Espace personnel

ARCHIVES ET INVENTAIRES EN LIGNE
Imprimer cette page

Intendance de LanguedocNombre de notices : 7303

-+
    • Police
        • Industrie et commerce
            • Commerce, industrie et artisanat
                • Commerce, exportations et importations
                    • Commerce avec le Comtat venaissin
                      • C 2749 Commerce avec le Comtat Venaissin. - Arrêt du Conseil qui prohibe l'entrée en France des étoffes de soie et en général de tous les produits du commerce et de l'Industrie du Comtat-Venaissin. 10 juin 1731. - Lettre : de l'archevêque, vice-légat d'Avignon, par la quelle il prie l'intendant de lui fournir une interprétation des derniers mots du précédent arrêt : « La vivacité des commis qui se trouvent placés aux confins de cette ville, autant du côté du Languedoc que de Provence, les ayant portés a empêcher la sortie de quelques paires de souliers, de quelques pellottons de fil et autres semblables minuties, a donné lieu aux remontrances que m'ont fait ce matin Mrs les consuls, et c'est ce qui me fait prendre la liberté d'avoir recours a vos lumières. La matière est trop importante, et mon attachement a l'avantage et tranquillité de ce peuple est trop juste, pour que je ne doive me flatter que vous voudrez bien pardonner à mes importunités ; » 6 juillet 1731 ; - de l'intendant, en réponse à la précédente. Il est d'avis qu'il faut interpréter l'arrêt dans toute la rigueur des termes employés, et que dorénavant « toutes les marchan dises telles qu'elles puissent être dont les marchands ou commerçants de la ville et comtat d'Avignon pourroient faire des envois dans le royaume ne soient plus receus. » 8 juillet 1731 ; - de Chinon, marchand drapier à Avignon, pour implorer la pitié de l'intendant en faveur du commerce de cette ville : « Je suplie vostre Grandeur de faire attention que le royaume n'est plus ce qu'il étoit du temps de Louis 14, ou toute l'Europe estoit forcée de venir puiser en France les marchandises et d'y apporter son argent, ce qui la rendoit riche et peuplée par rapport à la quantité d'ouvriers qu'il falloit pour sur venir à un si grand débit ; mais les révolutions survenues depuis ont bien changé les affaires de face puisqu'au lieu que les estrangers venoient y acheter nos marchandises ils n'y viennent aujourd'hui que pour y vendre les leurs. Il y auroit à craindre que s'il se levoit une guerre la misère joint a une augmentation d'impôts sur un peuple déjà accablé pourroit donner lieu a quelque remuement dans la province du Languedoc plus dangereux et plus funeste que les précédents ; il y auroit encore à craindre que si le grand nombre des religionaires qu'il y a dans Marseille, qui ne négocie qu'en marchandises prohibées, agissoit de concert avec eux il n'arriva quelque renversement dans l'État. » 10 juillet 1731. - Note du même, non signée, dénonçant De la Mole, qui, dit-il, est le promoteur du dernier arrêt, par suite des plaintes qu'il portoit contre la contrebande, le dénonçant comme ayant fait lui-même plus de contrebande que tous les contre bandiers du Comtat réunis : « Vostre grandeur n'a qu'a faire arrêter quelqu'un des valles (valets) qui l'on servi : ils n'eziteron pas de lui avouer la quantité de voyage qu'ils ont fait avec sa chaise avec les deux ou trois grosses males plaines allant et venant de Marseille. » Juillet 1731. - Lettre du contrôleur-général interprétant l'arrêt relatif à la sortie des marchandises du Comtat : « Je crois que l'on pousse la rigueur un peu loin il ne faut pas étendre les défenses sur les denrées du comtat telles que grains, vins, huiles et légumes, et pour ce qui est des marchandises qui seront déclarées pour le pays étranger, on pourra les laisser passer par transit et sous acquit portant soumission de rapporter un certificat comme quoi lesdites marchandises auront esté remises au lieu pour lequel elles auront esté déclarées. » 23 juillet 1731. - Correspondance entre l'intendant, le subdélégué de Pont-Saint-Esprit, les employés des fermes et divers particuliers, relative au passage des grains des terres de France en celles du Comtat et réciproquement. 1731. - Arrêt du Conseil : qui proroge pour un an à dater du 15 octobre 1731, l'exemption des droits portés par l'arrêt du 26 septembre 1730 sur les grains, farines et légumes qui seront transportés des provinces soumises au droit des fermes dans les provinces réputées étrangères et de celles-ci dans les précédentes ; 11 septembre 1731 ; - qui ordonne que les toiles écruës qui seront envoyées dans le Comtat pour y être blanchies, seront marquées dans les bureaux des fermes. 30 octobre 1731. - Lettre : du contrôleur général exposant que les consuls d'Avignon se plaignent de ce que les employés des fermes refusent de laisser entrer des grains sur le territoire du Comtat, que c'est là un abus qu'il est urgent de faire cesser. 31 octobre 1731 ; - du même, contenant des instructions contraires à celles portées dans la dépêche précédente : « Le Comtat doit être réputé pays étranger, l'arrêt du Conseil du 11 septembre dernier n'accordant l'exemption de droit que pour les grains qui passent d'une province à l'autre du royaume » ; 3 décembre 1731 ; - du même relative à un arrêt du Conseil en date du 29 janvier 1732 « qui ordonne que les droits de traites foraines et domaniales seront a l'avenir exactement perçus sur toutes les marchandises, denrées et bestiaux qui sortiront du royaume pour quelques pais que ce puisse être qui ne se trouve pas de la domination du roi ; il est a propos que vous soyez instruit que l'exécution de cet arrest ne regarde que le Comtat d'Avignon, cependant le Roi n'a pas trouvé a propos que cette disposition fut publique, c'est pourquoi la disposition de cet arrest paroist générale ; je vous prie de tenir la main à ce qu'il ne soit point contrevenu aux dispositions qu'il contient. » 11 février 1732 ; - du même, autorisant l'intendant à permettre à Ardisson fils, de Nîmes, teinturier, de tirer d'Avignon les cent quintaux d'eau forte dont il fait usage annuellement pour sa teinture écarlate. » Ardisson fils était en même temps régisseur du poids du roi pour le compte de la comtesse de Genitine ; 22 mai 1732 ; - du vice-légat à l'intendant : « Vous n'ignorez pas que les affaires de ce pays touchant l'interdiction doivent se terminer au plutost. Permettez-moi, a l'approche de cette foire de Beaucaire de vous prier d'écrire pour que cette ville ait, en attendant, la liberté dont elle jouissoit auparavant ; » Avignon, 9 juin 1732 ; - du contrôleur général, relative aux avances du vice-légat ; « je ne sais sur quoi il fonde ses espérances sur la levée de l'interdiction du commerce avec le Comtat. Il n'est question de rien approchant. Il faut continuer à exécuter avec attention les ordres donnez ; » 22 juin 1732 ; - des consuls de Beaucaire implorant les bontés de l'intendant en faveur des marchands d'Avignon, que les rigueurs de l'inter diction vont tenir éloignés de la prochaine foire. 22 juin 1732. - Mémoire par lequel les corps des marchands de soie et des marchands de bas de soie de Nîmes protestent contre certains projets des fermiers généraux : « La fabrique des soyes qu'on voit aujourd'hui dans Nismes, eut des commencements très médiocres, dans le temps que celle d'Avignon étoit dans un état très florissant ; une sage politique fit assujettir les soyes qui sortoient d'Avignon a des droits plus considérables que ceux que la fabrique de Nismes devoit produire. Cette conduite causa deux evenements bien différents ; la fabrique d'Avignon peu à peu affaiblie, tomba dans une entière décadence : celle de Nismes reçût d'abord un accroissement considérable, et enrichie des débris de la première elle est parvenue à un point à pouvoir être regardée comme des plus importantes du royaume. Les exposans allar mez d'une proposition qu'on doit faire à Rome de décharger les soyes et les étoffes de soye qui sortiront d'Avignon des droits qu'on exigeoit sur leur sortie, et de ne pas les distinguer de celles de ce royaume sous certaines conditions, et entre autres qu'il fut permis à Mrs les fermiers généraux d'établir un ou deux bureaux dans les états de Sa Sainteté, pour la vente et distribution du tabac au même prix qu'on le vend dans les états de Sa Majesté. Cette proposition faite par M. l'ambassadeur de Sa Majesté, sera sans doute accueillie, et la cour de Rome ne refusera pas une offre si avantageuse au commerce d'Avignon et aux sujets de Sa Sainteté. Mais comme on ne peut rien proposer de plus ruineux pour le commerce de France et surtout pour la province du Languedoc, et en particulier pour la ville de Nismes, les exposants prennent la liberté de présenter les considérations qui doivent détourner ce projet. Si les étoffes qui se fabriquent dans Avignon sont affranchies, les marchands et fabriquants de cette grande ville, pour si peu qu'ils aient d'émulation et qu'ils entendent leurs intérêts, auront dans moins d'un an, plus de trois mille métiers qui seront montés par les mêmes ouvriers qui sont aujourd'hui répandus dans Nismes, lesquels attirés par leurs intérêts et par les offres des marchands d'Avignon, ne balanceront pas pour s'y aller établir. Les motifs qui les y conduiront sont sensibles : une vie plus aisée, moins de sollicitude, exempt du paiement des dettes du corps des fabriquants qui dans Nismes sont extrêmes, délivrés du payement des tailles et des capitations qui les fatiguent et de la cherté des loyers des maisons dans une ville vaste et qui n'est pas peuplée. Les ouvriers ainsi soulagez de ces contributions générales, et dans les dépenses particulières, travailleront à meilleur compte. D'ailleurs la fabrique d'Avignon étant libre, et nullement assujettie a aucun des règlements que doivent suivre celles du royaume, ni observée par la vigilance d'aucun inspecteur, les étoffes qu'on y fabriquera seront vendues a meilleur marché que celles de Nismes. Cela entraînera non seulement la décadence de la fabrique des exposants, mais encore la ruine des propriétaires des fonds de terres. Il est encore à craindre que la plupart des marchands dégoûtés d'un commerce qu'ils pourraient exercer plus commodément à Avignon, n'y suivent les ouvriers qu'il font travailler ; il seroit de l'intérêt de l'État, de défendre absolument l'entrée des étoffes d'Avignon en France, cette fabrique étant la seule qui est en concurrence avec celle du royaume et qui leur donne atteinte ; car si les étoffes qui se fabriquent à Avignon étoient entièrement prohibées en France les fabriques du royaume recevraient un double accroissement. » Juillet 1732. - Lettre par laquelle De Montclus, de Nîmes, qui possède des biens à Avignon, demande la permission d'introduire dans cette ville les blés qu'il recueille dans sa terre de la Bartalasse, Août 1732. - Lettre par laquelle le contrôleur général insiste pour que le commerce du Comtat avec la France soit interdit avec la dernière rigueur : « Le peu d'attention qu'apporte M. le vice-légat pour arrêter la contrebande dans le Comtat, détermine Sa Majesté à donner des ordres de resserrer le Comtat par toutes les voies imaginables. C'est par cette raison que j'ai averti les fermiers généraux de donner des ordres a tous leurs employez tant de Languedoc, Provence et Dauphiné, que du Comtat, de ne laisser rien sortir desd. provinces pour entrer dans le Comtat, et même d'empêcher que sous aucuns prétextes on y introduise aucuns grains, denrées, ni bestiaux. » 24 décembre 1732. 1731-1732
                        Description physique : Liasse. - 66 pièces, papier (5 imprimées) ; 1 échantillon d'étoffe.

                      • C 2750 Commerce avec le Comtat Venaissin. - Lettre de Duret, subdélégué à Villeneuve, faisant connaître à l'intendant la fondation dans la maison de De Thiery, de cette ville, d'une fabrique de soie alimentée par des soies venant d'Avignon et dirigée par les avignonnais Michel et Roubaud, parents : « Dans le temps que j'estois maistre du port et juge des fermes du roi j'allois souvent au bureau général, ou je savois bien de choses qu'on me cache aujourd'hui ; je suis le seul qui en sait le moins dans la ville, privé des fonctions de mes deux offices qui ont cousté de grosses sommes à ma famille et à moi depuis cent quarante années que nous les possédons. » 21 avril 1732. - Ordonnance par laquelle l'intendant décide, sur les plaintes de Pierre Carlier, adjudicataire général des fermes, que la manufacture d'étoffes de soie établie à Villeneuve-les-Avignon suspendra ses travaux et qu'en attendant les métiers seront cachetés et fermés avec des cadenas, cette manufacture employant des soies teintes à Avignon et d'ailleurs facilite la contrebande des étoffes de soie fabriquées dans le Comtat. 7 mai 1732. - Requête par laquelle les consuls de Villeneuve font opposition à la précédente ordonnance en qualité de parties principales et les plus intéressées : « Selon l'adjudicataire [des fermes], la ville de Villeneuve est trop voisine d'Avignon pour qu'on doive y laisser la liberté du commerce, et y souffrir des manufactures d'estoffe de soye il est surprenant qu'il se serve pour vexer les suppliants du même prétexte qui a obligé nos rois de leur accorder une protection toute particulière. Le roi Philipe le Bel a accordé a cette ville les privilèges dont elle jouit, il promet de protéger et de défendre ses habitants comme ceux de la ville de Paris et il n'accorde ces privilèges, et ne fait cette promesse que par ce que c est une ville frontière. Tous les successeurs de Philipe le Bel, le roi même heureusement reignant, ont confirmé ces privilèges : il y en a même qui les ont augmentés et toujours leur motif a esté par que c'est une ville frontière. Le raisonnement de l'adjudicataire est directement opposé à celui de nos rois, il prétend ruiner cette ville, détruire son commerce et ses manufactures, uniquement parce qu'elle est trop voisine de celle d'Avignon. Il dit que les fabriques de Villeneuve favorisent la contrebande, que des que les estoffes d'Avignon auront passé le Rhône on les fera passer pour des estoffes fabriqués à Villeneuve ; mais outre qu'on pourroit dire la même chose de toutes les manufactures du royaume, les suppliants répondent qu'on peut prendre des précautions seures pour éviter la fraude, obliger par exemple les ouvriers de faire leur déclaration de chaque pièce, les plomber sur le métier, on y mettre telle autre marque ou empreinte qu'on trouvera à propos. Il n'y a rien dans le monde, quelque sagement estably qu'il soit, qui n'ait ses inconvénients, et dont la malice de l'homme ne trouve le secret d'abuser ; on les souffre pourtant ces inconvénients et ces abus lorsqu'on ne peut pas y remédier aussi absolument qu'on le peut en cette occasion ; on se contente de punir ceux qui les commettent ; mais soubs prétexte d'une fraude imaginaire et dont depuis 20 ou 30 années on ne peut citer un seul exemple, il n'est pas juste d'interdire le commerce des suppliants et de détruire leurs manufactures. Si cela avait lieu il faudroit aussi leur deffendre d'élever des vers a soye, les obliger d'arracher leurs meuriers, leur interdire tout commerce de soye, quoi qu'il soit aussi ancien dans leur ville que dans pas une autre du royaume ; tout cela peut favoriser la contrebande et l'on peut dire des introducteurs de la soye ce que l'adjudicaire dit des introducteurs des estoffes. Les uns et les autres trouvent la même facilité a passer le Rhône dans toute la longueur du Comtat ; et lorsqu'ils ont traversé ce fleuve ils peuvent faire passer la soye aussi bien que les estoffes pour être de la fabrique de Villeneuve. Ainsi si l'adjudicataire venoit à bout de détruire les manufactures d'estoffes, il voudrait ensuite détruire le commerce de soye pour lequel il ne peut pas prendre des précautions si justes, la soye ne pouvant être ni plombée ni marquée, et les suppliants n'oseroient plus se flatter qu'il ne demandât enfin de raser leur ville soubs prétexte qu'elle peut servir d'entrepost. Au surplus les fabriques des suppliants augmenteront les droits de la ferme au lieu de les diminuer ; il est de notoriété publique que les estoffes de soye fabriquées à Avignon passent en fraude dans le royaume, et l'adjudicataire se trouve par la privé de ses droits, tandis qu'au moyen des précautions dont on a parlé, la manufacture des suppliants ne sçauroit tirer une once de soye d'Avignon qu'elle n'ait esté acquittée, et il est surprenant que l'adjudicataire s'efforce de détruire des manufactures qu'il devroit favoriser, et en diminuer les droits pour attirer à Villeneuve toutes les fabriques d'Avignon, ce qui arriverait infailliblement pour peu qu'on vouleut y concourir. On favorise le commerce de toutes les villes du royaume et surtout l'establissement des manufactures, les suppliants ne seront pas les seuls privés de cet avantage, l'air d'Avignon ne doit pas être contagieux pour eux, puisque malgré la proximité ils ont le bonheur d'être sujets de Sa Majesté. Leur interest se trouve mêlé avec celui de Testât ; le bien de la province du Languedoc et du royaume demanderait qu'il y eut sur le bord du Rhône vis-à-vis d'Avignon une ville frontière plus considérable que n'est Villeneuve. Il s'agit aujourd'hui de l'agrandir aux dépens d'un estât estranger, et il semble que dans cette occasion les suppliants ne devroient avoir à combattre que les habitants d'Avignon et les contrebandiers qui seuls ont interest de soutenir les fabriques etrangères. Si les fraudeurs osoient paroittre dans cette cause, ils ne prendraient pas d'autres conclusions que celles qu'a pris l'adjudicataire. » Mai 1732. - Lettres du subdélégué de Villeneuve, par lesquelles il appuie les demandes des habitants et fabricants de soie de cette ville. Mai-juin 1732. - Observations de Callas, directeur des fermes à Villeneuve, pour combattre ces doléances et réclamer de plus fort la fermeture des fabriques de soie sur la rive droite du Rhône. Juin 1732. - Mémoire contenant l'avis de l'intendant au sujet de ces établissements. 15 juin 1732. - Lettre du contrôleur général Orry, par laquelle il ordonne la fermeture immédiate de ceux-ci : « Comme il est important de maintenir l'exécution de l'arrêt du 10 juin 1731 qui défend tout commerce avec le Comtat, et que cette manufacture ne pourroit se soutenir sans que l'on fasse venir d'Avignon les soyes teintes qui y seroient employées, que d'ailleurs ce serait donner lieu a l'introduction en fraude des étoffes de soye du Comtat, je pense qu'il ne convient pas de permettre cet établissement, et pour cet effet, sans qu'il soit besoin de donner un arrest du Conseil, je crois qu'il suffit de laisser subsister l'ordonnance que vous avez rendue le 7 juin qui fait défenses aux entrepreneurs de continuer leur travail en chargeant votre subdélégué sur les lieux d'y tenir exactement la main. Si dans la suite le commerce étant ouvert avec le Comtat, il se présente quelqu'un qui veuille entreprendre une pareille fabrique, l'on examinera alors l'utilité dont elle peut être pour Villeneuve et les précautions qu'il conviendrait de prendre pour mettre cet établissement en règle, en suposant néantmoins qu'il puisse se faire sans préjudice aux autres fabriques de soye qui sont déjà établies dans le royaume. » 26 décembre 1732. - Ordonnance par laquelle l'intendant prohibe toute fabrication d'étoffes de soye à Villeneuve « à peine de confiscation et de 1 000 livres d'amende pour chaque contravention. » 10 janvier 1733. - Procès-verbal de Duret, subdélégué à Villeneuve, contenant le récit de sa descente dans les ateliers de soierie de cette ville. Il a trouvé huit métiers appartenant à Pierre Laurents, qui les avait fait abattre. 28 janvier 1733. - Lettre du même : par laquelle il informe l'intendant que le contrôleur général des fermes à Villeneuve a autorisé le propriétaire des métiers démontés à les transporter à Avignon. Il se plaint du peu d'autorité dont il dispose en comparaison avec les agents des fermes. Ceux-ci donnent de leur propre mouvement des ordres contraires à ceux de l'intendant. Ils tuent des veaux qu'ils transportent durant la nuit dans le Comtat au moyen des barques dont ils ont les clés. Duret ajoute qu'il connaît des faits de plus grande importance qu'il n'ose dire et termine en demandant qu'on brûle sa lettre ; 6 février 1733 ; - pour se justifier de n'avoir pas fait enchaîner les métiers. Il ne trouva dans Villeneuve ni cadenas, ni chaînes. D'ailleurs il ne pouvait prévoir que les métiers seraient enlevés ; 14 février 1733 ; - pour se défendre de l'accusation portée contre lui par Pépin, contrôleur général des fermes, qu'il aurait été le premier à favoriser l'envoi des métiers à Avignon. 4 mars 1733. - État des effets composant l'avoir de Pierre Laurent, ouvrier à la manufacture des étoffes de soie de Villeneuve et propriétaire des métiers transportés à Avignon et certificat du même en faveur de Duret. Mars 1733. - Lettre de celui-ci dénonçant de nouveau Pépin. Il lui attribue des « manières extraordinaires. » « Il arriva ici dans un petit estât et très pauvre ; cela est bien augmenté à présent. Il profite de tout. Tout est riche chez lui et cela augmente tous les jours. Dans Avignon, du moins dans les personnes distinguées, rien ne manque. L'argent fait tout et fait tout entreprendre ; 6 mars 1733 ; - du contrôleur général Orry, ordonnant à l'intendant d'envoyer en prison jusqu'à nouvel ordre le contrôleur des fermes Pépin, pour le punir d'avoir laissé passer à Avignon des blés et des métiers. 19 mars 1733. - Note par laquelle l'intendant de Languedoc De Bernage, alors en visite à Versailles, invite Angrave, son secrétaire à Montpellier, à prévenir Pépin d'avoir à se rendre de lui même en prison : « s'il veut éviter les frais et la honte de sa conduite... Il doit être assuré de sa révocation à la première faute qu'il fera. » - Ordre enjoignant à Du Plessis, gouverneur du fort Saint-André de Villeneuve, de garder Pépin durant trois jours et trois nuits en prison dans ce château. 18 mars 1733. - Lettre de Pépin à l'intendant pour se disculper : « Je ne me plains point de mon arrêt : s'il a eu d'abord quelque chose d'amer cette amertume a été bien corrigée par la part qui ont pris les honnêtes gens de la ville qui me rendent quelque justice. » Il termine en suppliant l'intendant à se joindre à Fagon, son protecteur, et de demander que cette disgrâce ne lui porte pas un trop grand préjudice. Au fort Saint-André, 23 mars 1733. - Déclaration faite par Louis-Claude Pépin, devant le juge royal de Villeneuve, contenant le récit des circonstances qui ont occasionné son emprisonnement. Il avait donné la permission de laisser passer les métiers à Avignon, par pure commisé ration pour de pauvres ouvriers et Duret l'avait encouragé à cette action. Mars 1733. - Pièces remises à l'appui des plaintes de Duret contre Pépin : Arrêt du Conseil : portant règlement pour la fabrication des bas et autres ouvrages au métier ; 30 mars 1700 ; - prohibant la sortie hors du royaume des métiers servant à fabriquer les bas. 25 avril 1724. 1700-1733
                        Description physique : Liasse. - 45 pièces, papier (2 imprimées).

                      • C 2751 Commerce avec le Comtat Venaissin. - Copie d'une lettre écrite par Dupleix de Bacquencourt, fermier général, au vice, légat d'Avignon, pour le remercier du bon accueil qu'il a reçu de lui pendant son séjour dans cette ville. En récompense il a fait des démarches pour réconcilier le Comtat avec le gouvernement français : « Quoique j'aie entrevu dans les ministres peu de dispositions à entrer en négociation avant que la Cour de Rome qui a donné les premiers sujets de plainte ne fasse aussi les premières démarches... La confiance qu'à la Cour de Rome dans votre Excellence fera aprouver bientôt tout ce que vous proposerés comme juste et convenable aux intérêts du pays que vous gouvernés, ainsi, au lieu de la trêve que vous demandiés, vous pourriez jouir d'une paix solide et durable. » Paris, 17 octobre 1731. - Mémoire du même, contenant ses propositions approuvées par le contrôleur général Orry, sur les moyens de ramener l'accord entre le Comtat et la France : « La cour de Rome, par édit du mois d'octobre 1730, a défendu l'introduction dans l'état ecclésiastique de tous damas et draps communs venants de l'étranger à l'exception des draps des pais héréditaires d'Allemagne. Elle a aussi défendu par autre édit du 30 du même mois à toutes personnes (les villes de Rome, Bologne et Ferrare exceptées) l'usage de l'or et de l'argent dans les habillements et de toutes dentelles de soye ou de fil fabriquées hors de l'état ecclésiastique. Ces deux édits opèrent un tort considérable aux manufactures de France, et l'exception portée par le premier en faveur des pais héréditaires d'Allemagne, est des plus mortiffiantes pour ne pas dire injurieuses. Tant de griefs ont enfin déterminé le Conseil à user de représailles, il s'est contenté de rendre l'arrêt du 10 juin dernier, qui défend l'entrée dans le royaume des marchandises de la fabrique et du commerce d'Avignon et du Comtat Venaissin, tandis qu'il pouvait sans injustice prendre un parti plus violant, soit en défendant l'entrée des bestiaux dans le Comtat, soit en faisant exiger comme autrefois la domaniale à l'entrée sur tout ce qui y est sujet. Pour faire cesser les dommages respectifs en remettant les choses dans leur ordre naturel, il paroit juste et raisonnable : Primo que la cour de Rome révoque les défenses portées par les édits des 12 et 30 octobre 1730. Secundo que les fabriques, les entrepôts et le débit des toilles peintes ou autres marchandises de contrebande soient défendu dans Avignon et le Comtat, avec pouvoir aux commis des fermes de sa majesté autorisé par la vice-légation de faire des visites et saisies chez tous les contrevenants. Tertio que toutes les plantations de tabac et fabriques demeurent suprimées dans le Comtat, en y établissant la vente exclusive aux conditions dont on conviendra. Suivant le rapport des personnes les plus au fait du produit des terres du Comtat Venaissin propres à la culture du tabac, une salmée, qui est un peu plus grande que l'arpent de France, produit ordinairement seize quintaux de feuilles, des première, seconde et troisième qualité propres a être mises en vente. Ces feuilles se vendent les unes dans les autres environ dix livres le quintal, partant chaque salmée rapporte au propriétaire ou cultivant 160 livres. Sur quoi il faut déduire les frais de culture et de récolte. La même terre ensemencée en bleds apporte année commune par salmée cinq mesures appelées aussi salmées qui se vendent ordinairement depuis 20 jusqu'à 24 livr. chacune, ce qui fait pour les cinq salmées environ 120liv. Suivant le calcul,une salmée de terre complantée en tabac rapporteroit un bénéfice de 40 livres au de la du produit de la même terre ensemencée en bled, sans parler du prix de la semence qui coûte en grain et ne coûte rien en tabac, mais l'idée de ce bénéfice disparoitra si on fait attention au travail perpétuel qu'exige la culture du tabac, et à l'incertitude de la récolte infiniment casuelle dans un terrain qui ne produit cette plante qu'avec des soins continuels, et pour ainsi dire par artifice. Les habitants de Valreas et du haut Comtat ont si bien reconnu tous ces desavantages qu'ils ont d'eux mêmes abandonné les plantations, elles ne se soutiennent dans les communautés de Boulenne, Piolens, Mornas, Rochegude, Caderousse et quelques autres du voisinage que par ce que les fonds y sont beaucoup meilleurs que dans le reste du Comtat et que ces communautés sont a portée de faire aisément leurs versements. On n'a pas recueilli dans le Comtat dans la meilleure année plus de huit cent milliers de tabac, d'où on conclud qu'a raison de seize quintaux par salmée il n'y en a eu que cinq cent complantées chaque année qui sur le pied de 20 livres le bénéfice par salmée font 10 000 livres pour tout le Comtat. Ces principes reconnus pour vrais l'adjudicataire général des fermes de France offre d'indemniser les habitants qui ont des fermes propres à cette culture, soit en payant annuellement lad. somme de 10 000 livres, soit en accordant une diminution sur le droit unique des soyes, sauf audit adjudicataire d'indemniser la ville de Lyon a qui il a été alliené. » 1731. - Lettre de Calias, directeur des fermes, par laquelle il demande des ordres pour laisser entrer dans le Comtat une certaine quantité d'acier destinée à fabriquer des volans ou faucilles, à la condition que ces objets une fois faits pourront entrer sans difficulté en Languedoc. Il s'est informé si l'on ne pourrait pas trouver des volans ailleurs que dans le Comtat : « L'on m'a assuré qu'il n'y avait qu'un seul ouvrier qui en fit, en Rouergue, mais, qu'il ne sauroit en fournir la quantité nécessaire en ces cantons. » 6 mai 1732. - Ordonnance de l'intendant autorisant les habitants du Languedoc à faire venir du Comtat les faucilles nécessaires pour la prochaine récolte et ce jusqu'au 1er juillet. 16 mai 1732. - Procès-verbal relatif à un conflit survenu entre le Directeur des coches d'Avignon et le commis des fermes de Villeneuve, adressé à la direction des fermes par le visiteur de cette ville. Deux coches à destination de Lyon, chargés à Avignon, remontaient le Rhône, lorsqu'ils furent mandés pour recevoir la visite des employés des fermes. Guiran, directeur des coches, fit arrêter ceux-ci ; mais s'opposa à leur visite et permit qu'on jetât dans le fleuve les marchandises suspectes : « Quelques temps après avons avec beaucoup de surprise vu arriver une escouade de soldats au service de sa sainteté dans la ville d'Avignon, lesquels les fusils en arrest nous ont crié : Nous vous ordonnons de la part du prince de vous retirer ; avons répondu, nous vous signifions de la part du Roi que nous sommes ici sur le Rhône, dans les fonctions de notre emploie pour le service des fermes de sa majesté ; sur quoi auroient persisté criant de nouveau avec des gestes de mépris nous venons de la part du prince, et alors nous auroient réitérés l'ordre de nous retirer disant que nous étions venus avec port d'armes, pour forcer les coches, et qu'ils vouloient s'en rendre les gardiens ; nous voyant la résolution ou ils étoient de nous faire violence, voyant de plus avec les dits soldats une populace ameuttée de gens de toute espèce aurions été obligés de nous retirer sans pouvoir reprendre nos armes que nous avions passées dans les coches, les soldats nous en ayant empêchés ; nous, sommes entrés dans un petit batteau que nous avions attaché a l'un desd. coches, et nous avons repassé en Languedoc pour donner avis de cette violence. Nous étant retiré sur la Bartalasse avons crié a haute voix aux mariniers qui etoient dessus et aux environs desdits coches, leur déclarant que vu le premier refus qu'ils avoient fait de venir se présenter à la vérification et a la visite, conformément aux règlements que nous leur avions notifié de la part du roi, refus qu'ils avoient fait avec un éclat séditieux qui nous avait attiré les violences et les menaces que nous avions reçues de la part des soldats de sa sainteté contre les égards dûs au service des fermes de sa majesté, nous donnions a leur personne assignation aux sieurs intéressés aux coches de comparoitre dans trois jours par devant M. Duret, me des ports a Villeneuve d'Avignon, pour voir, conformément aux susdits règlements, ordonner la confiscation desdits deux coches et des marchandises y contenues ; après quoi nous sommes tous restés du coté de l'isle de la Bartalasse, avancés sur le Rhône dans un petit batteau attaché a ladite isle pour tacher de découvrir ce qui pouroit se passer de l'autre coté et les marchandises qui pouroient être enlevées ; mais n'avons pu rien découvrir par le grand nombre de ceux qui bordoient le Comtat d'où nous avons entendu plusieurs voix qui nous crioient : vous avés crû trouver du butin mais vous n'en aurés rien ! Peu après la nuit étant survenue aurions continué de rester sur le Rhosne jusqu'à l'heure de dix du soir, mais le temps s'etant obscurcy par une pluie presque continuelle et un vent orageux et de plus le Rhosne grossissant tout à coup et étant devenu impraticable par les inondations nous avons été obligé à la susdite heure de dix du soir de nous retirer. » 21 octobre 1732. - Lettre : par laquelle Dupleix, directeur des fermes, expose à sa compagnie les faits qui ont donné lieu au précédent procès verbal : « Dans les conférences que j'ai eues avec M. le vice légat, cette affaire a été mise sur le tapy, il a commencé par m'asseurer qu'il n'y avait nulle part, parce qu'il ai point à Avignon, que M. l'auditeur général qui y commandoit en son absence n'avoit donné nul ordre aux soldats, et qu'ils y avoient été de leur propre mouvement ; je lui ai répondu que s'ils avoient agi sans être authorisé » il les auroit sans doute punis par la prison ou autrement, au lieu de justifier leur conduitte par le procéss verbal qu'il a fait dresser par les officiers de la vice légation. En m'assurant toujours qu'il n'aprouvoit ni n'improuvoit ce qui avait été fait il m'allégua qu'il croioit cependant les soldats fondés en ce que la moitié du Rhosne dans toute la partie qui borde le Comtat apartient au pape, que les coches etoient amarés sur les terres de sa sainteté lorsque les commis les ont abordés, et quand les soldats et habitants d'Avignon les en ont chassés ; qu'il ai point permis aux employés de faire aucune visite ni vérification sur le terrain d'Avignon sans sa permission, et qu'enfin c'etoit une véritable entreprise à l'autorité de sa sainteté. Je lui ai répliqué a tout cela qu'il était revêtu du souverain pouvoir dans le Comtat, que son incertitude aparente et les procédures faites sous son autorité donnoient lieu de présumer qu'il aprouvoit la conduitte de ses soldats, qu'il avait été décidé depuis long temps que non seulement le Rhosne apartenoit au Roi mais même les terrains qu'il avait occupé, qu'en conséquence toutes les isles et tous les cremens, accroissements, alluvions, atterissements, ne faisant aujourd'hui qu'un même continent avec le Comtat etoient de la province de Languedoc, que leurs habitants etoient sujets de sa majesté, et qu'en conséquence ils paioient les impositions, acquittoient les droits dûs, dependoient absolument pour le temporel des officiers de sa majesté, que cela ne pouvait point être mis en question vu la possession et les arrests rendus a ce sujet par le parlement de Toulouse, qu'il était si vrai que le Rhosne appartenoit au Roi que personne n'y pouvait pescher sans permission expresse de ses juges des ports, que sa sainteté n'avoit aucun droit sur les bacs a traille, pas même sur celui de la branche de la Bartalasse, que tous les règlements concernants la navigation de ce fleuve sont émanés de l'authorité royale, que les coches mêmes qui donnoient lieu a la question apartenoient au roi. Suivant les informations que j'ai faittes ici, le procès verbal des employés est véritable ; ces coches etoient farcis de contrebande et de marchandises sortant d'Avignon. Il est impossible qu'une telle fraude se fasse a i'insçu du directeur et des commis des coches ; c'est par cette voye qu'on introduit à Lyon la majeure partie des tafetas, et autres étoffes de soye du Comtat ; le refus du directeur dans cette occasion et toute sa manœuvre prouve bien qu'il n'ignoroit pas ce que renfermoient ces coches. Ils déchargent et chargent tous les jours dans le Comtat malgré les défenses ; on m'a assuré sans cependant pouvoir m'en donner la preuve que la bande appelée camelotte arrivée de Genève depuis 7 ou 8 jours avait pris cette voye depuis Vienne en Dauphiné. Il n'est point de moyens qu'on n'employe, et jamais le commerce n'a été plus considérable a Avignon que depuis la prohibition de ses marchandises en France, outre les ruses et l'habileté des introducteurs, je crains que quelques uns des commis des bureaux voisins n'y contribuent par ignorance, et peut être par infidelité. Je travaille à vérifier mes soupçons, mais vingt honnestes gens d'Avignon m'assurent qu'ils sont fondés ; » 6 novembre 1732 ; - du contrôleur-général portant ordre à l'intendant de faire arrêter Verrier et Bonnardel, patrons de coches signalés dans les dernières pièces, ainsi que Guiran, directeur de la même entreprise ; 15 décembre 1732 ; - de la duchesse de Crillon pour prier l'intendant d'accorder sa protection à Guiran : « Je vous demande en grâce de lui éviter la prison infame de Nismes et de lui accorder la citadelle de Montpellier... Je me flate quend faveur de notre ancienne connaissance vous voudrés bien protéger son innocence ; » 11 janvier 1733 ; - de Guiran, par laquelle il proteste contre son arrestation : « Ma détention va me causer un dérangement le plus facheux surtout dans l'exploitation des coches, ayant au commencement de nouvelle année une infinité de comptes considérables en tout à régler et solder ; 11 janvier 1733 ; - de l'intendant à la duchesse de Crillon, lui exprimant ses regrets de ne pouvoir mettre en liberté son protégé. Il l'enverra au fort de Nîmes « où il sera plus commodément que dans la citadelle de Montpellier ; » 14 janvier 1733 ; - du même à de Monfalcon, lieutenant du roi et commandant du fort de Nîmes, pour le prier de recevoir Guiran comme prisonnier. On lui procurera toutes les facilités et la liberté que l'on jugera convenables, sans cependant qu'il puisse sortir ; 14 janvier 1733, - du marquis De La Fare à l'intendant en voyage pour Paris : « depuis jeudi jusqu'à hier à midi il a fait ici un ouragan pareil à celui que nous essuyâmes devant Roses en 1719... Je compte que si vous avez trouvé Mr Poulletier (intendant de Lyon), à Lyon, vous aurés bu ensemble à ma santé et que vous voudrez bien me mander s'il vous a fait aussi bonne chère qu'à son ordinaire ; » 25 janvier 1733 ; - du contrôleur général ordonnant de mettre en liberté les employés des coches du Rhône, « leur détention aiant esté assés longue pour les punir de l'irrégularité de leur conduite. » 23 février 1733. - Lettre de l'intendant à Callas, directeur des fermes, l'informant que le Roi vient de donner des ordres pour « resserrer » le Comtat « par toutes les voyes imaginables » que rien ne doit plus sortir de ce pays et que sous aucun prétexte il ne doit y entrer des grains, denrées, ni bestiaux de Provence, Languedoc et Dauphiné ; 31 décembre 1732 ; - de Philippe Bondelmonti, vice légat et gouverneur général d'Avignon, pour supplier l'intendant d'autoriser l'entrée des grains et bestiaux dans le Comtat ; 2 janvier 1733 ; - du même, annonçant que le corps de ville envoie à Montpellier le marquis de Sade, pour traiter les difficultés présentes ; 3 janvier 1733 ; - de l'intendant au contrôleur général par laquelle il rend compte de ses pour parler avec le marquis de Sade, 7 janvier 1733 ; - du subdélégué de Beaucaire, annonçant que les consuls d'Avignon viennent de tarifer les grains, denrées, gibier et volaille, dont les prix augmentent « d'heure à heure ; » 8 janvier 1733 ; - des recteurs du grand hôpital d'Avignon pour implorer la pitié de l'intendant en faveur des pensionnaires de cette maison : « Nous ne pouvons les secourir, sans bois, sans charbons, sans moutons, sans des remèdes que nous tirons du royaume et sans les autres secours qui leur sont nécessaires, et que nous ne scaurions trouver ici. Une circonstance vous fera mieux juger de la justice de nos demandes, c'est que nous recevons indifféremment dans notre hospital non seulement nos pauvres habitants malades, mais encore tous les François qui tombent malades soit en demeurant ou en passant par cette ville, et qui se présentent à l'hospital. Nous vous supplions donc de donner vos ordres pour laisser passer ou entrer dans cette ville pour l'usage de notre hospital, les moutons, le bois, le charbon et autres denrées nécessaires à leur soulagement. Les moments sont précieux à des malades qui souffrent et dont la vie est en danger ; » 9 janvier 1733 ; - du marquis de Sade, pour annoncer l'envoi d'un mémoire où il a exposé toutes les doléances du Comtat et qui a été approuvé par le vice-légat : « Je suis honteux qu'on nous traite en Provence avec plus de douceur qu'en Languedoc : on a toujours laissé passer l'huile, le poisson, le gibier, la volaille et plusieurs autres secours et l'on espère encore mieux. » 10 janvier 1733. - Mémoire du marquis de Sade sur sa mission : « Nous n'avons pas la subsistance nécessaire pour attendre le retour des courriers que nous avons envoyez aux deux cours. Je puis avancer comme un fait certain que les fermiers de la boucherie n'avoient que onze bœufs et quatre cent mouttons, qui suffisent à peine pour la consommation d'une semaine ; que les greniers publics sont vuides parce que nos consuls avoient fait des traites pour tirer du bled de Provence, qu'on ne peut plus exécuter, que nous manquons du bois nécessaire pour l'usage des fours destinés à cuire le pain ; que l'aumône générale ou l'on renferme un grand nombre de mandians, sera obligée d'ouvrir les portes n'ayant actuellement des vivres que pour trois jours ; que les religieuses demandent déjà de sortir de leurs retraites pour venir chercher leur subsistance dans la maison paternelle ; que les malades sont à la veille de manquer du bouillon ; que les ouvriers mourront de faim et deviendront des vagabonds faute d'avoir les choses nécessaires à la continuation de leur travail ; la disette produira infalliblement la famine et sera suivie de la peste qui se rependra au dehors et ravagera peut être une partie du royaume. La cour se plaint injustement de la lenteur d'une négociation qui n'a pas dépendu de nous, notre ville s'est prêtée à toutes les propositions qu'on lui a fait ; mais comme la qualité de sujet nous étoit le pouvoir de rien décider, il a falû recourir à Rome, l'affaire alors s'est traitée de souverain à souverain et la distance qui sépare les deux cours à occasionné le retard dont on se plaint ; le droit des gens exige que l'on nous fournisse notre subsistance pendant le cours d'une negociation qui ne dépend plus de nous. M. le vice légat ne néglige rien pour accélérer l'accomodement, il a dépêché un courrier à Rome pour obtenir les pouvoirs nécessaires pour la solidité d'un traité ; il a envoyé un courrier à Mr le Nonce pour le prier de représenter au Roi et à Mr le Cardinal, l'état affreux ou l'on nous avait réduit ; il a fait convoquer une assemblée générale des trois états du Comtat, afin qu'ils prissent des délibérations uniformes avec la ville d'Avignon et agir ensuite de concert pour terminer toutes ces contestations. » Janvier 1733. - Lettre de De Beaulieu, subdélégué de Beaucaire, annonçant le passage d'un convoi de 150 contrebandiers bien armés « et ayant des cornets dont ils faisoient un bruit terrible au bord du Rhône, et c'étoit pour donner avis de leur arrivée à une grande troupe qui attendoit de l'autre costé dans le Comtat ; » 11 janvier 1733 ; - du gouverneur d'Orange à Dupleix lui rendant compte des délibérations des États du Comtat réunis à Carpentras les 10 et 11 janvier : « j'ai craint pendant six heures que tous nos projets ne fussent culbutés par la délibération vigoureuse qu'on vouloit prendre, mais enfin l'affirmative l'a emporté de deux voyes, grâce a Mr l'évêque de Vaison et à Mr l'évêque de Cavaillon ; il fut donc résolu d'expédier un courier au Pape pour lui apprendre leur triste situation et de suplier de permettre de traiter avec ceux qui seront préposés par la France, et en ce cas ils ont nommé pour député l'évêque de Cavaillon, le consul de Boulenne et de Valreas comme parties intéressées au tabac. celui de Carpentras et de l'Isle pour veiller aux interests du reste du pais qui n'aprouve point du tout cette délibération, tant ils sont persuadés en général que si le pape se met en colère le commerce sera bientôt ouvert ; j'aurois crû que la terreur auroit été plus grande, et j'esperais d'en voir un plus grand succès, je tacherai de le rendre tel que vous pouvez le désirer par mes parents et mes amis qui sont dans ces états, mais en vérité vous devriez vous méfier davantage des avis et des conseils d'Avignon ; c'est le moyen de tout gaster que de les manifestera ces États ci : vous ne sauriez croire les fureurs ou l'on se met sur tout ce qui vient de ce pais la, et il suffit que cette ville soit en souffrance pour qu'il diminuent leur vivacité ; il faut aller par degré, et ne pas croire qu'avec le pistolet sur la gorge on leur fasse rien faire ; si je vous detaillois tous les débats des États vous verriés qu'il y a de la sagesse, du courage, et qu'il sont au fait de la situation présente des choses ; au nom de Dieu tenés vous en pour le présent à la suppression du tabac, sans quoi vous perdrez tous les amis que vous avez dans cette assemblée ; il n'y en a aucun qui tienne à toutes les prétentions et il faudra bien peu de chose pour encourager le Pape a ne se prester a aucun accommodement ; » janvier 1733 ; - du contrôleur général recommandant de redoubler de sévérité vis à vis du Comtat : « Il faut que la Cour de Rome consente au libre débit des étoffes de nos manufactures dans l'État eclésiastique, à la deplantation des tabacs et à la supression des fabriques de toiles peintes. Ce consentement n'est pas même suffisant si il n'est pas permis d'arrêter dans le Comtat les contrebandiers et les vagabonds qui y trouvent un azile assuré. La retraite des déserteurs dans le Comtat est encore un point qui blesse les intérêts du Roi, et il est important qu'ils puissent y être arrêtés ; jusqu'à ce que tous ces points soient accordés par la cour de Rome on ne doit pas se relâcher sur l'exécution des ordres que le Roi a donnés. » 15 janvier 1733. - Correspondance entre de Bernage, intendant, et ses collègues Gaspard-Moyse de Fontanieu, intendant du Dauphiné, et Le Bret, intendant de Provence, relative aux mesures à prendre pour exécuter d'une manière uniforme les ordres de la cour à l'égard du Comtat. Janvier 1733. - Ordonnances de l'intendant du Dauphiné réglant les rapports de la principauté d'Orange avec le Comtat et prohibant tout commerce entre ce dernier pays et les habitants des paroisses « situées dans les quatre lieues des limites du Comtat. » Janvier-février 1733. - Mémoire par lequel Dupleix invite la compagnie des fermes à fixer la route par laquelle devront passer les denrées du Languedoc à destination d'Orange. Il demande qu'on indique le lieu de passage à Coudoulet. - Ordonnance de l'intendant accordant les conclusions demandées par le précédent mémoire et disant que le lieu et port de Coudoulet sera le seul endroit par lequel le Languedoc commercera avec Orange. 17 mars 1733. 1731-1733
                        Description physique : Liasse. - 71 pièces, papier.

                      • C 2752 Commerce avec le Comtat Venaissin. - Note par laquelle Dupleix, fermier général, donne des instructions aux receveurs de la côte du Rhône, les invitant à surveiller particulièrement les frontières du Comtat. Il leur cite en exemple l'emprisonnement de Pépin, contrôleur-général, motivé par une négligence : « si on traite ainsi un employé supérieur, à quoi doivent s'attendre ceux qui lui sont subordonnés. » 9 mars 1733. - Lettre du contrôleur général, relative à une barque chargée de charbon qui aurait abordé dans le Comtat : « Je sais que les habitants ont un besoin extrême de charbon pour le tirage de la soye qui fait la principale richesse du pays, et qu'ils travaillent actuellement à en faire les préparatifs ; je vous prie de prendre toutes les précautions nécessaires pour vous faire informer sûrement de quel port de votre département cette barque était partie. » 3 avril 1733. - Lettres au ministre, aux subdélégués, réponses de ceux-ci, interrogatoires et autres pièces concernant l'enquête ouverte par l'intendant pour trouver l'auteur de ce transport de charbon. 1733. - Extrait d'une réponse de De la Mothe, contrôleur général des fermes à Avignon, à Dupleix, fermier général, relative à la précédente affaire : « II est vrai qu'il s'est déchargé dans le Comtat un bateau de charbon venant de Languedoc ; j'en avois eu avis la veille du déchargement, je le communiquai à M. Pépin et je convins avec lui qu'il feroit surveiller la nuit de son costé, ce qu'il a fait, et que du mien je ferois coucher la brigade de cette ville dehors pour voir qui conduiroit ce convoy, elle vit seulement le matin à la pointe du jour un grand bateau qui remontoit la rivière, ou il n'y avait que des sacs vuides, conduit et amené par 7 ou 8 patrons de cette ville dont le sieur Mestre estoit a la teste, et j'appris ensuite que le batteau avait déchargé vers la traille de Sorgue du charbon, mais je dois vous dire que cette brigade ayant esté appercüe on avait pensé tirer sur les employez les croyant dans l'obscurité de la nuit, de Villeneuve ; et que sur ce qu'on apprit que c'estoit la brigade d'Avignon on fut s'en plaindre à monseigneur le vice légat qui ne m'en a point parlé. Il me fut cependant rapporté qu'on estoit très faché au palais de ce que l'on avait espionné la nuit et qu'on feroit un mauvais parti aux gardes s'ils y retournoient ; qu'ils devoient bien travailler pour les gabelles, mais ne point prendre garde à se qui pourroit arriver ici dans la conjoncture présente, puisqu'il ne leur estoit pas permis de faire aucune visite de ce costé ci. » 21 avril 1733. - Ordre du contrôleur général faisant connaître aux fermiers généraux que le Roi vient d'accorder la permission de laisser passer librement chaque semaine, de France dans le Comtat, en payant les droits ordinaires, 1000 charges de blé, 40 bœufs, 800 moutons, 1500 charges de mulets de charbon et tous les œufs, poissons et légumes qu'on voudra introduire. 6 mai 1733. - Lettre du même à l'intendant : en interprétation de l'ordre précédent et disant que la permission accordée doit être « restreinte dans les bornes prescrites ; » 17 mai 1733 ; - faisant connaître que le Comtat est autorisé à commercer avec Beaucaire durant la durée de la foire seulement. Le Roi « a bien voulu aussi permettre a ceux de ces mêmes habitants qui ont des fonds faisant parti du Comtat, mais tellement enclavez dans les terres de France qu'on n'y peut communiquer sans passer sur celles-ci, le transit pour le Comtat, des grains provenant de leurs récoltes, a condition cependant que ce transit ne sera accordé que sur des certificats des juges des lieux, qui feront mention de la quantité de grains qui aura esté recueillie. » 11 juillet 1733. - Lettre du garde des sceaux Chauvelin au nonce pour l'informer des mesures prises en faveur du Comtat : « Je ne puis m'empecher de croire que cette nouvelle marque des favorables dispositions de sa majesté excitera les reflexions à faire sur la convenance d'apporter plus de facilités que l'on en fait paroitre jusques à présent à la conclusion des affaires qui concernent le même Comtat. » 12 juillet 1733. - Ordonnance du maître des ports de Villeneuve portant que les négociants qui voudront faire remonter par le Rhône les marchandises achetées à Beaucaire seront tenus de les déclarer au bureau de la ferme et de s'engager à les représenter sur la route aux commis établis à Ramatuelle afin qu'elles soient vérifiées et plombées. 17 juillet 1733. - Mémoire de Dupleix, fermier général, par lequel il expose son avis sur les mesures à prendre à la foire de Beaucaire au sujet du commerce des Comtadins. 24 juillet 1733. - Lettres par lesquelles le vice-légat demande l'autorisation pour les sujets du Comtat d'acheter en foire de Beaucaire les cercles à tonneaux dont ils ont besoin. Juillet 1733. - Lettre du contrôleur-général approuvant la conduite de l'intendant vis-à-vis du Comtat à la foire de Beaucaire. Il estime qu'il faut garder toujours une certaine réserve. 4 août 1733. - Observations sur une lettre du vice-légat à l'intendant demandant une interprétation plus indulgente des ordres du Roi : « La franchise de la foire de Beaucaire établie par édit du 12 avril 1217 ne consiste que dans l'exemption des anciens droits forains ; tous ceux ordonnez être perçus depuis son établissement se lèvent pendant sa tenue, comme en tout autre temps, par ce que étants posterieurs ils n'ont pu être compris dans les privilèges accordez à son sujet. La domaniale est de ce nombre n'ayant été ordonnée que par édit de 1577, il n'y a que les grains, les vins, les bestiaux, les toiles et les châtaignes qui y soient assujettis. Elle se perçoit à la sortie de Beaucaire sur ces marchandises, lorsqu'elles sont destinées pour l'étranger. Monseigneur le Contrôleur général par sa lettre du 3 décembre 1731 adressée à M. l'intendant de Languedoc, a décidé qu'on devoit regarder comme tels les habitants d'Avignon et du Comtat assujettis à ce droit en conséquence de l'arrêt du 10 juin de la même année. Ils eurent à la foire de 1732 malgré les discussions commencées la liberté d'y enlever les marchandises qu'ils jugèrent à propos, ils paièrent la domaniale sur celles qui y etoient sujettes, et ne firent nulle représentation, il n'en a été fait aussi aucune cette année sur ce droit ni de la part des acheteurs ni de celle de monsieur le vice-légat, cela n'a fait aucune dificulté et les commis, sans même demander d'explications à ce sujet, ont suivi la règle qui leur était prescrite par un arrêt et des décisions du Conseil, auxquels il n'avoit été dérogé ni inplicitement ny explicitement. » Septembre 1733. - Lettre par laquelle le contrôleur-général donne connaissance que le Roi accorde aux comtadins une permission générale pour tirer de France durant six semaines le bois à brûler qui leur est nécessaire. 14 octobre 1733. - Arrêt du Conseil qui rend aux habitants d'Avignon et du Comtat les libertés dont ils jouissaient en vertu des lettres patentes du mois de mars 1716. L'article 8 permet aux habitants de Valréas et autres communautés de l'enclave du Haut-Comtat de trafiquer en Dauphiné où ils seront traités comme les habitants de cette province, moyennant un certain droit d'abonnement et l'article suivant rétablit un bureau de douane dans l'ile de la Barthelasse. 16 mars 1734. - Conventions intervenues entre le vice-légat et François Cornelli, bourgeois d'Avignon, relativement au bail du privilège accordé à celui-ci pour la fabrication et la vente du tabac dans le Comtat. Le prix du bail est fixé à 230 000 livres par an. 31 mars 1734. - Pièces jointes au précédent bail : concordat entre le roi de France et le Pape au sujet du rétablissement du commerce dans le Comtat Venaissin, signé pour le pape par Raynier d'Elci, archevêque de Rhodes et nonce à Paris, et Antoine-Louis Rouillé de Jouvy, intendant du commerce ; 11 mars 1734 ; - lettre du Cardinal Firrao au vice-légat pour l'informer de la part du Pape de l'acceptation du concordat : « la base du concordat est la suppression du tabac dans le Comtat et l'établissement d'une ferme par sa sainteté, il faut donc, pour l'exécution de cet article, que les sujets du Comtat cessent à l'avenir de semer et de planter du tabac ; et pour qu'ils cessent véritablement la plantation, il faut avant qu'ils s'y préparent leur intimer les intentions de sa sainteté. C'est pourquoi, vous ferez publier de sa part ordre à toute sorte de personnes indistinctement, sous les peines que vous jugerez convenables, de se conformer à sa volonté ; » 14 février 1734 ; - ordonnance par laquelle le vice-légat réglemente l'industrie des toiles peintes, la culture et la vente du tabac dans le Comtat. 31 mars 1734. - Règlement concernant l'établissement de la maréchaussée dans le Comtat par Pascal Acquaviva d'Aragona des comtes de Conversano, vice-légat d'Avignon : « Il sera établi sous nos ordres une maréchaussée commandée par un lieutenant et un exempt, composée de vingt-huit hommes, parmi lesquels il y aura cinq brigadiers, six soûbrigadiers et dix-sept archers ou cavaliers ; laquelle maréchaussée, qui agira dans le Comtat, sera soumise aux ordres des magistrats et tribunaux du Comtat, sur le même pied que ceux qui ont été jusqu'à présent destinés à exécuter les ordres de justice. L'habillement, les housses et chapérons de la maréchaussée seront fournis à neuf pour la première fois, aux dépens des juifs des quatre carrières de cette ville et de cet État, suivant la répartition que nous en ferons, et pour l'avenir le tout sera à la charge de ladite maréchaussée. Les brigadiers, soûbrigadiers et cavaliers seront armés d'un mousqueton et de sa bayonnette à douille, une paire de pistolets de selle, et un sabre demi spadron, le tout aux armes de sa sainteteté, et il sera gravé sur le canon des fusils et des pistolets : Maréchaussée d'Avignon et du Comtat. Le lieutenant, l'exempt, les brigadiers, soûbrigadiers et cavaliers, seront montés à leurs dépens sur des chevaux ou juments de la taille des dragons, qui est de quatre pieds à quatre pieds deux pouces, à mesurer depuis le dessous du fer jusqu'à la naissance du crin sur le garrot, et tous à longue queue, sans qu'il soit permis d'avoir aucun cheval entier, et ils seront obligés de les entretenir a leurs dépens en bon état, de même que l'équipage, qui sera à l'avenir en entier à leur charge. Les appointements du lieutenant seront fixés à 1 500 livres par an ; ceux de l'exempt à 900 livres ; ceux des brigadiers à 600 livres ; ceux des soûbrigadiers et cavaliers à 550 livres. La ville d'Avignon sera tenue de fournir au lieutenant et à l'exempt et aux deux brigades, un logement convenable et des écuries suffisantes pour loger leurs chevaux, et des greniers à foin et à avoine pour contenir la provision nécessaire pour une année. Les villes de Carpentras, de Cavaillon, Vaulreas et Vaison, où les brigades seront établies seront tenues de louer aussi des maisons convenables pour loger lesdites brigades. La maréchaussée s'assemblera tous les ans dans cette ville l'avant veille de la Fête Dieu, pour que nous puissions en faire la revue le lendemain, tant des hommes que des chevaux, et voir par nous même si elle est en état de service. Défendons très expressément à tous brigadiers, soûbrigadiers et cavaliers, de se présenter en revue, et de faire son service sur un cheval loué ou emprunté sans en avoir obtenu une permission expresse de notre part, à peine de trois mois de prison pour la première fois, et d'être cassé pour la seconde. Leur défendons en outre de faire courir sur leurs chevaux pour avoir des prix dans les fêtes publiques qui se donnent en cette ville et dans les villages, moins encore de leuter, leur enjoignant d'y être uniquement pour faire observer le bon ordre. Tout brigadier, soûbrigadier et cavalier qui mettront l'épée à la main contre les officiers, qui les frapperont de quelque manière que ce puisse être, ou qui les menaceront, soit en portant la main à la garde de l'épée, ou en faisant quelque mouvement pour mettre leur fusil en joue, ou se servir de leurs pistolets, quand même ils auroient été frappés ou maltraités par lesdits officiers, seront punis sur le simple signe, de dix ans de galère, et s'ils viennent à les blesser, de la galère perpétuelle, ensuite des procédures qui seront instruites dans toutes les formes. Le soûbrigadier ou cavalier qui frappera son brigadier, étant de service actuel avec lui, sera puni de même qu'en l'article précédent, et hors le cas du service actuel, celui qui frappera le brigadier, ou qui mettra contre lui l'épée à la main, sera puni de trois mois de prison, privé de sa solde pendant ledit temps et autres peines a nous arbitraires. Celui qui s'enyvrera le jour qu'il sera de détachement, sera puni à notre arbitre, et s'il lui arrive de s'enivrer les autres jours, sur le compte qu'il nous en sera rendu, il sera mis en prison pour la première fois pour l'espace de trois jours, et en cas de récidive, il sera cassé. Tout brigadier, soûbrigadier et cavalier qui désertera avec son habillement, armement et équipage, sera puni comme déserteur, et en cette qualité il sera marqué aux deux joues d'un fer rouge, à la marque de deux clefs en sautoir, après avoir été cassé et dégradé. Lorsque lesdits lieutenant, exempt, brigadiers, soûbrigadiers et cavaliers seront employés et commandés dans cette ville et dans le Comtat ex offtcio par les magistrats, ils ne pourront prétendre aucun payement extraordinaire, ni même lorsqu'ils devront servir la province, et lorsqu'ils seront employés par des parties requérantes, ou dans le cas que nous en ordonnerons le payement, nous avons taxé et taxons leurs journées lorsqu'ils seront obligés de vaquer tout le jour, et de coucher hors de leur quartier, savoir : au lieutenant 12 livres ; a l'exempt 6 livres ; aux brigadiers 5 livres ; aux soûbrigadiers 4 livres 10 sols et aux cavaliers 4 livres 10 sols. Et lorsqu'il ne s'agira que d'une simple capture ou d'une expédition, où ils ne vaqueront que la moitié du jour, ou la plus grande partie de la journée sans être obligés de découcher de leur quartier respectif, nous avons taxé et taxons leur salaire pour chacun par jour, savoir : aux brigadiers 4 livres ; aux soûbrigadiers 3 livres 10 sols ; et aux cavaliers 3 livres. Défendant très expressément aux cavaliers de la maréchaussée de signifier aucun exploit, cartel et autres intimations et billets, à l'exception des ordres qui leur seront par nous donnés. Nous défendons expressément aux cavaliers de la maréchaussée de prendre aucune denrée ni autre chose des particuliers de cette ville et du Comtat, que de gré à gré, et de n'exiger aucun argent que dans le cas qu'ils seront requis et employés. Dans le cas qu'il y ait quelque exécution à faire en cette ville ou dans le Comtat, la brigade du département, et les voisines s'il est nécessaire, seront tenues de s'y rendre à cheval pour la sûreté de l'exécution, et deux cavaliers accompagneront, soit en allant soit en revenant, l'exécuteur, pour le mettre à l'abri de toute insulte, et dans le cas que nous le jugions nécessaire le lieutenant sera tenu d'être à la tête de la brigade lors des exécutions. » 20 décembre 1750. 1733-1750
                        Description physique : Liasse. - 81 pièces, papier (4 imprinées).