Prades-le-Lez est une commune héraultaise située dans la vallée du Lez, au pied du Pic Saint Loup. Appartenant au canton des Matelles, la commune se trouve à quelques kilomètres au nord de Montpellier. Elle est irriguée par plusieurs cours d'eau dont le Lirou et le Lez. Le nom de la commune vient de l'occitan prada, qui signifie "pré".

Les premières mentions archivistiques de Prades-le-Lez remontent au début du IXe siècle : Villa Pratis en 804 dans le cartulaire de l'abbaye de Gellone (cité par Eugène Thomas dans son Dictionnaire topographique de l'Hérault paru en 1865). La dénomination Prades est employée dans ce même cartulaire dès 1115. On trouve également la référence à la Villa Pradis dans le cartulaire de Maguelone en 1185. La parrochia San Jacobi de Pratis est citée dans les textes dès le XIIe siècle (par exemple dans le cartulaire de Maguelone en 1144 et 1185). Toutefois, des vestiges d'une occupation humaine bien plus ancienne ont été mis à jour, dont de nombreux silex taillés datant de 3000 ans avant notre ère, des céramiques, les traces d'un habitat préhistorique, celles d'une villa gallo-romaine au Mas de Prades, ou encore le chemin d'accès au camp romain de Saint-Mathieu.

Rattaché au diocèse de Maguelone puis de Montpellier et à l'archiprêtré d'Assas, le village de Prades se développe autour de l'église Saint-Jacques, édifice roman construit au XIIe siècle. Il est entouré de fortifications datant de la fin du XIIe siècle, dont il subsiste encore quelques traces aujourd'hui (portes Nord et Sud, ancien chemin de ronde, tour d'angle). Au XVIIe siècle, Prades est une cure amovible du diocèse de Montpellier et le chapitre cathédral de Montpellier en est le prieur. Entre le XIIe et le XVIIIe siècle, la seigneurie est acquise successivement par plusieurs familles. Jusqu'en 1209, elle est aux mains de la famille Montmirat de Castries. A cette date, elle est cédée au chapitre cathédral de Maguelone. A la fin du siècle, le marquis de Toiras est seigneur de Prades. Puis à la veille de la Révolution, le seigneur est le marquis de Murles.

Le château fort de Prades est érigé sur le domaine de Restinclières dont on trouve la mention dès le XIIe siècle dans le cartulaire de Maguelone (mansus de Restinclericis qui signifie "lieu ou pousse le lentisque pistachier" ou restincle en occitan). Le domaine est situé au nord de la commune. L'actuel château de Restinclières est construit au XVIIe siècle sur les vestiges du château fort. Au XIIIe siècle, le château est acheté par Raymond Guilhem de Montferrier, vassal de l'évêque de Maguelone. La famille en est propriétaire pendant 200 ans. A la fin du XVIIe siècle, il est occupé par le marquis de Toiras, seigneur de Prades. Il est acquis en 1712 par Dominique de Cambacérès, conseiller à la cour des comptes de Montpellier. On doit à la famille Cambacérès l'aménagement du jardin à la française. Puis le domaine passe aux mains de la famille Montlaur de Murles avant d'être vendu à Samuel Bentham, surintendant de l'arsenal de Portsmouth en 1820. La propriété est exploitée comme domaine viticole au XVIIIe siècle et jusqu'au milieu du XXe siècle, ce malgré les ravages causés par le phylloxéra en 1880. Entre 1956 et 1970, l'arboriculture et la culture de l'olive remplacent celle de la vigne. Restinclières est propriété du Département de l'Hérault depuis 1990 et accueille aujourd'hui la maison départementale de l'environnement.

La commune est dotée d'un conseil municipal depuis 1790 et de maires nommés et élus. En 1889, Prades prend le nom de Prades-le-Lez. Des chantiers concernant les bâtiments communaux, l'adduction d'eau et l'assainissement sont engagés au XIXe siècle avec notamment la construction d'un nouveau pont sur le Lez, la translation et l'agrandissement du cimetière et la construction d'une école (milieu du XIXe siècle) ainsi que la reconstruction et l'agrandissement de l'église à l'emplacement de l'ancien cimetière (1891). La modernisation des équipements du village se prolonge tout au long du XXe siècle, et plus particulièrement à partir des années 1950-1970 (construction d'une nouvelle mairie et d'un foyer rural dans les années 1950...). L'urbanisation et les travaux d'aménagement (voirie, aménagement de places) se poursuivent au XXIe siècle.

La vie économique de la commune a longtemps été essentiellement liée à l'agriculture - notamment la culture céréalière - puis à la viticulture. Des moulins sont également établis sur le Lez dès le XIVe siècle, dont le moulin neuf, cité dans le cartulaire de Maguelone en 1317. Le moulin neuf est exploité par des drapiers lyonnais entre le XIVe et le XVe siècle.

La proximité de la ville de Montpellier a particulièrement influencé le développement de la commune de Prades-le-Lez. La petite commune rurale dont la population oscillait entre 300 et 500 habitants au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle, s'urbanise fortement et connaît un véritable boom démographique à partir des années 1970 : de 704 habitants en 1968, elle passe à 1538 habitants en 1982, puis 3604 habitants en 1990, 4361 habitants en 1999, et 6107 habitants en 2021.

Séries d'archives concernant l'Ancien Régime (Avant 1789)

L'Ancien Régime n'ignore pas les documents statistiques et l'on peut consulter, dans la série C (Administration de la Province de Languedoc) les enquêtes qui présentent souvent un aspect descriptif. La série C réunit les archives des administrations provinciales (intendance, subdélégations, etc.) qui ont régulièrement donné ordre de dresser des tableaux économiques, sociaux et administratifs de la province de Languedoc.

La série G (archives du clergé séculier) peut apporter d'utiles renseignements sur la vie de la paroisse notamment par le biais des visites pastorales (les procès-verbaux de l'inspection d'une paroisse par l'évêque ou un archiprêtre renseignent sur l'état des lieux et les objets du culte, mais aussi sur le nombre d'habitants des communautés et la situation générale).

Il est aussi possible d'obtenir une estimation de la population d'un village ou d'une ville à partir des registres paroissiaux (collection du greffe conservée en sous-série 3 E). Ceux-ci permettent d'étudier de nombreux aspects de la vie : noms de famille, choix des prénoms, domiciles, professions, instruction, choix des parrains et marraines...

Enfin, la justice locale et seigneuriale peut être abordée par la série B qui conserve, entre autres documents, les archives des justices ordinaires (sous-série 10 BP).

Séries d'archives concernant la période révolutionnaire (1790-1800)

Une étude portant sur la période révolutionnaire implique la consultation de la série L notamment celles des municipalités de canton, des comités de surveillance et des sociétés populaires.

En sous-série 1 Q (Domaines nationaux), on pourra identifier les acquéreurs des biens nationaux et on trouvera des listes d'émigrés, de prêtres déportés, de condamnés et de détenus.

Séries d'archives concernant la période moderne (1800-1940)

Pour cette période, il est essentiel de dépouiller les dossiers issus des bureaux exerçant la tutelle préfectorale sur les communes, classés en série O (Administration et comptabilité communale, 1800-1940).

La sous-série 1 O rassemble la comptabilité communale, la sous-série 2 O les travaux de construction et d'entretien sur les équipements communaux (mairie, école, église et presbytère, halles, etc.) et les acquisitions/aliénations des biens communaux, le bornage ; ces dossiers sont pourvus de pièces techniques et de nombreux plans ; ils peuvent compléter les éventuelles lacunes des fonds communaux.

En 3 O on trouvera des renseignements sur les chemins vicinaux et la voirie urbaine.

En 4 O, on peut retrouver l'origine de certains biens donnés ou légués à la commune, à la paroisse, aux établissements hospitaliers et de bienfaisance, aux établissements culturels (musées).

Pour la délimitation géographique, l'érection, la fusion de communes, il faut se reporter à la sous-série 1 M (administration générale) que l'on complétera avec la sous-série 3 P (cadastre) pour l'évolution de la propriété foncière communale (notamment sa répartition, la nature des cultures, les moulins, les maisons).

Pour l'étude de la population, les sous-séries 3 E (Etat civil) et 6 M (Recensement de population) sont incontournables. La sous-série 6 M est essentielle pour le chercheur en histoire locale puisqu'elle regroupe les recensements de population, les statistiques démographiques, les mouvements de population, les archives relatives à l'émigration, l'immigration et aux naturalisations.

La sous-série 1 R (Recrutement de l'armée) contient des listes d'appel des classes et les registres matricules militaires.

L'histoire politique d'une commune peut être abordée par la sous-série 3 M : on trouvera notamment les dossiers des élections municipales.

La série S Travaux publics constitue également une source essentielle en ce qui concerne les ponts, la navigation intérieure, les travaux hydrauliques ou bien les carrières et mines.

Les archives relatives aux établissements scolaires sont quant à elle conservées en série T. On trouvera aussi dans cette série les inspections et les récolements des archives communales ainsi que les monuments historiques et les affaires culturelles.

Enfin, les séries V (Cultes) et X (Assistance et prévoyance sociale) regroupent les fonds des conseils de fabrique et des bureaux de bienfaisance.

Série W concernant l'époque contemporaine (depuis 1940)

Les fonds d'archives des administrations qui ont versé leurs documents postérieurs à 1940 peuvent éclairer l'histoire de la commune au regard de leurs domaines d'activités respectifs.

Iconographie

Les documents figurés comprennent tout aussi bien des cartes et plans, des gravures et dessins anciens, des reproductions photographiques, des collections de cartes postales.

Archives privées

Les archives personnelles, familiales et seigneuriales sont regroupées dans les séries J et E. Les archives d'érudits locaux qui permettent d'éclairer l'histoire de la commune, sont regroupées dans la série F.

Archives notariales

Les Archives départementales conservent également les archives des études notariales. Conservés en sous-série 2 E, ces documents fournissent de précieuses informations sur la vie des habitants. On retrouve également parfois dans ces fonds des archives communales telles que des compoix ou des délibérations consulaires.

Bibliothèque des archives

Les Archives départementales peuvent également conserver des bulletins paroissiaux et des bulletins municipaux de la commune.