La Hongrie.

Origine familiale et scolarisation : son enfance en Hongrie (1931-1935) ; famille nombreuse et de confession juive ashkénaze ; (00.01.59) père tailleur ; mère au foyer ; (00.03.15) importante communauté juive de Neu Scheleu ; (00.04.20) conditions de vie de sa famille ; scolarisation des enfants juifs hongrois.

La vie en Belgique (1935-1940).

(00.05.55) Premier exode : description du trajet en train vers la Belgique (1935) ; motifs de leur départ ; (00.08.00) l'antisémitisme ; (00.09.36) les croix fléchées et la violence de la milice anti-juive ; (00.13.22) choix de la destination ; (00.14.37) installation du père en Belgique dès 1934 ; (00.15.40) antisémitisme quasi inexistant en Belgique ; (00.17.50) installation de la famille dans le quartier d'Anderlecht ; vie quotidienne ; description du logement ; (00.19.56) distinction entre leur quartier et le quartier juif de Saint-Gilles ; (00.20.37) succession de déménagements dans Bruxelles ; (00.21.36) précision sur le statut social de ses parents ; importance du yiddish ; (00.23.16) apprentissage du français à l'école pour les enfants ; (00.23.36) excellents souvenirs de la vie quotidienne et familiale en Belgique.

Le deuxième exode (1940).

(00.28.00) l'entrée des Allemands dans Bruxelles (le 10 mai 1940) ; (00.30.10) volonté manifeste d'intégration de la famille ; (00.32.36) face aux nouveaux évènements, décision du père de quitter le pays ; (00.35.32) description d'un trajet très difficile, en train et à pieds ; dénuement matériel ; aide apportée par des infirmières de la Croix rouge ; (00.38.52) précisions sur son expérience en tant qu'enfant et sur l'ignorance de l'état d'esprit des parents ; (00.42.23) long trajet jusqu'à His (Haute-Garonne) ; digression sur les préparatifs du départ de Bruxelles ; anecdote sur sa sœur Aurore, malade et laissée en Belgique dans un sanatorium.

La vie quotidienne à His, Haute-Garonne (1940-1941).

(00.46.19) leur arrivée dans le village ; (00.49.22) bienveillance des habitants ; maison mise à leur disposition par Madame Abejan ; (00.53.38) intégration sociale et économique de la famille ; considérés comme des réfugiés ; bonté de la population locale ; (00.56.33) arrestation et internement du père et du frère aîné au camp de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) ; (00.57.20) anecdote sur la visite de leur mère dans le camp et libération du père et du frère.

Document numérisé consultable en ligne

Absence d'antisémitisme ; générosité quotidienne et parfois anonyme de certains habitants à leur égard ; Roland Tisseau, fils de fermier et ami de son frère Ernest (00.03.14) ; fonds d'aide aux réfugiés ; (00.05.15) la solidarité ; (00.06.42) bonne intégration de la famille dans la vie du village ; pratique du Shabbat, dernier lien avec leur religion ; absence de nouvelles de sa sœur Aurore ; (00.10.44) digression sur l'enregistrement de la famille à leur retour en Belgique ; (00.11.33) ; arrestation de la famille sur dénonciation, par la police française (hiver 1941) ; (00.15.10) refus de nommer même aujourd'hui le délateur ; (00.16.33) circonstances de la délation.

Le Camp du Récébédou (1941).

(00.18.02) Arrivée au camp du Récébédou, après un passage à la prison de Toulouse (Haute-Garonne) ; (00.19.45) détachés à la baraque 12 ; (00.21.36) les conditions de vie dans le camp ; différences de statut entre les populations espagnoles et juives ; (00.25.00) le camp du Récébédou appelé Camp Hôpital ; (00.25.35) la police française et les gardes mobiles au sein du camp ; (00.29.22) description précise de la baraque 12 ; (00.30.34) anecdote sur la présence d'un juif allemand ; (00.31.16) les conditions d'hygiène ; (00.32.04) description de l'«Ilot Spécial» où sera enfermée la famille après l'évasion de leur père ; (00.37.01) digression d'une rencontre de la famille avec deux gardiens du camp dans un café après leur évasion, avant leur arrivée à Abbeville (Somme) ; digression sur leur passage en zone libre ; (00.40.31) retour sur les circonstances de la première évasion réussie du père ; complicité des gardes ; (00.42.16) envoyés à l'« Ilot Spécial » au retour du père ; (00.43.13) retour sur les conditions de vie extrêmes dans le camp ; (00.44.15) différenciation faite entre camp d'hébergement et camp d'internement.

Le retour à Bruxelles.

L'exclusion des juifs (1942) ; (00.46.26) Troisième exode de la famille ; départ rapide d'un des frères pour la Belgique ; (00.47.56) le courage des passeurs ; (00.49.52) malgré le saccage de leur domicile, retour à la vie quotidienne (00.50.20) les tickets de rationnement pour le textile et port de l'étoile jaune (juin 1942) ; anecdote sur le port de l'étoile à l'école ; (00.54.20) explication sur les conséquences directes des lois anti-juives sur la vie quotidienne ; (00.56.25) changement d'attitude de certains de leurs amis ; sentiment fort de déshumanisation et d'être mis au banc de la société.

Document numérisé consultable en ligne

De retour à Bruxelles : l'exclusion des juifs (1942).

Retour sur le port de l'étoile à l'école et sur l'attitude tolérante de l'enseignante ; (00.03.17) rappel des lois anti-juives et des conséquences sur le quotidien ; (00.05.14) importance de bien porter son étoile ; contrôles réguliers par la milice belge, les « blouses brunes » ; (00.07.20) précisions sur les méthodes de rafle employées (septembre 1942) ; ruse du père pour faire croire à la désaffection de leur habitation (00.09.45) description détaillée d'une rafle dans le quartier Saint-Gilles ; (00.11.50) conséquences directes des rafles sur la famille : décision de cacher dans l'urgence les enfants dans différents endroits ; (00.15.33) sentiment de vivre alors son véritable premier jour de guerre.

Les caches successives (1942-1944).

(00.16.07) Cachée dans un grenier du voisinage ; description du lieu ; (00.18.08) le traumatisme de l'enfermement ; (00.18.40) son quotidien ; ignorance du temps passé chez cette famille ; le comportement de cette famille d'accueil ; (00.21.10) les rétributions en nature données à cette famille par son père ; (00.23.00) détails sur l'organisation de son départ vers une institution pour handicapés mentaux à Ottignies (Belgique) ; escortée par un jeune homme ; sa nouvelle identité : Eliane Martin, non juive ; mystère autour de ce départ (00.28.04) sa rencontre avec Renée Jacqmotte, directrice de l'institution catholique pour handicapés mentaux ; (00.30.18) présence d'autres enfants et adolescents juifs cachés ; (00.31.50) importance pour les enfants cachés de ne pas oublier leur nom d'emprunt : ne jamais utiliser le mot « juif » ; (00.32.54) suivi du catéchisme et des cérémonies catholiques ; ne pas se faire remarquer ; absence de prosélytisme catholique de la part de Renée Jacqmotte ; respect de certaines pratiques juives ; tendresse, humanisme et courage de Renée Jacqmotte ; (00.39.44) présence d'une compagnie allemande à l'institution (2 jours) ; réaction immédiate : cacher les enfants à la cave ; raisons de l'installation des Allemands dans le parc et non dans le bâtiment ; (00.42.31) conditions de vie parfois très rudes à l'Institution ; présence rassurante de Renée Jacqmotte ; souvenirs différents de chaque enfant caché là (00.46.28) passage de son père un jour à l'institution ; son père : le seul à connaître les cachettes de ses enfants (00.48.30) empathie et admiration pour lui ; digression sur le silence entretenu dans la fratrie après-guerre.

La Libération et le retour à une vie normale.

(00.51.12) chaque enfant récupéré par les parents ; (00.52.43) parcours de son frère Ernest dans une famille très généreuse à Ninove (Belgique) ; (00.57.20) sentiments éprouvés lors des retrouvailles.

Document numérisé consultable en ligne

La Libération et le retour à une vie normale.

Bref retour sur la vie à Bruxelles ; (00.01.57) absence de parole concernant leur clandestinité ; douleur et silence des « enfants cachés » ; (00.04.00) ; sentiment de souffrance et de silence, en quelque sorte le déni ; (00.06.00) évocation d'un choc émotionnel a posteriori en 1965 ; (00.09.02) retour sur les parcours successifs de ses frères et sœurs durant leur clandestinité, notamment sur celui de Nicolas particulièrement dur ; (00.19.05) 43 personnes tuées dans sa famille restée en Hongrie ; (00.20.22) assouplissement des coutumes juives au sein de la famille après-guerre.

L'importance de témoigner.

(00.24.39) Les raisons de son premier témoignage en mars 1998 à l'université du Tiers Temps, Université Paul Valéry de Montpellier ; rencontre décisive avec le Professeur Iancu ; (00.28.04) son scepticisme concernant le fait de témoigner (00.29.55) apprentissage du témoignage à l'École Internationale de la Shoa à de Jérusalem ; (00.30.28) son combat contre le négationnisme ; le pouvoir des mots ; « la marche des vivants » à Auschwitz en 2005 ; (00.34.00) une part d'humanité dans l'horreur ; (00.35.00) visite du camp du Récébédou en 2000 ; (00.36.25) visite annuelle de His ; (00.39.00) [à la demande de l'enquêteur] digression sur leur deuxième exode et anecdote sur sa poupée (mai 1940)

Conclusion de l'enquête.

(00.45.30) Plus jamais ça ; prendre soin des enfants ; « Aimer l'autre (...) accepter l'autre (...) voir l'autre comme un être humain ».

Document numérisé consultable en ligne