François Louis Frédéric Emile Larnac naît à Uzès (Gard) le 19 novembre 1801 et décède le 12 mai 1884. Issu d'une vieille famille protestante nîmoise, il est le fils de François Larnac (Nîmes 1760 - Uzès 1840), poète et dramaturge, et de Jeanne Verdier, originaire d'Uzès. Il épouse en 1826 Françoise Anne Anaïs Larguier (née en 1808) dont il a trois enfants, Louis Emile Philippe (1830-1867), Emile Julien (1832-1896) et Elise.

Après des études de droit, Emile Larnac entre dans la magistrature ; il est d'abord nommé juge auditeur à Uzès (Gard) le 18 mai 1828, puis substitut du procureur à Nîmes le 16 octobre 1830, substitut du procureur général le 22 décembre 1835 et enfin conseiller le 19 septembre 1839. Le 28 janvier 1855, Emile Larnac est nommé juge d'instruction à Versailles, puis juge le 28 février 1855. Il est admis à faire valoir ses droits à la retraite le 26 février 1859.

Chevalier de la Légion d'honneur le 18 janvier 1853, Emile Larnac s'investit également, en devenant conseiller municipal, dans les municipalités de Marsillargues (Hérault) et Aimargues (Gard), où il possède des domaines : domaine de Marsillargues et domaine de Praviel, anciennement nommé le Petit Teilhan (Aimargues, Gard ; domaine acheté en 1837). A Marsillargues, il est ainsi conseiller municipal de 1837 à 1874, et est nommé commissaire répartiteur des contributions directes en 1838 et 1846. Il est également membre du consistoire de cette ville.

Emile Larnac s'implique dans le réaménagement de ses domaines afin de mieux gérer sa production de vin, dont il contrôle étroitement la commercialisation dans plusieurs villes de France (Versailles, Paris, Béziers, Toulon...).

Louis Emile Philippe Larnac naît à Nîmes le 19 octobre 1830. Après des études primaires et secondaires dans sa ville natale, il obtient son doctorat de droit à Paris le 29 mars 1855 et embrasse la carrière d'avocat en 1857. Il exerce sa profession à la Cour de cassation et au Conseil d'Etat. Passionné d'histoire et de littérature, ami d'Augustin Thierry, il entre en 1860 à la Société de l'Histoire de France. Philippe Larnac meurt à Paris le 7 novembre 1867.

Emile Julien Larnac naît à Nîmes le 1er décembre 1832. Il épouse Elisabeth de Ville dont il a une fille, Alice. Cette dernière épousera Frédéric Guillerme et donnera naissance à quatre filles dont la dernière, Antoinette (1895-1989), plus connue sous le nom de "Fanfonne", sera une ambassadrice de la "nation gardianne". Julien Larnac décède le 5 janvier 1896. A l'instar de Philippe, son frère aîné, il suit les cours de l'école protestante d'enseignement mutuel de Nîmes, poursuit ses études au collège et au lycée de cette même ville avant de continuer son cursus universitaire à la faculté de droit de Paris. Avocat au barreau de Paris, il succède en 1867 à son frère Philippe dans ses fonctions d'avocat à la Cour de cassation et au Conseil d'Etat. Avocat de la Légion d'honneur, il en est décoré chevalier le 8 février 1878.

Le fonds Emile Larnac est essentiellement constitué des archives de François Louis Frédéric Emile Larnac (1801-1884) ; toutefois, quelques archives d'ascendants, collatéraux et descendants y figurent également. Le fonds est structuré en deux grands ensembles : archives familiales, concernant les affaires privées de la famille, et archives domaniales, relatives à la gestion des domaines de Marsillargues et de Praviel.

Les archives familiales s'ouvrent sur un groupe épars de documents des XVIIe, XVIIIe et début XIXe siècles qualifiés par Emile Larnac de "papiers de famille", rassemblant diverses pièces, parfois lacunaires et dont certaines sont justificatrices de droits (219 J 29). D'autres articles permettent l'étude de la succession de François Larguier, beau-père d'Emile Larnac (219 J 1), des fonctions d'Emile Larnac en tant que magistrat à la Cour de Nîmes (219 J 2), conseiller municipal de Marsillargues et Aimargues (219 J 3) et membre du consistoire de Marsillargues (219 J 4). Les archives fiscales et comptables d'Emile Larnac (219 J 5-6 et 22) reflètent particulièrement sa position sociale qui peut être étudiée par ses impôts, sa comptabilité personnelle et domestique (comptes, notes et factures, comprenant notes de restaurants, achat de vêtements, frais de bouche...) et sa comptabilité bancaire. Une autre partie des archives familiales (219 J 7-9, 24-25 et 29) regroupe des notes d'Emile Larnac, de la correspondance privée (dont une part importante de correspondance passive reçue de ses fils Philippe et Julien) et des listes de lecture. Enfin, un groupe d'articles réunit des documents concernant la scolarité de Philippe et Julien Larnac, ainsi que la correspondance de ce dernier (219 J 20-21 et 26).

Les archives domaniales rassemblent quant à elles les dossiers de travaux d'aménagement réalisés sur les domaines d'Emile Larnac (219 J 10), les dossiers relatifs aux translations de propriétés, à l'affermage et à la location de terres et d'outils (219 J 11), ceux concernant l'exploitation agricole et la comptabilité des domaines de Marsillargues et de Praviel (219 J 12-14), la correspondance active des gérants, fermiers employés et entreprises attachés à ces propriétés (219 J 16-19 et 23), ceux concernant la commercialisation du vin produit sur les domaines (219 J 15) et enfin quelques articles concernant les Salins du Conseiller (219 J 28).

Le fonds Larnac permet ainsi d'étudier sur plusieurs décennies le mode de vie d'un notable languedocien du XIXe siècle, propriétaire terrien commercialisant les produits de ses domaines.