L'exploitation du 1er poste émetteur en France en 1922 marque la naissance de la radiodiffusion sur le territoire national. La première station radiophonique émet depuis la Tour Eiffel à Paris où était installé un poste émetteur de l'armée française. À la suite, une première radio privée française est créée en novembre 1922 sous le nom de Radiola à Paris. La radiodiffusion est dans un premier temps gérée par le bureau de la radiotélégraphie et de la radiotéléphonie, rattaché au Ministère des Travaux publics. Le décret du 28 décembre 1926 organise la radio d'État et crée un service de la radiodiffusion au sein de l'administration des postes, télégraphes et téléphones. Celui-ci est chargé de l'organisation, de l'installation et de l'exploitation des postes de radiodiffusion publics. Il est également responsable de la surveillance des radios privées et de la lutte contre les émissions clandestines. En région, plusieurs tations radio privées voient le jour grâce aux autorisations d'émettre accordées par l'administration. Ces agréments restent précaires et révocables, avec limitation de durée jusqu'au 1er janvier 1933.
La Société languedocienne de TSF, créée le 23 novembre 1923, est la première association montpelliéraine à œuvrer pour la radiodiffusion. Les membres de l'association s'organisent pour construire les installations techniques nécessaires à la création d'une station. En janvier 1925, l'émetteur de radiodiffusion est opérationnel. L'association sollicite alors l'administration des postes, télégraphes et téléphones pour obtenir l'autorisation d'émettre depuis un poste radioélectrique de 100 watts de puissance sur une longueur d'ondes de 100 à 200 mètres. La première station privée à émettre en Languedoc-Roussillon, Radio Montpellier, est officiellement lancée en octobre 1925 sur l'indicatif F8DZ. Le mois suivant, une deuxième autorisation d'émission est accordée dans l'Hérault par l'administration au Radio Club de Béziers.
La radiodiffusion à Montpellier est rapidement partagée entre une station privée, Radio Montpellier, et une station d'État, Montpellier-Languedoc, créée en 1927. La gestion cette station d'État relève de l'association radiophonique Montpellier-Languedoc. La radio propose à ses débuts quasi exclusivement une retransmission de disques musicaux. Grâce aux aides financières de l'État, son antenne se diversifie en 1929 permettant l'apparition de programmes originaux. Les statuts de l'association prévoient l'émission d'informations locales, de programmes éducatifs mais aussi des contenus artistiques. Des pièces radiophoniques, des reportages régionaux et des concerts joués par l'orchestre de la radio sont dès lors proposés aux sans-filistes.
À partir de 1933, une taxe radiophonique est instaurée pour soutenir les radios d'État, fortement concurrencées par les radios privées aux programmes très appréciés des auditeurs. La taxe, due par les propriétaires de récepteur de radio, permet de supprimer progressivement la publicité sur les postes d'État. Le fonctionnement de ces stations est réorganisé par plusieurs décrets en 1933, 1934 et 1935. Les associations gérantes des stations d'état, principalement animées par les auditeurs intéressés par le développement des radios locales, sont dissoutes et remplacées par des conseils de gérance contrôlés par l'administration des PTT. Le directeur régional des PTT désigne deux tiers des membres de ces nouveaux conseils de gérance tandis que les représentants des auditeurs, élus par les contribuables de la taxe radiophonique, forment le dernier tiers.
Les limites de la circonscription radiophonique de la station publique Montpellier Languedoc ont été définies par le Ministère des PTT sur les départements de l'Hérault, du Gard et de la Lozère. Pourtant, la station d'État Montpellier-Languedoc est de faible puissance et inférieure techniquement. La longueur d'onde de la station est restreinte et rend difficile la perception de la radio. En 1935, la portée du poste atteint péniblement les 20 km. De fait, les auditeurs de Béziers, Frontignan, Sète ou encore Lodève ne perçoivent pas la radio. Les interruptions techniques sont nombreuses et détournent les auditeurs vers des radios régionales plus puissantes, notamment la radio Toulouse-Pyrénées, très populaire, et la radio Marseille PTT.
Le Ministère des postes, télégraphes et téléphones développe progressivement un réseau national de radiodiffusion afin de proposer en simultané, sur l'ensemble des stations d'État, des programmes communs. Des informations nationales sont retransmises sur ces stations, mais aussi des émissions musicales, des programmes récréatifs ou des causeries et conférences. La diversité des programmes augmente l'intérêt des français vers ce nouveau média, devenu très prisé : en avril 1939, plus de 5 millions de postes récepteurs de radiodiffusion sont déclarés auprès de l'administration française.
Face à la montée en puissance des régimes totalitaires et à leur force de propagande particulièrement efficace sur les ondes, le gouvernement refonde le réseau de radiodiffusion pour accentuer le contrôle de l'État. La tutelle de la radiodiffusion passe du Ministère des postes, télégraphes et téléphones à la Présidence du Conseil par décret du 29 juillet 193 instaurant le Réseau de radiodiffusion nationale. Le mois suivant, suite au décret du 27 août 1939, la censure est instituée sur toutes les émissions de radio. La radiodiffusion devient une arme de propagande au rôle prépondérant pendant la seconde guerre mondiale.