L'hôpital Saint-Jacques de Pézenas est l'aboutissement institutionnel de l'évolution de différentes formes d'assistance héritées du Moyen-Âge.

Le premier établissement attesté est la maladrerie : elle apparaît dès 1189 et gère ses biens fonciers jusqu'en 1327, administrée par un "recteur" en 1222, et relevant des consuls de Pézenas à partir de 1291. Un "hôpital" est attesté en 1191, et dès 1232, il est administré par le même recteur que celui de la maladrerie. En parallèle, dès les années 1230, sont établies deux "charités", organisme municipaux dont les revenus servent à assurer des distributions périodiques de pain en faveur des pauvres et démunis.

Ce n'est qu'en 1516 qu'un seul "hôpital des pauvres" est construit, remplaçant les structures préexistantes, pour faire office de structure communale d'assistance unique. Il est doté d'un règlement approuvé par les consuls en 1606. Ceux-ci en confient la gestion quotidienne à une communauté de religieuses. Devant l'augmentation de la population, l'édification d'un nouvel hôpital est entreprise en 1627 entre les rues de Saint-Thibéry et des Orjeliers ; il prend le nom d'hôpital Saint-Jacques et fonctionne jusqu'à la Révolution à cet emplacement.

Entre temps la communauté de Pézenas acquiert en 1659 une maison dans le faubourg des Cordeliers, en vue d'y faire construire l'hôpital général, mais en 1666 les établissement hospitaliers sont réunis en une seule institution située sur l'emplacement de l'hôpital Saint-Jacques. En 1686 et 1698, des lettres patentes de Louis XIV unissent les maladrerires de Montagnac et de Saint-Thibéry à l'hôpital.

L'hôpital Saint-Jacques est administré par un bureau composé de douze membres renouvelés annuellement. La communauté de sœurs hospitalières continue d'y pratiquer les soins jusqu'à la Révolution. C'est cette partie de l'histoire hospitalière de la commune que documente le fonds des Archives départementales.

Devenu "hospice civil", le bâtiment est transféré en 1792 dans le couvent des Ursulines, ancien hôtel du baron de Paulhan. Il poursuit son action hospitalière jusqu'au XXe siècle, faisant office d'hôpital militaire pendant la Première guerre mondiale. Il développe ainsi des services de médecine, chirurgie et une maternité. L'hôpital a par ailleurs constitué en son sein un orphelinat important qui n'est supprimé qu'en 1953 ; une maison a également été aménagée au Grau d'Agde pour y recevoir les orphelins pendant les périodes d'été. Ce n'est qu'en 1955 que les cinq dernières religieuses se retirent pour laisser la place à un personnel entièrement laïc. L'établissement est reconnu comme hôpital local par un arrêté ministériel du 28 avril 1976. En 1991 est créé un bâtiment annexe pour l'accueil des personnes âgées.

Seules quelques fragments sont conservés aux Archives départementales. L'essentiel du fonds semble avoir en partie disparu et en partie avoir été intégré aux archives communales de Pézenas. A l'hôpital même de Pézenas ne sont conservés que le cartulaire dont un microfilm existe aux archives départementales (voir sources complémentaires), une collection très lacunaire des délibérations et d'infimes épaves pour la période 1790-1960, et les archives postérieures à 1960.

A la suite d'une inspection effectuée en 2022, les Archives départementales ont récupéré des doucments : les registres de délibération de la commission administrative, des documents comptables, des billets d'entrée et demandes d'admission, un registre matricule.

Les cotes 6 à 41 concernent un versement effectué en septembre 2022.

Les documents antérieurs à 1790 concernent l'histoire de l'hôpital Saint-Jacques de Pézenas et documentent principalement le XVIIIe siècle.

Un registre des titres et des actes (13 HDT 36) mentionne la construction d'un hôpital général remontant à une délibération du 21 février 1659. Il est alors décidé d'y accueillir les pauvres pour les faire " travailler manuellement" et leur faire éviter une vie scandaleuse. Le bâtiment est à construire dans le nouvel enclos de Pézenas (faubourg des Cordeliers), derrière le logis dit du Cygne. Plusieurs terrains adjacents sont acquis ou donnés dans cette perspective. En 1698, l'hôpital dit de Saint-Jacques prend à charge les pauvres de tout le diocèse d'Agde. Profitant des réformes hospitalières intitiées par Louis XIV en 1672, il récupère les biens des maladreries de Montagnac et Saint-Thibéry. À partir de 1720, des sœurs de la Charité acceptent par contrat de venir y exercer leur soins. Dans ce document sont notamment transcrits des actes de donations et testaments remontant à 1580, puis les nombreuses opérations foncières effectuées au nom des pauvres : quittances de rentes, arrentements de terrains, gestion d'un moulin à huile, etc.

Des documents relatifs aux constitution de rentes et à plusieurs procédures judiciaires de recouvrement complètent cet aspect (13 HDT 1 et 13 HDT 41). 

La gestion économique de cet établissement peut être étudiée grâce aux registres de recettes et dépenses, ainsi qu'aux différentes quittances. Deux registres de comptabilité donnent en effet les dépenses et recettes mensuelles de l'établissement (13 HDT 2-3). Le début d'un registre dit "des petites écoles" montre la mise en place d'une structure éducative pour jeunes filles pensionnaires, quelques années avant la Révolution (13 HDT 4). La clôture des comptes en 1794 achève l'histoire de l'hôpital sous l'Ancien Régime (13 HDT 5). Des factures et quittances documentent les dépenses quotidiennes (13 HDT 40). Enfin, des archives concernent la prise en charge d'enfants trouvés, confiés à des nourrices dans le duocèse de Vabres entre 1765 et 1767 (13 HDT 37 à 39).

Les documents postérieurs à 1790 sont essentiellement constitués des registres de délibération de la commission administrative, de documents comptables, de billets d'entrée et demandes d'admission, d'un registre matricule. Signalons des documents relatifs aux enfants trouvés, ule liste des enfants des hospices destinés à rejoindre la Garde impériale.

Sous-série 1 B : cour des comptes, aides et finances de Montpellier

1 B 11120 : registre des décès à l'hôpital de Pézenas (1738)

1 B 11131 : registre de vêtures des religieuses hospitalières de Pézenas (1771-773)

Série C : Intendance de Languedoc

C 2659 : contravention en faveur des pauvres de l'hôpital (1750)

C 4286 : carte localisant une terre relevant de l'hôpital (1748)

C 5956 : état des revenus et abrégé des règlements de l'hôpital (1734-1775)

C 6335 : plan d'alignement du mur de clôture de l'Hôpital (1757)

C 6363 : localisation de la rue de l'hôpital (1732)

C 6573 : lettres de l'Intendant sur les soldats malades à l'hôpital de Pézenas (1761-1763)

Sous-série 1 X : administration hospitalière (fonds de la préfecture)

1 X 370-374 : hôpital de Pézenas

1 X 370 : administration, finances, travaux et personnel (an IX-1928)

1 X 371 : biens immobiliers (1873-1927)

1 X 372 : finances et fournitures (1909-1947)

1 X 373-374 : travaux (1841-1940)

Sous-série EDT PEZENAS

Les archives communales anciennes de Pézenas sont en dépôt temporaire aux archives départementales de l'Hérault.

Le fonds communal a été inventorié en 1774 par François Resseguier ; son classement reste utilisé. Les pièces qui ne figurent pas dans cet inventaire ont été inventoriées par la Mission Archives 34. Voir :

BERTHELÉ (Joseph), Archives de la ville de Pézenas. Inventaires et documents, t. 1 : Inventaire de F. Resseguier, Montpellier, 1907 [ADH, UA 34-56+1].

Archives anciennes et modernes de Pézenas : répertoire numérique détaillé, Montpellier, Mission Archives

34, 2006, dact. [ADH, BRA 5445]

EDT PEZENAS RESSEGUIER 1184-1202 : archives de la maladrerie de Pézenas (1189-1291)

EDT PEZENAS RESSEGUIER 1203-1264 : archives de l'hôpital de Pézenas (1311-1787)

EDT PEZENAS RESSEGUIER 1265-1349 : titres des charités grande et petite réunies à l'hôpital (1220-1553)

EDT PEZENAS GG 45 : actes fondateurs (1696-1698)

EDT PEZENAS GG 46 : délibérations du Bureau des pauvres (1659-1787)

EDT PEZENAS GG 47 : confrérie de la Charité et Bureau de Bienfaisance (647-1811)

EDT PEZENAS GG 48-49 : délibérations du Bureau de l'hôpital, puis des commissaires de l'hospice civil (1712-1799)

EDT PEZENAS GG 50 : fonctionnement de l'hôpital (1713-1790)

EDT PEZENAS GG 51 : règlements de divers hôpitaux (1687)

EDT PEZENAS GG 52-55 : comptabilité (1737-1795)

EDT PEZENAS GG 56 : registre des mortuaires de l'hôpital (1789-1792)

Sous-série 1 Mi : microfilm de complément

1 Mi 582 : cartulaire de l'hôpital de Pézenas (1638-1773, 1792). 410 folios. Ce volume constitue le t. 1 d'un travail dont le t. 2, consacré à la transcription des principales délibérations, est conservé sous la cote EDT PEZENAS GG 46.

ARCHIVES COMMUNALES DE PEZENAS

Les archives modernes de la commune, classées par la Mission Archives 34, sont conservées à Pézenas.

3 Q 1-24 : hôpital Saint-Jacques, commission de l'hospice (1790-1970)

Voir dans "historique de la conservation" les archives qui subsistent à l'hôpital de Pézenas..

GRAMAIN (Monique), "Les institutions charitables dans les villages du Biterrois aux XIIe et XIIIe siècles", dans Assistance et Charité, Cahiers de Fanjeaux, 13 (1978), p.111-130 [ADH, BRC 264].

GRAMAIN (Monique), "Les institutions pieuses et charitables à Pézenas aux XIIIe et XIVe siècles", dans Pézenas, ville et campagne (XIIIe-XXe siècles), Montpellier, 1976, p. 41-48 [ADH, CRC 1026].

NOUGARET (Jean), Pézenas : évolution urbaine et architecturale du XVIe à la fin du XVIIIe siècle, Pézenas, 1979 [CRC 724].