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Notice descriptive

110 J 1-16 Fonds François Pitangue [1790]-1982

  • Répertoire numérique détaillé de la sous-série 110 J
  • par Jacques Vidal, assistant de conservation du Patrimoine ; sous la direction de Julien Duvaux, attaché de conservation du Patrimoine
  • Archives départementales de l'Hérault
  • Montpellier - 2009, 2019
  • Contexte
  • Nom du producteur
    François Pitangue (1897-1979), conservateur de la bibliothèque universitaire de Montpellier. Guillaume (dit Richard) Gordon (1828-1895), bibliothécaire de la Faculté de Médecine de Montpellier. Henri Bel (1867-1954), bibliothécaire de l'université de Montpellier.
  • Présentation du producteur

    1. François Pitangue (1897-1979), conservateur de la bibliothèque universitaire de Montpellier

    François Pitangue est né à Pau (Pyrénées-Atlantiques) le 7 avril 1897 et mort à Montpellier le 31 août 1979. Il réalise ses études secondaires au collège de l'Immaculée Conception à Pau puis à l'université de Bordeaux (Gironde) où il passe une thèse de doctorat d'histoire. En 1922, il est nommé bibliothécaire à Bordeaux et oriente alors sa carrière vers les bibliothèques universitaires. En 1934, il est nommé à la faculté de Montpellier ; il devient bibliothécaire en chef en 1935, puis conservateur en chef des bibliothèques universitaires le 1er novembre 1960. En 1944, dans les Annales de l'université de Montpellier (dont il est un des fondateurs), il dresse le bilan de ses dix années de présence à la bibliothèque universitaire et y expose ses propres conceptions du métier.

    Il organise la Bibliothèque centrale de prêt de l'Hérault en 1946 (future Bibliothèque départementales de prêt de l'Hérault), puis modernise en 1954 la bibliothèque centrale et la bibliothèque de la faculté de Médecine. En 1955, il crée le service de lecture publique de la Principauté d'Andorre ainsi que la bibliothèque centrale de prêt de la Lozère en 1965. Il fonde parallèlement le Cercle d'études des bibliothèques des régions d'Aquitaine et de Languedoc (CEBRAL).

    De 1955 à 1965, François Pitangue est chargé de mission par le Touring-Club de France pour réorganiser la bibliothèque du musée pyrénéen et organiser des expositions. En 1962, il participe à la naissance de la bibliothèque du centre universitaire de Perpignan. En 1966, il crée les bibliothèques de la nouvelle faculté des lettres et de la nouvelle faculté des sciences à Montpellier, puis en 1969 de la faculté de pharmacie.

    Parallèlement à son activité principale de bibliothécaire il collabore à différentes revues. Sa passion pour le théâtre et la musique l'amène à rédiger des articles de critique du théâtre lyrique pour le quotidien catholique bordelais "La Liberté". Il participe aussi activement à la fondation des "Annales de l'université de Montpellier et du Languedoc méditerranéen - Roussillon" où il rend compte de la vie littéraire et scientifique régionale. Enfin, il publie dans la revue "Pyrénées" diverses enquêtes, bibliographies et articles.

    Sa passion pour le théâtre le conduit aussi à prendre part à la vie théâtrale des étudiants. Il monte des troupes théâtrales : tout d'abord "Les Escholiers de Guyenne", puis à Montpellier en 1937 "Les Escholiers de Languedoc". Il écrit, met en scène et joue divers personnages dont le rôle du diable.

    François Pitangue a une prédilection pour le théâtre du Moyen-Age, qu'il met en scène en adaptant des textes médiévaux : "Le miracle de Notre-Dame de Saint-Guilhem" (versifié par ses soins), "Le Jeu d'Adam et Eve" (1938), "Le mystère du chevalier qui donna sa femme au diable" (1938) ou "Le miracle de Théophile" (Rutebeuf) (joué à Montpellier en 1945, repris en 1946 en présence de Pablo Casals à qui Yolande Coste, reine du Félibrige, remet une faluche d'honneur, puis à Lausanne en 1948).

    Il reprend aussi des auteurs du XVIe siècle : Rabelais, avec "La morale comédie de celuy qui a épousé une femme mute" (1938) - pièce que joua l'auteur de Gargantua lors de son séjour à Montpellier - et la reine Marguerite de Navarre avec "La comédie de la Nativité" (1948).

    François Pitangue n'hésite pas à élargir son répertoire :

    - "Radio Cid ou de Cid&de là, revue élyséenne du Cid et de quelques Cid-devants vivants" (parodie pour le troisième centenaire du Cid)

    - "Le Noël sur la place" (1936)

    - "Le mariage forcé de Molière" (1940)

    - "Les vacances d'Apollon", de Jean Berthet (1941)

    - "La comédie de la fillette qui ne voulait rien savoir" (1942)

    - "Noé", d'André Obey (1943)

    - "Le retour d'Hernani et Pierre es liens", de Barthélémy-Antonin Taladoire (1944)

    - "La servante d'Evolène" (1947)

    - "Légende valaisane", de René Morax

    - "La chanson de la vieille" (1948) qu'il écrit avec Barthélémy-Antonin Taladoire d'après un conte béarnais

    - "La belle au bois" de Jules Supervielle (1952)

    - "La Savetière prodigieuse", de Federico Garcia Lorca

    - "L'Anglais tel qu'on le parle", de Tristan Bernard

    - "La légende de Saint-Julien l'Hospitalier", de Max Garric sur une musique de scène composée par l'abbé Roucairol (1957).

    Les activités professionnelles et théâtrales de François Pitangue ne peuvent être séparées de ses recherches historiques. Il donne de multiples conférences, s'adonne à de nombreuses recherches et publie des articles spécialisés où brille son érudition. Parmi ceux-ci peuvent être cités : "Un pontifical manuscrit du premier tiers du XIIIème siècle" (1939), "Les nuits de Noël et messes de minuit dramatiques du Moyen-Age" (1940), "La lecture publique dans l'Hérault" (1947), "La genèse de la Marche hongroise de Berlioz", "Satan dans le théâtre du Moyen-Age" (1951) - qui fait l'objet d'une publication dans les Etudes médiévales offertes au doyen Augustin Fliche sous le titre "Une variation dramatique du diable dans le théâtre français du Moyen-Age" (1952) -, "Le théâtre de Sartre" (1953), "Les chemins de Saint-Jacques" (1968), "Le culte de Saint-Roch à Montpellier" (1969)...

    François Pitangue s'intéresse aussi à la musique et à son histoire. Il livre dans ce domaine plusieurs articles spécialisés : "Etude sur Mireille et son musicien", "Heurs et malheurs de l'opéra de Gounod"... De nombreuses notes témoignent de sa passion musicale : notes sur Aubade concerto chorégraphique, sur le Stabat Mater de Francis Poulenc, sur la cantate n° 31 de Jean-Sébastien Bach, sur la Grande Pâque russe de Rimsky Korsakov, sur le concerto en sol majeur de Maurice Ravel, sur un Américain à Paris de Georges Gershwin, sur la symphonie n° 3 (liturgique) d'Arthur Honneger...

    Tout au long de sa vie et dans ses œuvres, il affirme sa foi catholique et son appartenance au monde chrétien : il fait partie de chorales catholiques, se lie d'amitié avec Monseigneur Théas, évêque de Tarbes et Lourdes (Hautes Pyrénées), Monseigneur Guyot, archevêque de Toulouse (Haute-Garonne) puis avec Monseigneur Martin, aumônier des étudiants catholiques de Bordeaux qui devient évêque du Puy-en Velay (Haute-Loire). Cette foi chrétienne l'aide sans doute à surmonter sa douleur lorsque son fils Jean-Marie Pitangue, âgé de 17 ans est arrêté par les Allemands le 2 avril 1944 pour fait de Résistance (vol de plans de l'aérodrome de Fréjorgues qui permirent son bombardement par les alliés) et fusillé le 31 mai 1944 à la butte de la Madeleine.

    François Pitangue, enfin, est élu en 1938 à l'Académie des sciences et lettres de Montpellier et reçoit la croix de la Légion d'Honneur le 5 avril 1952.

    2. Guillaume (dit Richard) Gordon (1828-1895), bibliothécaire de la Faculté de médecine de Montpellier

    Guillaume Gordon, fils naturel de John-Richard Gordon, originaire de Londres (Grande-Bretagne) et propriétaire à Saint-Georges-d'Orques, est né à Montpellier le 16 juillet 1828 et décédé à Saint-Georges-d'Orques le 28 janvier 1895. Docteur en médecine le 26 août 1850, sous-bibliothécaire puis bibliothécaire-adjoint de 1861 à 1877, il est nommé bibliothécaire de la Faculté de médecine le 28 janvier 1877. Il occupe ce poste jusqu'à son décès en 1895 et publie en 1885 le catalogue imprimé de la bibliothèque.

    Son fils Charles Henri Gabriel Gordon (1860-1920) est adopté par Charles-Frédéric Martins, professeur à la Faculté de médecine de Montpellier, et est autorisé par arrêt de la cour d'appel de Montpellier en date du 7 février 1881 à porter le patronyme Gordon-Martins.

    3. Henri Bel (1867-1954), bibliothécaire de l'université de Montpellier.

    Henri Bel commence sa carrière comme bibliothécaire à la Sorbonne (Paris), puis à la Bibliothèque universitaire de Dijon (Côte-d'Or). Le 1er novembre 1911, il est nommé bibliothécaire en chef de la Bibliothèque universitaire de Montpellier, poste qu'il cumule avec celui de bibliothécaire municipal de Montpellier à partir de 1916. Il prend sa retraite en 1935.

    Henri Bel, officier d'académie, est aussi conseiller municipal de Montpellier, membre de la Société languedocienne de géographie, membre de l'Académie des sciences et lettres de Montpellier, responsable de la Société espérantiste du Languedoc et co-fondateur (avec François Dezeuze, dit "L'Escoutaïre") de la Société des Dissatiés.

  • Modalités d’entrées

    110 J 1-15 : don Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier (entrée n° 3318, 31 janvier 2000).

    110 J 16 : don Monique Claudin (entrée n° 6852, 9 avril 2019)

  • Contenu et structure
  • Présentation du contenu

    Le fonds François Pitangue est composé de trois ensembles de documents reflétant les activités du conservateur de la bibliothèque universitaire de Montpellier : archives personnelles (110 J 1-3), activités professionnelles de bibliothécaire (110 J 4-6), activités théâtrales, musicales et littéraires (110 J 7-10, 16). La dernière partie du fonds François Pitangue est constituée d'archives collectées (110 J 11-15).

    Les archives personnelles de François Pitangue réunissent, après un premier article (110 J 1) consacré à sa vie, les manuscrits et tapuscrits de ses publications personnelles (110 J 2) permettant de retracer son activité littéraire et de recherche historique. L'article 110 J 3 rassemble les tirés à part, manuscrits et tapuscrits adressés à François Pitangue.

    Les archives liées aux activités professionnelles de bilbliothécaire de François Pitangue réunissent la correspondance professionnelle du conservateur (110 J 4), des dossiers thématiques (110 J 5) et les archives du Cercle d'Etude des Bibliohécaires des Régions Aquitaine Languedoc - ou CEBRAL - (110 J 6).

    Les archives liées aux activités théâtrales, musicales et littéraires de François Pitangue sont constituées des documents relatifs à la troupe de théâtre montpelliéraine "Les Escholiers du Languedoc" (110 J 7-8, 16) et à la revue des "Annales de l'Université de Montpellier et du Languedoc méditerranéen Roussillon" (110 J 9-10). L'article 110 J 9 contient notamment - dans le cadre de la préparation d'un hommage posthume sous forme d'article - un dossier regroupant les recherches de François Pitangue sur les étudiants de l'Université de Montpellier fusillés par les Allemand ou exécutés par la Milice pendant la Seconde guerre mondiale (François Pitangue a perdu son fils, Jean-Marie Pitangue, en 1944).

    La dernière partie du fonds réunit des archives collectées par François Pitangue : manuscrits d'époque révolutionnaire concernant la chirurgie (110 J 11), carnets de voyage d'études géologiques en Italie en 1800 (110 J 12), comptes-rendus de lecture sous l'Empire (110 J 13), archives de la famille de Guillaume (dit Richard) Gordon (1828-1895), bibliothécaire de la Faculté de médecine de Montpellier (110 J 14) et, enfin, archives professionnelles d'Henri Bel (1867-1954), bibliothécaire de l'Université de Montpellier et prédécesseur de François Pitangue.

    Le fonds François Pitangue permet désormais l'étude des activités variées d'un conservateur de bibliothèque universitaire qui marqua la vie intellectuelle montpelliéraine des années 1930 aux années 1970.

  • Mode de classement

     

    ARCHIVES PERSONNELLES (1884-1982) : 110 J 1-3.

    ARCHIVES PROFESSIONNELLES DE BIBLIOTHECAIRE (1917-1974) : 110 J 4-6.

    ACTIVITES THEATRALES, MUSICALES ET LITTERAIRES (1937-1970) : 110 J 7-10, 16.

    ARCHIVES COLLECTEES ([1790]-1941) : 110 J 11-15.

  • Conditions d’accès et d’utilisation
  • Modalités d’accès

    Communication libre.

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