Les débuts de l'aviation

L'aérostation apparaît suite aux travaux de chercheurs et scientifiques, à l'origine des premières expériences d'engins volants, tels les ballons et les dirigeables. L'Abbé Pierre-Nicolas Bertholon, physicien, expérimente le premier vol d'un ballon au-dessus de Montpellier, depuis la Place du Peyrou,  le 26 novembre 1783. À la fin du XIXème siècle, de nouveaux engins de vol voient le jour, les aéroplanes.

À sa création, l'aviation est un loisir pratiqué par des passionnés de sport mécanique. Le Ministère des Travaux publics, alors en charge de l'encadrement de cette discipline, crée en 1909 une commission axée sur l'étude des problèmes posés par la navigation aérienne. À la suite, est publié un premier texte législatif portant règlement de la navigation aérienne le 21 novembre 1911, décret abrogé et remplacé par celui du 17 décembre 1913. Ce texte fixe notamment les conditions d'octroi du permis de navigabilité délivré par le service des mines de la Préfecture. La circulation des aéronefs n'est permise que si le pilote détient un brevet d'aptitude et les zones d'atterrissage sont réglementées.

Après la Première guerre mondiale, l'aviation, devenue également une composante militaire, est organisée par l'État. Le décret du 20 janvier 1920 crée un sous-secrétariat d'État de l'aéronautique et des transports aériens sous la tutelle du Ministère des travaux publics, auquel est rattaché l'Office national météorologique. De nouvelles dispositions encadrant l'aviation sont publiées par le décret du 8 juillet 1920, portant notamment réglementation des aérodromes. Le secrétariat d'État dédié à l'aéronautique disparait en 1926. Les services intègrent alors la direction générale de l'aviation civile rattachée au Ministère du Commerce et de l'Industrie avant la création en 1928 du Ministère de l'Air. En février 1932, le Ministère de l'Air est dissous : ses compétences sont réparties entre d'une part, le Ministère des Travaux publics et de la Marine marchande pour l'aéronautique civil, et d'autre part, le Ministère de la Défense nationale pour l'aéronautique militaire. En juin 1933, le gouvernement décide finalement de recréer le Ministère de l'Air puis la direction de l'aéronautique civile est réorganisée. Cette administration prend en charge la réglementation de la circulation aérienne et l'organisation des transports aériens publics et privés. Les aérodromes civils sont alors directement administrés par la direction de l'aéronautique civile. 

Plusieurs aérodromes privés sont recensés dans le département dans les premières décennies du XXème siècle. Aussi, en 1911 est créée la Société d'aviation méridionale à Montpellier, dont l'objectif est l'ouverture d'une école d'aviation, dite Nieuport, sur des terrains situés sur la commune de Villeneuve-lès-Maguelone. Dans les années 1920, se développe le terrain d'aviation de l'Aéroclub de l'Hérault et de l'Aveyron à Candillargues, au lieu-dit Montpellier-l'Or. Cet aérodrome est équipé d'une piste d'atterrissage mesurant 750 par 600 mètres.

La nécessité d'investir la ville de Montpellier et l'Hérault d'un aéroport est revendiquée dès le début des années 1930 pour accentuer le développement du transport aérien dans la région. Le projet de création d'un aéroport mobilise les collectivités locales, soucieuses de fixer les terrains d'aviation sur le site offrant le plus d'opportunités. La Chambre de commerce de Montpellier défend le projet d'installation de l'aérodrome sur le site des anciens salins de Gramenet, localisés sur la commune de Lattes. L'extension de l'aérodrome de Montpellier L'Or est écartée, la ville de Candillargues étant jugée trop éloignée. En raison des divergences sur la localisation du futur aéroport, le projet n'avance guère. La décision finale sera prise par le Ministre des Transports, Jules Moch, d'origine sétoise : l'aéroport verra le jour sur le site de Fréjorgues, à 7 km au sud-est de Montpellier, dans une plaine alluviale en bordure de l'étang de Mauguio. Sa construction est entamée dès 1938.

Au cours du conflit 1939-1945, les terrains sont occupés par l'armée allemande de novembre 1942 à novembre 1944. Les installations sont utilisées par l'armée de l'Air allemande pour servir de base aux formations de bombardiers. Les infrastructures ont été détruites par les bombardements de l'aviation alliée puis par les troupes allemandes.

La météorologie, une science de la physique

L'étude des phénomènes météorologiques se développe avec la mise en place des réseaux d'observations pour favoriser les travaux de scientifiques. Ces postes d'observation sont pilotés par le service météorologique fondé par le directeur de l'Observatoire de Paris, Urbain Le Verrier. En 1865, une  commission des orages voit le jour dans le département de l'Hérault puis, sous l'impulsion du Recteur d'Académie, est créé le Comité météorologique de l'ouest méditerranéen le 25 février 1872. Cette organisation souhaite se concentrer sur l'étude météorologique du littoral méditerranéen (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Lozère) grâce à une centralisation des observations météorologiques réalisées dans les départements. Le comité débute son action en collectant des fonds pour permettre l'acquisition d'instruments de mesure (tels des thermomètres, pluviomètres, girouettes ou abris thermométriques) et s'engage dans la publication d'un bulletin annuel par département. Le numéro du Bulletin du département de l'Hérault publié sous les auspices du Conseil général  - Année 1873 présente l'action du comité et les stations météorologiques localisées sur le département.

L'organisation administrative de la météorologie française connaît une réelle dynamique après la publication du décret du 13 février 1873, portant organisation des observatoires de l'État, puis du décret du 14 mai 1878 qui crée le Bureau central de météorologie à Paris (1878-1920). Suite à la publication de la circulaire du 5 mars 1879 du Ministère de l'Instruction publique, la commission météorologique de l'Hérault est créée le 29 mars 1879 dans l'optique de « recueillir et discuter ensemble des documents relatifs à la marche des orages, à l'étude de la grêle et à la distribution des pluies ». La commission a en charge l'entretien des stations météorologiques et l'acquisition des instruments de mesure. Elle recueille les relevés météorologiques collectés par les observateurs, répartis sur le territoire de l'Hérault. Le plus souvent, cette mission est confiée à des instituteurs bénévoles ou faiblement rémunérés. Ceux-ci effectuent un relevé par jour des conditions météorologiques (vent, précipitations, températures du sol et de l'air) et obligatoirement à heure fixe. Pour récompenser l'investissement de ces observateurs, le Bureau central météorologique de Paris attribue chaque année des distinctions honorifiques aux contributeurs. Par décret du 25 novembre 1920, cette institution centrale devient l'Office national de la météorologie, rattaché successivement au ministère des Travaux Publics, puis au sous-secrétariat d'État de l'aéronautique et des transports aériens, au ministère du Commerce et de l'Industrie et enfin au ministère de l'Air à partir de 1929.

La sous-série 6 S comprend des documents relatifs à l'aviation et à la météorologie dans l'Hérault.

Les archives de l'aviation présentent quelques informations concernant les aérodromes du département à Villeneuve-les-Maguelone, Candillargues ou Béziers. L'essentiel des dossiers se rapportent à la construction de l'aéroport de Montpellier-Fréjorgues. Les documents témoignent des réflexions menées sur le choix de l'emplacement de l'aéroport, les travaux d'aménagement de la piste d'envol et sur l'occupation militaire pendant la Seconde guerre mondiale.

La partie concernant la météorologie de la sous-série 6 S comprend seulement les documents en lien avec le transport aérien. Un seul dossier y témoigne du développement de la météorologie et de son organisation dans l'Hérault grâce aux activités de la commission départementale de métérologie. L'incidence de la météorologie sur les cultures et la mise en place de la station régionale météorologique sont pour leur part évoqués en sous-série 7 M.

Transport aérien

Histoire générale

Almond Peter, Aviation, les premières années de l'aéronautique, Cologne : Könemann, 2000.

Carnal Michel, Histoire de l'aviation, Paris : Atlas ; Bruxelles : Atlen ; Lugano [Suisse] : Ed. transalpines, 1987.

Legrand Jacques (dir.), Chronique de l'aviation, Bassillac : Ed. Chronique, DL 1991.

Petit Edmond, Histoire de l'aviation, Paris : P.U.F., 1966.

Petit Edmond, La Vie quotidienne dans l'aviation en France au début du XXème siècle, Paris : Hachette, 1977.

Polacco Michel, L'aviation autrefois, Paris : Hoëbeke, 2007.

Histoire locale

Chambre de commerce de Montpellier, Création d'un aéroport : séance du 22 avril 1931, Montpellier : Société méridionale de publications périodiques, 1931.

Mayoussier Roger, Jamme Bernard, Farman Gérard, À tire d'ailes : de l'aérostat au jet, l'histoire de l'aviation en Languedoc-Roussillon, Lyon : Les Créations du Pélican, 1996.

Météorologie

Histoire générale

Bureau central météorologique, Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, 1877-1920.

FIERRO A., Histoire de la météorologie, Paris : Denoël, 1991, 315 p.

Histoire  locale

Bulletin météorologique du département de l'Hérault, 1877-1932.

CHAPTAL (L.) Les caractéristiques du climat de Montpellier. B.S.L.D.G., 1926-1929, t. XLVII, p. 101-130.

Comité météorologique de l'Ouest méditerranéen, Bulletin du département de l'Hérault publié sous les auspices du Conseil Général, 1873-1877.

Commission météorologique départementale, Bulletin annuel, 1951-1974.

Crova André, Observatoire et bibliothèque de la Commission météorologique de l'Hérault, [S.l. : s.n.], [1892].

Duponchel A., Principes de météorologie générale dans leur application plus spéciale à la météorologie du département de l'Hérault, Montpellier : Ricard frères, 1892.

Houdaille F., Service des informations météorologiques et agricoles du département de l'Hérault, Montpellier : Serre et Roumégous, 1900.

Houdaille F., Organisation d'un service d'informations météorologiques et agricoles dans l'Hérault. Montpellier, Grollier, 1899, in-8°, 38 p.

REBOTIER (R.) Le climat pluviométrique des Basses-Cévennes. Météorologie Nationale, Paris, 1957, 28 p.

Roche Édouard, Recherches sur la météorologie et les météorologistes à Montpellier du XVIIIe jusqu'à nos jours, Montpellier : C. Boehm, 1898.

Service d'avertissements météorologiques et agricoles de Montpellier, Montpellier : Roumégous et Déhan, 1920.

Société languedocienne de géographie, Géographie générale du département de l'Hérault. Tome premier, 2e fascicule : météorologie, Montpellier : [Ricard frères], 1893.

VIGUIER (H.) Météorologie du Languedoc et de l'ensemble du bassin méditerranéen. B.S.L.D.G., 1879, t. II, p. 13-72.