L'origine de l'étude ne peut être établie avant la nomination en 1676 de Maître Guillaume Pradel : ses lettres de provision d'office de notaire de Montpellier en date du 29 mai 1676 précisent que son prédécesseur est Maître Guillaume Sabatier (les seules minutes conservées de ce dernier datent toutefois de 1656). Ainsi on ne peut savoir si Maître Guillaume Pradel a acquis du bureau des parties casuelles l'office détenu une seule année par Maître Sabatier ou si celui-ci a exercé plus longtemps, peut-être jusqu'en 1676 ; dans ce cas, ses minutes manquent. Le notaire prédécesseur de Maître Guillaume Sabatier est Maître Pierre Sabatier (1613-1656). Faute d'élément biographique, on ne peut expliquer la présence des minutes de Maître Julien Paretz (1597-1615) ; ce dernier et Maître Pierre Sabatier exerçaient simultanément de 1613 à 1615 ; l'office de Maître Paretz a-t-il été supprimé et les minutes acquises ou déposées chez Maître Pierre Sabatier? La présence des minutes de ces notaires dans cette étude est ancienne et mentionnée dans le catalogue des conseillers du roi et des notaires de la ville de Montpellier publié en 1787 (ADH, CRC 1238). Pour la période plus antérieure encore, mais sans qu'on connaisse leurs noms, des notaires des XIVe, XVe et XVIe siècles titulaires de l'office ont probablement leurs minutes confondues dans le fonds du notariat ancien acquis par le clergé (2 E 95).

A partir de 1676, la transmission de l'étude est clairement établie. Les minutes des notaires successivement titulaires sont regroupées sous le titre "Etude pérenne". Toutes les minutes sont conservées sans interruption.

La présence dans ce fonds du registre (2E 61/123) des minutes de 1634 de Maître Jean Fornier II, notaire de Poussan, ne peut être expliquée. Les minutes de ce notaire sont conservées dans le fonds des notaires de Poussan en sous-série 2 E 73.

Lors du versement en 1932, ce fonds contenait deux volumes (2 E 61/124-125) des minutes (1595-1596, 1617-1618) de Maître Antoine Ménard, notaire d'Aigues-vives (diocèse de Nîmes). Ces registres avaient été au pouvoir de Maître Chrestien, notaire d'Aubais, décédé ; une expédition (acte passé devant Michel François Aurès, aussi notaire de Montpellier substituant Maître Claude Devès absent, 24 juillet 1787), insérée dans le minutier de 1717-1718 en explique le dépôt chez Maître Devès, notaire de Montpellier, par l'intermédiaire de Jacques Chalat, feudiste de Castries, pour servir au sieur Penot, maréchal ferrant de Saint-Sériès (Hérault), afin de justifier ses droits par deux reconnaissances féodales contenues chacune dans un de ces volumes.

Les minutes de Maître Ménard concernent les habitants des communautés du Gard et contiennent quelques reconnaissances féodales d'habitants de Saussines et Saint-Sériès en faveur du baron d'Aubais.

Ces registres ont été restitués aux Archives départementales du Gard le 8 décembre 2017, ils y sont désormais conservés sous les cotes 2 E 82/7768-7769. Aussi les cotes qu'ils portaient aux Archives départementales de l'Hérault - 2 E 61/124 et 125 - sont-elles supprimées.

2 E 61/1-189 : versement Maître Jean Marie Antoine Billotte (entrée n° 100, 3 juin 1932).

2 E 61/190-339 : versement SCP Maîtres François Granier, André Bonnary et Rémi Fournier-Montgieux (entrée n° 2518, 1er octobre 1990).

2 E 61/340 : réintégration de doubles de répertoires des actes (1829-1860), issus de la sous-série 3 U.

2 E 61/341-531 : versement SCP des notaires Maîtres François Granier, André Bonnary et Rémi Fournier-Montgieux, Jean-Christophe Claron et Laurent Daudet (entrée n° 5921, 6 janvier 2015).
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Le fonds des notaires de Montpellier VII contient, outre les minutes de 1597-1935, les répertoires des actes qui couvrent l'exercice de tous les notaires sauf pour la deuxième partie de l'exercice de Maître Pierre Sabatier ; en effet, le répertoire des actes de 1634-1656 manque.

Lors du versement de 1932, les minutes étaient accompagnées de 64 liasses. Elles ont fait l'objet d'un inventaire sommaire et détaillé par Maurice Oudot de Dainville qui les avait classées, tous notaires confondus, sous le titre "Documents distincts des minutes". Ces documents couvrent la période 1598-1821. En 2016, lors de la rétroconversion de l'inventaire, elles ont été réparties respectivement sous le nom du notaire producteur ou dépositaire, et classées selon leur typologie en actes imperpétuels qui sont souvent des actes originels, tels les quittances, procurations et obligations, et en pièces annexes proprement dites (2 E 61/126-189). Ces liasses de pièces annexes contiennent outre des expéditions d'actes complémentaires, des sentences arbitrales mais aussi des testaments déposés et des inventaires après-décès. Les liasses de pièces annexes (1821-1859, 2 E 61/330-339) n'ont pas été analysées, pas plus que celles qui sont reliées (1891-1916, 2 E 61/478-502).

Elles traitent de domaines très variés : le devis des réparations à faire au presbytère de l'église de Notre-Dame de Londres en 1769 (2E 61/175), les délibérations ponctuelles de plusieurs corps de métiers, tisserands, barbier-perruquiers ou auditeurs en la Cour des aides et finances (2 E 61/148). Parmi les pièces annexes, on trouve des testaments de personnes modestes ou de personnes de la noblesse, tel le testament ouvert en décembre 1759 mais rédigé en 1754 par Monsieur le marquis Louis Joseph de Montcalm-Gozon, habitant de Montpellier, lieutenant général des armées du roi, engagé à défendre la Nouvelle France contre les britaniques, mortellement blessé lors de la bataille des Plaines d'Abraham (Québec) en 1759 (2E 61/171). Parmi les inventaires après-décès, certains peuvent intéresser l'histoire de l'art, tel l'inventaire des biens de Barthélemy Cabaillé, artiste-peintre, dont les toiles sont énumérées, 1794 (2E 61/184)

Par ailleurs, le contrat de mise en apprentissage de Jean Raoux auprès du peintre Antoine Ranc passé le 23 septembre 1693 est conservé sous la cote 2 E 61/68, fol. 136v-137.

Ce fonds est rendu singulier par les dessins qui ornent les pages de garde de certains minutiers et volumes de pièces annexes. Ces dessins effectués à la plume, à l'encre de chine, au pastel ou à la gouache, entre 1846 et 1894, sont les œuvres soit d'un clerc ou collaborateur de l'étude lorsqu'ils ne sont pas signés, soit de clients de l'étude lorsqu'ils sont signés (Humilien, Goulet, Astruc, Balat) ou l'œuvre d'artiste (Privat). Divers thèmes sont évoqués : l'histoire de Montpellier (2 E 61/344), l'importance de la loi de ventôse an XI qui établit le notariat moderne (2 E 61/191), l'activité intense de la profession de notaire (2 E 61/349) ou encore les portraits des notaires Jean Marcelin Coste et Jean Georges Coste, son fils (2 E 61/341) et le mariage de ce dernier (2 E 61/364).