Les archives anciennes des archives départementales de l'Hérault rassemblent des fonds de cours et d'administrations dont le ressort, pour certaines, dépassait très largement le cadre du département actuel. Il est nécessaire de donner ici quelques éléments de géographie historique du Languedoc.
La province de Languedoc, formée de domaines des anciens seigneurs, fut réunie à la Couronne de France, d'abord en 1229, pour une partie du Bas-Languedoc, et, en 1271, pour le reste du Languedoc, sous...
...Les archives anciennes des archives départementales de l'Hérault rassemblent des fonds de cours et d'administrations dont le ressort, pour certaines, dépassait très largement le cadre du département actuel. Il est nécessaire de donner ici quelques éléments de géographie historique du Languedoc.
La province de Languedoc, formée de domaines des anciens seigneurs, fut réunie à la Couronne de France, d'abord en 1229, pour une partie du Bas-Languedoc, et, en 1271, pour le reste du Languedoc, sous Philippe le Hardi. Son nom latinisé, Occitania, lui fut donné à cause de son langage, les habitants de la partie méridionale du Royaume, à la droite du Rhône ou en deçà de la Loire, disant oc au lieu de oui.
Le Languedoc reçut ses limites de Louis XI en 1469. Il suivit depuis, à diverses époques, et suivant certaines circonstances, des variations qui n'apportèrent aucun changement notable dans son étendue. Il était borné au nord par la Guienne, l'Auvergne et le Lyonnais, au levant par le Rhône, au midi par la Méditerranée et les Pyrénées, et au couchant par la Garonne. Divisé en deux Généralités, celle de Toulouse et celle de Montpellier, chefs-lieux du Haut et Bas-Languedoc, il formait un des 57 gouvernements de la France.
Cette province comprenait 24 diocèses ou parties de diocèses, à savoir : 12 diocèses ou parties de diocèses dans le Haut-Languedoc : Albi, Alet, Carcassonne, Castres, Comminges (en partie), Lavaur, Limoux, Mirepoix, Montauban (en partie), Rieux, Saint-Papoul, Toulouse, divisés en 1130 paroisses ; et 12 diocèses dans le Bas-Languedoc et le pays des Cévennes : Agde, Alais, Béziers, Le Puy, Lodève, Mende, Montpellier, Narbonne, Nimes, Saint-Pons, Uzès, Viviers, ayant ensemble 1582 paroisses (ces nombres, pris dans le dernier siècle, ont souvent varié ).
Il faut observer que les diocèses n'étaient pas seulement des juridictions ecclésiastiques, mais qu'ils formaient aussi des divisions civiles et administratives, différentes quelquefois des divisions ecclésiastiques. Ainsi, le diocèse de Limoux, qui n'était pas une juridiction ecclésiastique, dépendait, pour le spirituel, du diocèse de Narbonne. Les diocèses de Comminges et de Montauban n'entraient, le premier, que pour 11 paroisses, et, le second, pour 41 dans la Généralité de Toulouse. Le diocèse de Comminges avait 12 communautés, et celui de Montauban 62 dans le Languedoc. Les autres paroisses du premier, au nombre de 542, se trouvaient dans la Généralité d'Auch, en Gascogne ; et une partie des paroisses du second, au nombre de 85, était placée dans la Généralité de Montauban, en Quercy. Le diocèse de Rieux n'avait, pour le temporel, que 60 paroisses en Languedoc, dont 18, pour le spirituel, du diocèse de Couserans, et 1 de celui de Pamiers ; le reste était en Gascogne ou dans le pays de Foix. Le Vivarais, bien que ne formant qu'un seul diocèse ecclésiastique, était composé de deux juridictions diocésaines civiles qu'on appelait le Haut et le Bas-Vivarais. Enfin, Le Gévaudan était désigné sous le nom de diocèse de Mende, Le Vélay sous celui de diocèse Du Puy, et Le Vélay, Le Vivarais et le Gévaudan étaient compris sous le nom commun de Cévennes.
Nous nous servons indifféremment du mot paroisse et de celui de communauté, parce qu'ils sont presque toujours employés comme synonymes l'un de l'autre avant 1790, et de commune aujourd'hui. Toutefois, on verra bientôt que le nombre des communautés était supérieur à celui des paroisses proprement dites.
Le Languedoc comprenait trois grandes sénéchaussées : 1° Toulouse, 2° Carcassonne, 3° Beaucaire et Nimes, lesquelles étaient divisées en jugeries, judicatures ou vigueries. À la Sénéchaussée de Toulouse répondaient les diocèses de Toulouse, Lavaur, Rieux, Comminges, Saint-Papoul, Montauban, Albi ; à la Sénéchaussée de Carcassonne répondaient les diocèses de Carcassonne, Narbonne, Béziers, Lodève, Agde, Saint-Pons, Mirepoix, Castres, Alet, Limoux ; à la Sénéchaussée de Beaucaire et Nîmes, répondaient les diocèses de Nîmes, Montpellier, Alais, Uzès, Le Puy, Mende, Viviers.
Ces trois anciennes sénéchaussées, dont les noms et les limites ont également varié, composaient la municipalité provinciale dont les 24 municipalités diocésaines comprenaient 2784 municipalités locales ou communautés. Elles furent démembrées en 1552, et portées, par le roi Henri II, au nombre de huit, dont les chefs-lieux furent Toulouse, Castelnaudary, Carcassonne, Limoux, Béziers, Nimes, Montpellier, Le Puy.
L'administration du Languedoc était confiée à un intendant, principal représentant du roi. Les États de Languedoc étaient l'émanation de la province.
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