Beziers de six à sept mille et dans celui d'Agde de quatre à cinq mille. Les lieux ou il s'en fabrique le plus dans le diocèse d'Agde sont Mèze, Marseillan, Pommerols, Bessan et Saint-Thibéry, et ceux dans le diocèse de Besiers, Campagnan, Saint-Pargoire, Tressan, Cannet, Aspiran, Paulhan, Fontès, Caux, Neffiès, Alignan, Roujan, Servian, Poujolles, Puissalicon et Montblanc ; » - par Grangent, subdélégué à Cette : « Le sieur Boniol a exposé la vérité en avançant que la pluspart des négociants de Cette avoient été la victime de la facilité avec laquelle il se sont livrés pour les achats de l'eau de vie que leur demandoit l'étranger à des commissionnaires ou espèce de courtiers sans crédit et sans consistance qui ont presque tous abusé de la confiance qu'on leur avoit donnée et emporté à ces négociants des sommes considérables sur les fonds qu'ils leur avoient remis ou avancés pour satisfaire à leurs besoins. Il seroit à désirer qu'on prit les moyens convenables de remédier aux effets vicieux qui résultent des avances de fonds vis à vis des fabriquants d'eaux de vie ou de commissionnaires qui agissent en leur nom, vu que ces avances deviennent préjudiciables à ceux qui les font, comme à ceux qui les reçoivent. Ces à comptes ou espèces d'harres qui sont néanmoins de 100 livres et quelquefois de 120 livres par pièce d'eau de vie de poids d'environ 15 quintaux tournent seulement à l'avantage du fabriquant qui manque encore le plus souvent d'exactitude pour livrer. Le droit établi pour la commission n'etoit ci devant que d'un pour cent sur le montant ou la valeur des ventes ou achats dont ils operoient la négociation, et ce droit de commission etoit, à la charge de l'achetteur ; mais aujourd'hui qu'on exige qu'outre le courtage des achats, ils soient en même temps garants des avances d'argent qu'on fait aux fabriquants d'eaux de vie, ils exigent une double commission pour cette espèce d'assurance, de sorte qu'on leur tient compte maintenent de deux pour cent sur le montant des achats qu'ils font. Le prix des eaux de vie du Languedoc tient toujours a peu près le milieu entre celui des eaux de vie de Bordeaux qui leur sont préférées et celles de Barcelonne qui leurs sont inférieures. On a fabriqué peut être pendant l'année 1782 dix mille pièces ou barriques d'eaux de vie dans les deux diocezes, et il est à présumer qu'on n'en fera pas deux mille pendant l'année 1783 ; » - par F. Durand et fils, Charles Bascou, Garnier et Cie, Blouquier fils, François Bascou et Cie, Marmiesse et Arnaud, veuve Mauriés fils et Imbert, Vidal et Cie, Dupin et Cie, Germain Nayral, Fediere fils aine et Cie, Armingaud-Boyer, veuve Sarran et Bazille, Guillaume Deidier, Poutingon et Falconnet, Burnet et Delamarche, négociants en vins à Montpellier ; - par les négociants en eau-de-vie de Cette : « Chaque pièce monteau moins 300 livres » - Lettre de l'intendant, à Joly de Fleury, sur le même sujet : « La demande du sieur Boniol est dans le cas d'être rejetée avec indignation. » 19 décembre 1782. - Protestations contre une demande que les maire et consuls de Cette se proposent de faire aux États pour rétablissement d'un marché aux vins et esprits dans cette ville, adressées à l'intendant, par : les maire et consuls de Pézenas, qui joignent à leur mémoire les excuses présentées par la communauté de Cette, à divers commissionnaires en vins de Pézenas et environs, et le désaveu de certaines expressions outrageantes pour ces commissionnaires, relevées dans le projet de ladite communauté. 13 mai 1783 ; - par Goût, de Valros, Fournier, du Pouget, Bouliech et fils, de Mêze, Belugou, de Saint-Pargoire, Lugan, de Mèze, Tremoulet, de Saint-Pargoire, Fabre, de Valros, Lafon, de Saint-Pargoire, Gaillard, de Neffiès, Charamaule ayné, de Méze, Blayac, de Tourbes, Gabriel, d'Aspiran, Tronc, de Roujan, Basset, de Fontès, Ribes, de Peret, Gaudion, de Conas, Bouty, d'Alignan, Hugues, de Pouzols, Laget, de Roujan, Michel, de Fontès, Beziere, de Gabian, Pommaredes, de Caux, Brun, de Vias, Senaux, de Roujan, Bellet, de Saint-Pargoire, Louis Cabanis, de Saint-Pargoire, J. Guinard, de Pomerols, Granal, de Servian, J. Sahut, d'Adissan, Barrai cadet, de Puissalicon, Taix, de Servian, Bremond, de Florensac, Paul, de Paulhan, Clairgue, de Neffiès, Cellarier, de Bessan, Cabal, de Roujan, Couzin, d'Aspiran, Trignan, de Valhan, Seignouret, d'Alignan, Enjalvin, d'Adissan, Eustache, d'Alignan, Lamouroux, de Canet, Cabanon, de Valhan, Andrieux, de Nézignan, fabricants d'eau-de-vie : « Leur but est de parvenir à l'établissement du marché qui se fait aujourd'hui à Pézenas et à Lunel... Pezenas est au centre de la contrée que nous habitons, Sette est au contraire fort éloigné ; c'est une ville dont le séjour est très dispendieux, ainsi que celui de tous les ports de mer ; les voyages que nous serions obligés d'y faire seroient de trois jours et absorberait le petit bénéfice que nous pouvons espérer. » - Mémoire non signé, contenant de semblables protestations en regard des articles du projet de la ville de Cette : « Si les négociants de Sette ont fait quelques pertes, c'est pour leur faute, leur mauvais choix, leur économie, et leur paresse ; ils sont trop riches aujourd'hui pour se donner la peine d'aller au marché de Pézenas faire eux-mêmes leurs achats ; oubliant ce qu'ils avoient il y a vingt ou vingt-cinq ans lorsqu'ils se sont établis à Sette, ils veulent sous un prétexte aussi frivole que ces exposés, que personne, excepté eux, n'achètent des eaux de vie, et que tous les fabriquants du Bas-Languedoc se rendent à Sette toutes les semaines ; ils n'ont pas même pris la peine d'examiner que la chose n'étoit pas proposable. » - Lettre : de Buffil (?), par laquelle après avoir recommandé la lecture d'un manuscrit qu'il envoie, relatif à l'amélioration du commerce des vins et eaux-de-vie, il porte plainte contre le seigneur fidéi-commissaire de Saint-Vincent, qui fait ravager le peu de bois qui reste dans le pays par un troupeau de 200 chèvres. 5 juin 1784 ; - du ministre d'Ormesson, transmettant un projet qui lui a été soumis par 105 fabricants d'eau-de-vie, relatif à la création d'un entrepôt à Cette, et demandant qu'il soit fait une étude approfondie de ce projet. 24 septembre 1783 ; - de Madame de Ganey, pour recommander les fabricants intéressés à la création de l'entrepôt de Cette. - Circulaire adressée par Grangent, subdélégué à Cette, aux curés des villages du Bas-Languedoc où l'on fabrique des eaux-de-vie, dans laquelle après leur avoir exposé le projet d'entrepôt qu'on se propose de créer à Cette sous la direction de Vabre et de Possel, il les prie de lui faire connaître l'opinion des fabricants de leurs paroisses, et d'inviter ceux-ci à se trouver à Cette le 8 décembre 1783 pour s'entretenir avec lui des avantages ou des inconvénients dudit projet. - Réponses à la précédente circulaire, adressées par les curés d'Agde, Aigues-Vives, Calvisson, Congeniès, Cournonterral, Florensac, Galargues, Marseillan, Mauguio, Nîmes, Pézenas, Poussan, Saint-Gilles, Vias. - Lettres : de Grangent, subdélégué à Cette, exposant le résultat de son enquête : « Je regarde cet établissement comme devant être avantageux... Après ce que m'ont confessé mon frère qui a été pendant plus de 30 ans, inspecteur des eaux de vie, Monsieur Mercier, négociant respectable et mon allié, ainsi que Monsieur Durand, sur la manière peu honnêtte dont on a trompé jusqu'à présent lesdits fabricants d'eau de vie dans les magasins de plusieurs négociants, tandis que ces liqueurs avant d'être agréées par l'inspecteur de la province ont été à leur garde et discrétion. Monsieur Durand que j'ai entretenu sur le projet dudit entrepôt qu'il approuve beaucoup, m'a même ajouté qu'un négociant établi en ce port avoit eu la bassesse de se jacter devant lui d'avoir par ses manœuvres excroqué l'année dernière deux mille ecus aux fabricans sur les eaux de vie qu'il avoit reçues de leur part, et qu'il n'avoit pu s'empêcher de témoigner à ce négociant toute son indignation. » 14 décembre 1783 et 12 février 1784 ; - de Gaussel, député à Paris par les fabricants, pour éclairer l'intendant sur le caractère de l'autorisation sollicitée par ceux-ci. 12 février 1784. - Procès-verbal et avis du subdélégué de Cette au sujet de l'établissement d'un entrepôt dans cette ville, contenant les dires des fabricants et des négociants en eaux-de-vie, ainsi que les observations de Mauclerc, inspecteur et ses réponses aux plaintes de Vabre et Possel, demandeurs en concession de l'entrepôt : « Les sieurs Vabre et Possel terminent en inculpant le sieur Mauclere de négligence dans ces fonctions, et ils ne craignent pas de dire qu'il s'en rapporte à son commis lorsqu'il y a quelque procès-verbal à dresser pour des contraventions commises. Le sieur Mauclerc s'aide d'un commis pour la vérification et la dégustation comme l'ont toujours fait ses prédécesseurs ; mais il y a til une seule plainte de la part des fabriquants ou des négociants depuis treize ans qu'il est inspecteur ? y a til eu quelque contestation qu'il n'ait lui-même terminé ? y a t-il eu jamais de contravention qu'il n'ait fait punir et qu'il n'ait examiné lui même avec la plus grande attention ? Le sieur Mauclerc jouit de la confiance publique ; il est honoré de celle des chefs de l'administration de cette province, et il ose dire que cette confiance est trop bien méritée pour qu'il ait à craindre qu'elle puisse être altérée par les déclarations intéressées des sieur Vabre et Possel, dont il n'a pas voulu seconder les vues malgré les sollicitations et l'offre qu'il lui ont faite de payer les frais d'appointement de son commis. Les sieurs Vabre et Possel, devroient se souvenir qu'ils ont approuvé les motifs honnêtes de ce désintéressement. » 3 juin 1784. - Lettre signée par E. Blouquier fils, Petit, Pomier de Layrargues, et Pierre Pomier, membres de la Chambre de Commerce de Montpellier, par laquelle ils s'opposent à la création dudit entrepôt : « La cupidité et l'ambition des moteurs de cette sorte de syndicat, en ont seules fait mouvoir les ressorts, et imaginé un changement d'administration qui deviendroit destructif ou infiniment préjudiciable à cette branche prétieuse du commerce de cette province, s'il étoit accueilly. » - Extrait des procès-verbaux des Étals de Languedoc, séance du 18 décembre 1784, relatif à la demande de Vabre et Possel, que l'assemblée a repoussée, considérant qu'un entrepôt à Cette « ne peut être admissible d'après les frais, les lenteurs, les vexations et les injustices qu'il occasionneroit. » - Lettre de l'intendant au contrôleur-général, dans laquelle il démontre qu'il « seroit fort dangereux de rassembler dans un même local une immensité d'eaux de vie et d'esprits de vin ; car, si malheureusement il y arrivoit un incendie, il seroit capable de détruire, la ville de Cette. » 12 janvier 1785 ; - de Lagarigue fils, fabricant à Béziers, « le plus considérable de la province », relative aux dispositions à prendre pour remédier, par un nouveau règlement, aux abus qui se sont introduits dans le commerce des vins. Juillet 1785. - Projet de règlement proposé par Grangent, subdélégué à Cette, et Mauclerc, inspecteur des eaux-de-vie, pour l'utilité du commerce des esprits en Languedoc : on voit dans ce projet qu'il était difficile de constater le jaugeage avec justesse, faute d'une bonne méthode qu'il incomberait aux États d'établir. 28 décembre 1785. - Lettre de Grangent, à l'appui du précédent projet, dans laquelle il fait remarquer qu'il est impossible à l'administration de veiller seule sur les intérêts des fabricants et qu'il est nécessaire que ceux-ci viennent à son aide : « Ce commerce est devenu très étendu et occasionne en ce port (de Cette) beaucoup de mouvement et de confusion par les envois considérables qu'il fait, puisque dans la circonstance actuelle il arrive ici 4 ou 500 pièces ou barriques d'eau de vie chaque jour. » 28 décembre 1785. - Réponse de la Chambre de Commerce de Montpellier au projet de règlement proposé : « A quel titre d'après l'article 10 Monsieur l'inspecteur voudrait il revenir sur les premières vérifications toutes les fois qu'il le jugeroit à propos et faire perdre souvent aux négocians, des momens précieux pour leurs expéditions, prelendroit il être infaillible ; s'il l'est tout doit le rassurer sur la bonne qualité des envois qui seront faits à l'étranger, l'intérêt personnel, plus fort que tous les raisonnements hazardés, empêchera toujours le négociant le moins éclairé, comme le plus avide de gain, de se faire illusion sur la nécessité de servir ses commettans avec exactitude et fidélité, parce que son état et son existence en dépendent, et sy au contraire Monsieur l'inspecteur a pu se tromper lors d'une première veriffication, soit par inattention, soit par le dérangement des instrumens dont il se sert, ne seroit il pas douloureux pour un négociant honnête et sensible ne se voir attaqué dans sa réputation de probité, parce qu'il se trouveroit chez luy, au moment de l'expédition, des eaux de vie deffectueuses que Monsieur l'inspecteur n'auroit pas reconnu telles et d'être la victime d'une faute qui luy seroit absolument étrangère. » - Autres observations de la même Chambre par lesquelles pour toutes innovations elle réclame la nomination d'un sous-inspecteur ou contrôleur et de deux maitres tonneliers jurés pour seconder l'inspecteur. Ils s'appuient sur « les progrés du commerce des eaux de vie, dont il a été expédié cette année du même port et à la dernière saison, environ cinquante mille pièces pour l'étranger ; leur réputation, une prefference nottable, visible, connue dans tout l'univers, qui s'est accrue sous vos yeux et d'après votre administration ; la presse, le cahos et la rapidité de ces expéditions d'un détail immense est inconcevable. » 16 avril 1786. - Mémoire non signé relatif aux différentes observations sur le nouveau projet de règlement pour le commerce des vins. 1782-1786
                        Description physique : Liasse. - 87 pièces, papier ; 1 imprimée.

                      • C 2687 Commerce des vins et eaux-de-vie. - Tonnellerie. - Lettre : de Renouvier, maire d'Aspiran, annonçant qu'il vient de défendre de jeter dans les rues les vinasses et liquides provenant de la fabrique des eaux-de-vie. 10 octobre 1786. - Lettre du ministre de Calonne à l'intendant, par laquelle il l'informe qu'il vient d'interdire l'exportation des bois feuillards du Roussillon servant à faire des cercles pour tonneaux ; il devra être tenu compte de cette prohibition dans les ports du Languedoc. 22 novembre 1786. - Lettres de Maupin, homme de lettres, par lesquelles il offre à l'intendant ses ouvrages : « Méthode de cultiver la vigne, » « Théorie sur le tems de la vendange » et « Les principales bevues des vignerons ; » il le prie d'en remettre un exemplaire aux rédacteurs des journaux de Toulouse et de Montpellier. Mars à juillet 1786. - Lettre de Colonia, maître des requêtes, chargé de présenter « à la Commission nouvellement établie pour le commerce extérieur » un rapport sur un mémoire présenté au Roi par les États de Languedoc pour demander que les vins de cette province, soient exemptés de tous droits de traite. Il désire avoir sur ce sujet l'opinion de l'intendant. 21 novembre 1786. - Mémoire de la Chambre de commerce de Montpellier, contenant son avis sur la demande de suppression des droits de traite sur les vins : « Depuis que l'Espagne a réduit à un droit modique ceux qui se percevoient à la sortie de ses vins, la demande de ceux de Languedoc a été considérablement reduite, par la prefference que les étrangers ont donné aux vins d'Espagne, ce quy fait que même dans les années d'une récolte médiocre il est resté beaucoup de vins du Languedoc invendus, quoique ceux vendus l'ayent été à un bas prix, et dans les années d'abondance les propriétaires des vignes ont été obligés de donner de douze à vingt quatre livres le muid, les vins qu'ils vendoient cy devant de soixante à cent livres ; malgré ce bas prix il en reste encore prés d'un tiers d'invendus de ceux de la récolte dernière. Il est à craindre que cette exportation qui a diminué considérablement par la concurrence surtout des vins de la Catalogne dont l'abondance augmente journellement par la quantité de plantations en vigne qu'on y a fait, ne diminue encore chaque année, car outre la réduction des droits sur les vins d'Espagne, la quantité de vaisseaux étrangers qui y apportent du bled est cause qu'on y obtient le fret à meilleur marché qu'à Cette. » - Lettre : de l'intendant à de Colonia, maître des requêtes, dans laquelle il s'unit aux États pour demander la suppression des droits de traite en faveur des vins de Languedoc : « Les droits sur les vins et eaux de vie de la province de Guienne ont été plus réduits, à proportion, que ceux qui se perçoivent sur ceux de ma province. » 16 décembre 1786 ; - du ministre de Montmorin par laquelle il adresse la somme de 76 livres 5 sols 3 deniers pour couvrir les dépenses faites à l'occasion d'un envoi de vins en Angleterre par ordre du Conseil du commerce et en vue d'essais. 20 février 1787 ; - de Tolozan, intendant du commerce, relative à la demande d'un secours faite par Massip, avocat à Beziers, fabricant d'eau-de-vie à la métairie du Bousquet, paroisse d'Ouveilhan, lequel aurait été victime de grandes pertes en créant ses brûleries d'après de nouveaux procédés dont il est l'inventeur. 23 août 1787. - Correspondance entre l'intendant, Massip et de Portalon, subdélégué de Béziers, concernant cette demande, que le dernier appuie par un avis favorable. - Mémoire : de Massip intitulé : « Précis sur les désavantages qui résultent de la manière dont on fait le commerce de nos eaux de vie ; » il reproche aux négociants d'entretenir des voyageurs à l'étranger ; de réaliser des gains illicites sur les réfractions des eaux de vie : « Les avances que les négociants fournissent aux fabriquants ordinaires, et les ventes anticipées auxquels ils les contraignent, sont ce qui contribue le plus à la ruine du commerce des eaux de vie et à celle du cultivateur. Ces ventes et ces achats commercent quelquefois au mois de juin pour les oberés, leur fort pour les autres est en septembre afin d'avoir des fonds pour pouvoir à la vendange se procurer les vins dont ils ont déjà vendu les eaux de vie. Le marché ordinaire qui se conclut alors est celui-ci, le fabriquant vend au cours de la foire Saint-Martin, au rabais de 10 sols par quintal, ou de 5, et le moindre de deux sols 6 deniers, tant de pièces d'eau de vie pour remettre à telle époque que le négociant détermine, moyenant tout au plus la moitié du montant des pièces vendues que le négociant lui avance, et dont il se fait encore payer l'interest, à raison de six pour 100 ; le plus souvent il l'oblige de vendre à un prix fixe qui est encore plus ruineux. Voici, par qui, et de quelle manière, on détermine chaque samedy de l'année à Pezenas, qui est, avec Lunel, les deux seuls endroits de la province ou l'on se rassemble pour vendre ou acheter les eaux de vie, le cours qu'elles doivent avoir durant toute la semaine : quatre commissionnaires en sous ordre de Sette, qui ont tous les intérêts des négociants, se rendent la veille, ou le jour du marché à Pezenas ; les fabriquants s'y transportent de même, on s'abouche : hé bien, se demande ton, quel sera aujourd'hui le cours ? Je n'en sçai rien repond le commissionnaire, les eaux de vie tombent, nous n'avons point d'ordres ; mais enfin quel prix en donneriez-vous ? et qu'est ce que vous en demanderiés ? - tant. - Non. On se quitte, on se rejoint ; eh bien, dit l'un, eh bien, dit l'autre, je vous en vends tant de pièces à tel prix ; non il s'en est vendu à tant, et presque toujours cela n'est pas vrai, ou bien ce sera avec quelque eclopé que le prix aura été fait ; mais je vous les achèterai au cours. Soit, dit-on. En attendant le bruit se répand. On va diner de part et d'autre ; enfin au sortir de table on se demande mutuelement, quel est le cours ? un commissionaire prenant alors la parole, repond : elles sont à tant ; et voilà le prix fixé. On croiroit cela une plaisanterie, mais c'est un fait ; » - de De Viennet, subdélégué à Narbonne, contenant ses observations sur l'état et le fonctionnement des brûleries de Massip à Ouveilhan. 12 août 1788. - Lettre de l'intendant au contrôleur général pour le dissuader d'accorder une subvention à Massip : « Les orages ont été si fréquents cette année dans la province et les dommages sur les récoltes sont si considérables que je crois que les fonds des indemnités doivent être réservés pour la classe des cultivateurs qui ont perdu toutes leurs récoltes. » 25 août 1788. - Correspondance entre le ministre, l'intendant et le subdélégué de Toulouse, relative à un mémoire de Lagarde, de Béziers, par lequel celui-ci conseille à De Lomenie de laisser circuler librement dans Toulouse les vins et eaux de vie qui s'expédient par les ports de Cette, et de Bordeaux. Juillet 1788. - Mémoire de Lagarde ayant donné lieu à la dite correspondance ; il accuse les négociants de Cette de frelater les vins « par des mélanges des avantageux. » - Opinion de la chambre de commerce de Montpellier concernant les moyens de donner plus d'étendue à l'exportation des vins du Languedoc. Ces moyens consisteraient : à abaisser les droits de sortie ; à remédier aux vexations des commis de la ferme générale : « Qui ne manquent pas l'occasion de faire payer le quadruple des droits sur le moindre retard du rapport des acquits à caution » ; à procurer la modification des droits d'entrée à l'étranger ; à modifier les règlements sur la contenance des barriques ; à fixer plus rationnellement le temps de la vendange : « Par un usage barbare qui auroit dû être aboli dans un siècle aussi éclairé, on fixe le temps pour la vendange, comme si dans la même parroisse une exposition différente, par exemple au Nord ou au Midi ; la différence de l'âge de la vigne, la différence d'une bonne ou mauvaise culture, et mille autres choses accidentelles ne pouvoient point accélérer ou retarder la maturité du raisin. Quant à la méthode pour faire le vin, elle tient à des préjugés et à une vieille routine : il sera dificile de tirer les païsans, mais on pourroit engager les personnes aisées et éclairées de tenter des procédés meilleurs qui, en procurant un avantage réel, engageroit tout le monde à les suivre par le motif de l'intérêt. » - « Observations sur le préjudice que cause aux cultivateurs des vignobles en France la libre entrée dans le royaume des eaux de vie de Catalogne sous le droit de 6 livres 10 sols pour livre en sus de celui que payent les sujets de S. M. » L'auteur établit que l'étranger bénéficie de 6 % en achetant les eaux-de-vie d'Espagne à Barcelonne de préférence à celles de France à Celle. - Mémoire sur le commerce du Languedoc et particulièrement sur celui des vins et eaux-de-vie, contenant des remarques sur les primes qu'il conviendrait d'accorder à l'importation : « Les habitans des États Unis de l'Amérique connoissent déjà les vins, les eaux de vie, les étoffes et la bonneterie du Languedoc, les négocians armateurs de Sette y ayant fait depuis deux ans diverses expéditions ; ils ont raporté en retour des bois merains et des tabacs pour la manufacture de Sette qui employe 600 ouvriers y compris les femmes et les enfans. Ce commencement de commerce n'a pas été heureux, il a occasionné des pertes, et s'il n'est pas soutenu par des primes il ne se renouvellera pas et ce sera un débouché de moins pour les denrées et étoffes du Languedoc. En 1787 il y a eu six vaisseaux du port de Sette expédiés pour cette partie de l'Amérique ; en 1788 il n'y en a eu qu'un seul et encore n'a t'il été envoyé à cette destination que pour consommer une affaire commencée. Pour donner une idée des risques que courent les négociants lorsqu'ils entreprennent un nouveau commerce on va déduire les motifs pour lesquels les négociants armateurs du port de Sette ont si mal réussi dans leurs spéculations d'Amérique. Indépendamment des vins et des eaux de vie dont la vente a été assez bonne en Amérique, ils y avoient porté des bas de soie blancs ignorant que le goût du pays est pour les bas gris et noirs ; ils y ont présenté des drapperies de couleurs vives et on y préfère les couleurs sombres et rembrunies ; ils y ont exposé en vente des étoffes de Nismes camelées et rayées, on n'y consomme que celles unies ; il en a été de même de la rubannerie. En retour d'Amérique les navires du port et commerce de Sette ont rapporté des bois merains et des tabacs. Le premier article a été avantageux à la vente en France, mais à l'égard des tabacs leur valeur en France etoit de 38 livres le quintal, au départ des vaisseaux et a leur retour ils ne valoient que 30 livres ; ce sont ces révolutions dans le prix qui ruinent les commerçants naissants et qui nécessitent les encouragemens à donner aux armateurs du Languedoc et sans lesquels ils n'osent rien entreprendre. » 1786-1788
                        Description physique : Liasse. - 51 pièces, papier (1 imprimée).

                      • C 5442 Vignes et vins. - Ordonnance de Basville contre les courtiers qui troublent le commerce des vins dans le Bas Vivarais (1690). - « Mémoire contenant les observations » de producteurs de vins muscats et leur protestation contre la pratique consistant à mettre des grains, de l'eau ou de la liqueur dans les tonneaux (1730 environ). - Envoi de l'ordonnance de l'intendant interdisant de fumer les vignes, pratique nuisible à la qualité dés vins (21 mars 1748). - Enquête provoquée par Beguillet, avocat de Bourgogne, réponses sur la façon de cultiver le vignoble dans le diocèse de Béziers, dans celui de Montpellier et dans la subdélégation de Castres. Les vins supérieurs près de Montpellier sont ceux de Saint-Dézéry, Saint-Georges d'Orques, Assas et Saint-Christol ; « ils sont transportés à l'étranger parce qu'ils soutiennent la mer, surtout, ceux de Saint-Dézéry ». « Le muscat de Lunel-Viel est le plus délicat, mais celui de Frontignan résiste mieux au transport et à la mer ». « Les Anglais, les Hollandais, les Suédois et autres peuples du Nord recherchent beaucoup nos vins, soil en nature, soit convertis en eau-de-vie. Il y a des fabriques d'eau-de-vie dans beaucoup de communautés maritimes » (1770). - Elude de l'abbé Rozier sur les raisins cultivés en France (1774). - Opposition des habitants de Pont-Saint-Esprit à la fabrication de la chaux avec le charbon de terre par le sieur Barbu, sous prétexte que cette fumée corrompt la qualité des vins. Demande de la suppression de ces fours à chaux (1775-1777). - Plainte de madame Lavernie de Vilarson contre la fumée de charbon de terre de la fabrique d'eau-de-vie du sieur Boudet à Béziers (1786). 1690-1786
                        Description physique : Portefeuille. - 50 pièces, papier ; 1 imprimé.

                      • C 5443 Vaisseaux vinaires. - « Mémoire sur les nouvelles deffenses de faire des comportes avec des anses ou cornalières de sapin » (s. d.). - Règlement pour la fabrication des tonneaux pour vins et eaux-de-vie (1729). - Plainte des marchands de vin de Paris contre la délibération de la ville de Montpellier de ne faire que des pièces de 5 barraux au lieu de 8 (1747 ?). - Saisie de futailles non conformes au type particulier à la Côte du Rhône, opérée par J.-B. Grangent, inspecteur des vins et eaux-de-vie (1754-1758). - Contestations entre la chambre de commerce de Montpellier et les marchands de vins de Paris sur la contenance des barriques du Rhône qui devrait être de 5 barraux. Trudaine l'envoie à l'arrêt du 27 septembre 1729. Mémoire sur cet arrêt : « La coste du Rhosne depuis Saint-Étienne des Sorts jusques à Roquemaure est très fertile en bon vin dont il se fait un commerce considérable dans le royaume et dans l'étranger, mais en même teins c'est un pays dépourveu de mattériaux propres pour la fabrique des tonnaux... On fait descendre annuellement du Lionnois quantité de futaille nécessaire...Il se recueille années communes dans cette côte de 14 à 15 000 tonnaux. On embarque à Lion ou à Condrieu des tonnaux qui viennent sur le Rhosne » mais avec des retards ; or « le raisin foulé, 3 ou 4 heures après on tire le vin et on l'entonne dans la futaille qui doit être prête » ; faute de tirer aussitôt, « au lieu d'avoir des vins tendres et spiritueux, on n'a qu'un vin dur et sans qualité qu'on est obligé de consommer dans le pays ». La négligence des fabricants de futaille depuis quelques années a discrédité le commerce de ces vins. La solution serait de monter à Roquemaure une compagnie pour fabriquer ces futailles sous le titre de « manufacture royale de tonneaux » ; elle utiliserait des chênes de Bourgogne, Franche-Comté et Lorraine, seuls convenables. L'intendant prévoit une vive opposition de la part du conseil (du commerce) (1755-1757). - Main levée sur des tonneaux saisis à Jacques Verraud, tonnelier de Lyon (1757). - Saisie par les consuls de Gaillac de barriques contrevenant au règlement du 27 septembre 1729 ; les marchands de vin de Paris réclament la liberté (1758-1759). 1729-1759
                        Description physique : Portefeuille. - 54 pièces, papier ; 1 parchemin ; 1 imprimé.

                      • C 5444 Droits sur les vins. - Exemption du droit d'entrée sur les vins entrés à Nîmes pour les jésuites du collège royal (1690). - Arrêt du Conseil exemptant de certains droits les vins de Languedoc et du Roussillon à destination de Paris par Le Havre, Honfleur ou Rouen (1740-1741). - Ordonnance de l'intendant stipulant que les propriétaires de vignes dans le gardiage de Toulouse et résidant dans cette ville, ne paieront que le droit de subvention pour l'entrée de leurs vins, et seront exempts du droit d'octroi (3 août 1743). - Levée accordée à la vide de Mirepoix d'une subvention de 10 sols par charge de vin étranger et 5 sols sur le vin du cru (1742). - Modération du tiers des droits de sortie et de fret sur les vins et eaux-de-vie du cru de Languedoc pour les pays étrangers, sortis par les ports de Sète, Agde, La Nouvelle et Aigues-Mortes (1751-1753). - Prorogation de cette modération (1758-1764). - Demande d'exemption de l'impôt de 20 sols par muid de vin (1774). - Arrêt du Conseil réduisant les droits sur les vins de l'Aunis exportés à l'étranger (1786). - Arrêt du Conseil exemptant du droit de transit tous les vins qui arriveront dans les ports de la sénéchaussée de Bordeaux pour y être embarqués (10 septembre 1786). 1690-1786
                        Description physique : Portefeuille. - 33 pièces, papier ; 1 parchemin ; 8 imprimés.

                      • C 5445 Privilège des villes autorisées à interdire rentrée aux vins étrangers à leur terroir. - Mémoire de Joubert, syndic général de Languedoc, sur les titres de plusieurs communautés à interdire leur entrée à ces vins. Hostilité des États à ce privilège, remise de titres justificatifs par Béziers, Beaucaire, Narbonne, Uzès, Villeneuve-lès-Avignon, Castelsarrazin, Pézenas, Sommières, Vias, Rabastens, Agde, Ganges, Bagnols, Aubenas, Saint-Hippolyte, Sainte-Enimie, Chusclan et Villemur (1734). - Registre ouvert pour enregistrer les titres de 19 localités au privilège d'interdire l'entrée de tous les vins dits étrangers (1755). - Mémoire du marquis de Montferrier et de Joubert, syndics généraux, sur le même objet (1756). - Mémoire de Saint-Priest, intendant, qui approuve les titres de Limoux, Uzès, Villeneuve, Castelsarrazin, Sommières, Béziers, Narbonne, Pézenas, Vias, Rabastens, Castres, Albi, Gaillac, Aubenas et rejette ceux de Ganges, Bagnols, Saint-Hippolyte, Sainte-Enimie, Villemur, Beaucaire, Clermont de Lodève. Chusclan a seulement le droit « d'user d'une marque à feu sur les tonneaux du vin du cru pour en conserver la réputation » (1756). - Instructions données pour exiger la production des titres en vertu desquels les villes réclament ce privilège (1755). - Arrêt du Conseil interdisant à Ganges, Bagnols, Saint-Hippolyte, Sainte-Enimie, Viilemur, Clermont, Aubenas, Chusclan, Lavaur, Tournon, La Grasse, Saint-Ambroix de prohiber l'entrée des vins étrangers. Il confirme ce droit à Limoux, Uzès, Villeneuve, Castelsarrazin, Sommières, Béziers, Beaucaire, Narbonne, Pézenas, Vias, Rabastens, Agde, Castres, Albi et Gaillac (10 mai 1757). - Agde : copie d'un article des statuts en langue d'oc (art. 24 et 28), délibérations du conseil de ville (1639-1719). 1734-1757
                        Description physique : Portefeuille. - 34 pièces, papier ; 3 parchemins.

                      • C 5446 Aubenas : pièces relatives à l'interdiction du vin étranger (1671-1732). - Bagnols : idem (1684-1732). - Beaucaire : idem (1756). - Béziers : idem. Lettres patentes du duc d'Anjou (1370), lettres de Charles V (1371), autres lettres royaux de confirmation (1517, 1533, 1566, 1584", 1625) (1777-1781). - Carcassonne : arrêt du Conseil confirmant l'interdiction (1729). - Castelsarrazin : copie de la confirmation par le roi Charles VII des privilèges de la ville, dont 3 foires annuelles de 3 jours et l'interdiction du vin étranger au cru (1420). - Clermont de Lodève : demande du privilège. - Chusclan : titres de 1675, 1754, 1755 pour la marque de garantie du cru. Arrêt du Conseil interdisant la prohibition (1754). - Ganges : délibération et arrêt interdisant les vins étrangers (1705). 1671-1781
                        Description physique : Portefeuille. - 47 pièces, papier ; 2 parchemins ; 1 imprimé.

                      • C 5447 Limoux : copie de la lettre de Guillaume, archevêque d'Auch, lieutenant du roi en Languedoc, accordant la défense de l'entrée du vin étranger (1349), vidimus de ces lettres (1350), confirmation par le roi Charles VI (1386), par Louis XI (1475), Charles VIII (1483), Louis XII (1500), François Ier (1515), Henri II (1547), François II (1559), Louis XV (1715). - Narbonne : pièces produites en 1732 : transaction entre le vicomte Aymery et les consuls permettant au vicomte de lever une leude sur les marchandises en échange de l'interdiction des vins étrangers et d'autres privilèges, copie (1272), interdiction reconnue par l'abbé de Saint-Paul (1274), acte passé avec le vicomte (1293), dénombrement devant le sénéchal de Carcassonne (1338), autres copies d'actes (1351-1622). - Pézenas : lettres patentes du roi Louis XI (1473), arrêt de la cour des Aides (1629) produits en 1733. - Rabastens : privilèges confirmés à la ville par le roi Philippe III, copie, (1288), confirmation par Louis XI (1466). - Réalmont : requête et délibération (1755). - Roquemaure : requête et délibération (1737). 1732-1755
                        Description physique : Portefeuille. - 43 pièces, papier ; 3 imprimés.

                      • C 5448 Sainte-Énimie : arrêt du parlement de Toulouse contenant défense de faire entrer du vin étranger, de pêcher dans le Tarn du 11 novembre jusqu'aux Rois pour les truites et du 1er avril jusqu'au 1er juin pour les poissons blancs, en barque en toute saison ; marché public et deux foires (23 décembre 1683). - Saint-Gilles : les habitants demandent la suppression des 20 sols par muid de vin et la prorogation de l'ancienne forme d'adjuger le droit d'équivalent dans la province (1774). - Saint-Georges d'Orques : mémoire des consuls contre les forains du lieu qui prétendent obtenir le nom et la marque du vin de Saint-Georges pour des vins recueillis même en dehors du terroir (1753-1754). Ce vin, « supérieur à tous les vins de la province », « a si fort pris faveur chez l'étranger qu'on s'empresse à le faire acheter par des marchands commissionnaires presqu'aussitôt qu'il est cueilli ». Les consuls décident que les pièces du vin du cru seront marquées au feu (13 janvier 1732). Ils s'opposent à ce que tes vins de La Vérune et de Saint-Jean de Védas puissent bénéficier de cette marque (31 mai 1744). Saint-Hippolyte : délibération (1732). - Sommières : les consuls sollicitent le droit d'interdire la vente du vin étranger tant que celui du cru ne dépasse pas 4 livres. Renvoi à l'octroi fait par Henri II en 1557 (1714-1732). - Uzès : lettres patentes de décembre 1623 d'après lesquelles il n'est permis d'entrer du vin dans la ville que du 1er septembre au 11 novembre ; il se produit des fraudes, notamment du fait des soldats (1623-1730). - Vias : lettres patentes de Charles VII confirmant l'interdiction (27 avril 1438). - Villemur : statut et règlement consulaire relatifs à l'entrée du vin étranger (1316-1756). - Villeneuve-lès-Avignon : lettres patentes contenant le même privilège (février 1664). 1664-1774
                        Description physique : Portefeuille. - 32 pièces, papier ; 1 imprimé.

                      • C 5451 Eaux-de-vie. - Mémoire sur la fabrication des eaux-de-vie dans les îles Baléares (s. d.). - Demande de Grangent, inspecteur des vins et eaux-de-vie, en augmentation de ses appointements (1755). - Dispense accordée au sieur Burnet, négociant anglais à Montpellier, de mettre la marque de la province sur les tonneaux d'eau-de-vie embarqués pour l'étranger (1761). - Proposition du syndic général pour la marque des eaux-de-vie de marc exportées par le port de Sète, pour éviter leur confusion avec les bonnes eaux-de-vie (1762-1768). - Mémoires et lettres sur les différentes eaux-de-vie ; opposition à leur exportation ; déclaration royale de 1713 (1764-1768). - Protection des eaux-de-vie de Languedoc contre celles de marc venues de Roussillon et d'Espagne (1768). - Distillation des eaux-de-vie de Sète au charbon de terre, par le sieur Ricard (1774). - Plainte des fabricants de Languedoc contre les commissionnaires qui font des mélanges avec les eaux-de-vie d'Espagne (1775). - Mémoire sur les moyens de décolorer l'eau-de-vie qui s'est colorée dans les futailles, dû à Montet, de la Société royale des sciences de Montpellier. Avis de monsieur Maqueir, de l'académie des sciences de Paris (1780). - Arrêt du Conseil exemptant de droits les eaux-de-vie exportées (1784). - Autre arrêt supprimant les droits de sortie par mer, et augmentant les droits d'entrée dans le royaume (19 novembre 1786). - Suppression des droits de sortie par mer à destination d'une autre province du royaume (1786). 1755-1786
                        Description physique : Portefeuille. - 61 pièces, papier ; 6 imprimés.