Entre le 19 avril et le 17 juillet 1941, une série de lois et décrets réforme l'organisation de la police désormais nationale, recherchant l'unification, l'étatisation, la centralisation, la multiplication des effectifs, la modernisation et la rationalisation. La volonté des dirigeants de Vichy de disposer à l'échelon local d'un instrument à leurs mains conduit à l'étatisation des polices municipales dans les communes de plus de 10 000 habitants (loi du 27 avril 1941) ; les maires perdent...
...
Entre le 19 avril et le 17 juillet 1941, une série de lois et décrets réforme l'organisation de la police désormais nationale, recherchant l'unification, l'étatisation, la centralisation, la multiplication des effectifs, la modernisation et la rationalisation. La volonté des dirigeants de Vichy de disposer à l'échelon local d'un instrument à leurs mains conduit à l'étatisation des polices municipales dans les communes de plus de 10 000 habitants (loi du 27 avril 1941) ; les maires perdent la disposition des forces de police qui passent sous l'autorité des préfets, les agents étant intégrés dans la Police nationale. Le contrôle étatique s'exprime en outre par la création d'une Ecole nationale de Police (loi du 23 avril 1941) destinée à la formation des commissaires et des inspecteurs, ainsi que par la mise en place d'une force civile de maintien de l'ordre (les Groupes Mobiles de Réserve) pour intervenir en renfort des forces de sécurité publique des corps urbains ; les GMR seront transformés en Compagnies Républicaines de Sécurité à la Libération. Administrativement, les services sont régionalisés, le territoire étant divisé en régions, districts et circonscriptions, dirigés par le préfet régional assisté d'un intendant de police. Cette réorganisation, et notamment l'étatisation des polices municipales, s'est accompagnée d'un accroissement conséquent des effectifs policiers.
A la Libération, la Direction générale de la Police nationale redevient la Direction générale de la Sûreté nationale (ordonnance du 16 novembre 1944), les structures des services centraux demeurent presque inchangées. La loi du 26 mars 1946 supprime l'organisation régionale, mais la police judiciaire, les CRS et les secrétariats généraux conservent leur cadre régional. L'épuration touche fortement l'institution policière, les corps de fonctionnaires sont largement modifiés par des procédures de dégagement. Les années 1946-1948 constituent une période de réorganisation importante des effectifs marquée par des reclassements et des recrutements ; la loi du 28 septembre 1948 accorde un statut spécial aux fonctionnaires de police consacrant leur intégration dans la fonction publique.
Les personnels de la Sûreté nationale et ceux de la préfecture de police de Paris sont rassemblés, par la loi du 9 juillet 1966, au sein de la Police nationale.