Lieuran-Cabrières est une commune située sur la rive droite de la moyenne vallée de l'Hérault, à l'ouest de Montpellier, dans l'arrondissement de Béziers. Elle est drainée par plusieurs cours d'eau dont la Dourbie et le Périgous. Le village est bordé par le bois de pins du Peïrigous planté par la commune en 1912 à l'emplacement d'une terre seigneuriale faite de garrigues, accaparée par les habitants pour y faire paître leurs bêtes. On trouve les traces d'une occupation humaine remontant au néolithique sur le territoire de la commune. Le nom de cette dernière viendrait du domaine de Livicus, du nom du propriétaire terrien le plus important à l'époque gallo-romaine. C'est son appartenance à la seigneurie de Cabrières qui lui donne son nom actuel au Moyen-Age.

Les premières mentions archivistiques de Lieuran-Cabrières remontent au début du Xe siècle : Aureliagum villa, en 918, dans le cartulaire de la cathédrale de Béziers (cité par Eugène Thomas dans son Dictionnaire topographique de l'Hérault paru en 1865). L'église de Lieuran-Cabrières est mentionnée au XIe siècle dans le Livre Noir : ecclesia San Martini de Aliurano, en 1097. A partir du XVIIe siècle, on trouve dans les archives des références à Lieuran-Cabrières mais également aux variantes Lieuran de Cabrieires, Lieuran Cabraires ou Lieuran Cabreyres.

Au XIIe siècle, Lieuran-Cabrières est un village fortifié doté d'une tour défensive, dont il reste aujourd'hui quelques vestiges. Après la croisade contre les Albigeois au XIIIe siècle, le terroir de Lieuran est rattaché au domaine royal du comté de Pézenas. C'est une justice royale et bannerète de la sénéchaussée de Béziers. De nombreux vestiges de bâtiments appartenant à la commanderie des Hospitaliers de Nébian témoignent aussi de la prédominance de ces derniers sur ce territoire jusqu'à la Révolution. Lieuran-Cabrières est rattachée au diocèse de Béziers et à l'archiprêtré du Pouget. La paroisse Saint-Baudile-des-Fourches est une ancienne église champêtre, érigée au Moyen-Age sur la butte de Nauriel. L'église est plusieurs fois détruite puis reconstruite lors des guerres de religion au XVIe siècle. La paroisse Saint-Baudile et l'église Saint-Martin, église annexe dans le village érigée au XVe siècle (à l'époque, une simple chapelle), sont unies à la mense du séminaire de Béziers en 1715. De nouveau détruite à la Révolution, l'église Saint-Baudile est ensuite abandonnée comme lieu de culte. L'église Saint Martin devient paroisse au XVIIIe siècle, sous le double vocable de Saint-Martin et Saint-Baudile. Un clocher est érigé en 1863. Le rétable polychrome est inscrit au titre des Monuments historiques. Une toile commémorative de la Guerre 1914-1918 signée de Joseph Vié, entreposée chez un particulier entre 1972 - date à laquelle des travaux sont effectués dans l'église - et 2003, date à laquelle elle réintègre l'église, est également inscrit au titre des Monuments historiques en 2005. Il existe d'autres lieux de culte sur le territoire de la commune dont la chapelle Notre-Dame de la Salette au hameau Mas de Roujou et l'église romane de Saint-Gély d'Arques érigée au Xe siècle, lieu de pèlerinage lié aux vertus des eaux de la Font d'Arques. Il n'en reste aujourd'hui que des ruines.

En 1790, la commune est rattachée au canton de Fontès, puis, à la suppression de ce dernier par l'arrêté des consuls en date du 3 brumaire an X, au 7e canton de Montagnac. La commune est dotée d'un Conseil municipal depuis 1790 et de maires d'abord nommés puis élus. Des chantiers concernant les bâtiments communaux, l'adduction d'eau et l'assainissement sont engagés dès la fin du XIXe siècle et la modernisation des équipements du village se prolonge tout au long du XXe siècle, comme dans toutes les communes de France. Durant la Première Guerre mondiale, le village est soumis aux réquisitions militaires, notamment de vins. La guerre de 1939-1945 voit l'arrivée de réfugiés en 1940, ainsi que le cantonnement de troupes belges et la mise en place du ravitaillement. 

L'activité économique est principalement rurale, notamment viticole, la commune étant située dans une plaine viticole. Une activité drapière se développe toutefois au XIXe siècle, sous l'influence de la manufacture de Villeneuvette et d'industriels de Clermont-l'Hérault. L'activité viticole a perduré et le vignoble est classé dans l'aire de production de la clairette depuis les années 1940. La commune développe également le tourisme rural, comme l'atteste la création de gîtes ruraux communaux dès les années 1960-1970. Deux sites Natura 2000 se trouvent sur son territoire : le Salagou et les mines de Villeneuvette qui abritent des chauves-souris.

Les archives anciennes, antérieures à 1790, ainsi que les archives modernes jusqu'en 1840 sont conservées en dépôt aux Archives départementales de l'Hérault. Les archives modernes entre 1840 et 1982 ainsi que les archives contemporaines (postérieures à 1982) sont conservées dans la commune, à l'exception de quelques documents relatifs au cantonnement des troupes à la fin du XIXe siècle, également déposés. Les archives conservées en commune ont fait l'objet d'un classement par la Mission Archives du Centre de gestion de l'Hérault en 2012.

Ont été incluses au dépôt effectué par la commune en 2023, des archives détenues en mains privées. Une partie de ces documents a été retrouvée par la Mission Archives du Centre de gestion de l'Hérault en 2020, lors du classement des archives de la commune d'Aspiran. Au XXe siècle, ces documents sont détenus par François Bonnéry. Ce dernier a légué ses archives et sa bibliothèque à la commune d'Aspiran qui en devient propriétaire à son décès, en 1990. François Bonnéry est un érudit local, fils d'un propriétaire terrien d'Aspiran. Il est le descendant, par la famille de son père, de consuls et maires d'Aspiran, et par la famille de sa mère : les Négrou et les Roqueplane, d'anciens maires de Lieuran-Cabrières.

Une autre partie des documents a été retrouvée par le Maire de la commune de Lieuran-Cabrières en 2022. Ces archives avaient été distraites du fonds Bonnéry par Louis Peyras, son légataire. Elles ont été restituées à la commune au décès de ce dernier.

Certains documents distraits du fonds Bonnéry sont probablement encore en mains privées actuellement.

Le Maire d'Aspiran a fait don des archives privées de François Bonnéry aux Archives départementales de l'Hérault en 2021. Le fonds Bonnéry y est conservé sous la cote 301 J. Les archives communales retrouvées dans le fonds Bonnéry ont le statut d'archives publiques et sont la propriété des communes. A ce titre, elles ont été réintégrées aux fonds communaux.

Les archives de Lieuran-Cabrières retrouvées dans le fonds Bonnéry étaient organisées en liasses. Les liasses incluses au dépôt de Lieuran-Cabrières en 2023 sont les suivantes :

- Liasse B II : archives anciennes, antérieures à 1790

- Liasse B V : documents datant de 1789 à 1799

- Liasse B VI : documents datant de 1800 à 1811

- Liasse B VII : la liasse déposée comprend uniquement un dossier sur les terrains défrichés (1807-1828).

- Liasse B VIII : documents datant de 1815 à 1830

- Liasses B IX et B X : documents datant de 1831 à la fin des années 1840

La liasse B XI, comprenant des archives postérieures à 1840, a été restituée à la commune en 2023 et réintégrée au fonds conservé en mairie.

Quelques archives de Lieuran-Cabrières retrouvées dans le fonds de la commune de Fontès déposé aux Archives départementales de l'Hérault en 1923 ont intégré le fonds déposé de Lieuran-Cabrières sous les cotes 138 EDT 1-4, avant d'être restituées à la commune dans les années 2000. Les documents coté 138 EDT 2 à 4 font partie du fonds déposé en 2023 et ont été intégrés aux cotes 138 EDT 56, 138 EDT 60 et 138 EDT 72 respectivement.

Séries d'archives concernant l'Ancien Régime (Avant 1789)

L'Ancien Régime n'ignore pas les documents statistiques et l'on peut consulter, dans la série C (Administration de la Province de Languedoc) les enquêtes qui présentent souvent un aspect descriptif. La série C réunit les archives des administrations provinciales (intendance, subdélégations, etc.) qui ont régulièrement donné ordre de dresser des tableaux économiques, sociaux et administratifs de la province de Languedoc.

La série G (archives du clergé séculier) peut apporter d'utiles renseignements sur la vie de la paroisse notamment par le biais des visites pastorales (les procès-verbaux de l'inspection d'une paroisse par l'évêque ou un archiprêtre renseignent sur l'état des lieux et les objets du culte, mais aussi sur le nombre d'habitants des communautés et la situation générale).

Il est aussi possible d'obtenir une estimation de la population d'un village ou d'une ville à partir des registres paroissiaux (collection du greffe conservée en sous-série 3 E). Ceux-ci permettent d'étudier de nombreux aspects de la vie : noms de famille, choix des prénoms, domiciles, professions, instruction, choix des parrains et marraines...

Enfin, la justice locale et seigneuriale peut être abordée par la série B qui conserve, entre autres documents, les archives des justices ordinaires (sous-série 10 BP).

Séries d'archives concernant la période révolutionnaire (1790-1800)

Une étude portant sur la période révolutionnaire implique la consultation de la série L notamment celles des municipalités de canton, des comités de surveillance et des sociétés populaires.

En sous-série 1 Q (Domaines nationaux), on pourra identifier les acquéreurs des biens nationaux et on trouvera des listes d'émigrés, de prêtres déportés, de condamnés et de détenus.

Séries d'archives concernant la période moderne (1800-1940)

Pour cette période, il est essentiel de dépouiller les dossiers issus des bureaux exerçant la tutelle préfectorale sur les communes, classés en série O (Administration et comptabilité communale, 1800-1940).

La sous-série 1 O rassemble la comptabilité communale, la sous-série 2 O les travaux de construction et d'entretien sur les équipements communaux (mairie, école, église et presbytère, halles, etc.) et les acquisitions/aliénations des biens communaux, le bornage ; ces dossiers sont pourvus de pièces techniques et de nombreux plans ; ils peuvent compléter les éventuelles lacunes des fonds communaux.

En 3 O on trouvera des renseignements sur les chemins vicinaux et la voirie urbaine.

En 4 O, on peut retrouver l'origine de certains biens donnés ou légués à la commune, à la paroisse, aux établissements hospitaliers et de bienfaisance, aux établissements culturels (musées).

Pour la délimitation géographique, l'érection, la fusion de communes, il faut se reporter à la sous-série 1 M (administration générale) que l'on complétera avec la sous-série 3 P (cadastre) pour l'évolution de la propriété foncière communale (notamment sa répartition, la nature des cultures, les moulins, les maisons).

Pour l'étude de la population, les sous-séries 3 E (Etat civil) et 6 M (Recensement de population) sont incontournables. La sous-série 6 M est essentielle pour le chercheur en histoire locale puisqu'elle regroupe les recensements de population, les statistiques démographiques, les mouvements de population, les archives relatives à l'émigration, l'immigration et aux naturalisations.

La sous-série 1 R (Recrutement de l'armée) contient des listes d'appel des classes et les registres matricules militaires.

L'histoire politique d'une commune peut être abordée par la sous-série 3 M : on trouvera notamment les dossiers des élections municipales.

La série S Travaux publics constitue également une source essentielle en ce qui concerne les ponts, la navigation intérieure, les travaux hydrauliques ou bien les carrières et mines.

Les archives relatives aux établissements scolaires sont quant à elle conservées en série T. On trouvera aussi dans cette série les inspections et les récolements des archives communales ainsi que les monuments historiques et les affaires culturelles.

Enfin, les séries V (Cultes) et X (Assistance et prévoyance sociale) regroupent les fonds des conseils de fabrique et des bureaux de bienfaisance.

Série W concernant l'époque contemporaine (depuis 1940)

Les fonds d'archives des administrations qui ont versé leurs documents postérieurs à 1940 peuvent éclairer l'histoire de la commune au regard de leurs domaines d'activités respectifs.

Iconographie

Les documents figurés comprennent tout aussi bien des cartes et plans, des gravures et dessins anciens, des reproductions photographiques, des collections de cartes postales.

Archives privées

Les archives personnelles, familiales et seigneuriales sont regroupées dans les séries J et E. Les archives d'érudits locaux qui permettent d'éclairer l'histoire de la commune, sont regroupées dans la série F.

Archives notariales

Les Archives départementales conservent également les archives des études notariales. Conservés en sous-série 2 E, ces documents fournissent de précieuses informations sur la vie des habitants. On retrouve également parfois dans ces fonds des archives communales telles que des compoix ou des délibérations consulaires.

Bibliothèque des archives

Les Archives départementales peuvent également conserver des bulletins paroissiaux et des bulletins municipaux de la commune.