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Archives et inventaires en ligne

Notice descriptive

  • Clergé régulier (787 [copie]-1794)
    • Ordres religieux d'hommes 1 H-56 H
      • Bénédictins 1 H-8 H

1 H 1-58 Abbaye du Saint-Sauveur d'Aniane 787-1793

Importance matérielle : 0,90 ml.
CONTEXTE :
Présentation du producteur :

L'abbaye bénédictine d'Aniane fut fondée vers 785 par Benoît (son nom d'origine était Witiza), fils d'un seigneur wisigoth, comte de Maguelone. Il en fut le premier abbé. L'église fut consacrée en 796. Il adopta la règle de saint Benoît de Nursie, qu'il codifia et compléta. Benoît visita les autres monastères de Languedoc et de Provence, où il prêcha la réforme. Louis le Pieux s'intéressa à cette œuvre et le chargea de réformer les monastères de son royaume. Devenu empereur en 814, il l'invita à fonder près d'Aix-la-Chapelle le monastère d'Inde (aujourd'hui Kornelimunster). Avant de mourir en 821, Benoît devint le grand réformateur monastique de la période carolingienne.

L'abbaye d'Aniane fut florissante au Moyen Âge. Au XIe siècle, elle était en rivalité avec sa voisine Gellone. Elle connut au XIVe siècle une grave crise spirituelle et économique qui s'amplifia avec le régime de la commende. En 1561-1562, les protestants envahirent, pillèrent et dévastèrent l'abbaye, qui fut livrée aux flammes. L'ancien enclos monastique était devenu un champ de ruines avec quelques bâtiments que les religieux réaménagèrent pour s'y loger. La chapelle Saint-Benoît de l'église abbatiale devint le lieu de réunion du chapitre.

En 1613, l'abbaye s'affilia à la Congrégation des exempts de France. Mais ce fut la congrégation de Saint-Maur qui reprit en main la communauté à partir de 1635. Les Mauristes rasèrent les anciens bâtiments ruinés et construisirent de nouveaux bâtiments. Les travaux se poursuivirent jusqu'à la Révolution.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'économie de l'abbaye reposait sur la gestion de l'eau, la production d'olives (pour l'huile et le savon) et de céréales, ainsi que sur l'élevage. L'abbé avait la seigneurie temporelle sur la communauté d'Aniane. En 1768, l'abbaye d'Aniane comptait 10 religieux et son revenu annuel était très élevé : 24 353 livres.

L'abbaye fut vendue comme bien national le 26 mars 1791 à Causse, conseiller à la cour des aides de Montpellier. Les moines quittèrent les lieux peu après. Le nouveau propriétaire ne put récupérer son bien, l'abbaye ayant été réquisitionnée pour y installer des soldats. La commune racheta en 1792 à Causse l'église abbatiale pour en faire l'église paroissiale. Les anciens bâtiments conventuels furent transformés en 1793 en filature de coton, puis en maison centrale de détention en 1845, une affectation qui produisit des modifications importantes dans les bâtiments. L'établissement pénitentiaire ferma ses portes en 1994.

Historique de la conservation :

L'ensemble des archives de l'abbaye du Saint-Sauveur d'Aniane aurait dû faire l'objet d'un versement intégral aux Archives départementales après la Révolution. Un inventaire de 1790 (1 H 48*-49) montre l'extrême richesse du fonds, tant au niveau quantitatif que qualitatif, malheureusement très amoindrie par la suite. À l'occasion de la vente des dépendances foncières comme biens nationaux, certaines pièces justificatives de possession et de gestion alors été remises aux acquéreurs.

Modalités d’entrée :

Saisies révolutionnaires.

En 1993, Monsieur Benoist de la Prunarède confie 4 parchemins aux Archives départementales de l'Hérault concernant Aniane et Gellone ; 3 d'entre eux proviennent du chartrier d'Aniane mais ont été cotés 1 J 1015-1017. Ces documents étaient restés dans la famille de l'ancien syndic de l'abbaye d'Aniane.

En 2021, la commune d'Aniane dépose l'atlas de la seigneurie d'Aniane (1 H 56).

CONTENU ET STRUCTURE :
Présentation du contenu :

Malgré son caractère partiel, le fonds de l'abbaye du Saint-Sauveur d'Aniane est d'une grande richesse.

Il comprend ainsi un cartulaire rédigé à partir des années 1130 et poursuivi aux XIIe et XIIIe siècles, reproduisant des actes remontant jusqu'en 787. Une vingtaine de donations couvrant la période 804-1253 sont conservées sous la forme de parchemins en bon état, dont deux chirographes du XIIe siècle. Les 3 documents donnés en 1993 par Monsieur Benoist de la Prunarède sont les plus anciens : la donation du 15 décembre 804 (1 J 1015), une donation par Braidingus du 7 janvier 813 et enfin un diplôme de Louis le Pieux du 8 mars 819 (1 J 1017). Seul le dernier est attesté comme authentique. Le document de 813 est indéniablement un faux rédigé au XIe siècle par le scriptorium de l'abbaye ; quant à la charte du 15 décembre 804, il s'agit vraisemblablement d'une copie figurée, sûrement remaniée, d'un document du IXe siècle. Cette charte est le pendant d'une charte rédigée par Gellone en date du 14 décembre 804 (1 J 1014).

L'histoire du bâtiment, aujourd'hui disparu, peut être reconstituée à partir de devis de réparations du XVIIe siècle.

Divers éléments importants pour l'histoire de la vie religieuse locale sont également conservés : quelques documents concernent les processions lors du Jubilé de 1694 ou des fondations de chapelles par des laïcs.

Mais le plus important concerne l'action de cette communauté sur la vie agricole : exerçant leurs droits seigneuriaux sur des éléments primordiaux de l'économie (fours, moulins, domaine foncier), les moines ont tenu à jour des documents de gestion temporelle de leurs menses et autres dépendances donnant des témoignages précieux sur l'environnement rural, du Moyen Age jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

Classement :

Cartulaire : 1 H 1

Privilèges et donations : 1 H 2-4

Offices : 1 H 5

Préséances : 1 H 6

Contentieux : 1 H 7

Délibérations et contrats du chapitre : 1 H 8-11

Chapellenie de Canillac : 1 H 12

Bâtiments : 1 H 13

Impositions : 1 H 14-15

Mense abbatiale : 1 H 16-28

Mense conventuelle : 1 H 29-36

Offices claustraux : 1 H 37-42

Petit couvent : 1 H 43-44

Prieurés forains : 1 H 45-46

Période révolutionnaire : 1 H 47-54

CONDITIONS D’ACCÈS ET D’UTILISATION :
Langue et écriture des documents : Latin et ancien français
SOURCES COMPLÉMENTAIRES :
Bibliographie :

La bibliographie et les sources complémentaires, fort abondantes, ont été recensées, du moins jusqu'en 1933, par :

BEAUNIER (dom Charles), BESSE (dom Jean-Martial), Abbayes et prieurés de l'ancienne France, t. 4 : Provinces ecclésiastiques d'Albi, Narbonne et Toulouse, Paris, Jouve, 1911, p. 199-200

COTTINEAU (dom Laurent-Henri), Répertoire topo-bibliographique des abbayes et prieurés, Mâcon, Protat frères, 1938, t. 1, col. 115-117.

On y ajoutera les références suivantes :

ALLIES (Marie-Claude), Étude du cartulaire d'Aniane (792-1216), D.E.S. dactylographié, Montpellier, 1970, 70 p.

ALLIES (Marie-Claude), "Les possessions de l'abbaye d'Aniane dans les diocèses de Béziers et Agde (792-1216)", Béziers et le Biterrois, 28e congrès de la Fédération historique du Languedoc et du Roussillon, Béziers 1970, Montpellier, 1971, p. 125-128.

CABANISS (A.), The Emperor monk. Contemporary life of Benedict of Aniane by Ardo, translated with an introduction by A. Cabaniss, Elms Court, 1979.

CHASTANG (P.), Lire, écrire, transcrire : le travail des rédacteurs de cartulaires en Bas-Languedoc (XIe-XIIIe s.), Paris, CTHS, 2001.

DU BOURG (dom), "L'abbaye d'Aniane : son rôle, son influence, ses destinées", dans Mélanges Cabrières, tome 1, 1899, p. 165-194.

DURAND (Aline), "Propositions de datation pour quelques documents du cartulaire d'Aniane", Études sur l'Hérault, n° 17, 1986-1987, p. 35-36.

DURAND (Aline), "Regroupement des hommes et création du maillage paroissial dans la garrigue nord-montpellièraine aux Xe-XIIe siècles d'après le cartulaire d'Aniane", Études languedociennes, actes du 110e congrès des sociétés savantes, section archéologie et histoire de l'art, Montpellier, 1985, Paris 1985, p. 271-286.

DURAND (Geneviève), " L'abbaye d'Aniane en Languedoc : des Mauristes à l'établissement pénitentiaire ", Archéologie du Midi médiéval, t. 12, 1994, p. 145-179 [ADH, BRA 4115]

KETTEMANN (W.), Die Vita Benedicti abbatis anianensis und ihr Verfasser. Untersuchungen zur Anianenser überlieferung und zur Noticia de servicio monasteriorum, Freibourg im Breisgau (maîtrise dactylographiée), 1990.

KETTEMANN (W.), Les réformes monastiques sous Louis le Pieux. Études critiques des sources provenant de la Septimanie, en considération particulière de l'histoire de la communauté d'Aniane, thèse de doctorat, Université de Fribourg en Brisgau, 1999.

LALANNE (J.F.), "Période révolutionnaire : la fermeture des abbaye d'Aniane et de Gellone", Bulletin du G.R.E.C., n° 49-50, 1988-1989, p. 17-23.

LALANNE (J.F.), "Période révolutionnaire : la fermeture des abbayes d'Aniane et de Gellonne", Bulletin du G.R.E.C., n° 50-51, 1989, p. 2-6.

LAPRUGNE (S.), "La règle de saint Benoît d'Aniane", Cahiers d'histoire et d'archéologie, t. IV, 1932, p. 257-260.

SEMMLER (J.), "Benedictus II : Una regula - una consuetudo, benedictine culture 750-1050", Mediaevalia Lovanensia, Series 1, Studia 11, hg von W. Lourdaux und D. Verhelst, Löwen 1983, p. 1-49.

SITAR (Gerfried), KROKER (Martin) et KEMPKENS (Holger), Macht des Wortes : Benediktinisches Mönchtum im Spiegel Europas, Regensburg, Schnell-Steiner, 2009, 2 vol. (notice sur le cartulaire 1 H 1 dans le t. 2, p. 75-76).

UHDE-STAHL (B.), "Un plan inédit du monastère d'Aniane", Études sur l'Hérault, n° 5/6, 1989-1990, p. 45-50.

ZAUM (O.), "Die Mundart von Aniane (Hérault) in alter und neuer Zeit", Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie, n° 61, Halle/Saale, 1917.


Pour aller plus loin

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