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Archives et inventaires en ligne

Notice descriptive

Hôpitaux de Lunel. 1320-1967

  • Répertoire numérique de la sous-série 9 HDT
  • par Rafaël Hyacinthe
  • Archives départementales de l'Hérault
  • Montpellier - 2008
  • Contexte
  • Nom du producteur
    Bassin du suaire de Lunel. Hôpital des pauvres de Lunel. Hôpital de la Charité de Lunel. Léproserie Saint-Lazare de Lune
  • Présentation du producteur

    La sous-série 9 HDT regroupe les archives de plusieurs hôpitaux de Lunel remontant à l'époque médiévale et qui subsistèrent conjointement jusqu'à la fin du XVIe siècle, période à laquelle furent entreprises des réformes hospitalières.

    L'hôpital des pauvres et la léproserie Saint-Lazare sont les deux établissements hospitaliers les plus anciens, attestés dès 1215 dans le testament du seigneur de Lunel Raymond Gaucelm IV.

    L'hôpital des pauvres faisait office d'hôpital général pour l'ensemble de la cité. Lorsqu'au XIVe siècle, suite au rattachement de la baronnie au royaume de France, des consuls se chargèrent d'administrer la ville, ils entreprirent en 1366 de réorganiser l'administration de cet établissement placé sous leur patronage. Ils nommèrent dès lors des procureurs ou recteurs chargés de veiller à son administration, et un hospitalier pour en superviser le bon fonctionnement. Cet établissement resta actif bien au-delà du Moyen Âge : en 1588 puis encore en 1654 les consuls de la ville lui attribuèrent la charge de subvenir aux besoins des pestiférés. Diverses mesures municipales furent encore prises en sa faveur dans le courant du XVIIe siècle. Puis il n'est plus mentionné dans la documentation. Il se trouvait sur l'actuelle rue Jules Ferry : mentionné dans un compoix de 1591 des archives communales (CC 1), il est localisé sur une carte du XVIIIe siècle conservée aux archives départementales. Il donnait son nom à une porte de la ville située non loin de là, appelée alors "porte de l'hôpital", et depuis rebaptisée porte de Sommières.

    La léproserie, dédiée à Saint-Lazare, abritait des malades alors considérés comme incurables et contagieux. Celle de Lunel est mentionnée pour la première fois en 1215, aux côtés de l'hôpital des pauvres. Les archives communales de la ville conservent quelques autres documents à son propos entre 1259 et 1399. Mais elle perdit plus rapidement son utilité première. En 1588 ses derniers habitants furent évacués, pour qu'y soient transférés les pestiférés en compagnie d'un médecin, d'un apothicaire et d'un hospitalier. Les délibérations communales et comptes du clavaire du XVIIe siècle le citent encore quelques temps avant sa disparition, alors qu'il accueille des pauvres, et non plus des lépreux. Il se situait sur le chemin allant de Lunel au Mas de Cadombes, près de l'actuelle rue Malautière. Le lieu garde un souvenir de son existence : son nom est dérivé de Malaü, ancien terme occitan désignant le malade.

    Le Bassin du Suaire des pauvres et l'hôpital de la Charité Majeure (dit plus souvent Charité Mage) apparaissent plus tardivement. Ce sont des formes de l'assistance de la fin du Moyen Age, lorsque la société, éprouvée par les pestes et la famine, se soucie davantage encore de l'application quotidienne des œuvres de miséricorde. L'hôpital de la Charité est cité dans les archives communales aux côtés de la léproserie entre 1259 et 1399.

    Si ces diverses formes de l'assistance cohabitèrent au Moyen Âge, ce fut cependant le seul hôpital de la Charité Mage qui subsista à la période moderne. Par des édits de 1693 et des lettres patentes de novembre 1696, Louis XIV unit à l'hôpital de Lunel les biens et revenus de la maladrerie et de l'hôpital Saint-Jacques de Lunel. fut occupé par une congrégation de Sœurs de la Miséricorde peu avant la Révolution, avant d'être supplanté par un hôpital civil aménagé à l'extérieur des murs à partir de 1853, dans l'ancien couvent des Capucins. Ce bâtiment avait en effet été vendu comme bien national en 1791 et la ville en était devenue propriétaire en 1807. L'édifice, en forme de H, comprenait alors deux étages (9 HDT 1 O 1). Il fit dès lors office d'hôpital et hospice, fonctions qu'il assuma tout au long du XXe siècle. Il accueillit aussi bien les malades civils de la ville et de ses environs, que les militaires des différentes guerres (1870, 1914-1918 et 1939-1940).

  • Historique de la conservation

    Suite au versement de 2003, les archives antérieures à 1790 ont été classées et inventoriées par R. Hyacinthe en 2004. Une partie des archives postérieures à 1790 a fait l'objet d'un premier classement, effectué la même année par Y. Aubail. Le reste a été traité et intégré à l'inventaire, ainsi revu et complété, par R. Hyacinthe dans le courant de l'année 2008. Conformément à la règlementation relative aux Archives hospitalières, ont été éliminés les doublons et minutes de comptabilité, les documents de gestion quotidienne et mensuelle du personnel, les bordereaux d'envois de documents officiels et de nombreuses factures. Afin de compléter certaines lacunes, plusieurs types de documents ont cependant fait l'objet d'un échantillonnage exceptionnel. Ainsi les listes trimestrielles de fournisseurs et les pièces justificatives de marchés publics, révélatrices de l'insertion de l'hôpital au sein de l'économie locale, ont été conservés une année sur dix de 1910 à 1960 et pour toutes les années de guerre (sous-série 1 P). De même, des états nominatifs trimestriels des entrées à l'hôpital avec indication des pensions et calcul des journées de 1892-1964 compensent l'absence de registres d'entrées et de sorties (sous-série 1 Q).

  • Modalités d’entrées

    Versement effectué en 2003.

  • Contenu et structure
  • Présentation du contenu

    Les archives antérieures à 1790 des hôpitaux de Lunel concernent principalement leur administration foncière (9 HDT, sous-séries B et E). Leurs ressources se composaient alors de terres, vignes et prés sur lesquels les établissements touchaient des redevances. Au-delà de l'aspect économique, ces documents donnent également des indications importantes sur la topographie et la toponymie ancienne des environs de Lunel, tout en permettant un aperçu sociologique par l'intermédiaire des témoins cités avec leur profession. Quelques textes autorisent cependant d'entrevoir plus précisément l'organisation interne de ces hôpitaux de Lunel, comme les nominations et règlements de l'Hôpital des pauvres entre 1388 et 1501 (9 HDT 2 E 1-5). .

    Les archives postérieures à 1790 sont plus riches : archives administratives, comptables et relevés précis des entrées et sorties durant deux siècles permettent de reconstituer l'histoire de l'hôpital civil et militaire de Lunel, géré par une commission administrative présidée par le maire (9 HDT 1 K 1). Une série presque complète des délibérations documente les décisions les plus importantes de l'administration : le premier règlement de 1868, les enregistrements des dons et legs, et le recrutement du personnel médical et hospitalier (9 HDT 1 L 1-6). La comptabilité régulièrement tenue par l'ordonnateur et le receveur (9 HDT 1 M 1-6, 2 M 1-12) montrent les différents aspects du fonctionnement financier de l'institution à travers tout le XXe siècle. Les livres de détail contiennent des données précises sur la vie quotidienne (produits pharmaceutiques, ustensiles, vêtements pour les patients, consommation alimentaire, entretien de l'édifice, gages et salaires des différents membres du personnel). Afin de documenter la vie économique liées aux activités de l'hôpital et concernant les localités environnantes, les factures des années 1910, 1920, 1930, 19401950 et 1960 ont été conservées, tout comme celles relatives aux deux guerres mondiales (9 HDT 1 P 8-11).

    L'hôpital assurait l'accueil des malades, mais également des vieillards et des enfants abandonnés. A défaut de registres matricules régulièrement conservés (9 HDT 1 Q 1-4), les états nominatifs trimestriels perrmettent de faire le point sur la capacité d'accueil effective de l'hôpital de 1892 jusqu'en 1964 (9 HDT 2 Q 2-7). Le suivi médical des malades militaires devint une activité de plus en plus importante, d'autant qu'à proximité fut établie dès 1925 une unité de recrutement et de mobilisation, ainsi qu'un centre de formation et d'élevage pour la cavalerie nationale (9 HDT 3 Q 1-11). Les statistiques générales, établies de 1927 à 1960 résument toutes les activités de l'hospice pendant le XXe siècle (9 HDT 1 L 7).

  • Mode de classement

    ARCHIVES ANTERIEURES A 1790

    Bassin du Suaire des Pauvres de Lunel

    - Titres de propriété et revenus : 9 HDT 1 B 1-7

    Hôpital des Pauvres de Lunel

    - Titres de propriétés et revenus : 9 HDT 2 B1-15

    - Registres de délibérations et administration : 9 HDT 2 E 1-8

    Hôpital de la Charité de Lunel

    - Titres de propriétés et revenus : 9 HDT 3 B 1-6

    - Registres de délibérations et administration : 9 HDT 3 E 1-3

    Léproserie Saint-Lazare de Lunel

    - Titres de propriétés et revenus : 9 HDT 4 B 1

    ARCHIVES POSTERIEURES A 1790 : HÔPITAL ET HOSPICE DE LUNEL

    Règlementation générale et locale : 9 HDT J 1

    Personnel : 9 HDT 1 K 1-2

    Administration : 9 HDT 1 L 1-7 et 2 L 1-10

    Financement : 9 HDT 1 M 1-5, 2 M 1-12 et 3 M 1-2

    Capital, immobilisations : 9 HDT 1 N 1 et 2 N 1-2

    Travaux et matériels : 9 HDT 1 O 1

    Comptabilité de l'économat : 9 HDT 1 P 1-6

    Population : 9 HDT 1 Q 11 et 3 Q 1-11

    Bibliothèque administrative et médicale : 9 HDT T 1

    Divers : 9 HDT Z 1-2

  • Conditions d’accès et d’utilisation
  • Modalités d’accès

    Selon les lois et règlements en vigueur

  • Langue
    Latin et français
  • Sources complémentaires
  • Sources complémentaires aux archives de l’Hérault

    ARCHIVES ANTERIEURES A 1790

    Série C : Intendnance de Languedoc

    C 565 : proposition des administrateurs de l'hôpital de Lunel, tendant à être maintenus dans l'usage de faire vendre, par les sœurs de la Charité, les drogues et médicaments au profit de la maison, sauf à payer le droit de maîtrise (1747).

    C 5956 : réunion de la maladrerie et de l'hôpital Saint-Jacques à l'Hôpital de Lunel (1764). - Tableau des hôpitaux du diocèse, fondation, biens de leur dotation, nombre de lits, recettes et dépenses (1787).

    Série H : clergé régulier

    21 H 9 : travaux et plans du couvent des Capucins de Lunel (1646-1747)

    51 H 11. Hôpitaux rattachés à l'ordre du Saint-Esprit de Montpellier, dont : maladrerie et hôpital Saint-Jacques du

    Pont de Lunel (1682-1691).

    ARCHIVES POSTERIEURES A 1790

    Sous-série 2 O : administration communale

    2 O 145/26 : Travaux de l'hôpital-hospice (1921-1924).

    Série X : Assistance et prévoyance sociale

    1 X 272-277 : administration de l'hospice civil et militaire (an VIII-1942), travaux pour la création d'un hôpital-hospice (1850-1860), biens immobiliers (1867-1928) et fournitures (1909-1910).

  • Sources complémentaires extérieures

    Archives communales de Lunel

    BB 5, BB 7, BB10, BB 18 et BB 26 : livres et registres de délibérations communales 1642-1758.

    CC 2 : compoix (1591)

    CC 80 : comptes du Clavaire 1649-1650

    II 4 : Documents divers, dont certains concernent la léproserie et la Charité Mage de Lunel.

  • Bibliographie

    IMBERT (R.) et BAILLE (J.), Lunel et son passé, Lunel, M. Peis, 1989, p. 56-57 et 247-249.

    MILLEROT (Thomas), Histoire de la ville de Lunel, depuis ses origines jusqu'en 1789, Montpellier, 1881 ; rééd. Nîmes, Lacour, 1993, p. 45, 159, 182, 280, 358 et 440.

    ROUET (A.), Notice sur la ville de Lunel au Moyen Age et vie de saint Gérard, Paris, G. Pédone-Lauriel, 1878, p. 281-293.

Pour aller plus loin

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