Le 80e régiment d'infanterie (80e RI) dit "Le Brave" est un régiment à double héritage : il reprend les traditions du régiment d'Angoumois et du 5e régiment d'infanterie légère (5e RIL).
Le régiment d'Angoumois, constitué en 1684, participe à de nombreuses campagnes militaires de l'Ancien Régime. Il change plusieurs fois de dénomination au cours de son histoire : il prend en 1791 le nom de 80e RI, puis, en 1794, celui de 80e demi-brigade et en 1796, celui de 80e demi-brigade de ligne, avant d'être dissous en 1803.
Le 5e RIL est créé en 1788 sous le nom de 5e bataillon de chasseurs cantabres. Il change également plusieurs fois d'appellation : en 1791, il prend le nom de 5e bataillon d'infanterie légère ; en 1793, il devient la 5e demi-brigade d'infanterie légère, puis en 1803, le 5e régiment d'infanterie légère. En 1814, l'unité se transforme en régiment d'Angoulême et devient, en 1816, la légion de l'Ariège. En 1820, le régiment est à nouveau nommé 5e RIL, puis prend le nom de 80e régiment d'infanterie de ligne en 1855, et devient en 1882, le 80e RI. Il participe aux campagnes de la Première Guerre mondiale et est décoré de la Croix de Guerre avec trois palmes. En 1935, le régiment est cantonné à la caserne Raffenel à Montigny-lès-Metz (Moselle). Après la campagne de France, il est dissous en juin 1940, puis reformé sous le même nom à l'automne 1944 et rejoint la Première armée française (armée Rhin et Danube) avec la Brigade Légère du Languedoc (BLL) pour participer à la libération de l'Europe.

La BLL est une formation composée de maquisards issus du Gard, de l'Hérault, de l'Aude, du Tarn, de l'Aveyron et de la Lozère qui participent à la libération du Languedoc aux côtés des troupes de l'armée d'Afrique sous le nom de Colonne R3. Elle prend le nom de Brigade Légère du Languedoc le 16 octobre 1944 et intègre alors la Première armée française sous le commandement du colonel Thomas. Mary Churchill, fille de Winston Churchill, devient la marraine de cette armée. La BLL participe à la Libération de l'Alsace et sa valeur combattante est reconnue par les autorités militaires qui la transforment en 80e RI-Maquis au sein de la 4e division marocaine de montagne.
Le 80e RI participe à l'avancée des armées de libération en Allemagne et en Autriche. Il est dissous en 1946 et c'est le 151e RI de Montigny-lès-Metz qui reprend alors, jusqu'à sa propre dissolution en 1997, la tradition du régiment disparu. La marche du 80e RI reprend la devise de l'unité qui est "Petit régiment de France. Le clairon a sonné. Rend au pays en vaillance ce qu'il t'a donné".

L'Amicale des anciens du 80e RI est créée le 5 février 1947 sous l'impulsion du colonel Maurice Cottenet et sous la présidence du capitaine André Marmillot. Auparavant, il existait une amicale régimentaire créée à Montigny-lès-Metz par le lieutenant Vladimir Bylinine qui disparaît au moment de la dissolution du régiment en juin 1940. Chaque année, l'amicale organise une journée à Paris, au cours de laquelle, après une messe du souvenir en l'église Saint-Louis des Invalides, suivie d'une assemblée générale et d'un repas fraternel, a lieu un ravivage de la flamme sous l'Arc de Triomphe. Elle anime également anuellement des pélerinages souvenirs sur les lieux des combats de juin 1940.

Les archives de l'amicale ont fait l'objet de multiples déménagements à partir de 1986, date du décès du président Marpault. Peu d'archives subsistent de la présidence André Marmillot (1947-1979). A partir de 1979, les archives de l'association sont conservées à Fouras (Charente-Maritime), chez Franck Marpault. Au décès de ce dernier en 1986, les archives de l'association sont récupérées par le nouveau président, Raymond Souquières. Les archives sont ensuite transmises, vers 2000, au nouveau président, Pierre Jaudon, dans l'Aisne, qui propose, en 2013, un don aux archives départementales de l'Hérault. Pierre Jaudon décède malheureusement avant le transfert effectif des documents et c'est René Brugié, secrétaire général de l'association, qui finalise le dossier.

Le fonds de l'association de l'Amicale des anciens du 80e RI est structuré en sept parties.

La première partie "Création" (228 J 1) comporte les statuts et modifications de statuts de l'association.

La deuxième partie "Administration" (228 J 2-17), comprend les dossiers des conseils d'administration, des assemblées générales - appelées également journées annuelles - qui se déroulent traditionnellement à Paris au mois de février, ainsi que les adhésions (le fichier des adhérents de 1987 est à signaler car il fait le point sur les adhésions après le changement de présidence de 1986 consécutif au décès de Franck Marpault). Cette partie témoigne également de la vie associative puisque sont conservés plusieurs dossiers relatifs aux activités du président, aux liens entretenus avec d'autres associations d'anciens combattants et plusieurs articles regroupant du matériel associatif (notamment les cachets de l'association et des imprimés types à en-tête).

La troisième partie "Correspondance" (228  J 18-23) réunit la correspondance de l'association structurée en deux ensembles. D'une part, la correspondance active qui concerne les courriers envoyés par l'association aux adhérents ou aux partenaires. D'autre part, la correspondance passive qui regroupe les courriers adressés par les adhérents, fournisseurs ou partenaires au président. Certaines années ont été conservées intégralement à titre de spécimens, de manière à permettre à la fois une appréciation plus exacte du volume réel des échanges épistolaires ainsi que des liens affectifs entretenus au fil des cartes de voeux, cartes postales et échanges de nouvelles.

La quatrième partie "Comptabilité (228 J 24) rassemble des livres de compte et plusieurs pièces financières synthétiques.

La cinquième partie "Activités" (228 J 25-36) concerne les activités de l'association. Sont ainsi conservés les dossiers instruits par l'association pour appuyer des demandes personnelles d'adhérents auprès de différentes institutions. Ces dossiers individuels comportent des informations personnelles sur les adhérents. Les démarches entreprises sont régulièrement accompagnées à minima d'un courrier d'introduction ou d'appui de la part du président de l'association. Cette partie réunit également les dossiers des voyages commémoratifs, organisés sur les lieux de combat de l'unité ainsi qu'un dossier consacré aux festivités. Enfin, plusieurs articles concernent les relations avec les militaires, et particulièrement avec le 151e RI de Montigny-lès-Metz, gardien de la tradition du 80e RI depuis 1946.

La sixième partie "Archives collectées" (228 J 37-41) rassemble des archives données à l'amicale par les adhérents. Bien que cette mission ne figure pas dans les statuts de l'association, la mémoire des combats et des soldats demeure très vive. Plusieurs documents d'archives originaux ont ainsi été collectés, soit pour faire valoir des droits individuels, soit pour illustrer le bulletin de l'association L'Isard, soit à des fins mémorielles exclusivement. Ces documents, très variés, ont donc fait l'objet, compte-tenu de leur intérêt historique, d'une description détaillée. Cette partie réunit ainsi des programmes de manifestations des années 1930 de l'amicale régimentaire dissoute en 1946, ainsi que des photographies de la libération de l'Allemagne et l'Autriche en 1945.

La septième partie "Périodiques et bulletins" (228 J 44-49) regroupe la documentation collectée par l'association et comprend, outre le bulletin de l'amicale L'Isard, plusieurs autres publications plus ponctuelles. Cette partie comprend également des périodiques auxquels l'association est abonnée, notamment des publications d'anciens combattants, tels Rhin et Danube et Journal du combattant (les collections sont néanmoins incomplètes).

Le fonds de l'Amicale des anciens du 80e RI permet ainsi l'étude historique d'une amicale régimentaire sur plusieurs décennies, témoignant de la persistance sur la longue durée d'une camaraderie née au feu en 1940 et en 1944-1945.

Il a été procédé à l'élimination de 4 ml  de doublons et de documents en mauvais état de conservation. Le classement du fonds a nécessité l'élimination de documents en exemplaires multiples (journal de l'association, copies de correspondances invitations, menus, papier à en-tête, programme...), de pièces justificatives de comptabilité (factures), de documentation pour des projets de voyages (propositions d'agences de voyages, brochures, dépliants...), de cassettes VHS généralistes sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et de coupures de presse généralistes.