La filiation des notaires en résidence à Montblanc nous est certaine depuis le début du XIXe siècle et l'exercice de Maître Guillaume Giret. Ce dernier est nommé le 15 janvier 1809. Il instrumente jusqu'à son décès. Maître Casimir Vialles lui succède à partir du mois de mars 1819. Maître Vialles exerce à Montblanc pendant deux années avant de s'installer à Servian. Son successeur désigné est Maître Gabriel Fabre. Nommé le 23 mai 1821, Maître Fabre instrumente jusqu'en 1837, année à laquelle il est remplacé par Maître Jean Pierre Arrazat. Né le 20 germinal an IV à Lodève, Maître Arrazat exerce dans un premier temps comme notaire de Lunas de 1827 à 1835, puis, le 7 septembre 1837, il est nommé notaire à Montblanc. Il instrumente jusqu'en décembre 1853, avant que Maître Félix Marie Alexandre Nicolet lui succède. Né le 12 novembre 1825 à Jonquières, dans le Vaucluse, Maître Nicolet est nommé notaire à la résidence de Montblanc le 7 décembre 1853. L'office lui est cédé pour la somme de 8 500 francs. Il prête serment le 21 décembre 1853 et instrumente jusqu'en juillet 1885. Son successeur est Maître Paul Berthomieu. Né le 28 juillet 1859 à Narbonne dans l'Aude, Paul Berthomieu exerce dans un premier temps comme clerc à l'étude de Maître Cazal, notaire à Narbonne, de 1878 à 1881, puis à l'étude de Maître Bories, notaire à Narbonne, de 1881 à 1885. Il achète l'office de Maître Félix Marie Alexandre Nicolet pour la somme de 12 000 francs le 23 mars 1885 puis est nommé notaire à Montblanc le 11 juillet 1885. Il prête serment le 23 juillet suivant. Cet officier public exerce jusqu'à son décès survenu en 1896. Maître Gabriel Louis Eugène Adgé reprend l'office de Montblanc et instrumente de 1896 à 1900. Nommé le 26 mai 1900, Maître Raymond Alphonse Gaillard lui succède. Il exerce quelques mois puis est remplacé par Maître Armand Alexandre Saumade. Nommé à la résidence de Montblanc le 2 février 1901, Alexandre Saumade a précédemment exercé comme clerc de notaire chez Maître Coste, notaire à Montpellier, du 2 novembre 1894 au 31 mai 1896, puis chez Maître Jules Saumade, notaire à Lunas, son frère, du 1er juin 1896 au 30 septembre 1897, et enfin chez Maître Barthès, notaire à Clermont l'Hérault, du 1er octobre 1897 au 28 novembre 1900. Accusé de détournement de fonds par plusieurs de ses clients entre 1904 et 1905, Maître Saumade est incarcéré le 22 août 1905 à la maison d'arrêt de Béziers pour abus de confiance aggravé par sa qualité d'officier public. Maître Saumade avoue avoir utilisé ces dépôts d'argent à hauteur de 14 000 francs environ à des fins personnelles, notamment pour régler un acompte à son prédécesseur sur le prix d'achat de son office. Par jugement du 21 décembre 1905 du tribunal de première instance de Béziers, il est destitué de son office de notaire. Un arrêt de la Cour d'assises de l'Hérault du 14 février 1906 le déclare coupable d'abus de confiance et le condamne à un an d'emprisonnement. Armand Saumade bénéficie d'une mise en liberté conditionnelle et sort de la maison de justice de Montpellier le 14 mai 1906. L'office de notaire à Montblanc, laissé vacant, est repris en 1909 par Maître Léon Raymond Brouillet. Ce dernier est nommé le 14 avril 1909. Démissionnaire en 1934, il est remplacé par Maître Pierre Marie Joseph Maury. L'honorariat est conféré à Maître Brouillet le 5 juillet 1935. 

Depuis la loi du 14 mars 1928, le dépôt des minutes de notaires de plus de 125 ans est autorisé dans un service d'archives départementales, sous réserve de l'avis favorable du conseil général du département. La législation impose la rédaction d'un descriptif succinct des documents déposés à établir en trois exemplaires, l'un pour le notaire déposant, un autre pour le service d'archives dépositaire et un dernier exemplaire à transmette au procureur de la République du ressort. La transformation du caractère facultatif du dépôt des minutes notariales en obligation est une problématique régulièrement soulevée par les archivistes. En 1962, au Xe Congrès national des archivistes français à Nîmes, la profession se montre favorable au dépôt obligatoire de ces documents dans un service d'archives. À la même période, seules 35 études notariales sur 81 études recensées dans l'Hérault ont déposé leurs minutes anciennes aux archives départementales depuis la loi de 1928.

Dans le milieu des années 1970, en prévision de l'aménagement d'un nouveau bâtiment pour les archives départementales de l'Hérault, le directeur des services d'archives incite les études notariales à déposer leurs minutes anciennes pour offrir à ces documents des conditions de conservation optimisées. Le bâtiment des archives, inauguré en 1980, prévoit un espace du dépôt dédié aux archives notariales sur un étage entier. De nombreux avantages sont présentés aux notaires pour les inviter à déposer leurs minutes, notamment sur les multiples sollicitations reçues par les études pour la recherche d'actes.

L'article 3 de la loi 79-18 du 3 janvier 1979 octroie le statut d'archives publiques aux minutes et répertoires des notaires. Dès lors, le versement de ces documents dans un dépôt d'archives publiques devient obligatoire après un délai de 100 ans. L'article 17 du décret n° 79-1037 du 3 décembre 1979 précise que la durée minimale de conservation des documents au sein de l'étude peut être diminuée ou augmentée par accord entre le notaire et le service d'archives afin d'éviter le fractionnement des fonds d'archives et de faciliter l'orientation des chercheurs dans les archives notariales. Le versement est donc déterminé selon la date de fin de l'exercice du notaire pour lequel les minutes ont passé le délai légal de conservation à l'étude. En janvier 1984, Maître Daniel Maury procède au versement des minutiers produits par ses prédécesseurs entre 1809 et 1885.

La loi du 15 juillet 2008 sur les archives réduit le délai de communicabilité des archives notariales à 75 ans. Par corrélation, la durée de conservation des minutes et répertoires en l'étude est depuis fixée au minima à soixante-quinze années. Suite à une sollicitation des archives départementales de l'Hérault, un nouveau versement des minutes de notaires montblanais est réalisé en avril 2023. Maître Frédérique Cheroret-Besle procède ainsi au versement des registres de ses prédécesseurs de 1886 à 1934.

Les fonds notariaux conservés en sous-série 2 E 54 regroupent les minutes des notaires de l'étude pérenne de Montblanc. Ces archives sont classées par exercice de notaire et par ordre chronologique : les documents résultent de l'activité de Maître Guillaume Giret (1809-1818), Maître Casimir Vialles (1819-1821), Maître Gabriel Fabre (1821-1837), Maître Jean Pierre Arrazat (1837-1853), Maître Félix Marie Alexandre Nicolet (1854-1885), Maître Paul Berthomieu (1885-1896), Maître Gabriel Louis Eugène Adgé (1896-1900), Maître Raymond Alphonse Gaillard (1900-1901), Maître Armand Alexandre Saumade (1901-1908), Maître Léon Raymond Brouillet (1909-1934) et Maître Pierre Marie Joseph Maury (1934-1935). 

Les fonds des notaires montblanais sont une source incontournable pour toute recherche généalogique. La consultation des actes notariés permet de retrouver des éléments sur la vie quotidienne des familles à travers les contrats de mariage, testaments, contrats d'apprentissage, mais aussi les actes de vente, quittances et baux passés devant les notaires. Ces fonds d'archives sont également une ressource intéressante pour les recherches en histoire du droit, en histoire sociale ou en histoire économique.

Sources complémentaires conservées aux archives départementales de l'Hérault :

• Sous-série 7 B Sénéchal-présidial de Béziers
  • 7 B 388-391 Registres des provisions de juges, notaires, procureurs, huissiers et autres enregistrements et enchères (1750-1789).
  • 7 B 6031-6032 Ordonnances de réception dans les offices de notaire du ressort (1668-1781).
• Série C Intendance de Languedoc
  • C 1860 Demandes et pièces relatives à l'établissement d'offices de notaires (1768).
  • C 74 Justice, suppression d'offices de notaires (1788-1790).
• Série L Administrations et tribunaux de la période révolutionnaire
  • Directoire du département et administration centrale : justice, officiers ministériels
    • L 2582 Lois et décrets relatifs aux notaires (1792-an II).
    • L 2583-2584 Correspondance relative aux notaires, procès-verbaux de délibération de municipalités (1792-an VIII).
    • L 2586 Tableaux relatifs à l'organisation du notariat dans le département, listes de notaires (1792).
    • L 2587 Soumissions des notaires pour l'exercice de leurs fonctions, déclarations de continuation de fonction (1792)
    • L 2588 Mémoires des notaires demandant la fixation de leur résidence en exécution de la loi du 6 octobre 1791 (1792).
    • L 2590 : Réorganisation du notariat, circulaire, états des notaires à établir ou à maintenir dans le département, fiches individuelles en exécution de la loi du 6 octobre 1791 ; lois, circulaires, correspondance (1791-an V).
• Sous-série 3 U 1 Tribunal de première instance de Béziers
  • 3 U 1/77-82  Notaires : cession d'office, mesures disciplinaires (1830-1913).
  • 3 U 1/83 Délibérations de la chambre des notaires (1884-1912).
  • 3 U 1/84 Registre des plaintes contre les officiers ministériels (1857-1894).
• Série W Versements du Tribunal de grande instance de Béziers Civil
  • 2576 W 62, 68, 71-72, 77, 82, 85, 89, 92, 96-97, 103 Répertoires des actes de Maître Maury (1975-1987).