Paul Dinnat est né le 25 mai 1921 à Montpellier (Hérault), et décédé le 20 août 2015. Fils d'un employé de mairie et d'une mère au foyer, il est issu d'une famille modeste, politiquement engagée à gauche. C'est à son retour des Chantiers de la jeunesse en 1941 qu'il décide de rejoindre la Résistance auprès des Jeunesses communistes. De mars 1942 à 1943, il participe à des actions de sabotages, de distribution de tracts, et au défilé du 14 juillet 1942 à Montpellier. Requis pour le Service du travail obligatoire (STO), il rejoint la clandestinité dans le Gard et intègre un groupe FTP. Le 15 avril 1943, il est arrêté par des soldats italiens puis incarcéré à la forteresse de Fossano jusqu'à son évasion réussie en juillet de la même année. Aidé par l'officier de la paix Bougnol qui lui fournit de faux-papiers au nom de Pierre Delmas, il prend le commandement pendant deux mois du maquis Jean Grandel à Labastide-Rouairoux (Tarn) puis rejoint Perpignan (Pyrénées-Orientales) pour y assurer le rôle de responsable des FTP catalans. Il rejoint ensuite le groupe Vincent à Montpellier (FTP quartier Figuerolles) pour participer à la bataille de Montferrier-sur-Lez le 24 août 1944. Élevé au grade de lieutenant puis de commandant, Paul Dinnat signe un engagement pour le restant de la guerre. Il est, en 2007, président de l'Association nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR).

Numérisation et restauration du son réalisées par les Archives départementales à partir d'une cassette audio-analogique prêtée par Paul Dinnat.

L'enregistrement débute avec une explication du témoin sur l'importance de témoigner de la guerre 1939-1945.

Contexte familial : une famille politiquement engagée à gauche.

(00.00.32) L'importance de la victoire du Front populaire en 1936 ; (00.03.04) la constitution de comités antifascistes à Montpellier ; la mobilisation de son père en 1938 ; (00.04.08) l'arrestation des Communistes en 1939 ; fuite et emprisonnement de son « futur beau-père » à Lyon.

Ses premières actions dans la résistance.

(00.04.56) Entouré de camarades communistes ayant constitué un groupe de résistants ; participation à la distribution de tracts ; distribution de tracts appelant à intégrer la résistance au sein de son Chantier de la jeunesse ; engagement officiel dans ce groupe en 1942 ; (00.07.34) plusieurs petits actes de résistance : jet d'un pavé dans la vitrine de la Légion française ; dépôt de plaques s'auto-enflammant sous les sièges du cinéma Odéon de Montpellier ; la nécessité d'attirer l'attention de la population sur la situation;  (00.09.34) participation à la manifestation du 14 juillet 1942 à Montpellier ; (00.10.43) les restrictions alimentaires ; les slogans appelant à la résistance ; aparté sur son mariage en 1942 ; l'arrestation de son beau-frère et rapide description du camp de Sainte-Sulpice-La-Pointe (Tarn) ; la convocation au STO et son départ de Montpellier.

L'arrivée au maquis.

(00.15.27) Les circonstances de sa rencontre avec le Père Valette à la Grand-Combe (Gard) et avec un chef régional de Montpellier ; envoyé avec un camarade au Pertuis ; description du trajet et de l'arrivée au Pertuis (Vaucluse).

L'arrestation de son groupe.

(00.19.40) Région occupée par les chasseurs-alpins italiens ; description de leur arrestation par des soldats italiens ; (00.24.13) longue anecdote sur un mot jeté par un Marseillais pris avec eux pour prévenir sa tante de l'arrestation ; description de la caserne de Carnolès (Roquebrune-Cap-Martin) ; informations détaillées sur son interrogatoire ; (00.26.38) deux transferts avant d'être jugé par le tribunal militaire de la 4e armée italienne ; son transfert à la prison de Cuneo (Italie) ; anecdote sur un dirigeant communiste incarcéré avec lui et malmené par les gardes durant une manifestation de la population contre Mussolini ; (00.29.43) description du départ et du trajet de Cueno pour la forteresse de Fossano ; (00.31.05) son emprisonnement à Fossano (Italie) : description de la tenue vestimentaire et du bâtiment ; la solidarité entre les résistants détenus ; leurs discussions politiques.

L'évasion du fort de Fossano.

(00.35.09) Des circonstances propices pour s'évader ; (00.36.25) ; le retour vers la France avec trois camarades ; les camarades repris par les Allemands ; le soutien de la résistance italienne ; un parcours semé d'embûches et de rencontres ; sa volonté de rejoindre Gênes ; l'aide apportée par un curé ; (00.44.44) description de l'arrivée à Sospel ; l'aide des gendarmes ; (00.47.15) interrogatoires au poste de police dès son arrivée à Nice.

Retour dans le maquis (1943-1944).

(00.49.27) Retour à Montpellier : obtention de faux-papiers grâce à l'officier de paix Bougnol et au réseau Noyautage des administrations publiques(NAP) ; (00.51.44) souvenir détaillé de sa mise au repos en Haute-Savoie ; (00.53.24) anecdote sur un contrôle d'identité dans le train ; nombreux déplacements effectués entre Lodève (Hérault), Octon (Hérault) et Montpellier ; le refus du capitaine Demarne de le laisser intégrer le maquis Bir Hakeim ; (00.56.14) son intégration au maquis Jean Grandel ; sa promotion (triangle régional) et son départ pour Béziers (Hérault) ; anecdote sur les conséquences tragiques de la disparition d'un membre du maquis ; ses responsabilités et ses contacts avec les autres maquis ; (00.60.43) ses actes de résistance à Perpignan (Pyrénées-Orientales) : la fabrication de grenades ; une action à l'hôtel de la Perdrix ; l'incendie de la porte de la Gestapo ; (00.64.27) évocation de sa méfiance envers les résistants espagnols ; (00.65.22) l'échec de l'opération contre la trésorerie générale ; les conséquences de l'arrestation d'un camarade : forcé de se cacher avec l'aide d'un résistant espagnol ; (00.70.50) retour à Montpellier et mis à disposition par Amande au groupe à Figuerolles.

La Libération.

(00.72.37) La participation du groupe du capitaine Vincent à la libération de Montpellier ; récit du combat de Montferrier-sur-Lez ; anecdote sur la mort d'un Allemand tué par un autre ; ordre reçu d'attaquer et d'éliminer toutes les troupes allemandes se repliant ; (00.77.03) rapide digression au sujet du débarquement de Provence ; (00.79.20) participation au service d'ordre et exécution de miliciens ; son avis sur l'épuration ; (00.80.43) engagement volontaire dans l'armée ; ses différentes affectations ; démobilisation en octobre 1945 ; (00.82.40) retour sur ses camarades fusillés à la Madeleine (Villeneuve-lès-Maguelone).