Sous l'Ancien Régime, le pouvoir royal instaure en 1556 des charges de maîtres-priseurs, titulaires d'un office leur accordant le monopole des ventes publiques. Ces offices héréditaires de jurés-priseurs, établis à partir de 1771 en province, sont supprimés à la période révolutionnaire par décret du 26 juillet 1790. La loi du 27 ventôse an IX acte un nouvel établissement de 80 commissaires-priseurs vendeurs de meubles à Paris. Ces officiers ont alors pour mission de réaliser les prisées de...
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Sous l'Ancien Régime, le pouvoir royal instaure en 1556 des charges de maîtres-priseurs, titulaires d'un office leur accordant le monopole des ventes publiques. Ces offices héréditaires de jurés-priseurs, établis à partir de 1771 en province, sont supprimés à la période révolutionnaire par décret du 26 juillet 1790. La loi du 27 ventôse an IX acte un nouvel établissement de 80 commissaires-priseurs vendeurs de meubles à Paris. Ces officiers ont alors pour mission de réaliser les prisées de meubles, à savoir l'estimation de biens ou d'objets, et la vente de ceux-ci aux enchères publiques. La généralisation de cette profession sur l'ensemble du territoire français est effective après la loi sur les finances du 28 avril 1816. Cette législation établit des commissaires-priseurs, dont les attributions sont les mêmes que celles de leurs confrères parisiens, dans les villes chefs-lieux d'arrondissement où siègent les tribunaux de première instance.
À Montpellier, trois charges de commissaires-priseurs sont attribuées dès 1816 à Maître Jeanton, Maître Péridier et Maître Reissent. Par décret impérial du 20 mai 1863, les trois commissaires-priseurs montpelliérains alors en activité, Maître Théodore Benoît Bourdeaux, nommé le 31 juillet 1839, Maître Joseph Michel Ferdinand Gay, nommé le 25 février 1845, et Maître Jean Roch Jeanton, nommé le 3 juillet 1835, sont destitués. Le titre de ce dernier est définitivement supprimé et dès lors, le nombre d'offices de commissaires-priseurs à Montpellier est réduit à deux. Maître Thomas Léon Benjamin Vailhé et Maître Joseph Théodore Lazuttes sont nommés à la même date le 20 mai 1863 en remplacement des officiers destitués, respectivement Maître Théodore Benoît Bourdeaux et Maître Joseph Michel Ferdinand Gay.
Le statut des commissaires-priseurs est redéfini par l'ordonnance du 2 novembre 1945. Officiers ministériels nommés par le Garde des sceaux, ils sont chargés de procéder à l'estimation et à la vente publique aux enchères des meubles et effets mobiliers corporels. Ils prêtent serment devant le tribunal de grande instance. En salle des ventes, le rôle du commissaire-priseur est de diriger la vente, d'adjuger le bien au mieux-disant des enchérisseurs puis de rédiger un procès-verbal actant cette vente. Le prix de chaque objet doit y figurer en toutes lettres. L'officier public dispose d'un délai d'un mois pour enregistrer ce procès-verbal auprès des services fiscaux, à la recette des impôts du ressort de laquelle la vente a été réalisée.
Afin d'harmoniser les statuts de la profession en Europe, la loi du 10 juillet 2000 portant réglementation des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques distingue les commissaires-priseurs judiciaires des sociétés des ventes volontaires. Désormais, seuls les commissaires-priseurs judiciaires, conservant le statut d'officier ministériel, sont habilités à procéder aux ventes judicaires, résultant de différentes procédures telles un redressement judiciaire, une liquidation judiciaire, une saisie-vente, une succession ou encore un crédit municipal. En revanche, le commissaire-priseur habilité aux ventes volontaires intervient exclusivement à la demande particuliers. Ces ventes volontaires sont réalisées par opérateurs des ventes volontaires, personnes physiques ou morales, depuis la loi du 20 juillet 2011. Les commissaires-priseurs de Montpellier disposent à la fois de la charge de commissaire-priseur judicaire mais réalisent également des ventes volontaires au sein de la SARL Hôtel des ventes Montpellier-Languedoc, créée le 20 juillet 2002 et déclarée auprès du Conseil des ventes pour la vente d'objets d'art, de véhicules, d'argenterie, de livres anciens ou de matériels professionnels.
La filiation des offices de commissaires-priseurs montpelliérains depuis leur création en 1816 jusqu'à nos jours nous est connue pour l'étude de Maître Jean-Christophe Giuseppi ainsi que celle de Maître Bertrand De Latour :
- Les prédécesseurs de Maître Giuseppi, nommé le 29 octobre 2019, sont : Guillaume Louis Xavier Jeanton (1816-1839) ; Théodore Benoît Bourdeaux, nommé le 31 juillet 1839 et destitué par décret impérial du 20 mai 1863 (1839-1863) ; Thomas Léon Benjamin Vailhé (1863-1873) ; François Pontet (1874-1894) ; Victor Burais, ancien clerc d'avoué à Grenoble nommé commissaire-priseur à Montpellier le 29 septembre 1894 (1894-1896) ; Gaston Bonnel (1897-1900) ; Marie Jean Alexandre Eyraud-Joly, précédemment notaire dans le Doubs, nommé le 16 juin 1900 (1900-1903) ; Pierre Boriès, ancien clerc de notaire à Saint-Affrique dans l'Aveyron, nommé le 17 janvier 1903 (1903-1905) ; Laurent Dehan, nommé le 26 février 1905 (1905-1923) ; Maître Taton, nommé le 27 octobre 1923 (1923-1929) ; Paul Vabran, nommé le 22 février 1929 (1929-1931) ; François Marquès, nommé le 2 avril 1931 (1931-1967) ; Louis Ernest Augustin Marquès (1967-2000) et Aude Henriette Andrieu, née Billy, nommée le 16 juin 2000 (2000-2019).
- Les noms des prédécesseurs de Maître Bertrand De Latour, nommé le 17 octobre 2005, sont les suivants : Jean-Jacques Toulouse (1830-1838) ; Jean Louis Jules Barille (1839-1843) ; François Coudougnan, nommé le 2 janvier 1843 (1843-1844) ; Joseph Michel Ferdinand Gay, né à Montpellier le 29 septembre 1802, nommé le 25 février 1845 et destitué par décret impérial du 20 mai 1863 (1845-1863) ; Joseph Théodore Lazuttes nommé le 20 mai 1863 et décédé le 17 mai 1893 (1863-1893) ; Louis Paul Lazuttes, né le 29 octobre 1866 et nommé le 8 juillet 1893 en remplacement de son père, décédé (1893-1895) ; Jean Simon Jules Riousset, né le 30 décembre 1865, ancien clerc de notaire à Avignon, nommé le le 16 novembre 1895 (1895-1896) ; Maurice Jean (1898-1901) ; François Buffé, nommé le 13 mars 1902 (1902-1907) ; Émile Pons, nommé le 9 mars 1907 (1907-1928) ; Émile Couret, nommé le 1er septembre 1928 (1928-1930) ; Henri Pons, nommé le 4 décembre 1930 (1930-1971) ; André Jean Billy, né le 28 novembre 1933 à Montpellier et successeur de son beau-père (1971-2003).