Antonin Louis Thimothée Fédière naît le 20 juin 1885 à Pailhès, fils d'Antoine Fédière, forgeron propriétaire, et de Louise Maury, son épouse. Conscrit de la classe 1905 (matricule n° 728 au recrutement de Béziers), Antonin Fédière effectue de 1906 à 1908 son service militaire en Tunisie au 4e régiment de chasseurs d'Afrique. Nommé brigadier le 12 mai 1907, il participe à la campagne de Tunisie. A son retour à la vie civile, il se passionne pour l'aviation et s'installe en 1909 chez son...
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Antonin Louis Thimothée Fédière naît le 20 juin 1885 à Pailhès, fils d'Antoine Fédière, forgeron propriétaire, et de Louise Maury, son épouse. Conscrit de la classe 1905 (matricule n° 728 au recrutement de Béziers), Antonin Fédière effectue de 1906 à 1908 son service militaire en Tunisie au 4e régiment de chasseurs d'Afrique. Nommé brigadier le 12 mai 1907, il participe à la campagne de Tunisie. A son retour à la vie civile, il se passionne pour l'aviation et s'installe en 1909 chez son oncle qui réside à Arles (Bouches-du-Rhône). Sportif accompli, Antonin Fédière prend également part, avec le dossard n° 610, au Tour de France cycliste des Indépendants Peugeot-Wolber du 7 août au 4 septembre 1910.
Antonin Fédière devient élève pilote et participe à plusieurs exhibitions aériennes. Il obtient le brevet de pilote civil n° 929, passé sur avion Nieuport et délivré par l'Aéroclub de France le 5 juillet 1912 (il réussit son brevet de pilote à la Société d'aviation méridionale - SAM - de Montpellier, sur le terrain d'aviation de Villeneuve-lès-Maguelone). Antonin Fédière est ensuite chef pilote et formateur Nieuport à la SAM. Le 21 juillet 1912, il participe au meeting de Saint-Affrique (Aveyron).
A partir du 25 janvier 1913, il est domicilié au n° 15bis, boulevard Victor à Paris. Toujours réserviste, il est affecté au 3e groupe aéronautique, le 14 mars 1913. Le 17 août, il participe au meeting aérien de Palavas-les-Flots, où il effectue une brillante série de démontrations au cours de la journée organisée en son honneur, terminant même la démonstration par un vol en rase-motte au-dessus de la Méditerranée. Réserviste de la classe 1905, Antonin Fédière est placé en réserve de l'armée active en 1908, et doit effectuer une période d'exercice obligatoire en 1913 à Belfort.
Il prépare pour le début de l'année 1914 un raid entre Montpellier et Paris comprenant une escale technique à Lyon (Rhône) ; il effectue, pour s'entraîner, de longs vols au-dessus de la campagne montpelliéraine, à bord de son Nieuport 50 Hp et va visiter, avec sa fiancée Renée et accompagné de sa mère, le Salon de l'Aviation qui se tient à Paris au Grand-Palais du 5 au 25 décembre 1913. Préparant son long vol, il travaille alors chez Nieuport à Issy-les-Moulineaux, l'école de pilotage se situant à Villacoublay.
A compter du 22 janvier 1914, Antonin Fédière est désormais domicilié chez ses parents à Pailhès (Hérault). Le 16 mars, il dépose une demande de brevet de pilote civil et reçoit son brevet administratif de pilote n° 4 délivré par la préfecture de l'Hérault, en complément de son brevet de l'Aéroclub de France.
En août 1914, il est mobilisé au 3e groupe aéronautique à Versailles-Saint-Cyr, où il est réserviste. En raison de l'avancée des armées allemandes, le Service de formation aéronautique (SFA) de Versailles-Saint-Cyr fait mouvement à Tours, le 4 septembre. C'est là qu'Antonin Fédière apprend à piloter les avions Caudron.
A Tours, il obtient le brevet de pilote militaire n° 604, passé sur Caudron le 30 septembre 1914. Avant d'être affecté à une escadrille de première ligne, il est affecté temporairement à la réserve générale de l'aviation (RGA) du Bourget et le reste jusqu'au 26 mars 1915. Au sein de cette unité, il effectue des vols de convoyage entre le Bourget et les différents terrains où sont déployées les escadrilles engagées au Front. Il s'agit alors de livrer des avions neufs, montés par les constructeurs au Bourget, et préalablement testés en vol par les pilotes de la RGA.
Du 26 mars au 4 juin 1915, Antonin Fédière est affecté à l'escadrille C 51, une unité de corps d'armée chargée d'effectuer des réglages d'artillerie et des reconnaissances sur le Front. L'unité est engagée dans la seconde bataille d'Artois du 9 mai au 18 juin.
Le 4 juin, Antonin Fédière est évacué sur l'hôpital Corbineau de Châlons-sur-Marne, probablement pour maladie. Il y est hospitalisé jusqu'au 7 juin 1915, puis envoyé en convalescence durant tout le mois de juillet. Le 1er août, il retrouve l'escadrille C 51 stationnée à Châlons-sur-Marne avant d'être affecté le 7 août à l'escadrille C 11, alors stationnée au camp d'aviation de Verdun.
Antonin Fédière rejoint sa nouvelle escadrille le 11 août. Au sein de l'unité, il réalise des missions de réglage d'artillerie, de reconnaissance photographique, de mitraillage de tranchées. Le 1er septembre, l'escadrille C 11 s'installe à Ancemont (Meuse).
Le 10 octobre 1915, Antonin Fédière est envoyé en mission d'observation, sur ordre du capitaine Joseph Vuillemin, commandant l'escadrille, alors qu'il est épuisé de fatigue après une mauvaise nuit et les missions des jours précédents. Au retour, son Caudron G 3 capote à l'atterrissage. Antonin Fédière est grièvement blessé et évacué sur l'ambulance 9/6 du Petit-Monthairon, au Nord d'Ancemont (Meuse), où il décède le lendemain à 10 heures.
Antonin Fédière est décoré de la Médaille militaire, accompagnée d'une citation à l'ordre de l'armée le 11 octobre 1915, et de la Croix de guerre avec palmes. Il est inhumé dans le cimetière du Petit-Monthairon le 12 octobre 1915 ; sa dépouille est rapatriée au cimetière de Pailhès le 3 avril 1921.