Le Poujol-sur-Orb, commune héraultaise de 1046 habitants (recensement de 2014) occupe un territoire de 4580 hectares dans le nord du département et est drainée par le fleuve côtier de l'Orb. Appartenant au canton de Clermont-l'Hérault, la commune se trouve à 84 kilomètres au nord-ouest de Montpellier, au sein de l'arrondissement de Béziers.Le Poujol est chef-lieu de canton durant la Révolution (de 1790 au 8 Pluviôse an IX (28 janvier 1801)).

Les premières mentions archivistiques du Poujol-sur-Orb remontent au début du XIème siècle (Podiolum en 1060 dans le cartulaire de Gellone, cité par Eugène Thomas dans son Dictionnaire topographique de l'Hérault paru en 1865). Toutefois, une présence humaine antérieure est attestée par l'archéologie. Des vestiges d'habitats gallo-romains ont été retrouvés au lieu-dit Le Viala : tuiles, tessons de poterie, etc.

Au Moyen-Age, l'existence d'un château en 1164 est confirmée par le cartulaire du château de Foix. La famille seigneuriale qui occupe ce château reste méconnue jusqu'au mariage de Garsinde du Poujol avec Pons III de Thésan au début du XIIIème siècle. Au XVème siècle, les droits seigneuriaux semblent peser sur les habitants ce qui amène les consuls du Poujol à négocier une transaction avec le seigneur pour récapituler les droits et les devoirs des deux parties.

L'existence d'un compoix datant de 1574 et rédigé en occitan apporte de précieuses informations sur la physionomie du village à l'époque : on y recense 116 constructions en plus du château. Il y apparaît que le hameau de La Borie Basse est alors le hameau le plus important.

La vie économique s'articule autour des cultures vivrières essentiellement celle des céréales mais aussi celle plus typique du châtaignier. La vie spirituelle reste largement dominée par l'Eglise catholique le protestantisme ne parvenant pas à s'implanter contrairement aux villages environnants. Au Moyen-Age, le Poujol dépendait religieusement de la paroisse Saint-Pierre-de-Rhèdes (aujourd'hui sur le territoire de Lamalou-les-Bains). Depuis 1646, c'est dans l'église Saint-Jean l'Evangéliste, succursale de Saint-Pierre-de-Rhèdes, que le culte est rendu.

En 1709, le seigneur de Thésan crée et inaugure les bains voisins de Lamalou. Les membres de cette famille se succèdent jusqu'à la Révolution française. Le dernier marquis émigre alors et décède en 1817 sans héritier.

A partir de 1790, la commune est dotée d'un conseil municipal et la communauté traverse la Révolution française et les changements de régimes politiques du XIXème siècle sans difficultés particulières. La vie politique s'organise autour de maires d'abord nommés puis élus. Il est important de noter que le hameau de Combes qui était intégré à la même paroisse que celle du Poujol est érigé en commune en 1790.

La vie économique, reste surtout liée à l'agriculture avec un boom de la viticulture dans la première moitié du XIXème siècle mais voit aussi se développer l'artisanat avec la sériciculture qui périclite après 1850, la vannerie (osier sur les berges de l'Orb) ou la tonnellerie avec le châtaignier.

Les progrès techniques apportés par la Révolution industrielle permettent la modernisation des voies de communication. En 1845, la route de Lodève à Castres est définitivement achevée. En 1858, le train arrive dans la commune avec la ligne de chemin de fer Béziers-Graissessac alors qu'en 1889 c'est au tour de la ligne Mazamet-Bédarieux d'être ouverte. Un pont de pierre de sept arches facilite la traversée de l'Orb en 1883 mettant ainsi fin à l'utilisation du bac qui avait rythmé la vie des Poujolais pendant tant d'années. Néanmoins, en mars 1930, une des fréquentes crues que connaît la rivière emporte le pont conduisant les pouvoirs publics à opter pour la solution d'un pont suspendu. A partir de cette date, les riverains décident de se regrouper sous forme d'Association Syndicale Autorisée (ASA) afin de prévenir les dégâts causés par ces crues en aménageant des digues.

Les progrès techniques offrent aussi la possibilité aux habitants de se raccorder aux réseaux d'adduction d'eau et d'assainissement et de bénéficier de l'éclairage public ainsi que de l'électricité dont la distribution s'amorce dès 1905 avec le concours de la Société biterroise de force et lumière. La commune engage également la construction de nouveaux équipements communaux comme la réalisation d'une école dans les années 1890.

Au XXème siècle, l'histoire du Poujol-sur-Orb reflète les évènements majeurs de l'Histoire de France et de l'histoire locale. Après les crises viticoles des années 1900 qui amènent d'ailleurs le conseil municipal à démissionner en 1907, la guerre de 1914-1918 voit dix-neuf Poujolais tombés au front, morts pour la France. Ces hécatombes sont rappelées au souvenir par le monument aux morts dont la souscription est lancée en 1921 et qui a été déplacé en 1955 sur la place de l'Imbaïsse.

Sous l'Ancien régime, le Poujol-sur-Orb s'appelait "Pujol" et "Le Pujol". En 1761, les dépendances de "Le Pujol et terres foraines" sont les suivantes : Le Vernet, Lascombes, La Capoulade, Torteillan, Lezars, Lou Fraisse, Lamalou, La Borie Basse, Donairoux, Roustirié, Virules. En 1790, le hameau de Combes, avec les hameaux du Fraisse, le Vernet, Torteillan, la Capoulade, est érigé en commune sous le nom de "Combes-Terre Foraine du Poujol". Le 14 février 1921, le conseil municipal délibère et décide d'accoler au nom de la commune la mention «sur-Orb» afin de spécifier sa situation géographique (Journal officiel, 1921, 3, 2699). Après la crise économique de l'Entre-deux-guerres, la Guerre de 1939-1945 affecte le village qui accueille des réfugiés et subit les réquisitions allemandes jusqu'à la Libération.

Les trente glorieuses ouvrent une nouvelle période de modernisation avec d'importants chantiers d'électrification ou d'adduction d'eau mais également une ère de désertification avec une accélération de l'exode rural on compte seulement 825 habitants en 1982 contre 1300 habitants au milieu du XIXème siècle.

L'ensemble des archives anciennes du Poujol-sur-Orb (antérieures à 1790) et les archives modernes jusqu'en 1919 ont été déposées aux Archives départementales de l'Hérault. Les archives modernes postérieures à cette date et les archives contemporaines (postérieures à 1982) sont conservées dans la commune et ont fait l'objet d'un classement par la Mission Archives du Centre de gestion de l'Hérault en 2017.

Dépôt de la commune de Le Poujol-sur-Orb complété en janvier 2015 (entrée n°6123)

Le fonds se compose des archives anciennes de la commune ainsi que des archives postérieures à la Révolution. Outre une belle collection de compoix, on notera la présence d'une série très complète de registres de délibérations consulaires puis communales. Le fonds comprend également les registres paroissiaux depuis 1663.

Les archives modernes, postérieures à 1789, couvrent l'ensemble des domaines de compétences de la commune. On y trouve notamment l'atlas cadastral de 1834. Parmi les documents remarquables, on notera la présence d'archives relatives à différentes guerres en sous-série 4 H (mesures d'exception et faits de guerre) : guerres coloniales et guerre de Crimée au milieu du XIXème siècle, guerre de 1870 et Première Guerre Mondiale.

Fonds ouvert

Selon le cadre de classement des archives communales de 1926.

Selon les lois et règlements en vigueur.

Séries d'archives concernant l'Ancien Régime (Avant 1789)

L'Ancien Régime n'ignore pas les documents statistiques et l'on peut consulter, dans la série C (Administration de la Province de Languedoc) les enquêtes qui présentent souvent un aspect descriptif. La série C réunit les archives des administrations provinciales (intendance, subdélégations, etc.) qui ont régulièrement donné ordre de dresser des tableaux économiques, sociaux et administratifs de la province de Languedoc.

La série G (archives du clergé séculier) peut apporter d'utiles renseignements sur la vie de la paroisse notamment par le biais des visites pastorales (les procès-verbaux de l'inspection d'une paroisse par l'évêque ou un archiprêtre renseignent sur l'état des lieux et les objets du culte, mais aussi sur le nombre d'habitants des communautés et la situation générale).

Il est aussi possible d'obtenir une estimation de la population d'un village ou d'une ville à partir des registres paroissiaux (collection du greffe conservée en sous-série 3 E). Ceux-ci permettent d'étudier de nombreux aspects de la vie : noms de famille, choix des prénoms, domiciles, professions, instruction, choix des parrains et marraines...

Enfin, la justice locale et seigneuriale peut être abordée par la série B qui conserve, entre autres documents, les archives des justices ordinaires (sous-série 10 BP).

Séries d'archives concernant la période révolutionnaire (1790-1800)

Une étude portant sur la période révolutionnaire implique la consultation de la série L, notamment celles des municipalités de canton, des comités de surveillance et des sociétés populaires.

En sous-série 1 Q (Domaines nationaux), on pourra identifier les acquéreurs des biens nationaux et on trouvera des listes d'émigrés, de prêtres déportés, de condamnés et de détenus.

Séries d'archives concernant la période moderne (1800-1940)

Pour cette période, il est essentiel de dépouiller les dossiers issus des bureaux exerçant la tutelle préfectorale sur les communes, classés en série O (Administration et comptabilité communale, 1800-1940).

La sous-série 1 O rassemble la comptabilité communale, la sous-série 2 O les travaux de construction et d'entretien sur les équipements communaux (mairie, école, église et presbytère, halles, etc.) et les acquisitions/aliénations des biens communaux, le bornage ; ces dossiers sont pourvus de pièces techniques et de nombreux plans ; ils peuvent compléter les éventuelles lacunes des fonds communaux.

En 3 O on trouvera des renseignements sur les chemins vicinaux et la voirie urbaine.

En 4 O, on peut retrouver l'origine de certains biens donnés ou légués à la commune, à la paroisse, aux établissements hospitaliers et de bienfaisance, aux établissements culturels (musées).

Pour la délimitation géographique, l'érection, la fusion de communes, il faut se reporter à la sous-série 1 M (administration générale) que l'on complétera avec la sous-série 3 P (cadastre) pour l'évolution de la propriété foncière communale (notamment sa répartition, la nature des cultures, les moulins, les maisons).

Pour l'étude de la population, les sous-séries 3 E (Etat civil) et 6 M (Recensement de population) sont incontournables. La sous-série 6 M est essentielle pour le chercheur en histoire locale puisqu'elle regroupe les recensements de population, les statistiques démographiques, les mouvements de population, les archives relatives à l'émigration, l'immigration et aux naturalisations.

La sous-série 1 R (Recrutement de l'armée) contient des listes d'appel des classes et les registres matricules militaires.

L'histoire politique d'une commune peut être abordée par la sous-série 3 M : on trouvera notamment les dossiers des élections municipales.

La série S Travaux publics constitue également une source essentielle en ce qui concerne les ponts, la navigation intérieure, les travaux hydrauliques ou bien les carrières et mines.

Les archives relatives aux établissements scolaires sont quant à elle conservées en série T. On trouvera aussi dans cette série les inspections et les récolements des archives communales ainsi que les monuments historiques et les affaires culturelles.

Enfin, les séries V (Cultes) et X (Assistance et prévoyance sociale) regroupent les fonds des conseils de fabrique et des bureaux de bienfaisance.

Série W concernant l'époque contemporaine (depuis 1940)

Les bordereaux de versement des administrations permettent de poursuivre l'étude entreprise pour la période postérieure à 1940.

Iconographie

Les documents figurés comprennent tout aussi bien des cartes et plans, des gravures et dessins anciens, des reproductions photographiques, des collections de cartes postales.

Archives privées

Regroupées dans la série J, on trouve dans cette série les archives personnelles, familiales, seigneuriales et d'érudits locaux qui permettent d'éclairer l'histoire de la commune.

Archives notariales

Les Archives départementales conservent également les archives des études notariales. Conservés en sous-série 2 E, ces documents fournissent de précieuses informations sur la vie des habitants. On retrouve également parfois dans ces fonds des archives communales telles que des compoix ou des délibérations consulaires.

Bibliothèque des archives

Les Archives départementales peuvent également conserver des bulletins paroissiaux et des bulletins municipaux de la commune.

Sous-série 30 J. Archives concernant les communes de l'Hérault : 30 J 211/1

8 F 205. Fragments de registres de délibérations de la commune du Poujol. 1791-1818

CANDAU Andrée. Nouvel Achept des mazades del Pech et Gatinian et du Mas de l'Escalié fait en lannée 1447 (Commune du Poujol-sur-Orb). In : Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault 2013, n° 36, pp. 75-80 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 1312)

CANDAU Andrée. Inondation au Poujol 1829. In : Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault 2013, n° 36, pp. 119-128 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 1312)

GIRY Joseph. Aperçu archéologique sur l'ancienne voie Le Poujol-Saint-Pons. In : Bulletin de l'Association du Parc national du Caroux 1961-1962, n° 3, pp. 10-16 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 3054)

GUIRAUD Robert. [Le] Poujol-sur-Orb : première partie : des origines à 1789 / Robert Guiraud.- [S.l. : s.n.], 1976.- 141 f. (Archives départementales de l'Hérault, coté TAR 151)

GUIRAUD Robert. [Le ]Poujol-sur-Orb à travers les siècles. [S.l.] : Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault, 1980.- 299 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté CRC 1255)

GUIRAUD Robert. Aperçu sur les coutumes carnavalesques au Poujol-sur-Orb. In : Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 1312)

GUIRAUD Robert. La Villa Gallo-Romaine du Viala : Commune du Poujol-sur-Orb. In : Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault 1985, n° 8 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 1312)

GUIRAUD Robert. Le Poujol-sur-Orb : histoire et images. [S.l.] : Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault, 1993.- 266 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté CRC 132 et BIB 2690)

MARCO Mario. Nouvelles découvertes à la villa gallo-romaine du Viala (commune de Poujol-sur-Orb). In : Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault 1987, n° 10, pp. 51-58 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 1312)

MARCO Mario. L'Intaille du Poujol-sur-Orb. In : Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault 1997, n° 20, pp.49-51 (Archives départementales de l'Hérault, coté PAR 1312)

MISSION ARCHIVES CDG 34. Archives de la commune du Poujol-sur-Orb : répertoire numérique détaillé (1793-2014).- Montpellier : Mission Archives CDG 34, 2017.- 102 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté BRA 10890)