La famille Vigié, résidant au Frouzet (Saint-Martin-de-Londres) au XVIIe siècle, est originaire de Saint-Guilhem-le-Désert.

La première génération de la famille pour laquelle des archives ont été conservées est constituée par le couple Jacques Vigié [I] et Anne Roubieu, son épouse, résidant au Frouzet. Jacques Vigié est le fils de Guillaume Vigié, originaire de Saint-Guilhem-le-Désert ; le couple a pour fils Guillaume Vigié, né en 1638.

Guillaume Vigié (1638-1709) [II] est l'un des principaux habitants de la localité de Frouzet, qui s'assemblent en 1652 pour demander à l'évêque de Montpellier le droit d'ériger une nouvelle paroisse en ce lieu. Il épouse Marie Bertrande (1642-1691) en 1662. Celle-ci apporte dans le patrimoine familial le moulin dit de Bertrand (ou de Campmal), situé dans la communauté de Causse-de-la-Selle. Le couple donne naissance à trois fils, Guillaume Vigié (1670-1738) [III. A], Joseph Guillaume Vigié (décédé en 1769) [III. B], curé, et Antoine Vigié (1675-1773) [III. C], ainsi qu'à deux filles, Marguerite et Anne Vigié. Guillaume Vigié décède le 10 juillet 1709.

Guillaume Vigié (1670-1738) [III. A], auteur de la branche aînée, épouse Marie Bougette. Il est chargé d'expertiser et délimiter par bornage, le taillable de la communauté. Il épouse Marie Bougette et a au moins un fils, Jean Laurens Vigié [IV. A], notaire royal de Saint-Martin-de-Londres en 1771.

Son frère cadet, Joseph Guillaume Vigié (décédé en 1769) [III. B], est curé de Clapiers en 1709, puis du Fraget à son décès en 1769.

Le dernier frère, Antoine Vigié (1675-1773) [III. C], auteur de la branche cadette, devait initialement épouser Gracie Caizergues en 1700, mais le mariage est finalement annulé, et il épouse alors Jeanne Bougette en 1702. Antoine Vigié est collecteur de la taille pour la communauté de Saint-Martin-de-Londres de 1711 à 1751. Le couple a au moins trois garçons, Fulcrand Guillaume I Vigié (1706-1796) [IV. C1], Guillaume Vigié et Denis Vigié, et deux filles, Marie Anne Vigié [IV. C2], qui épouse Louis Antoine Causse en 1737, et Jeanne Vigié (qui épouse Louis Jean en 1741). Antoine Vigié décède en 1773.

Fulcrand Guillaume I Vigié (1706-1796) [IV. C1] naît le 2 janvier 1706. Il doit annuler un premier projet de mariage avec Marguerite Bécat en 1742, puis épouse Antoinette Azéma (1713-1793) l'année suivante. Le couple a pour enfants Fulcrand Pierre Vigié (1743-1807) [V. C1], François Vigié (1749-1813) [V. C2], Joseph-Antoine Vigié [V. C3] et Marie-Antoinette Vigié (1746-1801) [V. C4]. Fulcrand Guillaume I Vigié assume la charge de collecteur de la levée des tailles du lieu de Saint-Martin-de-Londres et Frouzet. Parmi son patrimoine foncier figure un moulin à Brissac, le domaine dit de Cayla (ou Caylar). Par son mariage, le couple y ajoute des possessions à Saint-Gély-du-Fesc. Une procédure permet également au couple de recueillir le domaine dit d'Uglas, également situé près de Saint-Martin-de-Londres. Fulcrand Guillaume I Vigié meurt le 29 août 1796.

Fulcrand Pierre Vigié (1743-1807) [V. C1] naît en 1743 et épouse en 1785 sa cousine Marie Anne Vigié (17..-1823), fille de Denis Vigié, frère de Fulcrand Guillaume I Vigié. Le couple a au moins trois garçons, Fulcrand Guillaume II Vigié (1788-1868), Joseph Hippolyte Vigié, Jean Augustin Fulcrand Vigié, et une fille, Anne Louise Joséphine Vigié. Grâce à une procédure liée à la succession de la famille Causse, il adjoint au domaine familial des biens de la paroisse de Frouzet. Fulcrand Pierre Vigié décède le 1er octobre 1807, tandis que son épouse meurt le 22 mars 1823.

François Vigié (1749-1813) [V. C2], frère cadet de Fulcrand Pierre Vigié, naît en 1749. Il épouse Elisabeth Chabrier en 1781. Dix ans plus tard, une procédure indique qu'il a quitté seul le port de Marseille pour s'expatrier en Amérique, où il meurt au mois d'octobre 1813. Joseph-Antoine Vigié [V. C3], second frère de Fulcrand Pierre Vigié, épouse Marie Bruguière en 1781. Marie-Antoinette Vigié (1746-1801) [V. C4], dernière soeur de la fratrie, épouse Joseph François Rouairolin en 1766. Elle décède le 8 novembre 1801.

Fulcrand Guillaume II Vigié (1788-1868) [VI. C], fils de Fulcrand Pierre Vigié, naît le 11 février 1788. Il est maire de Saint-Martin-de-Londres de 1830 à 1839. Fulcrand Guillaume II Vigié épouse Françoise Henriette Roux (née en 1799), fille de Maître Jean-Henry Roux, notaire de Saint-Martin-de-Londres. Ils ont au moins trois filles, Anne Bathilde Fidala Vigié (née en 1819), Marguerite Joséphine Pulchénie Vigié (née en 1820), Magdeleine Joséphine Mathilde Vigié (1822-1905) [VII. C1], et un garçon, Jean-Jacques Fulcrand Pierre (dit Fernand) Vigié (1826-1873) [VII. C2]. Françoise Henriette Roux meurt le 30 mai 1859, tandis que Fulcrand Guillaume II Vigié décède le 25 mars 1868.

Magdeleine Josephine Mathilde Vigié (1822-1905) [VII. C1] naît le 8 août 1822 et meurt le 29 mars 1905. C'est une importante propriétaire foncière à Saint-Martin-de-Londres et dans les environs.

Jean-Jacques Fulcrand Pierre (dit Fernand) Vigié (1826-1873) [VII. C2] naît le 29 avril 1826 à Saint-Martin-de-Londres. Il épouse, le 17 septembre 1855 à Ganges, Marie Augustine Joséphine Agathe Bourgade, née le 20 avril 1834 à Brissac. Le couple a deux filles, Marie Louise Joséphine Henriette Vigié (1856-1881), Marie Mathilde Magdeleine Vigié (1862-1871), et un fils Fulcrand Henri Charles Marie Vigié (1858-19..) [VIII. C]. Jean-Jacques Fulcrand Pierre (dit Fernand) Vigié décède le 6 septembre 1873 à Saint-Martin-de-Londres, tandis que son épouse décède le 17 mai 1922 à Montpellier.

Fulcrand Henri Charles Marie Vigié (1858-19..) [VIII. C], qui adopte le patronyme Vigié du Cayla, naît le 4 août 1858 à Montpellier. Il épouse à Béziers le 24 septembre 1883 Antoinette Marie Augustine Fraisse, elle-même née le 10 septembre 1863 à Florensac et décédée le 24 mai 1930 à Montpellier. Le couple a deux filles : Agathe Marie Antoinette Valentine Vigié du Cayla (1895-1969) [IX. C] et Mathilde Marie Madeleine Suzanne Vigié du Cayla (1899-1969).

Agathe Marie Antoinette Valentine Vigié du Cayla (1895-1969) [IX. C] naît le 13 mai 1895 à Montpellier. Elle épouse le 6 juin 1921 à Montpellier Pierre Maurice Marie Joseph Andrieu (1893-1963), lui-même né le 3 mai 1893 à Roujan, fils de Maître Marie Joseph Denis Andrieu, ancien notaire à Agde. Le domaine familial Vigié est désormais important, s'étendant sur plusieurs localités autour de Saint-Martin-de-Londres. Le couple possède également des biens à Bessan et Roujan, provenant de Pierre Andrieu. Lieutenant de réserve, Pierre Andrieu travaille à la Banque de France ; il est à l'origine en 1930 d'une éphémère société coopérative agricole de vente nommée Les Vignerons associés du Midi, dont l'existence cesse un an plus tard. Il est également à l'origine de plusieurs inventions et procédés agricoles dont la commercialisation sera sans suite. Le couple donne naissance à deux fils, Jacques Henri Denis Marie Joseph Andrieu (1922-2009) [X. C1] et Bernard Antoine Marie Auguste Andrieu (1925-2018) [X. C2], puis se sépare assez rapidement dans les années 1920, avant de divorcer en 1947. Valentine Vigié du Cayla partage dès lors son temps entre Montpellier et Saint-Martin-de-Londres, assumant la gestion du domaine à distance. Pierre Andrieu décède le 4 août 1963, tandis que Valentine Vigié du Cayla décède le 2 mai 1969 à Saint-Martin-de-Londres.

Jacques Henri Denis Marie Joseph Andrieu (1922-2009) [X. C1] naît le 26 avril 1922 à Montpellier. Il est requis pour le Service de Travail Obligatoire (STO) dans la Hesse (Allemagne) en 1943 et 1944. Il décède à Montpellier le 18 avril 2009.

Son frère Bernard Antoine Marie Auguste Andrieu (1925-2018) [X. C2] naît le le 26 novembre 1925 à Montpellier ; il y décède le 6 novembre 2018.

Le fonds de la famile Vigié du Cayla est structuré en trois parties : archives familiales (173 J 1-36, 61), archives domaniales (273 J 37-59), documents sans lien apparent avec le fonds (273 J 60).

La première partie, Archives familiales, rassemble les archives personnelles et professionnelles de la famille Vigié, sur dix générations, du XVIIe au XXe siècle. Le classement a été réalisé par génération, puis par couple ou par individu.

Tous les dossiers concernant la constitution, puis la gestion du XVIe au XXe siècle de différents domaines situés à Bessan, Brissac, Causse-de-la-Selle, Roujan et Saint-Martin-de-Londres, qui ont appartenu à la famille Vigié, sont réunis dans la seconde partie, Archives domaniales. 

Le fonds intéresse plusieurs domaines de recherche historique et permet l'étude des thématiques suivantes.

L'histoire de la commune de Saint-Martin-de-Londres peut être approfondie grâce à plusieurs dossiers de ce fonds. En 1672, une procédure est engagée par les habitants du Frouzet contre l'abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert à propos des frais d'entretien de leur paroisse. Parmi les pièces justificatives, sont conservées l'ordonnance épiscopale de création de la paroisse en 1657, un mémoire des obligations de chaque partie et des comptes (273 J 2). Mérite également d'être signalé un mémoire concernant le bornage de la communauté du Frouzet au XVIIIe siècle (273 J 3), certains membres de la famille s'étant chargé de la collecte de la taille (273 J 3, 5 et 7). Fulcrand Guillaume II Vigié (1788-1868), qui fut même maire de Saint-Martin-de-Londres au XIXe siècle, a conservé dans ses archives professionnelles une copie du marché pour la construction d'un observatoire servant de signal au sommet du Pic Saint-Loup en 1830, ou encore une requête auprès du préfet concernant l'usurpation du terrain de jeu de ballon de Saint-Martin-de-Londres en 1834 (273 J 14). Enfin en ce qui concerne l'urbanisme, une expropriation en vue de la rectification de la route départementale n° 1 en 1879, ou encore le projet de travaux d'alignement entre le chemin d'Uglas et la sortie du hameau de Frouzet en 1902 sont à noter (273 J 15).

Pour l'histoire notariale, le fonds contient la cession d'office de Maître Marie Joseph Denis Andrieu, notaire d'Agde, en faveur d'Alexandre Louis Emilien Rossignol en 1890 (273 J 18), ainsi qu'une déclaration de la valeur de l'office de notaire royal de Saint-Martin-de-Londres, occupé par Maître Jean Laurens Vigié en 1771 (273 J 6).

Egalement intéressantes pour l'histoire foncière du département, plusieurs copies de compoix sont conservées dans le fonds, en tant que titres de propriété. Datés de 1528 à 1754, ils concernent la paroisse du Frouzet, dans la communauté de Saint-Martin-de-Londres (273 J 49). Enfin, l'histoire de l'économie seigneuriale peut être étudiée par un dossier de gestion concernant le moulin dit de Bertrand, dans la communauté de Causse-la-Selle, qui remonte à 1514 : le dossier comprend des pièces concernant les travaux et la constitution d'un important capital foncier tout autour au XVIIIe siècle, et plusieurs pièces de procédure sur l'utilisation du cours d'eau et des bois environnants (273 J 56).

Pour l'histoire de l'enseignement, plusieurs articles sont à signaler. La scolarité de Pierre Andrieu, époux d'Agathe Vigié, est documentée depuis la faculté des sciences et des lettres de Montpellier jusqu'à l'Ecole libre des Sciences politiques de Paris (Sciences Po) entre 1912 et 1914 (273 J 20). Celle de son fils Jacques concerne quant à elle toute sa scolarité à l'Ecole Saint-François-Régis de Montpellier, du collège au lycée de 1930 à 1939 (273 J 34).

Plusieurs dossiers intéressent aussi la Seconde guerre mondiale ; il s'agit du dossier de Service du Travail Obligatoire, effectué par Jacques Andrieu à Eibelshausen, dans la Hesse : des lettres adressées presque quotidiennement à sa mère racontent dans le détail ses conditions de vie pendant la deuxième moitié de l'année 1943 (173 J 35).

Pour l'histoire locale, parmi les archives familiales figure le récit autobiographique de l'enfance de Louis Célestin Caizergues, capitaine de cuirassiers en retraite, et chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur, composé en 1904 (273 J 16).

Le fonds Vigié du Cayla comporte également de nouvelles données pour l'histoire de l'économie agricole de la région. Les archives domaniales constituent des sources intéressantes à ce sujet. La correspondance quotidienne des différents régisseurs avec la famille Vigié du Cayla détaille les différents travaux et problèmes de l'exploitation tout au long de l'année (273 J 38). Complétée par les comptes quotidiens, hebdomadaires et mensuels, elle offre un tableau relativement complet de la gestion de plusieurs exploitations agricoles de l'Hérault pendant toute la première moitié du XXe siècle (273 J 39, 40, 45 et 47).

Enfin, il est à noter que le dernier article du fonds (273 J 60) comporte des pièces de gestion foncière pour différents domaines et familles, dont le rattachement avec les familles Vigié et Andrieu n'a pu être établi.

Le fonds de la famille Vigié du Cayla constitue donc un fonds de famille particulièrement riche pour qui s'intéresse à l'histoire de Saint-Martin-de-Londres et de ses environs, du XVIe au XXe siècle.