Élie Henry Victor Massol, serrurier ajusteur, naît le 9 août 1894 au 10 rue Enclos Fermaud à Montpellier, fils d'Henri Jean Massol et de Marie Émilie Sahuc, tous deux originaires d'Aveyron (Cornus et Escandolières). En plein apprentissage du métier de serrurier dans l'atelier de son père, situé au 15 rue des Sœurs Noires à Montpellier, il est incorporé le 17 septembre 1914, à tout juste 20 ans, au fort Saint-Jean à Marseille (classe 1914, matricule n° 2238 au recrutement de Montpellier).
Après un bref passage au 29e bataillon de génie à Bizerte (Tunisie), il est incorporé au 40e régiment d'infanterie (40e RI), 3e bataillon 11e compagnie, à la Caserne Montcalm, de Nîmes (Gard), où il arrive le 17 octobre 1914.
Il part pour le Front le 18 novembre 1914 et participe du 20 au 25 décembre aux violents combats du Bois de Forges, à Forges-sur-Meuse (Meuse).
En 1915, le régiment est engagé à l'ouest de Verdun, puis en Champagne. Élie Massol est nommé caporal le 1er septembre 1915.
En 1916, le régiment est engagé dans le secteur de Reims, puis à Verdun, dans le secteur de la Côte du Poivre (Louvemont), puis de Thiaumont (Fleury-devant-Douaumont) de juin à août. À la fin de l'année 1916, le régiment est transformé en régiment colonial (de type Armée d'Orient)
Élie Massol, sans avoir pu assister à l'enterrement de sa grand-mère décédée à Montpellier quelques jours avant, embarque le 20 janvier 1917 à Marseille sur le croiseur Amiral Magon, qui lève l'ancre pour Salonique (Grèce) et qui est coulé le 25 janvier en 10 minutes par une torpille au large de la Grèce. Après 5 h et demie passées à la dérive dans une mer très ventée, houleuse et glaciale, il est secouru par le contre-torpilleur La Bombarde, puis transféré sur le cuirassé Voltaire qui se dirige vers le port d'Argostoli, où il arrive le 26 janvier. Commence alors pour Élie Massol l'éprouvante campagne d'Orient jusquau milieu de l'année 1918 pendant laquelle il subit les maladies, les températures extrêmes en été comme en hiver, la faim, et un très fort sentiment d'isolement psychologique du fait de l'éloignement de la métropole et de l'irrégularité du courrier qui lui parvient.
Élie Massol quitte Salonique au début février 1917. Le 9 juin, il embarque sur le croiseur Timgad pour le Pirée avec la terrible angoisse de revivre le même cauchemar qu'avec l'Amiral Magon. Son régiment occupe Athènes, puis Monastir.
Élie Massol est ensuite affecté au 81e régiment d'infanterie (81e RI) le 22 juillet 1918, puis au 16e régiment d'infanterie (16e RI) le 6 octobre 1918. Après l'Armistice, il est envoyé en Allemagne dans la Hesse (Wiesbaden, Griesheim, Nied, Hochst).
Élie Massol est nommé sergent le 2 février 1919 et enfin libéré le 10 septembre 1919, 5 ans après sa mobilisation.
Profondément marqué et traumatisé par tous les événements vécus, il reprend son travail de serrurier à Montpellier dans l'atelier familial. Souffrant d'aliénation mentale à forme de psychose hallucinatoire avec idée de persécution, confusion mentale et onirisme nécessitant l'internement, il décède à Montpellier le 5 décembre 1941. Élie Massol est déclaré "Mort pour la France" suivant une note du ministre des anciens combattants et victimes de guerre du 24 juin 1950. Il repose au cimetière Saint-Lazare à Montpellier dans le caveau familial.

Don Bernard Feuerstein (entrée n° 7562, 27 septembre 2022).

Fonds numérisé dans le cadre de la Grande collecte Europeana 1914-1918.

Brochure dactylographiée (47 pages), comprenant les chapitres suivants :

- Le parcours du combattant.

- La vie, les souffrances, les peurs du combattant.

- Elie Henry Victor Massol et le 40e régiment d'infanterie.