21 mars 1761. - J.-B. de Guénet, évêque de Saint-Pons, a convoqué dans une des salles de l'évêché "un grand nombre de personnes de la ville, de tous les états, rang et condition", auxquelles il exprime le vif désir qu'il a de chercher les moyens d'empêcher la mendicité dans la ville et terre de Saint-Pons, et il demande aux personnes présentes de l'aider dans cette œuvre. À l'unanimité on délibère de créer un établissement dans ce but. Le syndic du Chapitre, qui était présent, déclare être chargé par le Chapitre d'offrir de contribuer à l'œuvre, par le versement mensuel  d'une somme de trente-six livres, "tant et sy longtemps néanmoins qu'ils le jugeront à propos". L'évêque prend l'engagement de fournir pareille somme. Pour donner plus de consistance à la société qui vient de se créer, on délibère qu'il y a lieu de faire un règlement et de constituer un bureau, opérations auxquelles il est immédiatement procédé.

1. Le bureau sera composé de l'Évêque ou de son Grand-Vicaire, du Doyen et du Syndic du Chapitre, du Curé et du Maire de Saint-Pons, du premier Consul, du Viguier, du Maître-particulier des Eaux et Forêts, du Procureur Juridictionnel et de six autres membres. Il n'y aura aucune distinction entre les membres du bureau, même dans les signatures, l'évêque renonçant lui-même à exercer aucune des prérogatives que lui confère la présidence de ces sortes d'assemblées.

2. Il est nommé un trésorier des aumônes.

3. Deux membres passeront dans toutes les maisons de la ville pour s'assurer du nombre des personnes qui veulent participer à cette œuvre de charité.

4. Quatre membres seront désignés pour faire la collecte des sommes pour lesquelles chacun aura bien voulu se cotiser.

5. Deux membres sont chargés de faire la visite des pauvres de la ville qui ont besoin d'être secourus et d'examiner dans quelles mesures ils doivent l'être. Deux autres devront voir les malades des hameaux.

6. Les assemblées se tiendront au palais épiscopal, chaque dimanche, à l'issue des vêpres.

7. La distribution de pain qui se faisait d'habitude depuis le premier janvier jusqu'au 30 juin, sera à l'avenir répartie entre tous les dimanches de l'année, en veillant toutefois à ce que les distributions soient plus abondantes l'hiver que l'été.

"Au moyen de quoy, le bureau établi et les aumônes ayant commencé, messieurs les consuls sont priés de faire publier deffenses à qui que ce soit de mandier, sous peine de prison, et aux pères et mères de laisser mandier leurs enfants, à peine d'en répondre sous les mêmes peines, comme aussy de défendre aux particuliers de donner aux mendiants, sous peine d'amande qui sera prononcée à l'hôtel de ville. Et à l'égard du mandiant passant, M. le trésorier est prié de leur donner 5 sols une fois seulement, et MM. les consuls sont priés de les faire sortir de la ville, sous peine de prison."

13 avril 1762. - Monseigneur l'évêque rend compte des opérations de l'année 1761. L'œuvre a parfaitement réussi . Il est procédé au remplacement de quatre administrateurs, morts ou infirmes; sont nommés MM. de Michelet, chanoine, de Michelet, de Barre fils, Estève, Boudet fils, et Deffieux. La recette a été, en 1761, de 2,776 livres, 9 sols et 8 deniers ; et la dépense de 2 277 livres, 17 sols et  40 deniers.

 25 avril 1762. - On vérifie les distributions de pain qui ont été faites : il y aurait lieu de faire des distributions de chemise "pour permettre aux pauvres d'aller travailler au païs bas, pendant cet été."

20 juin 1762. - Afferme d'une maison pour loger une famille indigente.

2 avril  1768. - Escorbiac, trésorier, demande à se retirer, en raison de ses infirmités ; "le bureau le prie de rester encore et le décharge du soin de distribuer l'aumône aux passants, ce qui est d'un fort grand détail, ce que fera à l'avenir M. Constans, deuxième consul".

15 avril 1764. - Les recettes se sont élevées, l'année précédente, à la somme de 3 498 livres, 12 sols, 8 deniers, et les dépenses à celle de 2 704 livres, 3 sols et 2 deniers.

 1766. - M. Roques est trésorier, en remplacement de M. Escorbiac qui a dû se retirer en raison de ses infirmités.

5 avril 1767. - M. Mas est trésorier du bureau, On augmente de trois le nombre des administrateurs.

8 mai1767. - On distribue une livre de pain blanc à chaque passant.

Toutes les autres délibérations contenues dans le registre concernent uniquement la vérification des distributions de pain, huile et sel faites aux pauvres. La dernière délibération est du 11 décembre 1772.

En fin du registre, "nom des personnes auxquelles le bureau a jugé utile de distribuer habits, linges ou couvertures, 1763" et en tête bêche, "compte par doit et avoir de MM. Bouisset et Jean-Louis Galinier, maîtres boulangers de Saint-Pons.