Espace personnel

Archives et inventaires en ligne

Notice descriptive

19 HDT 1-67 Hôpital de Saint-Pons-de-Thomières (1510 - an VI) 1510-an VI

  • Répertoire numérique de la sous-série 19 HDT
  • par Joseph Sahuc, notaire et archiviste municipal (1910) ; complété et rétroconverti par Rafaël Hyacinthe, assistant de conservation du patrimoine (2013, 2022) ; travail coordonné par Julien Duvaux, attaché principal de conservation du Patrimoine, sous la direction de Fanny Reboul, conservatrice du Patrimoine (2022).
  • Archives départementales de l'Hérault
  • 2013, 2022
  • Contexte
  • Nom du producteur
    Hôpital de de Saint-Pons-de-Thomières
  • Présentation du producteur

    Si une mention tardive cite un hôpital à Saint-Pons en l'an 1280, l'acte le plus ancien concernant cette institution ne remonte qu'à 1510. Mais les documents ne se font plus précis qu'à partir de la moitié du XVIIe siècle.

    L'hôpital était situé à l'entrée de la ville, le long de la route de Narbonne, au bord de la rivière. Il contenait un bâtiment muni de deux salles, une chapelle, un jardin et le "cimetière des pauvres". Les délibérations et grandes décisions étaient prises au sein d'un bureau se réunissant deux fois par mois, sous la direction de l'évêque, du curé, et des représentants du pouvoir civil (consuls et procureur). Il était administré par trois baillis (dits par la suite "procureurs des pauvres", puis "syndic") pour une durée de trois ans, chacun en assumant la charge à tour de rôle pendant une année. Il était également géré au quotidien par un hospitalier, nommé annuellement par les consuls. Cet établissement a pu bénéficier de la générosité des habitants de Saint-Pons dans leurs testaments.

    Jusqu'en 1695, l'assistance se décline principalement en distributions d'argent et de premières nécessités aux différents habitants présentés par le curé de la ville. Puis l'hôpital connaît un développement important sous Pierre Jean François de Percin de Montgaillard, disciple de saint Vincent de Paul, et évêque de Saint-Pons de 1663 à 1713. En 1694, on fait appel à quatre Filles de la Charité pour administrer les soins directement dans l'hôpital. Elles seront cinq à partir de 1765. Le bâtiment est alors agrandi d'un étage. Puis, des lettres patentes en 1720 apportent en 20 articles un nouveau règlement et mode d'administration. En 1789, l'administration des hôpitaux est confiée aux communes. Les Filles de la Charité, au nombre de sept à partir de là, tiendront cependant l'établissement jusqu'en 1895 : ce ne sera qu'en 1899 que l'hôpital sera laïcisé.

    On lira avec grand intérêt les "Quelques notes sur l'histoire de l'hôpital de Saint-Pons", publiées en 1910, en tête de l'inventaire détaillé des archives de l'hôpital, par Joseph Sahuc, archiviste de la Ville de Saint-Pons-de-Thomières : SAHUC (Joseph), Ville de Saint-Pons. Inventaire sommaire des archives hospitalières antérieures à 1790. Notes historiques sur l'hospice de Saint-Pons, Montpellier, Lauriol, 1910, 81 p.et reprises intégralement ci-dessous :

    FONDATION ET HISTOIRE DE L'HOPITAL

    "Peu d'hôpitaux possèdent leurs actes de fondation. Cette absence de titres tient surtout à ce que la création de ces établissements remonte à une époque fort ancienne. Dès qu'une ville forma une agglomération assez importante pour avoir ses pauvres, il s'y fonda, le plus souvent sans qu'aucun document vint le constater, une association pour venir en aide aux malheureux infirmes ou malades. Nous ignorons la date à laquelle fut créé hôpital de Saint-Pons ; nous savons seulement qu'il existait déjà au XIIe siècle, car, en 1280, Philippe le Hardi donna en sa faveur des lettres de protection : En una carta que aytal senhal O, fay mensio cosi l'ostal et tot lo possessori del hospital es en protectio et salvagarda del Rey, laqual concedit Phelip, rey de France. Nous trouvons cette mention trop courte, mais elle nous prouve l'existence, en 1280, d'un hôpital ayant déjà ses bâtiments et ses biens.

    Le plus ancien document de nos Archives Hospitalières est un livre de possessions, commençant par un acte du 10 juillet 1510 ; le second acte de ce registre est de 1535, puis on passe à 1544 pour arriver rapidement à l'année 1650 avec des lacunes de dix et quinze ans ; il est donc bien difficile de connaître d'une manière précise quelle a été, durant cette période et jusqu'à la seconde moitié du XVIIe siècle, la vie de l'hôpital de Saint-Pons. N'ayant pas de titres pour nous indiquer d'une manière sûre comment fonctionnait et était administré cet établissement, nous devons supposer qu'il était régi suivant les lois en vigueur ou suivant l'usage, c'est-à-dire très mal. L'incurie, la négligence et le lucre étaient partout la règle générale ; aussi François Ier dut rendre, en 1543, un édit attribuant aux baillis, sénéchaux et autres juges la surveillance de l'administration des hôpitaux, avec la faculté de remplacer les administrateurs. Cet édit de 1543 n'ayant pas été exécuté, François Ier dut en donner un autre, le 4 janvier 1545, ordonnant à tous les administrateurs d'hôpitaux de rendre compte aux prochains juges des lieux, du revenu et de l'administration desdits hôpitaux, à quelque titre qu'ils les tiennent, et de représenter les lettres et titres de fondation ; mais les administrateurs s'opposaient à ces mesures d'ordre qui les privaient d'une source de revenus. Nouvelles ordonnances et nouvelles déclarations de François Ier, d'Henri II, de Charles IX et enfin de Louis XIV.

    Mais ces édits, rendus pendant la décentralisation de l'ancien Régime, visaient plus particulièrement Paris et l'Ile-de-France, et lorsque, plus tard, Louis XIV appliqua à la province l'édit de 1656, ce fut surtout pour empêcher les mendiants et les pauvres d'affluer à Paris, en obligeant chaque ville à garder ses malheureux dans ses établissements hospitaliers. Aussi leur application dans les bourgades et villes de province fut-elle presque nulle, chaque seigneur où chaque communauté continuant à les administrer à sa guise.

    Jusqu'à la seconde moitié du XVIIe siècle, l'hôpital de Saint-Pons fut très mal administré et fort mal installé. Les malades y étaient couchés, pêle-mêle, sur la paille, dans un bâtiment humide et malsain au bord de la rivière, le long de la route de Narbonne, à l'entrée de la ville par le Bourguet-Noou ; les soins étaient donnés par un fermier que les consuls de la ville et les baillis de l'hôpital nommaient chaque année. Cependant, dans les dernières années du XVIe siècle et pendant la première moitié du XVIIe siècle, lors de l'apaisement qui suivit les guerres civiles et pendant une période d'effervescence religieuse, les libéralités commencèrent à affluer à l'établissement, et bientôt il n'y eut plus prêtre, noble, bourgeois et même artisan qui n'eût à cœur de faire dans son testament une disposition, si minime fût-elle, en faveur des pauvres de hôpital.

    Aussi les dernières années du XVIIe siècle marquent-elles l'apogée de l'hôpital. Louis XIV venait de rendre, notamment en 1656, 1662 et 1693, une série d'édits qui introduisirent d'excellentes réformes dans l'administration hospitalière, tout en laissant aux administrateurs des pouvoirs exorbitants de vendre, aliéner et acheter sans contrôle, ce qui donna lieu à des abus et à l'arbitraire.

    Saint Vincent de Paul avait créé un mouvement admirable de charité et couronné son œuvre en fondant l'ordre des Filles de la Charité, servantes des pauvres. Son disciple, Pierre Jean François de Percin de Montgaillard, qui consacra son long épiscopat de 50 ans, tout entier, au soulagement des malheureux, monta sur le siège épiscopal de Saint-Pons, et alors, grâce à lui, une organisation se forma. Les membres du bureau des pauvres et ses syndics purent faire œuvre utile et attirer les largesses des bienfaiteurs.

    En août 1720, Jean-Louis de Balbes des Bertons de Crillon, évêque de Saint-Pons, avait été député par les États pour porter les cahiers au roi. Les membres du bureau, craignant peut-être que l'on ne supprimât un jour ou l'autre l'hôpital de Saint-Pons, comme on l'avait fait quelques années auparavant pour un grand nombre d'établissements hospitaliers et de maladreries, profitèrent du séjour de l'évêque à Paris pour le prier de demander au roi des lettres patentes "en faveur dudit hôpital, et que se trouvant ainsi estably sans pouvoir estre jamais destruit, cella put porter les gens de piété à y faire des dons". L'évêque fit ses démarches, et, le 1er décembre 1720, Louis XV signa à Paris des lettres patentes portant confirmation d'un hôpital à Saint-Pons. Ces lettres contiennent en 20 articles le règlement de l'hôpital et fixent son mode d'administration, qui, jusques à cette époque, avait été fort arbitraire et avait beaucoup varié. Les legs arrivent encore à l'hôpital; mais ils semblent se faire plus rares à mesure que l'on approche de la Révolution.

    À la fin du XVIIIe siècle, sous l'influence d'un sentiment de dignité peut-être exagérée et de philosophie humanitaire, on essaya de mettre en doute l'utilité des hôpitaux, et de les remplacer par l'assistance à domicile ; mais on dut reconnaître que cet essai n'était pas pratique. On voulut alors centraliser la direction des établissements de bienfaisance en en faisant une charge nationale et non locale, mais il ne fut pas donné suite à tous ces projets. L'Assemblée Constituante se contenta de remettre l'administration des hospices aux municipalités par sa loi du 22 décembre 1789. Le 23 messidor an II, les biens des hôpitaux furent déclarés nationaux par la Convention et confisqués au profit de l'État. Cette confiscation était la ruine et la destruction de l'hôpital de Saint-Pons.

    Le 15 pluviôse an II, la désorganisation s'accentue. Deux administrateurs sont morts, trois sont détenus. Le trésorier provoque une réunion des membres du bureau pour leur exposer le dénuement dans lequel se trouve la maison : "Je n'ai vu moi-même aucune ressource ny aucun moyen; mais j'ai pensé que vous les trouveriez dans vos lumières et dans votre sagesse, la caisse de l'hôpital est vuide ; il y a plus, elle doit et assez considérablement. Les approvisionnements manquent totalement et les dépenses augmentent en raison de la misère, soit par l'affluence des militaires, soit par les habitants de la commune". On projette un emprunt de 3 000 francs qui ne réussit pas, et le gouvernement envoie un secours de 5 000 francs pour payer le passif arriéré et faire face aux besoins les plus pressants.

    Le 26 pluviôse an III, "l'hôpital est totalement dépourvu et se trouve dans le plus grand dénuement ; vous êtes sans grains, sans vin, sans huile et sans bois, objets absolument indispensables. La caisse se trouve vuide et doit considérablement. Je ne sais plus où prendre pour fournir aux besoins journaliers de cette maison". On projette une autre demande de secours. Quelques mois après, la commission des revenus publics envoie 15 000 livres.

    Deux mois après, l'hôpital est encore dans un état de dénuement extrême. En l'année IV, les administrateurs envoient un commissaire à Montpellier pour exposer aux membres de  l'administration du département l'état des besoins : la misère augmente, il y a 60 malades à l'hôpital au lieu de 15, les administrateurs ont dû emprunter sur leur garantie personnelle, les fournisseurs refusent tout crédit. Depuis que les Miséricordes de la ville et de la campagne avaient été supprimées, la République percevait leurs revenus; en l'an IV, on les réunit provisoirement à l'hospice, lui créant ainsi quelques ressources passagères, dont la principale était le fermage de la métairie de Gartoule, qui dépendait de la Miséricorde de la ville. En l'an VI, on n'admit plus "que les malades atteints de maladies incurables et dans un état de misère et de dénuement total", réservant ainsi, pour ces derniers, les modiques ressources dont disposait la commission.

    En l'an VIII, le gouvernement décide, fort à propos, d'établir dans toutes les villes où il y avait un hospice un octroi "provisoire", dont tous les revenus serviraient à son entretien. L'octroi, qui remplaçait à Saint-Pons l'Équivalent, devait rapporter environ 4 000 livres. Il fut établi dans les premiers jours de floréal an IX, et l'hôpital fermé depuis quelque temps peut enfin rouvrir ses portes. "La commission a cru devoir ouvrir l'hospice au moment de l'établissement de la subvention pour que les habitants en supportassent le poids avec moins de répugnance lorsqu'ils verraient les malheureux secourus par cet impôt. La misère et le nombre des malades est considérable au point que, sans satisfaire à toutes les justes demandes qui nous sont faites, déjà il en est entré douze".

    Les administrateurs ne pouvaient encore se charger de faire les grosses provisions. Aussi demandèrent-ils aux anciennes religieuses, qui avaient pris le nom de citoyennes, de pourvoir à l'entretien des malades, moyennant le prix de 0 francs 80 centimes par tête et par jour. Cette clause était contraire à la règle des religieuses; elles acceptèrent, mais seulement sous la réserve que cette situation serait provisoire.

    A mesure que l'ordre se rétablit, les donations revinrent à l'hospice, qui put ainsi, petit à petit, arriver à rendre les mêmes services que par le passé. Nous lisons dans un rapport adressé au Préfet de l'Hérault, en mars 1836, qu'à cette époque, les revenus de l'hospice étaient de 7 500 francs, y compris 2 000 francs versés par la ville sur les revenus de l'Octroi. La ville avait toujours versé cette subvention qu'elle a diminuée insensiblement, et enfin supprimée d'une manière définitive il  y a quelques années.

    LES ADMINISTRATEURS DE L'HOPITAL

    A la tête du service hospitalier se trouvaient, comme encore aujourd'hui, des administrateurs qui ont porté divers noms et qui, tout en conservant la direction, confiaient l'administration à un ou plusieurs d'entre eux. Le nombre et le mode de nomination de chacun d'eux, la durée de son mandat ont varié très fréquemment jusques en 1720.

    En 1510, on trouve trois baillis ou gardes de l'hôpital agissant seuls. En 1544, les trois baillis n'agissent qu'en présence du viguier et des consuls. En 1555, on trouve encore ensemble les consuls et les baillis. De 1555 à 1662, pendant une période de plus d'un siècle, l'hôpital est géré par trois baillis et trois procureurs. A partir de 1666, l'évêque, assisté de ses vicaires généraux et des consuls, préside l'assemblée; les trois procureurs des pauvres existent encore : ils sont nommés pour trois ans et administrent une année chacun. En 1673, il n'y a qu'un seul syndic, qui n'est pas renouvelé annuellement et reste en fonction jusqu'au moment où il demande son remplacement. L'Édit de 1693 commença la grande réformation des hôpitaux de France, mais la déclaration du 12 décembre 1698 remplaça les règlements multiples et particuliers de chaque établissement. On trouve dans cet acte l'origine des commissions administratives; il enlève la direction des hôpitaux aux ecclésiastiques tout en réservant la présidence aux évêques, présidents-nés de ces assemblées.

    Le bureau ordinaire de direction était alors composé de l'évêque ou en son absence de son représentant, du procureur, du maire, des consuls, du curé. Outre ces directeurs-nés, il devait être choisi de trois ans en trois ans, dans les assemblées générales tenues annuellement, tel nombre d'habitants jugé à propos dans chaque lieu pour prendre part aux séances avec voix délibérative ; chaque trois ans, le bureau de direction devait nommer un trésorier pour faire les recettes et payer les charges de l'hôpital. Le bureau devait s'assembler une fois par semaine ou tous les quinze jours au moins.

    Les lettres patentes de 1720 fixèrent à nouveau la composition du bureau de l'hôpital et les attributions de ses membres. Le bureau est formé de l'évêque, du premier officier de la justice temporelle de l'évêque, du syndic du chapitre, du curé de la ville, des consuls et des directeurs élus chaque deux ans. Les assemblées doivent avoir lieu une fois par semaine dans le palais épiscopal. Pour les affaires de simple administration, les administrateurs peuvent délibérer à la pluralité des voix, s'ils sont sept; pour les actes d'aliénation, ils doivent être au nombre aux moins de deux tiers. Chaque semaine, il sera choisi deux directeurs pour la visite de l'hôpital et l'ordonnance de la dépense journalière. Le bureau peut élire parmi ses membres un syndic, un secrétaire et un receveur qui devra rendre des comptes particuliers chaque trois mois et un général chaque fin d'année.

    La loi du 16 vendémiaire an V rendit une partie de leurs biens aux hospices et conserva aux municipalités le droit de nommer leurs commissions administratives, composées de cinq membres, renouvelées chaque année par cinquième, et choisissant dans leur sein un président et un secrétaire. Les lois du 16 messidor an VII, du 28 pluviôse an VIII et du 7 germinal an XIII, apportèrent de légères modifications à cette organisation, que vinrent compléter ensuite les ordonnances des 6 février 1818, 6 juin 1830 et 23 mai 1852. La composition des commissions administratives est réglée par la loi du 5 août 1879.

    Jusqu'à 1673, nous trouvons, pour chaque année, un nouveau procureur des pauvres ; mais à partir de cette date, ces dignitaires conservent, comme nous l'avons dit, leurs fonctions pendant longtemps.

    En 1673, Jean Codeur ou Jean Coduro, qui n'était autre que Tarbouriech, originaire de Coduro, dans le Pardailhan, est installé comme syndic des pauvres ou procureur. Il habitait, dans la gache Villeneuve, une maison, aujourd'hui maison Barthès. De son mariage avec Christine de Tourbes, il eut deux filles : Isabeau et Catherine. Jean de Coduro mourut le 26 octobre 1688. "Est mort Jean Codur, procureur de l'hôpital, après avoir reçu les sacrements, et fut ensevely dans l'église de Saint-Pons (Archives municipales de Saint-Pons, GG 14)". Il avait été mauvais administrateur et laissa des comptes fort embrouillés. L'administration fut obligée de les faire revoir, et leur liquidation donna lieu à un long procès qui se termina, en 1738, par un acte de transaction.

    Le jour même du décès de M. de Coduro, le bureau des pauvres se réunit pour lui donner un successeur. Sur la présentation de l'évêque, on nomma à l'unanimité François-Lin de Brugairoux, sieur de Caupujol, de la famille des co-seigneurs de Pardailhan. François-Lin, né à Saint-Pons le 29 novembre 1656 (Archives municipales de Saint-Pons, GG 10), était fils de Marc, sieur de Peyremaure, seigneur de Pardailhan, et de Suzanne de Verdiguier. Il habitait, dans la gache du Planel, la maison Castelbon. De sa femme, Isabeau de Fleyres, il eut une fille : Suzanne. Son administration fut des meilleures; il remit l'ordre dans les affaires de hôpital, termina avantageusement plusieurs affaires litigieuses et s'occupa sérieusement de ses fonctions. Aussi, lorsqu'il voulut se retirer, en 1695, on chercha par tous les moyens à lui faire conserver un poste qu'il fut obligé d'abandonner, en raison de son état de santé, et bien qu'on lui eût donné un aide. Il fit construire le bâtiment neuf de l'hôpital, dressa l'inventaire des Archives hospitalières et même celui des Archives de la Ville, que l'on retrouva en 1746, et fut premier consul en 1694. Bien que sa situation de fortune eût été bien diminuée par la vente de la seigneurie de Pardailhan, vente que sa mère dut consentir dès qu'elle fut devenue veuve, François-Lin possédait es propriétés de Marquit et de la Boriette de Marquit. M. de Caupujol consentit cependant à terminer deux affaires en cours et, par délibération du 11 décembre 1695, on nomma à sa place, comme syndic, Jean Maurel, qui administra à compter du janvier 1696. Il mourut à Saint-Pons le 12 avril 1711 et fut inhumé dans l'église cathédrale (Archives municipales de Saint-Pons, GG 15).

    Jean Maurel, fils de François Maurel, marchand, habitait rue Vialbrune et fut receveur des tailles en même temps que syndic de l'hôpital. Époux de Suzanne Hortala, il venait de mourir, en 1748, lorsqu'une de ses filles se maria Il avait déjà demandé son remplacement au bureau des pauvres en 1738. Jean Maurel possédait la métairie de Coufins.

    Pierre-Joseph Maurel, avocat en Parlement, son fils, lui succéda en vertu d'une délibération du 5 avril 1738. L'évêque le présenta au bureau : "que pour cet effet, il a jetté les yeux sur le sieur Maurel, son fils, comme étant au fait des affaires par l'expériance qu'il a acquise en travaillant avec son père". Pierre-Joseph était né le 17 octobre 1700 (Archives municipales de Saint-Pons, GG 15), et avait été baptisé en danger de mort.

    Il était encore en fonction lorsqu'il mourut, en 1758. Le règlement de ses comptes donna lieu à certaines difficultés, et peu après sa mort, ses deux sœurs, les dames Rose Maurel, veuve Robert, médecin, et Élisabeth Maurel, veuve Dor, donnèrent à l'hôpital une somme de 5 000 francs, "et attendu que leur père et frère ont administré depuis longtemps le bien des pauvres, ils auroient peu pendant cette administration avoir oublié, obmis ou négligé bien des choses dudit hôpital et que voulant, autant qu'il leur est possible pour le repos de l'âme de l'un et de l'autre, y remédier, elles offrent".

    Jean-Jacques Tabarié lui succéda. Il était fils de Jean-Jacques, époux de Françoise Blézy, et avait épousé, en 1726, Marie-Claire Pradal, dont il eut sept enfants. Tabarié était, en même temps que syndic des pauvres, receveur des tailles. Il habitait gache du Planel, une maison ayant appartenu à Célestin Chambert, chirurgien, et qui, par voie d'échange, est devenue la maison de refuge connue aujourd'hui sous le nom de Hespitalet. Il mourut à Saint-Pons, après avoir résigné ses fonctions de procureur de l'hôpital.

    Philippe Verlhiac, avocat en Parlement, son successeur, était né à Saint-Pons, le 23 mars 1702 (Archives municipales de Saint-Pons, GG 15), du mariage de Pierre et de Marie Simon, dans une maison de la gache, du Théron qui passa plus tard aux pauvres. Il était déjà syndic du diocèse, lorsque, le 30 novembre 1760, Tabarié demandant à être remplacé, en raison de son âge et de ses infirmités, il fut nommé aux mêmes fonctions. Verlhiac se retira lui-même quelques années après et mourut à Saint-Pons le 8 juin 1782. Il fut inhumé dans le cimetière de la paroisse "au tombeau de ses ancêtres" (Archives municipales de Saint-Pons, GG 20). Au moment de sa mort, il était viguier et juge en la temporalité de l'évêché de Saint-Pons.

    Pierre Jean François Castelbon, avocat en Parlement, lui succéda le 1er juin 1768. Né à Saint-Pons, le 7 novembre 1728, de Guilhaume Castelbon et de Marie Amans, il avait épousé Geneviève Tabarié, nièce d'un de ses prédécesseurs. Il avait été consul en 1766 et habitait gache del Mercat dans une maison qui, en 1680, appartenait à Raimond Ponset. Il demanda son remplacement en 1776.

    Jean-Pierre Peyronnel, médecin, fils de Jacques, lui succéda le 27 décembre 1772 et mourut le 15 février 1782. Au moment de sa mort, les fonctions de syndic étaient supprimées : le bureau tout entier administrait avec un secrétaire et un trésorier que l'on remplaçait chaque deux ans.

    LES HOSPITALIERS, LES FILLES DE LA CHARITE, LES INFIRMIERES LAIQUES

    Le bureau dirigeait l'administration, mais il ne pouvait entrer dans tous les détails de la vie matérielle, et le rôle du syndic devait forcément se réduire à celui de surveillant et d'ordonnateur. Il lui était nécessaire d'avoir, sous ses ordres, un personnel qui donnât aux malades les soins dont ils avaient besoin. Ce fut-là, pendant les débuts et jusqu'en 1695, une grosse difficulté. On s'adressa d'abord à des hospitaliers ayant déjà une autre profession et qui, moyennant la jouissance du jardin de l'hôpital et une somme minime, consentaient à garder les bâtiments de l'hospice et à soigner, tant bien que mal, les malades. Le premier bail que nous en ayons est du 18 avril 1618 : l'acte indique seulement qu'Étienne Carratier fournira, pendant toute l'année, la paille nécessaire pour coucher, à charge de prendre le jardin. Les baux suivants sont plus explicites. Le 11 mai 1621, Antoine Gran, cardeur, consent "à régir et administrer ledit hôpital", et les parties se donnent acte de leurs conventions. Le bail est fait pour un an et aux pactes suivants : "c'est que ledit Gran sera tenu, comme il s'en charge, de bien et dûment loger et servir audit hôpital les pauvres qui y seront, soyent malades ou autrement, de bien administrer les meubles qui lui ont estés bailhés, desquels a esté fait inventaire, que ledit Gran sera tenu de rendre à la fin de l'année en l'estat qui luy ont esté bailhés; sera aussy tenu ledit Gran de bien cultiver le jardin dépendant dudit hospital en bon ménager, sans luy estre permis de couper aucun des arbres qui y sont à pied ny à branche ; et pour l'arrentement dudit jardin, pendant ladite année, le sieur Gran sera tenu de payer aux procureurs la somme de quarante sols ; en oultre sera tenu de fournir et administrer aux pauvres malades dudit hôpital le sel et huile nécessaires". Le preneur recevait une somme de quarante sols par an. Gran conserva l'hôpital jusques en 1634 ; cette année-là, Michel Peyras, cardeur, prit sa place et la conserva jusqu'en 1637, toujours aux mêmes conditions. En 1650 et 1658, on trouve à cet emploi Jacques Gazel, escardasseur ; mais il soigne très mal les malades et demande d'ailleurs à se retirer à cause de son grand âge ; on tente de le remplacer par le régent qui consentirait à s'installer à l'hôpital pour pouvoir à la fois soigner les malades et exercer son état; mais il n'y a pas de local pour le recevoir. En 1673, M. Device, un des procureurs est prié de chercher une femme; on espère, en effet, à juste raison, que les soins donnés par une femme vaudront mieux que ceux des hospitaliers ; on n'en trouve pas encore, et Jacques Gazel est maintenu aux gages de 10 livres par an. L'année suivante, Mademoiselle de Bernal se présente et entre en fonctions aux appointements de 150 livres par an; elle ne tarde pas à être remplacée par Mademoiselle Langlade qui reste hospitalière jusqu'au 16 mars 1694.

    Cette année-là, Pierre Jean François de Percin de  Montgaillard et le bureau des pauvres décident de demander à la maison des Filles de la Charité, à Paris, quatre religieuses qui seront capables de donner des soins plus intelligents et plus dévoués. C'est alors que furent appelées à Saint-Pons ces femmes qui, durant un espace de deux cents ans, donnèrent, sans compter, à leurs pauvres et à leurs malades, avec une abnégation et un désintéressement remarquables, des soins éclairés, des paroles de consolation et bien souvent leur fortune personnelle. Les préliminaires de l'accord commencèrent le 6 avril 1694, et Jacques Prévôt, prêtre, docteur de Sorbonne, signa à Paris, comme mandataire du bureau des pauvres de Saint-Pons, le traité intervenu avec les Filles de la Charité, traité qui fut renouvelé sur les mêmes bases en l'année 1853. Le 24 novembre 1694, quatre religieuses : sœur Marie Chauvin, sœur Catherine Naudin, sœur Anne et sœur Marie quittent Paris à destination de Saint-Pons ; elles passent par Lyon où elles reçoivent un subside de route et arrivent en janvier 1695. Elles restèrent au nombre de quatre jusques en 1765. À cette époque, elles ne pouvaient suffire, par suite de la quantité des malades, de la misère et de la quantité des enfants qu'elles avaient à instruire. Cet excès de travail "dérange leur santé et, par suite, la sœur chargée de l'école et de l'instruction des jeunes filles de la ville se trouvant obligée de donner des secours dans l'intérieur de la maison ne peut vaquer à son employ, comme c'est actuellement, ce qui a obligé de renvoyer les jeunes filles depuis deux mois".

    Pour faciliter l'arrivée d'une cinquième religieuse, sœur Toussaint, alors supérieure, "donna la somme de 600 livres et la plus grande partie d'un héritage quelle venait de recueillir". On décida aussi, la même année, de prendre un infirmier, qui "rendra de grands services aux hommes, notamment pour certains remèdes que les sœurs ne peuvent administrer, pour garder et soigner les hommes qui seraient dans le délire, aller chercher le prêtre la nuit, cultiver le jardin, transporter les hommes malades d'un hôpital à l'autre".

    Le 30 messidor an III, les citoyennes Élisabeth Voisenet, Marie-Émilie Le Besson, Marie Lespinasse, Élisabeth Reversi, Françoise-Rose-Rosalie Guiraud, "cy-devant filles de la Charité, employées au service des pauvres malades", font la déclaration qu'elles se soumettent aux lois de la République.

    Dans le courant du XIXe siècle, le nombre des religieuses fut élevé à sept. Depuis leur arrivée à Saint-Pons, en janvier 1695, et jusqu'à leur départ de l'hôpital en juillet 1895, les Filles de la Charité ont eu comme supérieures : sœur Marie Chauvin, 1695 à 1708 ; sœur Marie-Anne Contocheau, 1709 à 1716 ; sœur Antoinette Guerbe, 1716 à 1730 ; sœur Toussaint, 1731 à 1760 : "a esté ensevelye dans l'église de nostre hôpital, après avoir été portée à l'église paroissiale, la sœur Toussaint, fille de la charité, supérieure de nostre hôpital, décédée le jour précédent, âgée d'environ 81 ans" (Archives municipales de Saint-Pons, GG 18) ; Suzanne Bacquet 1760 ; sœur Marie Richard, 1772 à 1783 ; sœur de Létang, 1783 à 1795 ; en l'an III, la citoyenne Émilie Besson, cy-devant fille de la charité ; sœur Suzanne Robert, 1811 à 1822 ; sœur Marie Espinasse, 1822 à 1826 ; sœur Pérès, de 1823 à 1833, et depuis cette époque : sœurs Soulier, Barbe, Raynaud, Cros, Petetin. Parmi les sœurs qui depuis 1695 ont soigné nos malades, il nous a été conservé jusques à la Révolution les noms de : sœurs Thérèse (1704), Gautier (1709), Gabrielle (1709), Ollivier (1711), Catherine (1711), Marie-Anne (1716), Renée (1721), Hubert, morte à Saint-Pons en 1758 et remplacée par sœur Anne Chrétien, Marie (1760), Hélène, morte en 1762, Jacques (1763), Verdier (1766), Françoise (1766), Paquié (1774), Ginot (1776) et Pagès (1777).

    Les religieuses avaient encore à leur service, pour les aider dans les travaux grossiers, lessives, nettoyages et autres, des servantes gagées, ainsi qu'un infirmier pour les faciliter dans les soins à donner aux hommes et un jardinier s'occupant en particulier des travaux d'horticulture.

    L'hospice de Saint-Pons a été laïcisé en 1899. Il a actuellement à sa tête [en 1910], en la personne de Madame V. Morin, veuve Berger, une femme chez laquelle on est unanime à trouver réunis, le dévouement sans bornes, les qualités du cœur et le désintéressement absolu qui font les vraies Filles de Charité, les véritables servantes des pauvres.

    LES BATIMENTS ET LE MOBILIER

    Il est bien difficile de savoir aujourd'hui, à défaut de titres et de plans, ce que furent dans le début les bâtiments de l'hôpital. Nous ne trouvons pas trace de devis ni de réparations avant la fin du XVIIe siècle, et comme les constructions faites aux différentes époques ont toujours manqué de style et qu'elles ont subi des transformations sans nombre, impossibles à déterminer actuellement, nous devons nous contenter de signaler les divers remaniements effectués depuis 1675, sans chercher à les retrouver ni à reconstituer les anciennes bâtisses.

    Primitivement, l'hôpital dut être peu de chose : une simple maison bâtie sur la rive droite du Jaur près la route de Groix-Caunete, à côté du chemin du Bourguet-Noou, un peu en amont du pont, non pas du pont actuel, mais de celui qui était situé quelques mètres au-dessus et dont on voit encore des restes de piliers sur les murs de hôpital et de la tannerie voisine. À côté, se trouvaient la chapelle et des jardins. C'est dans ce local humide et malsain que pendant plusieurs siècles furent hospitalisés les malades indigents. À la fin du XVIIe siècle, alors que les ressources de l'établissement ont augmenté, ainsi que nous l'avons vu, on essaie d'améliorer l'état des constructions. En 1669, on refait le couvert qui menace ruine et l'on projette des réparations pour pouvoir installer un hospitalier qui ne peut y venir faute de logement convenable. En 1680, Jacques Albes, menuisier, prend le prix fait de la construction de deux salles : "s'oblige, ledit entrepreneur, à faire la vouste du bastiment neuf qui confronte du levant le chemin, du midy, le pourtal du faubourg et la rue, de couchant la vielhe chambre dudit hôpital et d'aquilon la cour dudit hôpital, laquelle voulte il fera conforme à celle du cloistre de Saint-Pons qui a de longueur environ dix cannes et dix-huit pans ou environ de large, de la hauteur qui luy sera marquée". En 1695, à l'arrivée des Filles de la Charité, on entreprend la construction d'un "bâtiment neuf" comprenant deux salles de malades contiguës et communiquant, ainsi qu'un logement pour les religieuses. Mais ces salles de malades sont trop rapprochées; il en résulte, pour la morale, des inconvénients que l'austère Monseigneur de Montgaillard, veut à tout prix faire cesser, et l'on construit une salle pour les femmes à un autre étage. En 1715, la muraille de l'ancien bâtiment menace ruine le long de la rivière; on la reconstruira en profitant de cette circonstance pour remonter les bâtiments vieux à la hauteur des neufs. En 1718, on refait un bâtiment auprès de la grande salle. En 1721 et 1722, c'est un courroir. En 1723, on remet à neuf l'apothicairerie. En 1749, on renonce, en raison des nouvelles charges de la communauté, à construire la salle qu'on avait projetée pour les hommes. En 1765 et 1773, on fait des réparations urgentes aux salles d'école. Enfin, le 2 février 1847, on commence, avec les fonds laissés en grande partie par Mademoiselle Roques, la construction des deux belles salles d'infirmes pour les hommes et les femmes.

    La chapelle actuelle a été construite en 1884 au-dessus de l'ancienne, dont l'accès se trouvait en contrebas de l'escalier près de la rivière et qui fut emportée par l'inondation de 1875. Dans l'ancienne chapelle se trouvaient les sépultures de sœur Toussaint, de Gilbert de Pradines, inhumés "dessoubs de degreds qui est en ladite église, à main droitte, en entrant", de Madame de Flottes Maynadier, "entre le grand balustre et la grande porte".

    Sur l'emplacement des maisons Barthés, Bascoul, Record et de la route de Narbonne, se trouvait le cimetière clos de murs, dit le "cimetière de l'hôpital" ou "des pauvres". Par esprit d'humilité orgueilleuse, certains nobles ou personnages de marque demandèrent à y reposer, tel Maurice de Persin de Montgaillard qui, de son vivant, y avait fait préparer sa tombe et sa plaque tumulaire.

    Le mobilier de l'établissement, très rudimentaire dans les débuts, s'était augmenté, petit à petit, grâce surtout aux libéralités et aux dons en meubles qu'il avait reçus. Il était très convenable au XVIIe siècle, comme on peut en juger par les nombreux inventaires qui nous en restent. On y trouvait : des bois de lit à quenouilles, des chaises de commodités avec seaux en fer blanc, des chaises cacquetoires, des escuelles d'étaing, des mortiers en marbre pour l'apothicairerie, des bassins avec trois palettes à saigner, des seringues avec leur étui, "des couteaux et des ciseaux pour couper les jambes". C'est dans cet intérieur et ce milieu qu'à la fin du XVIIe siècle on soignait les malades et l'on gardait les infirmes. Ils n'y étaient certainement pas mal traités; il suffit pour s'en convaincre de jeter un coup d'œil sur les comptes de pain blanc, de boucherie, de viande salée, ainsi que sur les livres de dépense journalière ; nous y voyons que les malades consommaient de la merluche, des écrevisses, du bouillon, des poules, du savoureux, des raisins, des prunes, des fruits, du saumon, des coquillages, des œufs et même des "saricots". En 1712, on trouve un achat de pommes de terre, le premier; on n'en trouve un second qu'en 1760. Les malades vivaient ainsi, mangeant et buvant dans la vaisselle d'étain, portant des coiffes sur la tête et vêtus de grandes robes de chambre blanches qu'ils échangeaient trop souvent contre des suaires (car il s'en faisait une consommation prodigieuse) pour aller reposer, quelquefois sans cercueil, dans le cimetière voisin, où on les portait, tous frais compris, pour 5 sols.

    LES MEDECINS, CHIRURGIENS, APOTHICAIRES ET BARBIERS-PERRUQUIERS

    Malgré la pénurie de médecins qu'il y a eu à Saint-Pons au XVIIe siècle, les soins médicaux n'ont jamais manqué aux pauvres malades, soit à l'hôpital, soit à domicile. Les docteurs, qu'ils soient ou non titularisés médecins de l'hôpital, ont toujours accordé avec plaisir et dévouement les secours de l'art à tous les indigents qui en ont eu besoin. Il nous parait donc juste de parler ici de tous les médecins, chirurgiens, apothicaires qui ont exercé leur art à Saint-Pons pendant les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, au lieu de restreindre la liste au plus petit nombre de ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ont été attachés par les administrateurs de l'hôpital au service de leurs malades.

    Le service médical a toujours été assuré à Saint-Pons par trois corps d'état dont les attributions étaient bien distinctes : les médecins, les chirurgiens et les apothicaires. On peut y ajouter encore les barbiers-étuvistes-perruquiers qui, au XVIIIe siècle, essayèrent de pénétrer dans la confrérie Saint Côme, patron de tous ceux dont la profession se rattachait aux sciences médicales.

    Les médecins, étant docteurs et sortis d'une Faculté de médecine, généralement celle de Montpellier, avaient sur les chirurgiens et les apothicaires une supériorité si marquée et si reconnue, que ceux-ci n'essayèrent jamais d'entrer en concurrence avec eux. La direction du service de santé leur état réservée, seuls ils ordonnaient et faisaient exécuter en leur présence les petites opérations ou les préparations qu'ils jugeaient nécessaires. Les malades ne pouvaient être reçus à l'hôpital qu'après leur avis. "M. le médecin mettra au commencement de son billet le jour qu'ils entreront et après mettra à la fin du billet le jour qu'ils sortiront". Les docteurs étaient également tenus, comme les chirurgiens qui étaient pour eux une sorte d'internes, de faire à l'hôpital deux visites par jour ; l'une à huit heures du matin, l'autre à quatre heures du soir. Ils devaient "agir ensemble de la meilleure intelligence pour le bien des malades" et ne jamais faire d'opération importante sans avoir, au préalable, prévenu les médecins en tour de visite. Pour le service des pauvres, les médecins étaient priés d'aller visiter dans la campagne les malades soignés chez eux et de signer les billets d'admission à l'hôpital. Ils étaient encore chargés de taxer les notes d'apothicaires, et nous verrons que ce n'était pas là une précaution inutile. Mais en raison même de l'importance de leurs fonctions et des études longues et spéciales que réclamait leur profession, les médecins étaient rares et l'on en trouvait peu dans les petites villes où ils n'auraient pu, à cause du petit nombre d'habitants, avoir une rémunération suffisante. Aussi les municipalités étaient-elles obligées de traiter directement avec des docteurs auxquels elle assurait un traitement fixe, les malades payant ensuite une légère redevance pour chaque visite.

    Ainsi, le 27 novembre 1690, le premier consul de Saint-Pons assemble en toute hâte le conseil politique pour l'informer que les deux médecins, Bas et Fourès, sont décidés à quitter la ville, car on ne leur paye plus leurs gages : "les habitants désirent les retenir qu'à grands fraix et souvant ils ne sont pas à temps pour ordonner". Le conseil décide alors de payer chacun 430 livres, "aux mêmes conditions que feu M. Besse, à la charge qu'ils ne pourront prandre que 5 sols par visite et 10 sols lorsqu'ils ordonneront, comprins droit de visitte et serviront les pauvres gratis". En 1741, la ville est encore sans médecin ; aucun n'y viendra s'il n'est encouragé par une gratification. Le conseil politique vote alors 400 livres pour un médecin, et fixe le prix de chaque visite à 5 sols, ce qui en coûterait 20 s'il n'était pensionné, peu de personnes peuvent envoyer chercher un médecin au dehors, il peut subvenir même des maux pressants qui n'en donnent pas le temps et cela fait que bien des personnes meurent sans secours" (Archives municipales de Saint-Pons, BB 5).

    Les médecins attachés au service de l'hôpital reçurent d'abord un traitement annuel de 30 livres, qui fut élevé plus tard à 100. Nous avons pu retrouver les noms de presque tous les médecins :

    - Aymard (Jean) exerçait en 1624.

    - Amiot exerçait en 1602. C'était un médecin du dehors attiré par les gratifications de la ville et qui n'a laissé aucun souvenir.

    - Bas était à Saint-Pons en 1690 et en 1696 ; il devait appartenir à la famille Bas de Cesso, et fut pendant longtemps attaché au service des pauvres ; il appliquait "des cautères en lunettes", arrachait des dents et remettait des jambes fracturées.

    - Besse, médecin, s'était fixé à Saint-Pons à suite de son mariage avec Marguerite de Bourguignon de Saint-Martin; il y habitait rue Villeneuve une maison qui passa plus tard à Borios. Il mourut sans enfants, le 16 avril 4684, après avoir, par testament du 11 mai 1683, au rapport de Maître Pagès, notaire, légué à l'hôpital de Saint-Pons sa maison et ses meubles.

    - Castelbon (Pierre) habitait en 1650 et en 1680 à la gache Villeneuve.

    - Devic (Jean-Joseph), fils de Jean-François et de Rose Lanet, fut nommé médecin de l'hôpital en 1792, après avoir exercé à Saint-Chinian. En 1822, ses infirmités l'empêchaient d'exercer seul; on lui adjoignit Augustin-Bonaventure Lignon, qui ne toucha un traitement qu'à la mort de Devic.

    - Dor (Antoine) était médecin en 1550 et à cette époque habitait rue Villeneuve.

    - Fourès était étranger au pays; il fut attiré par le conseil politique en 1690. II n'a pas créé de famille à Saint-Pons.

    - Fournier (Philippe), fils d'autre Philippe et de Marguerite Pélisson, épousa à Saint-Pons, le 6 février 1720, Claire de la Roque, fille de noble Sébastien de la Roque et de Claire de Sainte-Colombe, dont il eut une fille, Jeanne, en 1730.

    - Galtier (Louis-Bernard) était médecin de la communauté en 1736. Il soigna, durant sa dernière maladie, Monseigneur de Montgaillard, qu'il ne quitta pas de 22 jours; il fut aussi le médecin de M. de Miramont, chanoine-aumônier.

    - Guiraud (Pierre), fils de Joseph, marchand, et d'Anne Guillot, docteur de la Faculté de médecine de Montpellier, né à Saint-Pons le 25 septembre 1748, y mourut le 19 août 1781.

    - Lagarde était médecin de l'hôpital en 1782.

    - Lignon (Augustin-Bonaventure) fut, à l'hôpital, le coadjuteur de Devic de 1822 à 1838 et titularisé seulement à cette époque.

    - Maurel (Charles), fils d'autre Maurel, médecin, demeurait à la gache du Planel; il fut nommé médecin de l'hôpital en 1764.

    - Peyronnet (Pierre-Jean), fils de Jacques, habitait à la gache du Mercat une maison qui passa plus tard à Roger, veuve Astruc, et que son père avait achetée à Isabeau Estival, veuve de M. de Brugairoux. Il resta longtemps syndic de l'hôpital et mourut le 15 février 1782 à l'âge d'environ 60 ans.

    - Robert (Jean), avait épousé Jeanne-Roze Maurel, fille de Jean Maurel, syndic de l'hôpital. Il était déjà mort, en 1751, lorsque sa fille épousa Alexandre Troeil de Saint-Martial.

    - Rouch, officier de santé, était chargé, en 1789, du service de l'hôpital; le 25 floréal an IX, il demanda le paiement de ses gages et quitta ses fonctions.

    - Solliolis (Barthélemy), originaire de Viviers, habitait en 1550 la gache du Mercat. Il est une des illustrations saint-ponaises et s'est rendu célèbre non pas tant par ses connaissances en l'art de la médecine que par la publication d'un ouvrage d'astronomie très apprécié sur le sextan, ouvrage qui fut imprimé à Saint-Pons, en 1516, par Jean de Guerlins, imprimeur ambulant, Solliolis épousa, à Saint-Pons, Cécile Bourdel et mourut, en 1563, après le mariage de sa fille Plaisan qui avait épousé Pierre Cahuzac, pareur de draps. Son ouvrage est intitulé Problemata Magistri Bartholomei de Solliolis vivariensis medici et bonarum artium magistri, necnon in facultate medicine ex alma Montispesulani universitate merito graduati : super sexagenarium astronomie admodum utile et perfecto admirabile instrumentum subsequenter incipiunt.

    Les chirurgiens n'étaient encore tenus, au XVIIIe siècle, à aucune étude spéciale dans des écoles ou des facultés; ils faisaient seulement un stage, en qualité de compagnon, chez un maître-chirurgien. Leurs attributions étaient assez étendues et s'appliquaient surtout à des pansements, à des opérations faciles qu'ils faisaient, d'habitude, sous la surveillance des médecins, et à des saignées, très en honneur à cette époque. Nous voyons, par exemple, Peyras, maître chirurgien, "traiter la nommée Marie pendant un mois et demi d'un panaris duquel il a fallu tirer le premier os pour arriver à la guérison ; le tout avec la pressance de M. le médecin" ; Lamoignon, chirurgien, "pencer le nommé Jean d'une grande playe de teste où la moitié des deux pariétaux estoit descouverte et tout l'occipital, l'espace de sept semaines, appliquer une grande ventouse sur la fontaine de la teste ; et faire l'opération cézarienne à la femme de Forès, tisserand".

    Le 22 mars 1669, les chirurgiens de Saint-Pons avaient obtenu du Roi des lettres patentes créant à Saint-Pons une maîtrise de chirurgie, et "portant deffense aux apothicaires et compagnons chirurgiens de faire aucune fonction dudit art de chirurgie". Mais ces statuts s'égarèrent et, en 1689, Abbal, Constans, Peyras et Lamoignon, chirurgiens, déposèrent pour originaux des copies, qu'ils avaient de ces statuts. La maîtrise de Saint-Pons ne fut jamais très prospère. Albes, maître-chirurgien de Saint-Pons, dit en 1691 : "depuis dix ans, il n'en a été reçu que deux : l'un après sa réception s'en alla au service du roi, où il est depuis sept ans, sans qu'on ait eu de ses nouvelles. Depuis dix ans, il y a cinq apprentis, desquels trois ont quitté leur métier avant la fin de l'apprentissage, n'ayant rien à faire ; les uns ont payé pour leurs apprentissage 20 écus, d'autres 25; les aspirant font 5 ans, après lesquels chaque maître prend 5 écus et une boîte de dragées". Les chirurgiens eurent à se défendre continuellement contre les empiètements que les apothicaires tentaient de faire sur leurs attributions et prérogatives, droits de préséance. L'hôpital payait à ses chirurgiens un traitement annuel de 29 livres.

    On peut citer comme maîtres-chirurgiens :

    - Abbal (Joseph), fils de Joachim Abbal et frère de Gabriel Abbal, apothicaire à Béziers; il épousa en premières noces Élisabeth Molinié et en second mariage une fille de Jean Peyras, apothicaire. Il fut consul en 1759. Abbal habitait à la rue de l'Empérit la maison Peyras, dans laquelle il mourut le 23 mai 1778, âgé d'environ 92 ans.

    - Aimard (Jacques) avait un fils, Jacques, chirurgien à Clermont qui, en 1691, vendit les biens immeubles que son père possédait à Saint-Pons.

    - Albes (Pierre-Jean), qui s'intitulait maître-chirurgien, juré et lieutenant du premier chirurgien du roi, en la ville de Saint-Pons, habitait rue Vialbrune. Il épousa en premières noces Antoinette Parnaud et en deuxièmes noces Isabeau Resplandy dont il eut un fils, Jean-Joseph, chirurgien à Lyon. Il mourut le 22 décembre 1699, "n'ayant pu, dit son acte de sépulture, recevoir que le sacrement d'extrême-onction, et fut ensevely, le lendemain dudit jour, dans le cimetière de cette paroisse".

    - Cabrol (Jacques), époux de Jeanne Fénardez, mort en mars 1642.

    - Cadalguès (Noël), habitant gache de la Bigue, était, en 1789, chirurgien de l'hôpital. Il mourut le 29 novembre 1825.

    - Chambert (Célestin) vivait en 1680 et mourut vers 1692. Il avait épousé Marie Gavoy, fille de Pierre-Jean Gavoy, chirurgien.

    - Constans (Jean), chirurgien, habitait, en 1659, la gache del Mercat.

    - Constans (François), époux Rose Galibert, fut consul en 1763 et en 1771. Il mourut le 14 janvier 1789, âgé de 75 ans.

    - Cormary, chirurgien, était deuxième consul en 1761.

    - Fabas, dit Laffon, chirurgien, habitait rue de l'Empérit, deuxième consul en 1677. Le 16 mars 1666, il fit l'offre au bureau de l'hôpital de soigner gratuitement les pauvres de l'hôpital pendant un an et ceux de la ville pendant trois mois, si ses collègues voulaient en faire autant.

    - Fenardez (Pierre) vint à Saint-Pons en 1629 et alla habiter gache du Planel.

    - Galibert (Jean-François), époux de Rose Escaffit, était fils de Pierre Galibert, marchand, et demeurait rue de l'Empérit.

    - Galibert, dont la fille épousa, en janvier 1781, Jean Viguier, chirurgien de Roquebrun, qui vint alors s'installer à Saint-Pons.

    - Gavoy (Antoine), fils d'Antoine, chirurgien, et d'Isabeau Peyras, était né à Saint-Pons le 3 mars 1707 ; il y mourut le 11 janvier 1789. Il habitait gache del Mercat, et fut consul en 1767, 1777, 1778.

    - Gavoy (Pierre-Jean) habitait, en 1680, rue du Planel. Sa fille Marie épousa Célestin Chambert, chirurgien. En 1713 il fit des saignées à Monseigneur de Montgaillard pendant sa dernière maladie.

    - Granier (Jean-Étienne), remplaça Caldaguès à l'hôpital en 1825; mais n'étant qu'officier de santé, il ne tarda pas à être remercié et l'on nomma à sa place M. le docteur Elie Granel.

    - Guibert (Jacques), époux Catherine Valat, fut deuxième consul en 1681.

    - Guiraud (Jean) fils de Pierre et de Antoinette de Maurin, épousa, en 1670, Suzanne Sausal et mourut en 1682; il demeurait dans la gache Villeneuve.

    - Lamoignon (Jean) avait épousé Marguerite Martin, dont il eut trois enfants; il fut chirurgien de l'hôpital et mourut le 12 juillet 1729.

    - Jammes (Jean-François) était chirurgien de hôpital en 1782.

    - Maurin (Balthazar) habitait en 1650 la gache du Planel et mourut aux eaux de Balaruc où il était allé se faire soigner en 1698.

    - Moustelon était chirurgien de la ville en 1736.

    - Noureau (Pierre) mariait sa fille le 14 février 1678.

    - Pagès (Antoine), mort en 1632.

    - Pagès (Jacques), épouse, en 1647, Jeanne Fénardez, veuve de J, Cabrol, chirurgien ; il mourut en 1658.

    - Pagès (Jean) demeurait, en 1650, gache du Planel.

    - Peyras (Antoine) était chirurgien de l'hôpital en 1681. Il mourut le 6 juin 1749 ; sa fille Isabeau avait épousé, avant 1707, Antoine Gavoy, chirurgien.

    - Phalip était chirurgien, en 1550, dans la gache des Mazeliès.

    - Resplandy (Jean), mourut le 13 novembre 1699 à l'âge de 40 ans environ.

    - Richer (Jacques) habitait gache del Mercat; il fut enseveli le 29 juin 1642.

    - Viguier (Pierre-Jean) demeurait rue de l'Empérit; il se maria en 1734 avec une fille de François Galibert, chirurgien.

    Les apothicaires du XVIIe siècle ne furent que des assistants médicaux secondaires, droguistes ou épiciers, essayant à chaque instant d'empiéter sur les droits des chirurgiens. Leur situation fut en général misérable, car ils étaient presque toujours ignorants et leur moralité laissait à désirer. Leurs fonctions consistaient à préparer des onguents, des pommades, des potions, des cataplasmes, à poser des sangsues, à faire la barbe et surtout à porter à domicile des laxatifs et des clystères. Ils furent en lutte continuelle avec les chirurgiens auxquels ils voulaient enlever quelques-unes de leurs prérogatives, ce qui donna lieu à des procès continuels. Les lettres patentes de 1720 donnèrent aux garçons-apothicaires où chirurgiens ayant servi pendant six ans dans l'hôpital la faculté d'être reçus maîtres sans examen, sur le certificat de l'administration.

    Le nombre des apothicaires connus à Saint-Pons n'est pas en proportion avec celui des chirurgiens. Cette disproportion tient probablement à ce que les chirurgiens préparaient certains remèdes et que les administrateurs de l'hospice faisaient venir, soit de chez un droguiste de Béziers, soit de la foire de Beaucaire, une grande quantité de drogues, ce qui devait porter préjudice au commerce des apothicaires.

    Nous relevons cependant les noms de :

    - Aymes-Bérenger, troisième consul en 1628, qui habitait gache del Mercat. Il était fils de Jean Aymes, apothicaire, et avait épousé une fille d'un Pelisson.

    - Amblard, époux de Marie Riols ; il exerçait en 1707.

    - Guibbert, apothicaire, en 1773-1775.

    - Masson (François), qui demeurait en 1760 rue du Planel.

    - Maurin (Claude), habitant gache du Planel en 1637.

    - Ortus (Jacques) ; il exerçait en 1651.

    - Paris (Guilhaume), époux de Marie Loup, vivait en 1786.

    - Pélisson (Antoine), fils de Jean, tailleur d'habits, épousa le 5 mars 1645, Isabeau Estival ; il demeurait en 1680 gache Villeneuve.

    - Peyras (Jean), époux Anne Cahuzac, était 2e consul en 1702 et habitait gache de l'Empérit, sa fille épousa Joseph Abbal.

    - Pigot (Jean), fut deuxième consul en 1706.

    - Py (Jean) figure au compoix de 1550 dans la gache del Mercat.

    - Riols (André) exerçait en 1666 et habitait la gache del Puech.

    - Riols (Antoine) mourut le 22 mai 1694.

    - Rousseau (Jean), épouse Marguerite Maurel, habitait rue de l'Empérit une maison sur laquelle on voit encore les initiales de son nom. En 1684, il fut pris comme apothicaire de l'hôpital.

    Les apothicaires excellèrent surtout dans l'art de faire des comptes devenus proverbiaux. L'examen de leurs notes qui exigeaient souvent plusieurs cahiers de papier, fait comprendre la nécessité d'une taxe ; il n'est pas rare, d'ailleurs, de voir des comptes montant à 60 livres être réduits par le médecin à 12 livres.

    Jusqu'en 1648, les chirurgiens eurent le droit de raser les cheveux et les barbes ; on les appelait, en raison de cette fonction, chirurgiens-barbiers. Mais, lorsque l'usage des perruques se fut répandu, il se créa une corporation d'artisans, sans aucune prétention chirurgicale, qui en fabriquèrent, coupèrent les cheveux et rasèrent. Il en résulta des difficultés avec les chirurgiens-barbiers. Le Parlement donna tort à ces dermers. Les barbiers, pouvant alors opérer librement, créèrent la communauté des barbiers-perruquiers-baigneurs-étuvistes et il fut expressément défendu aux chirurgiens-barbiers d'empiéter sur leurs attributions. Par suite, le nombre de ces derniers diminua insensiblement et il ne resta bientôt que les chirurgiens à robe longue faisant, comme nous l'avons dit, des opérations faciles et des saignées. Mais tant qu'ils existèrent, afin qu'il n'y ait pas de confusion possible entre ces deux corps d'état, ils durent se distinguer l'un de l'autre par la différence de couleur des vitrages de leurs boutiques et par les plats à barbe servant d'enseigne, qui étaient dorés ou en laiton pour les barbiers-chirurgiens, et en étain ou fer blanc pour les barbiers-barbant. Mais la corporation des chirurgiens barbiers ne tarda pas à disparaître.

    LES CONTAGIONS ET LES PESTES

    En temps d'épidémie, les médecins et les chirurgiens faisaient de nouveaux accords avec les communautés qui étaient alors dans l'obligation d'augmenter provisoirement leurs gages. Les contagions furent très fréquentes dans le Midi aux XVIIe et XVIIIe siècles, et nous retrouvons dans les agitations de la ville, à ces différentes époques, le contre-coup de chacune d'elles.

    En 1603, les consuls apprennent que "en plusieurs lieux du Dauphiné et de Provence est le danger de contagion". En 1628 et en 1629, elle est aux environ de Montauban et de Toulouse et dans divers endroits de la Province ; à Saint-Pons on fait bonne garde. En 1681, il y a bruit de contagion à Barcelone et à Perpignan; les consuls envoient des exprès à Narbonne pour savoir ce qu'il en est.

    En 1720, la peste est à Marseille; ici l'on redouble de précautions. En 1722, nouvelle alarme. Enfin, en 1741, autre épidémie. Les mesures d'hygiène et les précautions prises à chaque panique sont toujours les mêmes. Le plus souvent, on fait évacuer les bâtiments de l'hôpital situés extra-muros et l'on recueille les malades dans une maison située à l'intérieur des remparts; il sera défendu à l'hospitalier de recevoir aucun passant, afin que l'on puisse ainsi se conformer, plus exactement, aux mesures de salubrité et de police. On fait ensuite un nouveau traité avec les médecins : "si la contagion arrive, le sieur Fenardet sera tenu de s'exposer à panser et assister les malades et blessés, suivant son art" ; si l'épidémie gagne, il aura cent livres par mois tant que durera la maladie; deux compagnons chirurgiens devront l'assister; la ville lui donnera alors pour leur dépense un  supplément de dix livres par mois. Puis on bouche tous les trous et toutes les brèches pouvant exister dans les murailles et l'on ferme les portes de la ville, à exception d'une ou de deux qu'on ouvrira seulement pendant le jour et auxquelles les chefs de maison devront à tour de rôle faire bonne garde. Tant pis pour les habitants qui se trouvent arriver de voyage; ils ne rentreront pas, quelle que soit leur dignité. En 1720, M. de Soissons, grand vicaire de l'évêque, qui arrivait de Marseille, se vit refuser l'entrée, et, malgré ses menaces comme ses supplications, il dut rester au dehors et faire sa quarantaine dans une métairie aux abords de la ville. Les mesures de police et de propreté les plus élémentaires, qui paraissaient alors considérables, ne manquaient pas à chacune des épidémies : les pourceaux ne devront pas circuler dans la ville; les rues seront nettoyées; les lapines nourries dans les rues seront tuées; les hôtes ne pourront loger personne sans autorisation des consuls. Les personnes auxquelles la villé était fermée et qui séjournaient d'habitude dans une maison des environs, le jardin de Buscaïlet généralement, ne pouvaient correspondre que difficilement avec leurs parents ou leurs amis et en usant d'un cérémonial assez compliqué que l'on trouve détaillé, tout au long dans une délibération de l'année 1608 : "Tous les papiers apportés de la part de ceux qui sont en quarantène seront parfumés et passés sur la flame par ceux qui les apporteront et après mettront les papiers au devant de ceux à qui ils s'adressent tout ouverlz et en feront la lecture, sans estre permis qu'aucung les touche, mais bien seront reprins par ceux qui les apportent, sy mieux ceux à qui s'adressent n'ayment les faire brûler ; le tout se fera en la présence de quelques messieurs Consuls".

    LES REMEDES ET LES NOTES D'APOTHICAIRES

    Est-ce à ces précautions que l'on dut l'absence d'épidémie dans la ville méme? Il n'y en eut jamais. Les notes d'apothicaire nous font sourire aujourd'hui ; mais la lecture des pharmacopées nous montre que ce qui nous paraît, dans les comédies de Molière, charge et exagération n'était que la réalité. Les grands remèdes étaient : la saignée, pour laquelle on recouvrait le patient du grand tapis de drap rouge qui figure à tous les inventaires de l'hôpital; les médecines ou purges; les vomitifs et surtout les clystères dont nous entendons toute la gamme : lavement laxatif, pris avant et après les purges; lavement laxatif émollient, composé avec de l'huile de palmier, du lait de vache et des jaunes d'oeufs; lavement purgatif, avec du savon blanc et du sirop de nerprun; lavement anodin ou opiatique; lavements détersif, carminatif, composé, fort rafraîchissant.

    On avait recours souvent à des remèdes que l'on vante beaucoup encore dans les campagnes et que l'on y emploie même quelquefois, à l'insu du médecin, tels que l'application sur le cerveau, de deux pigeons, ou de deux poumons de mouton, ou d'un gros chat, du bouillon d'excréments de rats ou de peau de serpents. On employait des électuaires, des bols, des juleps, des emplâtres, des cérats, des épithèmes, des aposèmes, de l'opiate, du catholicon, des confections d'hyacinthe, des vipères desséchées, du diapalma, des potions désopilatrices et apéritives, de l'onguent égyptiac, de la tisane royale, de l'eau impériale, de la crême de tartre, de la manne, du sirop de capillaire, du sel d'absinthe "préparé avec du suc de citron pour adoucir les vomissements" ; mais la panacée c'était la thériaque, sorte d'électuaire (mélange de poudre et de sirop) dans la composition duquel il n'entrait pas moins de 64 éléments et dont on faisait remonter la découverte à Andromaque, médecin de Néron. On trouvait dans cette pâte : des vipères desséchées, de la cannelle, des rosés rouges, de la graine de navet, du poivre long, du gingembre, de la rhubarbe, de la térébenthine de Chio, de la gentiane, de la graine d'anis, de l'opoponax, du vitriol vert, du miel clarifié, et autres.

    Ces remèdes étaient préparés par les apothicaires avec les produits qu'ils vendaient eux-mêmes quelquefois, mais que, la plupart du temps, des administrateurs de l'hôpital faisaient apporter, comme nous l'avons dit, de Béziers et principalement de la foire de Beaucaire.

    LES REVENUS DE L'HOPITAL : BIENS FONCIERS ET LEGS

    L'hôpital tirait ses revenus tant du produit de la vente d'immeubles qui lui avaient été donnés que du placement des sommes qui lui furent léguées à toutes les époques et par des personnes appartenant à toutes les classes de la société. À la Révolution, l'hôpital n'avait qu'un seul immeuble lui donnant du rapport : c'était le pré de Brassac, dit de l'hôpital. Il n'a plus aujourd'hui que les vignes de Cazelles, léguées, en 1805, par M. Resplandy, et dont le revenu, par suite de la crise viticole, est nul.

    Malgré les nombreuses lacunes, le livre des possessions et rentes nous est d'une grande utilité pour retrouver quelles ont été, depuis le XVe siècle, les possessions immobilières de l'hôpital. À l'aide d'autres pièces faisant partie des Archives Hospitalières, nous pouvons connaître le sort de chacun de ces immeubles.

    L'hôpital a possédé :

    - une vigne, située aux abords de la ville, "al terminal d'Artenac", de la contenance d'une émine environ, près de la Roqua d'Artenac et du chemin de Caunette, arrentée, en 1534, 4 sous tournois.

    - une vigne, près du pont Planquefer, confrontant du midi le béal du Martinet, du nord le chemin de Sant-Pons à Riols, affermée, en 1544, 2 livres sols tournois.

    - un bois, tênement de Marcouirine, d'une contenance de 2 pilades, arrentée, en 1545, 20 deniers tournois.

    - la vigne dite de Livinhou, près du chemin de Saint-Pons à Riols, aux abords de la ville, affermée annuellement cinq cannes toile grise du pays.

    - le pré de Glayre, confrontant du levant le chemin de Cartouire, du couchant et d'aquilon la rivière de Glayre, sive de Pont de Ratz, affermée 3 livres tournois

    - un jardin, près de la ville, tènement de la Bessonarié, confrontant du nord le chemin public allant à La Caunette.

    - une vigne, au même tènement, contiguë au jardin du même nom.

    - une vigne à Caunette.

    - une vigne avec champ, fruitier et terres à Riols, tènement du Camp de la Sale.

    - une vigne à Malet, confrontant du nord le ruisseau de Glaire avec bois attenant.

    - une métairie, dite Borio de Lazart, près du mas d'Opinio.

    - une vigne à Naves, près du Banel, d'une contenance de douze à quinze journées à faucher, confrontant d'aquilon le chemin de Saint-Pons à Marthomis.

    - un pré à la masade de Rieu, terroir de Riols.

    - une vigne à Aprat.

    - une vigne au col de Las Moles, de quatre journées à faucher, confrontant du midi béal, d'aquilon chemin, du couchant paissière de Planquefer.

    Tous ces immeubles furent vendus par adjudication devant Maître La Roque, juge, le 23 juillet 1599.

    L'hôpital eut encore les immeubles suivants, qui furent aliénés à différentes époques postérieures à 1599 :

    - un cazal, dit Hospitalet, situé près du grand hôpital, confrontant du levant son patus, d'aquilon rivière du Jaur, du Midi et du couchant chemin allant à Crois-Caunete.

    - un autre cazal, dit du Priou, situé près de l'hôpital et confrontant du midi pech d'Artenac, du couchant muraille de Bourguet-Noou, et d'aquilon, rue publique.

    - une maison sur la grande place de la ville-mage ayant appartenu à Guillaume Chabbert.

    - un corps de bien avec moulin à huile à Puisserguier.

    - une maison à Saint-Pons ayant appartenu à Teisseyre, dit Peyramon.

    - un fief à Olonzac, dit Fief de la Charité.

    Enfin, il posséda plus longtemps encore :

    - le pré, dit de l'Hôpital, situé près du village de Brassac, au lieu appelé Coudoubre, contenant douze journées d'homme à faucher et qui appartenait déjà à l'hôpital en 1544.

    - des immeubles à Cavenac, vendus à François Pigassou et provenant de la succession de Guibbal.

    Et il possède encore en 1910 :

    - les vignes à Cazelles.

    Les pauvres de l'hôpital ont reçu de nombreux legs en argent, et nous ne faisons qu'acquitter un simple devoir de reconnaissance en indiquant ici, comme un livre d'or de l'hôpital, le nom de ses bienfaiteurs avec le montant des sommes qu'ils ont données.

    Le premier nom à inscrire ici, est celui de Pierre Jean François Percin de Montgaillard, évêque de Saint-Pons de 1663 à 1713, qui, après avoir fondé, bâti et organisé l'hôpital de Saint-Pons, institua à sa mort les pauvres ses légataires universels. Il est profondément regrettable qu'aucune administration n'ait eu l'heureuse inspiration de donner au moins à une des salles de l'établissement le nom de son fondateur et bienfaiteur.

    Après lui, viennent par ordre chronologique :

    1576. Marguerite Tarbouriech, veuve Guillaume Armengau, immeubles à Riols. - 1598. Louis Cabrol, chanoine, précenteur de l'église cathédrale, 200 livres. - 1600. Agnès Régus, immeubles. - 1604. Antoine Veisseire, immeubles. - 1616. Denys Portes, 300 livres. - 1625. Jehan de Guibbal, sieur de las Faisses, 400 livres. -1628. Pierre de Tourbes, sieur de la Clastre, 29 livres. - 1637. Jean Gantier, d'Alby, 20 livres. - 1641. Pierre d'Augier, sieur de Ferrières, receveur des tailles, 50 livres. - 1645. Suzanne de La Roque, veuve de Pierre Portes, 60 livres. - 1647. Jacques de Molinier, bourgeois, 50 livres. - 1651. Fulcrand Solette, 540 livres. - 1651. Jeanne Vaissière, femme de Barthélemy Alba, bourgeois, 30 livres. - 1651. Pierre-Lin de Guibbal, 300 livres. - 1654. Pierre-Jean Caraguel, 60 livres. - 1657. Françoise de Bourguignon, veuve de Pierre Sermène, 200 livres. - 1657. François Blanc, boulanger, 30 livres. -1660. Marguerite Gayraud, effets mobiliers. - 1661. Antoine Senaux, prêtre, legs universel. - 1662. Pierre Gleizes, sieur de la Rouquette, 100 livres. - 1665. Jean-François Souis, 30 livres. - 1665. Jean de Bosquat, chanoine, 30 livres. - 1666. François Fabre, notaire, 200 livres. - 1666. Pierre Sémène, 300 livres. - 1666. Antoine de Cabrol, chanoine, 300 livres. - 1667. Jean de Laurroy, prêtre, une maison. - 1668. Gilbert de Pradines, legs universel. - 1669. Roussel, marchand, 50 livres. - 1670. Antoinelte Verlhiac, 160 livres. - 1670. Jean de Cartoule, 250 livres. - 1671. Louis de Villeneuve, sieur de Faussimaigne, chanoine, legs universel. - 1672. Mauricette de Mège, veuve André Verlhiac, 80 livres. - 1673. Jean Placide de Bosquat, viguier, 250 livres. - 1673. Suzanne Cabrol, fille de Bernard Cabrol, legs universel. - 1675. Jean Delort, marchand, 50 livres. - 1676. Anne Ornière, veuve À. Bourdel, legs universel. - 1679. Anne Cabrol, veuve Béranger Aymes, 100 Iivres. -1680. Pierre Estival, marchand, 100 livres. - 1680. Veuve de Boudet, marchand, 30 livres. - 1682. Marquise Solette, épouse Roque, 100 livres. - 1682. Pierre de Tourbes, prieur de Saint-Martin-de-Puichérié, 20 livres. - 1683. Isabeau de Richer, veuve Ortus, legs universel. -1683. Besse, docteur médecin, meubles et effets mobiliers. - 1683. Jean-Jacques de Bourguignon, sieur de Calmejane, 1216 livres. - 1683, Guiraud, notaire, 600 livres. - 1683. Abbé de Puimisson, de Toulouse, 150 livres. - 1683. Abbé de Cathelan, de Toulouse, 70 livres. - 1685. Jacques Chabbert, avocal, legs universel. - 1685 François Bru, sieur de Soulages, 200 livres. -1686. Suzanne de Flottes, veuve Maynadier, legs universel. - 1689. Clare de La Roque, 600 livres. - 1690. François Brun, 300 livres. - 1690. Célestin Chambert, chirurgien, créances. - 1691. Cabrol de Rieumajou, 200 livres. - 1692. Cabrol de Cambon, 800 livres. - 1692. Antoine Pélisson, bourgeois, 80 livres. - 1693. De Gleizes de la Blanque, 400 livres. - 1694. Isabeau de Campan, épouse de la Ribeaute, 200 livres. - 1694. Gaspard de Gleizes,  chanoïne, 200 livres. - 1694. Valentine Devic, 100 livres. - 1694. Pélisson, apothicaire, 135 livres. - 1695. Marguerite de Bourguignon, veuve d'Antoine Besse, 1 000 livres. - 1696. Henry Verlhiac, 100 livres. -1698. Solié, curé de Saint-Martin-de-Jaur, meubles et immeubles, - 1700. Georges Gartoule, 100 livres. -1705. Dorel, chanoine, 2000 livres. -1705. Guibbal, sieur de las Faisses, pension annuelle de 7 sétiers de blé. - 1706. Gilles Bouet, chanoine, legs universel. - 1708. Bert, chanoine, effets mobiliers.  - 1710. Marguerite de Laur, épouse de Barthélemy, 125 livres. - 1715. Miramont, chanoine, legs universel. - 1729. Marguerite Devic, épouse Grenier del Fau, 200 livres. - 1729. Pierre de Villeraze, seigneur de la Clastre, 150 livres.- 1730. De Verdiguier de la Barthe, 500 livres. - 1731. Charles de Tourbes, sieur de Brassac, 100 livres. - 1751. Les dames Maurel-Dor-Robert, 5 000 livres. - 1755. Maurice Percin de Montgaillard, legs universel. - 1758. Rousty, prêtre, 150 livres. - 1761. Marquis de Brus. - 1770. Bert, chanoine, effets mobiliers. - 1773. Un inconnu, 2 000 livres. - 1777. Pradal, 500 livres pour achats de remèdes. - 1805. Louis-Antoine-Martin Resplandy, prêtre, legs universel. - 1808. Claire Guillot, veuve Guiraud, rente de 25 francs. - 1809. Catherine Gayraud, femme de. Jacques Fournier, 600 francs. - 1810. Marie Roger, veuve Pigot, et sa fille Thérèze, 4 000 francs. - 1810. François Tarbouriech, une partie de maison, faubourg de l'Hôpital. - 1810. Antoine-Pascal Carlenc, 1 000 francs. - 1819. Jean-Baptiste-Louis Clavel, prêtre, 1 000 francs. -1819. Marie et Élisabeth Boudet, soeurs, 1 000 francs pour achat de linge. - 1819. Jean-Baptiste Tarbouriech, ancien notaire, 400 francs. - 1819. Joseph Cormary père, 100 francs. - 1820. Jean Lignon, marchand, 300 francs. - 1820. Joseph Michelet, au Bouis, 500 francs. - 1822. Jean-Marie Falcou, chanoine, legs universel. - 1823. Bonaventure Quinta, prêtre, legs universel. - 1824. Augustin Galinier, 300 francs. -1824. Joseph Gazel, legs universel. - 1826. Louis Lavau, 150 francs. - 1826. Charles-Alexandre-Auguste de Raynaud de Pesseplane, 1 050 francs. - 1826. Jean-Barthélemy Borios, 60 francs. - 1827. Jean Durand de la Livinière, rente annuelle de 20 francs. - 1829. Anne-Michel Lannoy, 100 francs. - 1829. Anne Bourdel, fileuse, 100 francs. - 1830. Pierre-Jean Baptiste Philippon, de Paris, 1 000 francs. - 1830. Marie Vieu, veuve Pigassou de Cavenac, 100 francs. - 1832. Jean-François et Jean-Louis Tabariès, chanoines à Avignon, 3 000 francs. - 1834. François Sicard de Bardou, legs universel. - 1834. Catherine Escudier, 8 800 francs. 1837. Marie-Madeleine-Élisabeth Guiraud, 1 000 francs. - 1837. Joseph-Emmanuel Gazel, 50 francs. - 1838. Marguerite Landes, veuve de Jacques-Philippe Constans, 5 000 francs. - 1840. Laurent-Joachim de Bênes, archiprêtre de Saint-Pons, 10 000 francs. - 1841. Thérèze Roques, 26 000 francs pour une construction de salle d'infirmes. - 1841. Marie-Sophie-Thérèze Escande, épouse Bernard Cathala, 1 000 francs. - 1825. Élisabeth Pujol, veuve Pierre Alengri, 50 francs. - 1841. Henry-Martial Cuiller, vicaire général, 250 francs. - 1848. Marie-Anne Baccou, veuve Louis Rouanet, 50 francs. - 1844. Louis Molinier, legs universel. - 1844. Marguerite Planés, 2 000 francs. - 1846. Jean Noguës, 1 000 francs et 6 000 francs pour une construction de salle d'infirmes. - 1846. Paul Peyronnet, docteur en médecine, 6 000 francs pour une salle d'infirmes. - 1846. Marie-Jeanne-Éhsabeth Pech, 50 francs. - 1847. Un anonyme, par Barthélemy Saisset, 9 000 francs. - 1847. Catherine Verdel, 200 francs. - 1851. Jean-Paul-Alexandre Guraud, 100 francs. -1853. Marie-Anne Bonnafous, trieuse de laine, 200 francs. - 1853. Catherine Phalippou, veuve Théron, maison et jardin à Saint-Pons. - 1854. Claire Gavoy, veuve Raymondou, 6 000 francs. - 1854. Jean-Marie-Nicolas Guiraud, maison et jardin. -1854. Marguerite Combes, veuve Hyacinthe Fil, 300 francs. - 1854. Marie-Rose Petit, 3 000 francs. -1855. Marguerite-Adélaïde-Élisabeth Figuières, veuve Alexandre Figuières, 2 000 francs. - 1857. Jean-Louis-Antoine Noguës, 1 000 francs. - 1862. Bernard Cathala, 20 000 francs pour la construction d'une salle d'infirmes".

  • Historique de la conservation

    Jusqu'en 1683, les archives de l'hôpital sont conservées par les syndics successivement en charge de sa gestion. Les documents sont alors remis au Bureau des Pauvres de la ville. En 1697, décision est prise de conserver les archives avec celles du diocèse, dans la maison presbytérale Saint-Martin. C'est là qu'elles demeurent par la suite, sans être touchées par la tourmente révolutionnaire. Ce ne sera qu'en 1793 qu'elles sont transférées dans les bâtiments de l'hôpital, où elles restent jusqu'en 1892 : elles sont alors réunies aux archives communales.

    Une première analyse et un inventaire en a alors été dressé par Joseph Sahuc, archiviste de la ville de Saint-Pons en 1910. Une inspection a lieu en 1936 et 1937, avec un ajout de compléments : un inventaire supplémentaire en a été dressé en 2004 par Claire Granier. Entre 2005 et 2008, le fonds communal fait l'objet d'un traitement par la Mission Archives CDG 34. Mais à défaut de pouvoir être réintégrées à Saint-Pons dans des conditions satisfaisantes, les archives communales et hospitalières font l'objet d'un dépôt aux Archives départementales en 2012. C'est alors que les archives hospitalières sont à nouveau traitées et recotées : on peut seulement regretter que les anciennes cotes A 1 et F 4, G 1 et H 6 soient aujourd'hui lacunaires.

    On peut lire avec intérêt le Rapport sur l'état des archives communales et des archives hospitalières en 1910, adressé au maire de Saint-Pons, au conseil municipal et aux membres de la commission administrative de l'hospice, par Joseph Sahuc, archiviste de la ville de Saint-Pons, qui fournit alors, dans un style littéraire un peu daté, les informations suivantes :

    "Vous avez sans doute remarqué, souvent, dans la campagne, ces monticules que les fourmis aiment à élever, comme un dôme, au-dessus de leurs maisons. Pour arriver à les construire, elles ont travaillé pendant longtemps ; elles ont, petit à petit, amassé et réuni sous l'ombre des grands arbres, à l'abri de hautes herbes, des brindilles de paille, des fragments de feuilles et cent autres fétus épars autour d'elles. De tous ces petits riens elles ont fait un tout, grâce à leur ordre, leur méthode et leur labeur journalier.

    Parfois, elles ont à peine achevé leur travail que l'orage, soufflant avec violence, renverse le petit édifice et en disperse de tous côtés les divers éléments. Mais le plus souvent, c'est par un ciel sans nuages qu'un promeneur, dont l'abord inspire la confiance, s'approche de la fourmilière, admire la patience et l'habileté de celles qui l'ont bâtie, s'étonne de la peine, des soins, du travail qu'elle a coûtés ; puis, sans motif, du revers de son pied ou du bout de sa canne, il renverse l'œuvre qu'il contemplait tout à l'heure. Quelques débris restent sur le sol, mais le vent en emporte le plus grand nombre.

    La fourmi, cependant, constate bientôt l'étendue du désastre. Mais elle est laborieuse et patiente : se mettant courageusement au travail, elle construit à nouveau avec les débris qu'elle recherche opiniâtrement, un autre monticule malheureusement plus petit que le précédent. Ne trouvez-vous pas, Messieurs, que cette fourmi ressemble étrangement à l'archiviste d'un petit dépôt ?

    Lui aussi avait élevé un édifice dans lequel ses contemporains pouvaient s'instruire de l'expérience du passé. Pour arriver à le construire, il avait travaillé pendant longtemps ; il avait amassé, lui aussi, petit à petit, et réuni à l'ombre de murs épais des titres, des documents et cent menus papiers épars autour de lui. De tous ces fragments, il avait, comme la fourmi, créé un ensemble, grâce à son ordre, à sa méthode, à son labeur journalier.

    Voici que les révolutions et les guerres civiles ont passé ; leur souffle a voulu renverser l'édifice d'un vieux régime et effacer jusqu'à son souvenir ; il a balayé et dispersé au loin les divers éléments qui pouvaient le rappeler. Mais, le plus souvent, c'est en pleine paix que l'administrateur s'arrête à la vue de ces papiers et de ces parchemins qu'il trouve si soigneusement coordonnés et rangés. Il admire la patience et le savoir de celui qui les a classés ; il s'étonne de la peine et des soins qu'a coûtés ce travail dont il comprend l'utilité ; mais le lendemain, d'un geste inconscient, par simple négligence ou par fantaisie du moment, peut-être même sans s'en douter, il renverse l'œuvre qu'il contemplait la veille. Quelques pièces échappent à la destruction ; cependant le désordre et le mauvais vouloir en font disparaître le plus grand nombre.

    L'archiviste a assisté de loin à ce désastre, il a vu l'anéantissement de son œuvre et suivi des yeux les papiers dispersés. Comme la fourmi, il est laborieux et patient ; il oublie vite, et se remettant courageusement au travail, il n'hésite pas à reconstruire un nouvel édifice, malheureusement plus petit que l'ancien avec les papiers et les parchemins péniblement retrouvés.Telle est, Messieurs, et telle demeurera l'éternelle histoire des petits dépôts d'archives.

    Vous devez comprendre que la ville de Saint-Pons n'est pas la seule à donner, pour ses différentes archives, l'exemple de ces installations et dévastations successives. Toutes les petites villes qui, en raison de leur maigre budget, ou du peu d'importance de leur dépôt, n'ont pu avoir d'archiviste, en sont au même point ; elles offrent le même spectacle, dû aux mêmes causes. Sous l'Ancien Régime, ce sont : le dépôt des titres dans les coffres à trois clefs, que l'on transportait soit d'un consul chez l'autre, soit d'un hôtel de ville dans l'autre, suivant le hasard des élections et des déménagements ; l'abandon des titres de la communauté entre les mains et au domicile des greffiers ou de consuls, qui changeaient tous les ans ; l'envoi d'un grand nombre de pièces aux procureurs ou avocats de la Cour des Aides et du Conseil du Roi, pour défendre les procès innombrables des communautés contre les seigneurs ; la facilité et les tendances que chacun avait à prendre ou à faire disparaître les pièces qui pouvaient l'avantager ou le gêner. Toutes ces dispersions ont eu lieu malgré les prescriptions incessantes des autorités pour assurer par inventaire et classement la conservation des archives. La Révolution à son tour fit disparaître un certain nombre des documents épargnés par les guerres civiles et les guerres religieuses du XVIe siècle. Enfin, pendant la première moitié du XIXe  siècle, les municipalités considérèrent comme inutiles et négligeables les soins à donner à l'entretien de titres échappés aux destructions ou aux négligences antérieures. C'est seulement vers 1855, alors que commence à se développer le goût pour l'étude de l'histoire régionale et locale, que l'autorité et les municipalités prirent des mesures en vue d'assurer la conservation des archives.

    J'ai dit ailleurs quels avaient été, durant trois siècles, le sort et la destinée de nos archives communales : le classement et l'inventaire de 1604, le récolement de 1645, les nouveaux classements et inventaires de 1747, l'autodafé de 1793, l'état sommaire dressé en l'an VIII, la vente aux épiciers en 1851 ; il ne me reste qu'à vous rappeler le classement fait en 1894, l'inventaire imprimé en 1897 et le déménagement qui ne tarda pas à les suivre.

    Les archives hospitalières ne paraissent pas avoir subi les mêmes vicissitudes. La cause en est dans leur nature et leur origine; elles renfermaient surtout des actes de donation, des testaments, des titres de propriété établissant les libéralités dont la charité privée avait enrichi les hôpitaux. Les administrateurs avaient donc un intérêt tout à fait particulier à en assurer la conservation; d'autant que la majeure partie des revenus provenaient des rentes ou propriétés foncières. La Révolution épargna ces dépôts et, malgré l'ordre de les expédier au chef-lieu du département, les parchemins et les papiers continuèrent à sommeiller dans les locaux où on les avait oubliés. Malheureusement, le désordre, le changement el les transformations des bâtiments où ils étaient renfermés, la négligence des secrétaires, furent cause de beaucoup de pertes.

    Nos archives hospitalières n'ont pas d'histoire. En 1683, Catherine de Coduro, femme de Monsieur de La Fajole, remit au Bureau des Pauvres les registres et documents, que Jean de Coduro, son père, avait eus en mains comme syndic de l'hôpital, et à cette occasion elle en dressa un inventaire que l'on trouve transcrit aux dernières pages du registre coté B 2 [19 HDT 2]. En 1689, Monsieur François-Lin de Brugairoux de Copujol, alors syndic, fit dresser un nouvel inventaire : "J'ay receu douze sols pour mes peynes d'avoir fait l'inventaire des papiers de l'hôpital". Quelque temps après (2 avril 1697), le Bureau des Pauvres prend une délibération pour décider "qu'il sera fait un garde-raube à deux clefs pour tenir les papiers de l'hospital, qu'il sera mis dans la chambre des archives du diocèse, dans la maison presbitéralle". Lorsque Monsieur de Copujol résigna ses fonctions, le 30 octobre 1699, il dressa encore un inventaire des actes, papiers et documents de l'hôpital. Cet inventaire, le dernier que nous connaissons, comprend 175 articles. Les registres et articles principaux qui y figurent nous ont été conservés et nous les retrouvons encore au milieu de beaucoup d'autres; on peut donc assurer que les archives n'ont pas eu à souffrir depuis 1510, date à laquelle fut commencé le plus ancien (registre B 1 [19 HDT 1]). Combien de temps sont-elles restées dans la maison presbytérale de Saint-Martin avec les archives du diocèse ? Nous l'ignorons ; il est à présumer cependant qu'elles durent être transportées, en 1793, dans les bâtiments de l'hôpital où elles demeurèrent jusques en 1892, époque à laquelle elles ont été réunies aux archives communales pour subir le sort commun.

    Vous avez compris, Messieurs, qu'il était utile de conserver et de garantir, autant que possible, contre une nouvelle dispersion les documents anciens et modernes que possèdent notre cité et notre hospice. Vous avez jugé que le dépôt transmis par vos devanciers intéressait non seulement l'histoire de notre pays et de nos aïeux, mais encore nos institutions, les droits de nos établissements publics et même ceux des particuliers ; qu'ils peuvent devenir utiles en maintes circonstances; que dans les vieux papiers comme auprès des vieilles gens on trouve les meilleures leçons : celles de l'expérience.

    Et vous avez voulu, autant qu'il est en votre pouvoir, assurer la conservation de vos archives en les inventoriant, les classant, les installant dans un endroit où elles paraissent devoir être en sûreté pendant quelque temps, tout au moins tant que vous et vos successeurs voudrez bien leur accorder la sauvegarde dont elles ont besoin, sauvegarde qu'elles réclament et qu'elles espèrent de vous.

    J'ai pu retrouver toutes les pièces figurant à l'Inventaire des archives communales que j'avais dressé en 1894. Il m'a donc suffi de les reclasser suivant les dispositions de cet inventaire, ajoutant sous une cote II quelques documents retrouvés depuis.

    Pour les archives hospitalières, j'ai dû faire le classement et dresser l'inventaire. Sous la cote A, pas de titres de fondation, mais des lettres patentes données par Louis XV pour confirmer l'établissement de l'hôpital. En B : registres de possessions et de rentes ; titres de ventes, acquisitions, donations, testaments, pièces de divers procès, ainsi que du règlement de la succession de Monsieur de Montgaillard, évêque de Saint-Pons (1663-1713), dont les pauvres furent héritiers universels. J'ai coté C les pièces intéressant les matières ecclésiastiques, obits et fondations. La série E est des plus importantes ; elle comprend divers documents d'administration et de comptabilité, des budgets, livres de caisse, registres de délibérations, quittances de fournitures. Sous la cote F, j'ai classé les livres d'entrée et de sortie des malades. Sous la cote G, les registres des institutions succursales de l'établissement, Miséricorde de la ville et Miséricorde de la campagne. Enfin, j'ai réuni sous la lettre H des papiers de natures très variées provenant de diverses successions échues à l'hôpital et qui constituent un fonds plein d'intérêt.

    Tel est, Messieurs, le travail que vous m'avez confié. J'ai apporté tous mes efforts à le bien accomplir; apportez toute votre persévérance à le bien conserver. Et laissez-moi, en terminant, exprimer le souhait que, par exception, l'histoire de la fourmi et de la fourmilière ne soit pas pour Saint-Pons celle de son archiviste et de ses archives".

  • Modalités d’entrées

    Dépôt aux Archives départementales en 2012.

  • Contenu et structure
  • Présentation du contenu

    Le fonds de l'hôpital de Saint-Pons-de-Thomières permet l'étude d'un établissement hospitalier sur près de trois siècles, du XVIe au XVIIIe siècle.

    Les registres de délibérations (19 HDT 14-15, 1666-1783) offent la possibilité de suivre l'évolution de l'administration de l'hôpital aux XVIIe set XVIIIe siècles. Les différents travaux et agrandissements apportés à l'édifice d'origine sont documentés à partir du XVIIe siècle par les devis et contrats (19 HDT 24-26, 1675-1790). La comptabilité permet quant à elle l'étude de la vie quotidienne à l'intérieur de l'hôpital aux différentes périodes de son existence (19 HDT 17-23, 27-37, 1673 - an VI).

    La succession de l'évêque de Saint-Pons Pierre Jean François Percin de Montgaillard est également intéressante à plus d'un titre. L'évêque ayant institué l'hôpital comme légataire universel de ses biens en 1704, le fonds conseve ainsi toute une série d'articles concernant notamment le château de Saint-Chinian, ainsi que des pièces relevant de l'administration des églises du diocèse, comme celle de la Salvetat (19 HDT 48, 1694-1720) et d'autres églises du diocèse (19 HDT 49).

  • Accroissement

    Fonds ouvert.

  • Mode de classement

    Titres de propriété et droits utiles (1510-1780) : 19 HDT 1-10

    Matières ecclésiastiques (1673-1790) : 19 HDT 11-13

    Administration de l'établissement (1666-an VI) : 19 HDT 14-37

    Service intérieur de l'établissement (1684-1708) : 19 HDT 38-40

    Institutions succursales (1761-1772) : 19 HDT 41

    Papiers d'origines diverses (XVIe - XVIIIe siècles) : 19 HDT 42-67

  • Conditions d’accès et d’utilisation
  • Modalités d’accès

    Librement communicable, sauf restrictions liées à l'état matériel des documents.

  • Langue
    Latin et français.
  • Instruments de recherche

    Le présent instrument de recherche reprend intégralement l'introduction et les analyses de l'inventaire détaillé, rédigé et publié en 1910 par Joseph Sahuc, archiviste de la Ville de Saint-Pons-de-Thomières : SAHUC (Joseph), Ville de Saint-Pons. Inventaire sommaire des archives hospitalières antérieures à 1790. Notes historiques sur l'hospice de Saint-Pons, Montpellier, Lauriol, 1910, 81 p.

  • Sources complémentaires
  • Sources complémentaires aux archives de l’Hérault

    1. Sources internes :

    Archives anciennes

    Série B : Cour des Comptes, aides et finances de Languedoc

    1 B 4803 et 4805 : Créance prétendue des mariés Pesseplane sur dame Françoise de Flottes, veuve du sieur Meinadier, et dont l'hôpital de Saint-Pons est héritier (1689).

    Archives modernes

    Sous-Série 1 X : Administration hosptialière

    1 X 379-381 : Administration, biens et finances de l'hôpital de Saint-Pons (an VII-1928)

    Série 3 Z : Sous-Préfecture de Saint-Pons de Thomières

    3 Z 460 : Statistiques des hôpitaux de al Sous-Préfecture (1871-1921)

    3 Z 1286-1296 : Budgets de l'hospice de Saint-Pons (1843-1925)

    Archives communales déposées de Saint-Pons-de-Thomières

    284 EDT 104-107 [anciens GG 30 à 32] Administration, comptes financiers et procédures de l'hôpital (1553-1789).

    2. Sources externes

    Archives communales de Saint-Poins de Thomières

    Archives modernes et contemporaines

    8 W 16 : Aménagement d'une esplanade dans les jardins de l'ancien hôpital (1987-1990).

    9 W 32 : Hôpital local de Saint-Pons (1991-2001).

  • Sources complémentaires

    1. Sources internes :

    Archives anciennes

    Série B : Cour des Comptes, aides et finances de Languedoc

    1 B 4803 et 4805 : Créance prétendue des mariés Pesseplane sur dame Françoise de Flottes, veuve du sieur Meinadier, et dont l'hôpital de Saint-Pons est héritier (1689).

    Archives modernes

    Sous-Série 1 X : Administration hosptialière

    1 X 379-381 : Administration, biens et finances de l'hôpital de Saint-Pons (an VII-1928)

    Série 3 Z : Sous-Préfecture de Saint-Pons de Thomières

    3 Z 460 : Statistiques des hôpitaux de al Sous-Préfecture (1871-1921)

    3 Z 1286-1296 : Budgets de l'hospice de Saint-Pons (1843-1925)

    Archives communales déposées de Saint-Pons-de-Thomières

    284 EDT 104-107 [anciens GG 30 à 32] Administration, comptes financiers et procédures de l'hôpital (1553-1789).

    2. Sources externes

    Archives communales de Saint-Poins de Thomières

    Archives modernes et contemporaines

    8 W 16 : Aménagement d'une esplanade dans les jardins de l'ancien hôpital (1987-1990).

    9 W 32 : Hôpital local de Saint-Pons (1991-2001).

  • Bibliographie

    SAHUC (Joseph), Ville de Saint-Pons : inventaire sommaire des archives communales antérieures à 1790 par J. Sahuc, Montpellier, Ricard frères, 1897.

    SAHUC (Joseph), Mémoire géographique et historique sur le diocèse de Saint-Pons au XVIIIe siècle, Montpellier, Ricard, 1906 [cote ADH, BRA 975].

    SAHUC (Joseph), Messire Pierre-Jean-François de Percin de Montgaillard, évêque de Saint-Pons (1633-1665-1713), Paris, E. Lechevalier, 1909 [cote ADH CRC 984].

    SAHUC (Joseph), Saint-Pons-de-Thomières, ses vieux édifices, ses anciennes institutions, Bergerac, Impr. générale du sud-ouest, 1902 [cote ADH, CRC 766].

    SAHUC (Joseph), Sources historiques et bibliographie de l'arrondissement actuel et de l'ancien diocèse de Saint-Pons-de-Thomières, Montpellier, Delord-Boehm et Martial, 1901 [cote ADH, CRC 765].

    SEMAT (Jospeh), La ville et le pays de Saint-Pons-de-Thomières : essai historique, Saint-Pons, F. Barthès, 1898 [cote AD34, CRC 767].

Pour aller plus loin

Le formulaire de recherche :