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Notice descriptive

3 B 1-51 Hôtel des Monnaies de Montpellier 1570-1792

  • Répertoire numérique détaillé de la sous-série 3 B
  • par Eugène Thomas, directeur des archives départementales (1865) ; Isabelle Bonnot, conservatrice du Patrimoine, et Martine Sainte-Marie, conservatrice du Patrimoine (1983) ; Damien Vaisse, conservateur du Patrimoine (2011) ; Julien Duvaux, attaché principal de conservation du Patrimoine (2022).
  • Archives départementales de l'Hérault
  • Montpellier - 1865-2022
  • Contexte
  • Nom du producteur
    Hôtel des Monnaies de Montpellier
  • Présentation du producteur

    Le terme Hôtel des monnaies, ou celui plus courant de "La Monnaie" recouvre plusieurs réalités : d'abord le bâtiment, puis l'atelier monétaire et enfin, la juridiction (ou chambre particulière des monnaies) qui siège auprès de celui-ci.

    À Montpellier, la monnaie est au Moyen-Age la monnaie melgorienne ; les évêques de Maguelone ayant acquis le comté de Melgueil en 1225, ils font alors battre des sols melgoriens. Puis le roi Jacques d'Aragon ordonne en 1272 qu'on frappe également monnaie à Montpellier. La monnaie tournois supplante ainsi la monnaie melgorienne vers 1300. L'atelier monétaire du roi de France à Sommières est ensuite transféré temporairement à Montpellier de 1310 à 1329 (il est de retour à Sommières de 1329 à 1340), avant de se fixer définitivement à Montpellier en 1340. François Ier ayant ordonné que chaque hôtel des monnaies marquerait d'une lettre distinctive les espèces qui y seraient fabriquées, assigne à celui de Montpellier la lettre N. Par édit du 3 mars 1554, Henri II réduit les hôtels des monnaies aux seules villes où il y a des trésoriers de France, généraux des finances, dont Montpellier.

    L'édit de juin 1696 organise la juridiction des monnaies sur le plan local : une juridiction composée d'un conseiller du roi général provincial subsidiaire, de deux juges-gardes, d'un garde scel, d'un avocat du roi, d'un procureur du roi, d'un greffier et de deux huissiers est instaurée auprès de chaque Hôtel des monnaies. Le général provincial subsidiaire préside les assemblées de la juridiction, sauf celles concernant le travail des monnayeurs et la clôture des "boîtes" (coffres où sont enfermés les espèces envoyées chaque année au greffe de la Cour des monnaies) ; il veille à l'enregistrement des ordonnances et arrêts de la Cour des monnaies, reçoit les officiers du siège, les orfèvres et changeurs, paraphe les registres, fait les inventaires d'outils et machines servant à la fabrication et préside aux jugements. Il est assisté par les juges-gardes, dont les fonctions sont réglementées : ces derniers veillent à ce qu'aucun étranger ne pénètre dans l'hôtel, à ce que les maîtres des monnaies ne falsifient pas les poids et balances, surveillent les essais, affinements, délivrance et mises en boîte des deniers. Ils tiennent également des registres de baux des brèves, distribuent des dénéraux (plaques rondes servant de modèle au monnayeur, pour faire une espèce de la grandeur et du poids voulu) aux monnayeurs, assistent au monnayage et contrôlent la qualité des flaons (un flaon est une pièce de métal qu'on a taillée et préparée pour recevoir l'empreinte qui en fera une pièce de monnaie, un jeton, une médaille) et fers. Ils tiennent également le registre des délivrances avec la quantité, poids et titre des lingots affinés, ils closent les boîtes de l'ouvrage de l'année à la fin de celle-ci, envoient les deniers emboîtés et tiennent le registre des délivrance au greffe de la Cour des monnaies. Enfin, ils exercent la juridiction contentieuse sous la présidence du général provincial et en l'absence de celui-ci. D'autres officiers sont chargés de la fabrication. Le principal d'entre eux est le Directeur et trésorier particulier de la Monnaie de Montpellier, dont le rôle consiste à faire le change des matières destinées à être converties en espèces, à se charger des deniers passés en délivrance et à faire toutes les dépenses concernant la régie des Monnaies (il envoie chaque mois au Directeur général des Monnaies des bordereaux de recette et dépense et, tous les ans, le compte de matière et le compte de fin ; il adresse annuellement aussi au Trésorier général des Monnaies le compte de caisse). Le ressort de l'Hôtel des monnaies de Montpellier est également fixé précisément par l'édit de juin 1696, puisqu'il couvre les diocèses de Montpellier, Nîmes, Alès, Viviers, Le Puy, Uzès et Mende. L'appel de sa juridiction est porté devant la Cour des Monnaies de Paris jusqu'en 1704 (et de 1771 à 1790), puis devant la Cour des Monnaies de Lyon de 1704 à 1771.

    La chambre particulière des Monnaies connait de toutes les matières concernant la fabrication en son Hôtel (poids, titres...), ainsi que de l'expédition des espèces (procès-verbaux de mises en boîte et de mise en voiture). Elle juge les malversations des changeurs, affineurs, graveurs, orfèvres, bijoutiers, merciers, fourbisseurs, chez qui elle peut ordonner des visites. Elle connaît également égalemnet des contestations sur la marque et contre-marque appliquée sur les matières d'or et d'argent, des affaires concernant les communautés d'orfèvres, les compagnies d'ajusteurs et de monnayeurs. Elle reçoit les orfèvres (enregistrement des contrats d'apprentissage, procès-verbaux de réception et d'insculpation de poinçon), les changeurs, monnayeurs et tailleresses. Au criminel, elle juge le billonnage (altération d'espèces), le "petit billonnage" (refus de recevoir une pièce pour sa valeur) et la fabrication, exposition et distribution de fausse monnaie, crime de lèse-majesté au second chef. Elle dispose également du privilège de juger tout délit commis dans l'enceinte de l'Hôtel des Monnaies.

    L'Hôtel des Monnaies de Montpellier est supprimé, comme tous les ateliers monétaires de province, par décret du 26 pluviôse an II.

    Lors de son installation à Montpellier, au milieu du XIVe siècle, l'atelier monétaire est implanté extra-muros, sur la route qui mène à l'église Saint-Denis. Au XVe siècle, l'Hôtel des Monnaies est fixé dans le sixain Sainte-Foy. Il se maintient à cet endroit, dans "l'Isle de la Monnaie", jusqu'à sa vente comme bien national.

  • Modalités d’entrées

    Entrée par voie ordinaire.

  • Contenu et structure
  • Présentation du contenu

    Le fonds de l'Hôtel des Monnaies de Montpellier est structuré en trois ensembles : Enregistrement des actes royaux et des cours des monnaies ; Activités de contrôle des métaux et monnaies pour la refonte ; Juridiction de l'Hôtel des monnaies.

    La première partie Enregistrement des actes royaux et des cours des monnaies (3 B 1-5) conserve des copies de lettres patentes depuis 1337, mais le document original le plus ancien remonte à 1570. Les registres d'enregistrement des actes royaux et des cours des monnaies contiennent également d'autres actes comme des correspondances, lettres de provision, actes de réception d'apprentis, ouvriers ou maîtres, inventaires, transcriptions de contrats d'apprentissage.

    La seconde partie Activités de contrôle des métaux et monnaies pour la refonte (3 B 6-19, 51), comprend des procès-verbaux de visite, de prise en charge des outils, poinçons et carrés, des registres de contrôle des matières d'or, argent, billon, cuivre, utiles à l'étude du commerce des métaux et à l'étude sociale des métiers (changeurs, marchands, artisans). On trouvera également dans cette partie des registres de contrôle des matières précieuses et des registres de délivrance des espèces réformées, couvrant surtout la période 1690-1790 (3 B 11-15). Il faut relever qu'en tant qu'atelier de fabrication, le fonds montpelliérain est extrêmement lacunaire.

    Enfin, la troisième partie Juridiction de l'Hôtel des monnaies réunit les documents purement judiciaires (3 B 20-50), classés chronologiquement par procédures, tels que plaintes, enquêtes, poursuites, informations, perquisitions et visites destinées à lutter contre la fraude sous toutes ses formes.

    Comme le fonds montpelliérain est très lacunaire pour renseigner sur les activités de l'atelier de fabrication, il doit être complété par les fonds des Cours des monnaies de Paris et de Lyon, ainsi que par le dossier du Contrôleur général des Finances aux Archives nationales (plan du bâtiment en 1701). Dans le fonds de l'Intendance de Languedoc, conservé aux Archives départementales de l'Hérault, figurent en outre les archives de la faillite de Jean Guillot, directeur de la Monnaie, où se trouvent les registres de l'enregistrement journalier des espèces pour 1717-1728, l'enregistrement des poinçons et le journal de la caisse de la banque (C 1195-1244).

  • Tris et éliminations

    Aucune élimination

  • Accroissement

    Fonds clos

  • Conditions d’accès et d’utilisation
  • Modalités d’accès

    Selon les lois et réglementation en vigueur.

  • Langue
    Latin et français
  • Sources complémentaires
  • Sources complémentaires

    ARCHIVES DEPARTEMENTALES DE L'HERAULT

    Série C : Intendance de Languedoc

    C 1195-1244. Faillite de Jean Guillot, directeur de la Monnaie.

    C 1551. Travaux à exécuter à l'Hôtel de la Monnaie.

    C 1753-1798. Dossiers de l'intendant relatifs aux monnaies (arrêts et ordonnances, vérifications des caisses de la Monnaie, réparation des bâtiments, billonage...)

    C 1984-1999. Correspondance et mémoires concernant les matières domaniales.

    C 4687. Tentative d'attaque d'un convoi d'argent se rendant à Montpellier (1776).

    C 4920-4922. Banque de Law à Montpellier.

    C 5382. Problèmes entre maîtres et apprenis de la Monnaie.

    C 5892. Réparations à l'Hôtel de la monnaie (1783)

    C 6347. Alignement de la rue de la Monnaie

    Série L : archives de la période révolutionnaire

    L 1476. Hôtel des Monnaies de Montpellier. - Bordereaux de division pour la fabrication des sous à l'aide du métal des cloches fondues ; répartition des sous entre les départements de l'Hérault, du Gard, de l'Ardèche, de la Drôme et des Hautes-Alpes ; état de la fabrication des espèces de cuivre depuis la loi du 19 janvier 1791. 1791-1793.

    L 1482-1489. Hôtel des Monnaies : plan de l'atelier en 1793, distribution des espèces, fonte des métaux.

    Sous-série 1 Q : domaines nationaux

    1 Q 123. Inventaire des locaux de la Monnaie.

    1 Q 454. Inventaire et vente du mobilier de l'atelier de la Monnaie (an II-an VII).

    1 Q 1106. Hôtel de la Monnaie, domaine du roi.

    ARCHIVES NATIONALES (SITE DE PARIS)

    Sous-série Z 1b : Cour des Monnaies de Paris

    Sous-série G7 : contrôle général des finances

    G7 1401. Plans d'ateliers, dont ceux de Montpellier en 1701

    ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU RHÔNE

    Sous-série 6 B : Cour des Monnaies de Lyon

  • Documents séparés

    1 J 1344. Poinçons de la marque d'or et d'argent pour la Généralité de Montpellier (régie de Jean-Baptiste Fouache) [XVIIIe siècle]. [document numérisé consultable en ligne]

  • Bibliographie

    AIGREFEUILLE (Charles d'), Histoire de la ville de Montpellier depuis son origine jusqu'à notre temps, nouv. éd. par Louis de La Pijardière, t. 2, Montpellier, 1877, p. 368-375.

    BOMPAIRE (Marc), L'atelier monétaire royal de Montpellier et la circulation monétaire en Languedoc jusqu'au milieu du XVe siècle, thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe, Paris, École nationale des Chartes, 1980, dact. [ADH, TAR 171].

    CAVIGNAC (Jean), "Les hôtels des monnaies et leurs archives", dans La Gazette des archives, 1967, n° 58, p. 157-162.

    COLLIN (Bruno ), L'atelier monétaire royal de Montpellier et la circulation monétaire en Languedoc de Louis XIII à la Révolution (1610-1793), Montpellier, Ed. du Balancier, 1986, 503 p. [ADH, CRC 506].

    COLLIN (Bruno), L'atelier monétaire de Montpellier sous Louis XIV, mémoire de maîtrise, histoire, université Paul-Valéry de Montpellier, 1978, dact. [ADH, TAR 335]

Pour aller plus loin

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