Les premières mentions archivistiques de Villeneuve-lès-Béziers remontent au XIème siècle (Villanova en 1061 dans les archives de l'église de Saint-Pons, cité par Eugène Thomas dans son Dictionnaire topographique de l'Hérault paru en 1865). Toutefois la genèse du village se situerait à l'époque carolingienne, suite au don de terres par Charlemagne en 778 à un certain Valchaire qui y édifie un domaine (villa). Villanova prend par la suite le nom de Villeneuve-la-Crémade, c'est-à-dire la Brûlée, suite au passage des troupes de Simon de Montfort lors de la croisade contre les Albigeois au début du XIIIème siècle, qui auraient détruit le village. Ce n'est qu'en 1631 que la communauté prend son nom actuel de Villeneuve-lès-Béziers, comme le montrent les registres d'état civil.

Organisée autour de son église dédiée à Saint-Étienne et protégée par des remparts, la communauté prospère sous l'autorité de ses seigneurs, les barons puis marquis (à partir de 1686) de Villeneuve, ainsi que de ses consuls. Le registre des ordonnances de 1513 nous éclaire sur le rôle des consuls, veillant à la sécurité du lieu et au développement du commerce, ainsi que sur la vie du village et sur son économie, alors essentiellement tournée vers l'agriculture et l'élevage. La construction du canal du Midi à la fin du XVIIème siècle, qui traverse désormais son territoire, contribue à renforcer ce développement, d'autant plus qu'en 1747, la rivière d'Orb est déviée afin d'éviter les trop fréquentes inondations qu'elle provoquait.

A partir de 1790, la commune est dotée d'un conseil municipal. La vie politique locale reste relativement stable et s'organise autour de maires d'abord nommés puis élus. Plus particulièrement, de la Révolution à la Restauration, l'administration communale est marquée par la figure du citoyen Dardé, personnage influent qui reste maire malgré les changements de régimes grâce à sa bonne gestion des affaires municipales. En 1851, le coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte crée des troubles et entraîne une répression militaire et policière comme dans de nombreuses communes de la région. La vie économique quant à elle est désormais centrée sur la viticulture, qui entraîne un développement commercial et démographique sans précédent de la commune, accentué par la proximité de Béziers, la présence du canal du Midi et l'arrivée du chemin de fer dans les années 1850. Cette nouvelle richesse permet de multiplier les chantiers concernant les bâtiments communaux, l'adduction d'eau, l'assainissement, la modernisation des équipements et l'embellissement du village. Amorcés dès la fin du XVIIIème siècle, ces travaux se prolongent tout au long des XIXème et XXème siècles.

Au XXème siècle, la commune est frappée par les crises viticoles des années 1900, la guerre de 1914-1918 et la crise de l'Entre-deux-guerres. La guerre de 1939-1945 voit notamment l'afflux de réfugiés belges et lorrains ainsi que la mise en place du ravitaillement. A partir des années 1950, avec les Trente glorieuses, la commune connaît de profonds changements. D'une part, sa population évolue considérablement, avec l'arrivée des rapatriés d'Algérie dans les années 1960, mais aussi celle de personnes extérieures attirées par le sud. D'autre part, son urbanisme et son économie se transforment, avec la construction de lotissements, de zones d'activités économiques, et surtout de l'A9 dans les années 1970.

La plupart des archives anciennes de Villeneuve-lès-Béziers - à l'exception des registres paroissiaux à partir de 1739, lacunaires - ont été déposées aux Archives départementales de l'Hérault. Le fonds moderne de Villeneuve-Lès-Béziers a été restitué à la commune en 2012, lors du classement des archives publiques non déposées de la commune par la Mission archives CDG34 du Centre de gestion de l'Hérault.

Dépôts de la commune de Villeneuve-lès-Béziers (1919 ; entrée n° 5242 du 7 mai 2012).

Le fonds déposé de Villeneuve-lès-Béziers est riche de nombreuses pièces permettant de retracer la vie de la communauté des habitants sous l'Ancien régime. Il contient notamment des archives relatives aux droits et privilèges de la communauté, telles la confirmation et ratification de ses privilèges en 1513, document conservé sous la cote 336 EDT 90.

Le fonds comprend également une collection complète de registres de délibérations consulaires depuis 1632, une collection de compoix dont un atlas datant de 1710, ainsi que de nombreuses pièces relatives à la levée des impôts et à la comptabilité de la communauté.

En série GG - Cultes - Instruction publique - Assistance publique, outre les registres d'actes paroissiaux depuis 1595, sont notamment conservés un procès-verbal de la visite de l'évêque de Béziers en date du 15 janvier 1634, un état de la population en 1776 et des archives relatives à la gestion de l'hôpital (1687-1785).

Fonds ouvert

Selon le cadre de classement des archives communales de 1926.

Selon les lois et règlements en vigueur.

Séries d'archives concernant l'Ancien Régime (Avant 1789)

L'Ancien Régime n'ignore pas les documents statistiques et l'on peut consulter, dans la série C (Administration de la Province de Languedoc) les enquêtes qui présentent souvent un aspect descriptif. La série C réunit les archives des administrations provinciales (intendance, subdélégations, etc.) qui ont régulièrement donné ordre de dresser des tableaux économiques, sociaux et administratifs de la province de Languedoc.

La série G (archives du clergé séculier) peut apporter d'utiles renseignements sur la vie de la paroisse notamment par le biais des visites pastorales (les procès-verbaux de l'inspection d'une paroisse par l'évêque ou un archiprêtre renseignent sur l'état des lieux et les objets du culte, mais aussi sur le nombre d'habitants des communautés et la situation générale).

Il est aussi possible d'obtenir une estimation de la population d'un village ou d'une ville à partir des registres paroissiaux (collection du greffe conservée en sous-série 3 E). Ceux-ci permettent d'étudier de nombreux aspects de la vie : noms de famille, choix des prénoms, domiciles, professions, instruction, choix des parrains et marraines...

Enfin, la justice locale et seigneuriale peut être abordée par la série B qui conserve, entre autres documents, les archives des justices ordinaires (sous-série 10 BP).

Séries d'archives concernant la période révolutionnaire (1790-1800)

Une étude portant sur la période révolutionnaire implique la consultation de la série L notamment celles des municipalités de canton, des comités de surveillance et des sociétés populaires.

En sous-série 1 Q (Domaines nationaux), on pourra identifier les acquéreurs des biens nationaux et on trouvera des listes d'émigrés, de prêtres déportés, de condamnés et de détenus.

Séries d'archives concernant la période moderne (1800-1940)

Pour cette période, il est essentiel de dépouiller les dossiers issus des bureaux exerçant la tutelle préfectorale sur les communes, classés en série O (Administration et comptabilité communale, 1800-1940).

La sous-série 1 O rassemble la comptabilité communale, la sous-série 2 O les travaux de construction et d'entretien sur les équipements communaux (mairie, école, église et presbytère, halles, etc.) et les acquisitions/aliénations des biens communaux, le bornage ; ces dossiers sont pourvus de pièces techniques et de nombreux plans ; ils peuvent compléter les éventuelles lacunes des fonds communaux.

En 3 O on trouvera des renseignements sur les chemins vicinaux et la voirie urbaine.

En 4 O, on peut retrouver l'origine de certains biens donnés ou légués à la commune, à la paroisse, aux établissements hospitaliers et de bienfaisance, aux établissements culturels (musées).

Pour la délimitation géographique, l'érection, la fusion de communes, il faut se reporter à la sous-série 1 M (administration générale) que l'on complétera avec la sous-série 3 P (cadastre) pour l'évolution de la propriété foncière communale (notamment sa répartition, la nature des cultures, les moulins, les maisons).

Pour l'étude de la population, les sous-séries 3 E (Etat civil) et 6 M (Recensement de population) sont incontournables. La sous-série 6 M est essentielle pour le chercheur en histoire locale puisqu'elle regroupe les recensements de population, les statistiques démographiques, les mouvements de population, les archives relatives à l'émigration, l'immigration et aux naturalisations.

La sous-série 1 R (Recrutement de l'armée) contient des listes d'appel des classes et les registres matricules militaires.

L'histoire politique d'une commune peut être abordée par la sous-série 3 M : on trouvera notamment les dossiers des élections municipales.

La série S Travaux publics constitue également une source essentielle en ce qui concerne les ponts, la navigation intérieure, les travaux hydrauliques ou bien les carrières et mines.

Les archives relatives aux établissements scolaires sont quant à elle conservées en série T. On trouvera aussi dans cette série les inspections et les récolements des archives communales ainsi que les monuments historiques et les affaires culturelles.

Enfin, les séries V (Cultes) et X (Assistance et prévoyance sociale) regroupent les fonds des conseils de fabrique et des bureaux de bienfaisance.

Série W concernant l'époque contemporaine (depuis 1940)

Les bordereaux de versement des administrations permettent de poursuivre l'étude entreprise pour la période postérieure à 1940.

Iconographie

Les documents figurés comprennent tout aussi bien des cartes et plans, des gravures et dessins anciens, des reproductions photographiques, des collections de cartes postales.

Archives privées

Regroupées dans la série J, on trouve dans cette série les archives personnelles, familiales, seigneuriales et d'érudits locaux qui permettent d'éclairer l'histoire de la commune.

Archives notariales

Les Archives départementales conservent également les archives des études notariales. Conservés en sous-série 2 E, ces documents fournissent de précieuses informations sur la vie des habitants. On retrouve également parfois dans ces fonds des archives communales telles que des compoix ou des délibérations consulaires.

Bibliothèque des archives

Les Archives conservent également les bulletins paroissiaux et les bulletins municipaux de la commune.

Sous-série 30 J. Archives concernant les communes de l'Hérault : 30 J 336/1-15

AMATO Alain (d'). Villeneuve-lès-Béziers.- Béziers (Hérault) : Aldacom, 2006.- 125 p.- (Regards du passé) (Archives départementales de l'Hérault, coté BIB 2174)

BEDARD Pierre-Jean. Les statuts de Villeneuve-les-Béziers en 1513, précédés de notes pouvant servir à l'étude du parler populaire dans le biterrois au XVIe siècle.- Béziers : Barthe, Soueix, Bourdou et Rul, 1927.- 40 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté BRA 986)

BLANCHER Richard. La révolution de 1789 à Villeneuve Les Béziers.- [Villeneuve-lès-Béziers] : [Mairie de Villeneuve-lès-Béziers], 1989.- 37 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté BRA 2765)

FERROUIL DE MONTGAILLARD Henri (de). Anciens registres de l'état civil de Villeneuve-les-Béziers.- Toulouse : Mollat, 1921.- 210 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté CRC 867)

MANNIEZ Yves, PEPUJOL-REPKOW Jacqueline, MARC-PAU Eliette. Personnages et célébrités de Villeneuve-lès-Béziers.- Villetelle : Y. Manniez, 2007.- 96 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté BRA 5566)

MANNIEZ Yves. Les statues en métal du XIXe siècle de Villeneuve-lès-Béziers, Hérault.- [Carnas] : Y. Manniez, 2013.- 35 p. (cahiers villeneuvois ; n° 2) (Archives départementales de l'Hérault, coté BRA 10695)

MANNIEZ Yves, BAUDREU Dominique, BONIFAS Brigitte, et al. Villeneuve-les-Béziers, Hérault : documents d'histoire et d'archéologie.- Nîmes : C. Lacour, 1993.- 111 p. (Archives départementales de l'Hérault, coté CRC 447)

MISSION ARCHIVES CDG 34. Archives de la commune de Villeneuve-lès-Béziers : répertoire numérique détaillé.- Montpellier : Mission Archives CDG 34, 2013.- 192 p.

PEPUJOL-REPKOW Jacqueline, GARRIC Jean-Claude, MANNIEZ Yves. Mémoire d'un village du Biterrois : Villeneuve-lès-Béziers (1940-1970).- Saint-Cyr-sur-Loire : A. Sutton, 2005.- 94 p.- (Témoignages et récits) (Archives départementales de l'Hérault, coté BIB 3468)