Le tampon à l'encre bleue du photographe, Verhasselt, lisible au dos de certains tirages, indique la mention suivante : "rue St-Denis, Montpellier".
Concernant le carrossier Paul Viguier, l'en-tête des factures vierges de l'entreprise (34 Fi 54) mentionne les données suivantes : "Viguier et Cie - successeurs. Société à responsabilité limitée au capital de 100 000 francs. Maison fondée en 1810 par M. Paul Viguier ; Jules Viguier, 1878 ; Viguier Frères, 1895 ; Viguier Frères et Cie, 1906 ;...
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Le tampon à l'encre bleue du photographe, Verhasselt, lisible au dos de certains tirages, indique la mention suivante : "rue St-Denis, Montpellier".
Concernant le carrossier Paul Viguier, l'en-tête des factures vierges de l'entreprise (34 Fi 54) mentionne les données suivantes : "Viguier et Cie - successeurs. Société à responsabilité limitée au capital de 100 000 francs. Maison fondée en 1810 par M. Paul Viguier ; Jules Viguier, 1878 ; Viguier Frères, 1895 ; Viguier Frères et Cie, 1906 ; Paul Viguier, 1929. Castres 1922 - diplôme d'honneur ; Castres 1923, Hors concours ; Montpellier 1927, diplôme d'honneur. Menuiserie, tolerie, forge, garniture, peinture, réparations et transformations en tous genres, spécialité de tramways. Téleph : 24.65. Chèques postaux : 67-47. Montpellier Registre du commerce 16799b. Répertoire producteur 352 Hérault."
Robert Payet, petit-fils de Paul Viguier, a pu fournir les informations suivantes sur Paul (Gaston) Viguier, né le 30 juin 1874 à Castres et décédé en 1943. Paul Viguier est réserviste lors de la Première Guerre mondiale, et il est appelé le 6 mars 1915 dans le 10e régiment d'artillerie à pied, puis il passe dans le 5e bataillon de la territoriale le 8 mars 1915, où il sert jusqu'à la fin de la guerre. De son mariage avant la guerre avec Marie (Julie) Bez, le 26 novembre 1901, il a deux filles : la mère de Robert Payet, le 1er mars 1918, et la seconde en 1920.
Paul Viguier est carrossier de métier. Il travaille dans une entreprise familiale créée plusieurs générations auparavant, en 1810 à Castres (Tarn), dans le domaine du charronnage. Avec l'avènement de l'automobile, elle se tourne vers la carrosserie. L'acitivité de l'entreprise consiste à recevoir le châssis et le moteur et à sortir des véhicules finis, dont le client choisit le modèle sur un catalogue de grvures. Dans les années 1905-1910, trois frères, associés, la dirigent : Paul, l'aîné, Jules et Joseph. Ils ouvrent une succursale au centre de Montpellier, au 1 rue du Commerce, "Montpellier Automobile", dans un local aujourd'hui détruit. Les trois frères font alors des aller-retour entre les deux entreprises de Castres et de Montpellier, et Jules meurt des suites d'une congestion pulmonaire contractée lors de l'un de ces voyages. Joseph, rejeté par sa famille suite à son divorce, part en Amérique, et Paul seul avec les entreprises, prend un associé investisseur.
L'usine comprend alors une quarantaine d'employés, parmi eux, notamment M. Jean Riols, de Villeneuve-lès-Maguelone, M. Edouard Boudou et son frère, habitant rue Saint-Cléophas. Elle se trouve toujours à Montpellier, mais elle a déménagé pour avoir davantage d'espace au 24 rue Ernest Michel, une impasse comportant plusieurs maisons et locaux professionnels, auparavant appelée 32 chemin Saint-Martin-de-Prunet. Au fond des bâtiments se trouvait une forge, nécessaire à l'activité de carrossier, ainsi que d'autres artisanats pour les différentes étapes du travail (bois, cuir).
Parmi les entreprises contemporaines de l'entreprise Viguier, qui ont pu travailler avec Paul Viguier se trouvent : la Menuiserie Ramel (impasse puis rue Ramel), la Tonnellerie Albe (rue Meyrueis).
La carrosserie Viguier partage un grand bâtiment double avec l'entreprise Galtier, fabriquant de rails pour les chemins de fer, devenue ensuite les "Cars Galtiers", et aujourd'hui les "Autocars du Languedoc". Ce local était auparavant celui des entreprises Rey et Trembley, "Ateliers du Midi, qui ont travaillé au 19e siècle à l'installation des lignes de chemin de fer.
En 1939, l'entreprise de Paul Viguier est réquisitionnée par l'armée. Pendant l'Occupation, elle fait des sandales à semelles de bois. Après la mort de Paul Viguier en 1942, l'entreprise périclite : pendant la débâcle les Allemands ont emporté tous les pneux, et aucune de ses deux filles n'a repris la succession. Elles ont vendus les locaux dans le milieu des années 1990.