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Notice descriptive

  • Office départemental d'action culturelle (ODAC) de l'Hérault - Phonothèque
    • Série Enquêtes ethnographiques
      • Dossier ODAC
        • Sous-dossier Demangel

1771 W 178 Entretien avec Simone-Thérèse Demangel ; Pierre Laurence, enquêteur. Assas, 6 février 1989. 6 février 1989

Description physique : bde magn. en bob. (27 cm)
Importance matérielle : 1 document sonore
CONTEXTE :
Présentation du producteur :

Simone Hélène Claire Marie Louise Gillet est née le 30 juin 1903 à Paris 6e arrondissement et décédée le 8 mars 1995 à Castelnau-le-Lez (Hérault). Fille de l'académicien Louis Gillet, elle épouse dans l'entre-deux-guerres Robert Demangel, polytechnicien, fils d'un officier supérieur lorrain, nommé professeur à la Faculté des lettres de Montpellier en 1928 ; il est, de l933 à 1948, directeur de l'École française d'Athènes. Au printemps 1940, Robert Demangel, républicain et antifasciste, replie sa famille à Montpellier par le dernier Orient-Express. Ils arrivent en pleine débâcle. Robert Demangel reste à Athènes, où il est nommé ministre plénipotentiaire et délégué de la Croix-Rouge internationale. À Athènes, il héberge et cache à l'École française d'Athènes des intellectuels français et belges. Simone Demangel et ses trois filles habitent une grande maison, 1 rue Auguste Broussonnet à Montpellier, où Simone reçoit tous ceux qui fuient l'avancée de l'armée allemande. À partir de 1941, des personnes sollicitent de faux papiers. Simone, qui appartient à plusieurs associations d'entraide de Montpellier, parvient à leur en procurer. Grande figure de la Résistance, Simone Demangel porte de nuit à vélo de faux documents aux maquis, et effectue de fréquentes missions à Clermont-l'Hérault où elle est en contact avec Mme Delmas, retraitée des PTT, qui a d'abord caché son gendre juif, et Colette Ronzier, jeune professeur qui abrite le Corps franc Léon. Elle aide également plusieurs juifs réfugiés à partir en Espagne, grâce à un réseau d'amis (passage des Pyrénées par le monastère de Saint-Andras) et procure de faux papiers aux jeunes appelés au service du travail obligatoire (STO). Arrêtée trois fois par la Gestapo, elle réussit à s'échapper. Au moment de l'occupation de la zone libre, leur maison de Montpellier est réquisitionnée par l'état-major allemand. Un ami de Robert Demangel héberge sa famille au château d'Assas, magnifique « folie » montpelliéraine du XVIIIe siècle, située à Assas, à 12 km au nord de Montpellier. Simone, surnommée la châtelaine d'Assas ou la chevalière d'Assas, et son mari rachètent la demeure en 1949 à son propriétaire, un antiquaire normand. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle reçoit la Légion d'honneur directement des mains du général de Lattre de Tassigny.

Historique de la conservation :

Numéro d'inventaire ODAC : 8993124

CONTENU ET STRUCTURE :
Présentation du contenu :

Pierre Laurence retourne enregistrer Mme Demangel suite à leur premier entretien (enregistré en 1988) autour de la fabrication des orgues et de machines à vapeur. Le témoignage débute ici par une présentation détaillée des origines familiales et sociales.

Origine familiale et sociale

Née à Paris le 30 juin 1903 ; issue d'une fratrie de six enfants ; fille de Louis Gillet, écrivain et historien de l'art et petite-fille de René Doumic, ancien directeur de la Revue des deux mondes, secrétaire perpétuel de l'Académie française ; (00.02.20) le parcours professionnel de sa famille : son mariage avec un archéologue ; l'attachement de sa famille pour le midi de la France ; son parcours scolaire : chimie et licence à l'École du Louvre ; le parcours professionnel de son grand-père ; le parcours professionnel de son père : professeur, critique littéraire et historien de l'art ; longue mention de la rencontre de ses parents ; (00.12.09) les origines et le parcours scolaire de son mari ; les fouilles archéologiques à Delphes (Grèce) ; leur rencontre ; anecdote relative au commandant Cousteau en Grèce et à une cité engloutie proche du Péloponnèse.

Arrivée à Montpellier

(00.20.21) Impressions des époux Demangel sur le milieu universitaire de la ville ; l'histoire de Montpellier ; anecdote au sujet d'une salle baptisée Demangel ; (00.27.20) son implication dans l'union des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux[1] ; acquisition du château d'Assas par les époux Demangel ; bref rappel sur les différents propriétaires du château ; (00.01.30) le repli à Montpellier de son père, écrivain prolixe antifasciste durant la guerre ; réquisition de la maison des Demangel par les Allemands.

Actions dans la Résistance

(00.03.45) Renseignements rapides relatifs au major Flandre[2] ; sa deuxième arrestation par la police française et sa relaxe ; (00.05.52) mention rapide de ses diverses actions dans la Résistance ; (00.07.20) sa rencontre avec le cardinal Saliège de Toulouse ; (00.09.10) ses contacts, ses planques, ses faux papiers ; (00.13.11) l'arrestation et l'exécution de deux officiers, Gayraud et Colin ; évocation de l'interrogatoire de Mme Gayraud par la Gestapo ; Pauline, le prénom d'emprunt de Simone Demangel ; (00.16.30) réflexions autour de l'expression « entrée dans la résistance » ; la transmission de faux-papiers et de documents à vélo ; (00.18.34) le rôle de l'école française d'Athènes et l'action de Robert Demangel ; le retour de la famille en France par l'Orient-Express dès le début de la guerre ; (00.20.05) son rôle dans la Résistance à Lyon ; description de sa première arrestation le 3 février 1943 ; (00.25.06) son retour à Montpellier et sa seconde arrestation le 1er avril 1943 ; l'épisode de Mme Gayraud à la villa des Rosiers (Montpellier) ; (00.26.15) ses diverses cachettes ; le transport de nuit et à vélo de renseignements entre Lodève et Montpellier ; (00.27.45) longue anecdote sur l'obtention d'un laissez-passer permanent.

Le château d'Assas

(00.31.40) Acquisition du château ; les anciens propriétaires du château : les Moutons de la Clotte ; Jean-Antoine Giral et le château ; l'architecture du château ; anecdote sur la période révolutionnaire et les différents propriétaires ; les terres du château ; les jardins ; évocation rapide de la chapelle et son histoire ; (00.42.23) l'origine des concerts classiques sur le domaine ; Scott Ross et le château ; (00.47.13) histoire des instruments de musique du château : longue description du clavecin d'Assas ; (00.52.44) la démocratisation de la musique classique ; la musique baroque selon Simone ; l'acquisition d'un piano forte ; l'acoustique de l'église.

 

[1] En 1949 Simone Demangel crée le « regroupement des œuvres privées » qui deviendra l'URIOPS Languedoc-Roussillon.

[2] Georges Flandre, officier de l'Armée du salut entre en résistance en 1941.Son statut de ministre d'un culte lui donnant accès aux prisons, il visite les détenus, puis les prisonniers politiques et soutient les familles éprouvées par la guerre et le régime de Vichy. Il fonde le service social de la résistance au sein du mouvement Combat et organise les premiers réseaux à Montpellier sous le pseudonyme de Dartois. Recherché par la police française pour avoir aidé des réfractaires au service du travail obligatoire (STO), il entre dans la clandestinité le 3 avril 1943 et se rend à Marseille. Sous le pseudonyme de Montcalm, il réorganise les services de résistance, en train de se désagréger à la suite de nombreuses arrestations et devient responsable régional du noyautage des administrations publiques (NAP). Il devient membre du directoire des Mouvements unis de la Résistance (MUR) dans la région R2. Commandant de l'Armée secrète, il maintient le contact avec les services de renseignements d'Alger, et fait parvenir à l'état-major interallié des renseignements qui permettront notamment le débarquement de Provence en août 1944. Arrêté à Marseille sous une fausse identité, par le Sipo-SD le 27 avril 1944, il est identifié et torturé. Le 13 juin 1944 (à 44 ans), il est fusillé dans le vallon de Fenouillet sur la commune de La-Roque-d'Anthéron (Bouches-du-Rhône) aux côtés de 27 de ses camarades.

Source : Article Georges Flandre de l'encyclopédie Wikipédia en français, consulté le 2 juillet 2020.

CONDITIONS D’ACCÈS ET D’UTILISATION :
Modalités de reproduction :

Copie partielle ou intégrale autorisée en vue d'une exploitation non commerciale

SOURCES COMPLÉMENTAIRES :
Informations sur les copies :

Copies de consultation conservées aux Archives départementales de l'Hérault sous les cotes 1771 W 1393-1394

INDEXATION :
Indexation géographique : Teyran (Hérault, France)
Indexation personne : Demangel, Simone ; Bruguière, Boris ; Laurence, Pierre
Indexation typologie : Document sonore