La famille Mourgue est originaire au XVIe siècle des villages de Pomérols et Pinet où ses membres sont ménagers. Après les guerres de religion du début du XVIIe siècle, Jean Mourgue s'installe dans les ruines de Mauguio, avec ses 2 fils Jean et Jacques. Toujours mentionnés comme "ménagers", ils achètent une maison. Jean Mourgue père meurt rapidement et Jean Mourgue fils épouse une jeune fille de Marsillargues où il fixe désormais sa résidence.
Une branche de la famille Mourgue, précédemment installée à Marsillargues, y a acquis une certaine aisance. Ses membres, "rentiers de métairie", occupent des charges locales de conseillers politiques, consuls et maires perpétuels. Les Mourgue qui arrivent de Mauguio suivent leurs traces, et l'un d'eux, Jacques Mourgue épouse en 1728 Claudine Mourgue de l'autre branche.
La famille Mourgue est protestante depuis le XVIe siècle et, malgré les mesures royales de plus en plus coercitives au XVIIe siècle contre la Religion prétendue réformée, elle continue de vivre à Marsillargues dans sa foi protestante. Après la Révocation de l'Edit de Nantes (1685), certains de ses membres, tel Fulcrand Mourgue, quittent le royaume de France et s'installent en Angleterre. Les archives relatives aux premières générations de Mourgue à Marsillargues conservent plusieurs actes de décès devant notaire destinés à remplacer l'acte paroissial d'inhumation qu'aurait dû établir le curé. Ces actes attestent d'ailleurs que le prêtre n'a pas voulu célébrer d'enterrement faute de "preuves de catholicité" du défunt.
Le premier membre illustre de la famille Mourgue est sans conteste Jacques Antoine Mourgue (1734-1818), ministre de l'Intérieur, homme politique et physicien. Né à Marsillargues le 2 juin 1734, fils de Jacques Mourgue - précédemment cité -, il émigre dans sa jeunesse en Angleterre où il étudie et fait son apprentissage dans les affaires. Le 30 août 1766, à 32 ans, il épouse à Montpellier Jeanne Vialars (1744-1820), fille d'un négociant d'indiennes, Pierre Vialars, et d'Elisabeth Fesquet, fille d'un armateur de Marseille ruiné par la Révocation de l'Edit de Nantes (1685) et la peste de Marseille (1720). En 1767, il est employé par ses cousins Colombiès et Mourgue, commerçants en tissus, qui tiennent des magasins à Montpellier, Beaucaire, Pézenas et Montagnac. En 1782, associé à son cousin Colombiès, il commandite l'entreprise Boulabert et Garimond qui, poussée par ses succès méridionaux, se voit confier la construction du nouveau port de Cherbourg, dans la Manche. En 1782, une "Compagnie des Entreprises de Cherbourg" est fondée. C'est Jacques Antoine Mourgue qui en a la responsabilité à Montpellier, mais comme "la chaleur du Languedoc l'incommode", il prend peu de temps après la direction du bureau parisien de cette société. Il réside désormais à Paris avec sa famille et fait de fréquents voyages à Cherbourg. C'est lors des travaux du port militaire de Cherbourg que Jacques Antoine Mourgue se lie d'amitié avec le commandant de place Charles François Dumouriez (futur général) qui, en tant que "Lieutenant du Roi" contrôle les travaux du port pour l'Etat.
En 1792, Jacques Antoine Mourgue est présenté à Louis XVI par le général Dumouriez, devenu ministre des Affaires Etrangères. Le 13 juin 1792, Jacques Antoine Mourgue est nommé ministre de l'Intérieur par le roi de France en remplacement de Jean-Marie Roland ; 5 jours plus tard, il démissionne de ses fonctions.
Le contexte politique des années 1791-1792 est alors assez complexe. L'Assemblée législative, élue à la suite de la fuite de Varennes en 1791, est divisée en deux blocs : à droite, les Feuillants, décidés à défendre le Roi contre le peuple et, à gauche, les Jacobins, républicains menés par les Girondins. Ce sont les députés girondins qui font prendre des mesures contre les Emigrés (le décret du 9 novembre 1791 enjoint aux Emigrés de rentrer en France ; à défaut, ils sont déclarés suspects de conjuration) et contre les prêtres (le décret du 29 novembre 1791 ordonne aux prêtres réfractaires de prêter le serment à la Constitution civile du clergé). Le ministère est alors "feuillant" avec Claude Antoine de Valdec de Lessart au ministère des Affaires Etrangères. Le roi oppose son veto à ces deux décrets et les Girondins, en représailles, mettent en accusation le ministre Valdec de Lessart. Le roi, prenant peur, constitue un ministère girondin et nomme Jean-Marie Roland au ministère de l'Intérieur. Le général Dumouriez entre dans le gouvernement comme ministre des Affaires Etrangères le 15 mars 1792 en se targuant de pouvoir établir un équilibre entre la cour et la Gironde.
Ce ministère girondin pousse le roi à déclarer la guerre à l'Autriche le 20 avril 1792. Mais la guerre commence difficilement par des revers en Belgique (28 avril 1792) ; on craint alors une invasion. La reine dévoile les plans de guerre français à l'Autriche. Les Girondins, en représailles, font voter 2 décrets : décret du 27 mai 1792 condamnant les ecclésiastiques non assermentés à la déportation et décret du 8 juin 1792 relatif à la formation d'un camp de 20 000 gardes nationaux aux portes de Paris pour maintenir l'ordre dans la capitale. Le roi oppose à nouveau son veto. Jean-Marie Roland, qui avait protesté par une lettre insolente, est renvoyé le 13 juin 1792. Le général Dumouriez, resté ministre, propose au roi son ami Jacques Antoine Mourgue pour remplacer Jean-Marie Roland au ministère de l'Intérieur.
Le général Dumouriez, dans ses mémoires, rapporte cette nomination en ces termes : "Dumouriez monta le matin (du 12 juin) au château, et proposa au roi pour ministre de l'Intérieur, à la place de Roland, Mourgue, de Montpellier, protestant, bon citoyen plein d'esprit et de connaissances, qui avait travaillé à un cadastre de la France, qui était de plusieurs académies, et qui avait de très bons mémoires bien constitutionnels sur la Révolution. Il avait été du club de 1789, et, depuis, de celui des Feuillants : il s'en était retiré. Il avait une grande droiture, un travail facile, et un caractère ferme : il fut agréé".
Le général Dumouriez et Jacques Antoine Mourgue espèrent obtenir du roi la sanction des 2 décrets du 27 mai et 8 juin 1792 mais le Roi refuse. Jacques Antoine Mourgue donne sa démission au roi le 16 juin ; celle-ci est acceptée le 18 juin 1792. Un nouveau ministère feuillant est constitué.
Jacques Antoine Mourgue - qui soutient les idées girondines - doit quitter Paris et s'installe alors au Vigan, dans le Gard, où il réside jusqu'à la chute de Robespierre. En 1795, il regagne Paris et vit l'été dans sa propriété de "La Cossonnerie" qu'il a acheté à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans le canton de Montlhéry. Il s'éloigne désormais des affaires politiques - nommé préfet de l'Escaut en l'an VIII, il décline l'offre - et ne s'occupe plus que de recherches, de bonnes oeuvres et de travaux philanthropiques. Jacques Antoine Mourgue est membre de sociétés savantes à Montpellier (il est même directeur de la Société royale des sciences en 1784), à Nîmes, à Lyon, à Paris, à Berne, à Erfurt...
Sa fortune est compromise par la dévaluation des assignats et les difficultés financières de son fils Jean Scipion Anne Mourgue. Jacques Antoine Mourgue vit modestement en s'adonnant à des études économiques et sociales. Ses ouvrages obtiennent un certain succès auprès des spécialistes.
On lui confie des fonctions officielles : il est, dès sa formation, membre du Conseil général d'administration des hôpitaux de Paris (an IX) et membre du Conseil d'administration du Mont-de-Piété de Paris (an XII).
En 1811, Jacques Antoine Mourgue vend le domaine de Montredon (ou Mas Mourgue) à Marsillargues qu'il avait en partie acquis en 1784. En 1814, Louis XVIII le nomme chevalier de la Légion d'Honneur pour son oeuvre auprès des malades des Hôpitaux de Paris.
Jacques Antoine Mourgue meurt d'une "paralysie de vessie" le 14 janvier 1818, à 84 ans. Le duc de La Rochefoucauld-Liancourt, son collègue au Conseil général d'administration des hôpitaux de Paris, prononce son oraison funèbre.
Jacques Antoine Mourgue et Jeanne Vialars ont eu 4 enfants : Jean Scipion Anne Mourgue (1772-1860) ; Pierre Eugène Marie Mourgue (1777-1800) ; Jeanne Eglé Fulcrande Catherine Mourgue (1778-1855), qui épouse Philippe Panon Desbassayns, comte de Richemont en 1799 ; Jules Henry Elisabeth Mourgue (1780-1844).
Jean Scipion Anne Mourgue (1772-1860), fils aîné de Jacques Antoine Mourgue, est la deuxième personnalité notable de la famille. Il naît à Montpellier le 21 février 1772 et réalise une partie de ses études en Angleterre. En juin 1792, Jacques Antoine Mourgue, en donnant sa démission au Roi de ministre de l'Intérieur, obtient que son fils soit nommé secrétaire à la Légation française de Londres dont monsieur de Chauvelin est ambassadeur. Les négociations avec l'Angleterre sont difficiles et les rapports entre les deux nations tendus : Chauvelin est rappelé. Jean Scipion Anne Mourgue est alors chargé de poursuivre les négociations avec le premier ministre anglais, William Pitt, au sujet de la libération des échanges entre les deux pays. La France conserve cependant une représentation à Londres sous les ordres d'Hugues Bernard Maret (futur duc de Bassano) qui nomme Jean Scipion Anne Mourgue premier secrétaire de légation, puis lui ordonne de rester à Londres comme agent secret. Le 1er février 1793, la France déclare la guerre à l'Angleterre. Jean Scipion Anne Mourgue reçoit une lettre comminatoire du gouvernement anglais l'invitant à quitter le royaume dans les 7 jours. De retour à Paris, Jean Scipion Anne Mourgue est nommé commis principal au ministère des Affaires Etrangères (poste qu'il occupe du 1er juin au 3 octobre 1793).
Le décret du 17 septembre 1793 relatif aux "gens suspects" (les Girondins et leurs amis essentiellement) le force à quitter Paris. Il échappe à la conscription et se réfugie avec son père au Vigan, dans le Gard. Jean Scipion Anne Mourgue devient agent des Poudres et Salpêtres (du 5 août 1794 au 29 avril 1795) et se trouve chargé d'exploiter les forêts gardoises pour récolter la potasse contenue dans les cendres de bois.
Jean Scipion Anne Mourgue apprend que ses deux jeunes frères et sa soeur, qui poursuivaient leurs études en Angleterre, sont considérés comme "émigrés". Il n'hésite pas à aller les défendre devant le Comité révolutionnaire et prouve qu'ils sont partis à l'étranger avec un passeport régulier. Il va les chercher à Genève, où ceux-ci attendaient de pouvoir rentrer en France, et les ramène au Vigan.
En 1795, de retour à Paris, il est réintégré dans l'administration comme commis au ministère des Affaires extérieures, poste qu'il occupe du 20 avril au 22 décembre 1795.
Il s'engage ensuite comme simple dragon dans l'armée d'Italie. Il y rencontre un ami de sa famille qui l'emploie comme inspecteur des subsistances (5 février 1797-11 novembre 1797), puis comme adjoint au Commissaire des Guerres (1er décembre 1797-12 avril 1798). C'est à ce titre qu'il participe à l'occupation de Venise. Venise avait été déclarée neutre dès l'entrée des Français en Italie, mais cette neutralité n'est qu'apparente puisque les Vénitiens coulent un vaisseau français et en massacrent l'équipage. La ville est occupée, la République vénitienne destituée et le Doge contraint de prêter serment de fidélité au représentant de Bonaparte. Le 17 octobre 1797, le traité de Campo-Formio rend Venise à l'Autriche. Jean Scipion Anne Mourgue doit quitter la cité. Il rejoint alors l'armée d'occupation de Rome et de Naples sous le commandement du général Jacques Mac Donald. La division française d'occupation est constamment harcelée par des soulèvements et abandonne finalement le sud de l'Italie pour rejoindre le gros de l'armée dans le Nord.
Jean Scipion Anne Mourgue reste en arrière après le départ des troupes françaises comme inspecteur principal des finances, et bientôt ministre des Finances de la République romaine. La petite garnison française est obligée de capituler sous la pression des insurgés et d'une escadre anglaise. C'est Jean Scipion Anne Mourgue qui est chargé des négociations. Fait prisonnier, il est ensuite rapatrié par les Anglais (1799).
En 1800, le général Louis Alexandre Berthier, ministre de la Guerre, est chargé d'organiser "l'armée de réserve de Dijon". Il choisit Jean Scipion Anne Mourgue comme inspecteur général des vivres et viandes. Peu à peu, cette armée de réserve passe par petits groupes en Suisse, où elle se reforme sous les ordres de Bonaparte, qui lui fait envahir l'Italie par le Saint-Bernard (15 mai 1800). Jean Scipion Anne Mourgue participe à toute la campagne d'Italie y compris aux combats de Marengo. Après être resté cinq ans en tout en Italie, il y tombe malade et rentre en France.
De retour en France, le ministre de l'Intérieur, Jean Antoine Chaptal - d'origine montpelliéraine -, le nomme Secrétaire général de son ministère (22 novembre 1800-21 mars 1802), puis chef de la Ve division du ministère (22 mars 1802-22 janvier 1804). Jean Scipion Anne Mourgue déplaît à Napoléon Bonaparte, car il a laissé jouer une pièce de théâtre intitulée "Edouard V en Ecosse" qui contient des allusions politiques fâcheuses. Le chef de la Ve division du ministère de l'Intérieur préfère donner lui-même sa démission.
En décembre 1803, il épouse à Paris Elisabeth Fillietaz, fille d'un homme d'affaires internationales genevois, qui possède plusieurs maisons de négoce à Anvers et Lorient, où il est associé à la famille Davillier. Sur son contrat de mariage, il est précisé qu'il possède un domaine à Quadrypse, canton de Bergues, dans le département du Nord, dont il est membre du Conseil Général. Il entre dans la banque de Jean-Charles Davillier, parent de sa femme, mais y reste peu de temps (Jean-Charles Davillier, futur baron d'Empire et Régent de la Banque de France avait épousé la cousine germaine de Gabriel Fillietaz, père d'Elisabeth).
Jean Scipion Anne Mourgue rassemble des capitaux et fonde en 1807 une filature de coton à Rouval-lès-Doullens (Somme), exploitée sous la raison sociale "Mourgue, Vieusseux et compagnie". La filature occupe 800 à 900 personnes et produit 500 à 600 kilos de fil par jour. Mais les revers militaires de l'Empire provoquent une crise financière et les premières mesures du comte d'Artois en arrivant au pouvoir en 1814 sont de rétablir l'importation en France des fils de coton anglais. Les affaires de la filature de Rouval ne repartent qu'entre 1816 et 1822 quand le gouvernement établit des primes d'exportation.
Pendant les Cent Jours, Jean Scipion Anne Mourgue est nommé député de la Somme à la Chambre des Représentants. Il semble manquer d'enthousiasme, puisqu'un journal satirique lui décerne le titre de "Chevalier de l'Ordre de l'Eteignoir" qu'il réserve aux bonapartistes un peu tièdes.
Jusqu'en 1823, la filature de Rouval fonctionne bien, mais, alors qu'il se trouve au chevet de son fils gravement malade, Jean Scipion Anne Mourgue apprend que son usine brûle. Il sollicite des subsides auprès de ses nombreux amis, monte une société par actions (les associés commandités sont les financiers Davillier, Ogier et Hottinguer), et, en moins de trois mois, reconstruit son usine. Pour garnir sa nouvelle usine des derniers perfectionnements techniques - que les Anglais veulent garder secrets-, il n'hésite pas, en 1823, à se rendre lui-même en Angleterre pour faire de l'espionnage économique et industriel. Il se fait passer pour un ouvrier anglais, pénètre dans les usines, achète des indicateurs, prend des croquis qu'il rapporte à Rouval, pour faire réaliser des machines modernes. Il débauche même quelques ouvriers anglais. Son usine devient une filature modèle que l'on vient visiter de la France entière.
Vers 1830, une nouvelle crise économique, bientôt suivie d'une crise politique fait basculer la vie de Jean Scipion Anne Mourgue. Resté attaché aux idées libérales et à la maison d'Orléans, il avait créé dans sa région un véritable réseau social d'amitiés hostile aux Bourbons. Dès le début de la Révolution, il mobilise ce réseau orléaniste et réussit à entraver les mouvements de troupes du général Dalton, qui avait reçu l'ordre de marcher pour dégager Paris. Jean Scipion Anne Mourgue est le premier à porter la cocarde tricolore à Doullens et organise une réjouissance populaire quand le duc d'Orléans est nommé Lieutenant général du Royaume.
Parallèlement, la situation financière de la filature de Rouval est catastrophique ; il faut vendre pour rembourser créanciers et actionnaires. L'usine est adjugée au plus offrant : Louis Bocking, dit Sydenham (1832).
Jean Scipion Anne Mourgue est à peu près ruiné. Fort heureusement, Jean Scipion Anne Mourgue est admis dans la nouvelle administration de Louis-Philippe. En récompense de son attachement aux causes orléanistes, le roi le nomme préfet de la Loire (du 23 septembre 1830 au 14 mai 1831) où il doit y réprimer une "sédition ouvrière". Il occupe ensuite le poste de préfet de la Dordogne (du 14 mai 1831 au 14 juillet 1833), puis de la Haute-Vienne (14 juillet 1833 au 1er juillet 1835). Lors de son entrée officielle à Limoges, il est reçu par un charivari particulièrement violent qui impressionne fortement sa fille Elisabeth, présente avec lui dans la voiture officielle. En 1833, il est promu officier de la Légion d'Honneur.
Frappé de disgrâce en 1835, il est nommé préfet des Hautes-Alpes (du 1er juillet 1835 au 5 juin 1840). Enfin, en 1840, il est affecté à Paris comme receveur percepteur du 9e arrondissement (de 1840 à 1851) et meurt aveugle le 31 juillet 1860 dans sa 89e année, à Paris.
Son épouse, Elisabeth Fillietaz, est décédée à Paris en 1840 ; le couple a eu 6 enfants : Eugène Mourgue (1804-1860), Claire Mourgue (1805-1863), Edmond Mourgue (1807-1901), Amélie Mourgue (1810-1844), Frédéric Mourgue (1812-1885) et Elisabeth (dite Elise) Mourgue (1820-1902).
La troisième personnalité marquante de la famille Mourgue est Edmond Mourgue (1807-1901), deuxième fils de Jean Scipion Anne Mourgue. Après avoir suivi les cours de l'Ecole royale polytechnique en 1827-1829, Edmond Mourgue devient secrétaire général de préfecture auprès de son père. Puis il est nommé auditeur au Conseil d'Etat (1833), attaché à la préfecture de la Seine (1833), attaché au ministère de l'Intérieur (1833-1835), sous-préfet de Saint-Amand-Montrond, dans le Cher (1836-1838), de Neufchâtel-en-Bray, en Seine-Maritime (1838-1840), de Châlon-sur-Saône, en Saône-et-Loire (1840-1841), de Pontoise (1841-1848). Révoqué après la Révolution de février 1848, il crée alors avec son frère Eugène la société "Mourgue frères" (siège social à Paris et à La Havane, à Cuba) dont l'objet est la fourniture de matériels pour la culture et le traitement de la canne à sucre. La société est dissoute en 1868. Edmond Mourgue se consacre par ailleurs au classement des archives de sa famille et réalise un travail titanesque de description et de classement des pièces dans des dossiers uniformisés. Son oeuvre de classement des archives familiales reflète particulièrement bien la pratique administrative des archives au XIXe siècle.